LA POLITIQUE INTÉRIEURE DE L'EMPIRE

Synthèse HdS et La Campagne Impériale

En théorie, l’Empereur est le chef suprême de l’Empire et dispose d'un contrôle absolu sur tous les aspects de la société impériale. Il a c la capacité d’édicter des lois selon son bon plaisir, de lever des impôts et de dépenser les recettes impériales comme il l’entend, de déclarer la guerre et de faire la paix. Le culte de Sigmar va jusqu’à affirmer qu’il gouverne "en lieu et place du Divin Sigmar", bien que peu d’adeptes y croient vraiment, en dehors des véritables fanatiques. En vérité, il existe plusieurs moyens de contrôle et de modération des pouvoirs de l’Empereur.

En pratique, son pouvoir est limité par toute une gamme de privilèges spéciaux accordés à différentes charges par les édits de ses prédécesseurs. En fait la couronne n'est maintenue en place que par la conscience nationale qu'il s'agit là d'une nécessité historique. En effet, chaque fois qu'il a manqué à L'Empire une figurine nationale autour de laquelle tous pouvaient se rassembler, la nation a failli être balayée par les Incursions du Chaos. Lorsqu'il s'est assis sous le dais du trône impérial [en 2502 CI], Karl-Frantz 1er a fait le serment de "en tous temps gouverner et maintenir la majesté de L'Empire". Il s'avère que ce n'est pas une tâche facile.

LE CONSEIL D'ÉTAT

En gros, l'Empereur a le pouvoir de prélever des impôts, de lever des armées et de signer des édits. Pour l'aider dans le traitement des affaires courantes, et pour le conseiller en matière financière, militaire et autre, il fait appel à un Conseil d'Etat.

Les exigences quotidiennes du gouvernement sont trop importantes pour qu’un seul homme ou une seule femme puisse en suivre le fil. Chaque jour, l’Empereur doit consacrer son attention à des dizaines de questions, depuis la politique à appliquer à l’impôt sur les céréales jusqu’à l’ultime appel d’un prisonnier condamné pour trahison, en passant par l’ouverture officielle de la grande foire d’Altdorf. Afin de parvenir à établir un ordre de priorité dans cet embrouillamini et de s’assurer que seuls les individus dont les affaires sont vraiment cruciales obtiendront une audience avec l’Empereur lui-même, les empereurs successifs se sont entourés de conseillers choisis parmi les membres des familles les plus éminentes afin qu’ils les assistent sur les questions légales, financières, diplomatiques et militaires, entre autres.

Ils n'ont aucune autorité constitutionnelle, mais ils n'en détiennent pas moins de grands pouvoirs. En effet, les Conseillers contrôlent l'audience de l'Empereur et peuvent exercer sur lui une influence considérable.

Au fil du temps, cet aréopage de conseillers s’est transformé en une assemblée officielle, le Conseil d’État, dont le grand théogoniste en exercice fait presque toujours partie. Ce dernier, qui est sans doute le personnage le plus puissant de l'Empire, se trouve généralement à l'origine des recommandations les plus véhémentes du Conseil.

L'Empereur Mattheus II, le grand-père de Karl-Frantz 1er, croyait fermement en la valeur des principes démocratiques. Il tenta de mettre au point une Constitution impériale basée sur le Conseil. Cette démarche éveilla la suspicion des Electeurs Provinciaux et l'idée fut doucement abandonnée. Quoi qu'il en soit, il faut un Empereur très ferme pour s'opposer aux recommandations d'un Conseil uni.

Le conseil d'État en 2522

Portefeuille : Nom

Questions spirituelles : Grand théogoniste Esmer III [remplaçant pressé de Volkmar]
Chancelier du Reikland (général des espions impériaux) : Comte Siegfried von Walfen
Questions magiques : Patriarche suprême Balthasar Gelt
Grand Chambellan du Sceau (Affaires étrangères) : Amadéus Mencken, baron de Stirgau
Conseiller militaire personnel de l’Empereur : Reiksmarshall Kurt Hellborg
Chancelière du Trésor impérial : Lotte Hochsvoll, baronne de Stimmeswald
Archonte de la Cour suprême impériale (Affaires légales) : Lectrice Agatha von Böhrn du culte de Verena
Grand Chambellan de la Maison impériale : Arne Damstadt, duc d’Heilborn

Chacun des membres du Conseil contrôle une imposante bureaucratie qui l’aide à administrer les affaires de l’État.

LES PROVINCES

A l'intérieur de ces frontières politiques de l'Empire, il existe de nombreux petits états semi-indépendants. Parmi eux, il en est qui sont globalement désignés sous le terme de Provinces électorales parce que les seigneurs qui les dirigent ont traditionnellement leur mot à dire dans l'élection de l'Empereur.

A cela viennent s'ajouter trois grandes Cités-souveraines (Freistadt) dont l'autorité s'étend jusqu'aux villes et villages à proximité immédiate. Ce sont : Middenheim, Talabheim et Nuln ; leurs seigneurs ("Grafs") sont aussi Électeurs. La plus grande de toutes les cités de l'Empire est Altdorf, la cité impériale. On aura compris que les cités souveraines de Middenheim, de Talabheim et de Nuln agissent strictement de la même façon que les autres provinces électorales. La seule véritable différence réside dans la concentration de leur population qui est beaucoup plus élevée.

Cela signifie que les souverains de ces régions doivent répondre de leurs actes tout d'abord devant l'électeur dont ils dépendent, et ensuite devant l'Empereur. En d'autres termes, si Karl-Frantz veut se plaindre du Chancelier Dach d'Ostermark, il devra, au préalable, soulever la question avec le Grand Duc Gustav de Talabecland. Les provinces non-électorales sont couvertes par les mêmes immunités et exemptions que leur province-mère et ce, quel que soit leur statut.

Les provinces les plus grandes sont divisées en divers comtés, baronnies ou ligues dont les gouverneurs administratifs sont désignés par le Suzerain de la province. Ces gouverneurs régionaux, à leur tour, désignent les gouverneurs des villes. Cette pratique, toutefois, n'est pas universellement répandue; certaines villes, en effet, élisent elles-mêmes leurs conseils municipaux.

D'importantes rivalités existent toujours entre les provinces électorales. Seuls les Seigneurs d'Averland et de Sudenland peuvent honnêtement déclarer n'avoir aucune prétention sur la Couronne impériale, ni sur l'extension de leurs frontières. Toutefois, et c'est heureux pour l'unité de l'Empire, les ambitions sont généralement bien maîtrisées, le souvenir des années de guerres civiles est très présent dans les esprits, et les machinations politiques se font de façon très prudente.

Les seigneurs provinciaux ont largement la possibilité d'exercer leur autorité dans les limites de leurs fiefs. Certains sont plus indépendants que d'autres; cette situation est due à l'accumulation de privilèges obtenus des différents souverains impériaux. Ainsi, par exemple, les cités de Talabheim et Middenheim ne versent pas d'impôts aux coffres impériaux et elles ne sont tenues de fournir des troupes à l'Empire que lorsque toutes les autres provinces ont épuisé leurs possibilités. A l'inverse, le Comté de Wissenland [a parfois été] à peine plus qu'une subdivision administrative de la Cité Souveraine de Nuln.

Le style de gouvernement également varie d'une province à l'autre. Le Talabecland, par exemple, est fermement autocratique, alors que le Sudenland [disposait] de nombreuses institutions démocratiques. En général, cela n'a que très peu d'influences sur la vie du citoyen de L'Empire, les riches restent toujours largement privilégiés pendant que les pauvres font tout le travail.

Les provinces de l'Empire au 25ème siècle :

Averland
Hochland
Middenland
Mootland
Nordland
Ostermark
Ostland
Reikland
Stirland
Talabecland
Wissenland

 

Ex-provinces :

Drakwald : divisée entre le Nordland et le Middenland en 1124 CI.
Solland/Sudenland : absordée par le Wissenland
Sylvania : annexée par le Stirland en 2145 CI
Westerland : devenu Wasteland, indépendant depuis 2429 CI

Les cités-souverraines :

Middenheim
Talabheim
Nuln

LES PROVINCES MINEURES

Comme indiqué ci-dessus, les territoires des grandes provinces sont eux-mêmes constitués d’une mosaïque de provinces plus petites, de propriétés appartenant à un culte ou un ordre, de villes à statut privilégié et de domaines appartenant à des nobles ou même à des Électeurs d’autres provinces. Cet assemblage bigarré résulte de millénaires de féodalité, d’héritages, de guerres et d’acquisitions. Il a engendré quelques situations insolites : par exemple, le Comte Électeur du Reikland, qui se trouve être l’Empereur, est également le vassal du Comte Électeur du Talabecland parce qu’il possède quelques fiefs au Talabecland, ou encore le fait que le culte d’Ulric puisse détenir des droits de propriété sur un monastère sigmarite au Wissenland.

Chaque noble, depuis le plus petit propriétaire terrien jusqu’au plus important, est théoriquement redevable à celui qui se trouve juste audessus de lui dans la hiérarchie, jusqu’aux Électeurs qui ne rendent de comptes qu’à l’Empereur. En retour, ceux qui se trouvent en haut de l’échelle sont tenus de protéger leurs vassaux. Ainsi, si l’Empereur se trouvait avoir une querelle avec le duc de Niebelwald, il devrait formuler sa réclamation par l’intermédiaire de l’Électeur de l’Averland qui est le suzerain du duc.

Pour rendre les choses un peu plus complexes, la croissance de certaines villes et des cités, et l’augmentation de leur puissance commerciale, a permis à celles-ci d’obtenir des droits et des statuts privilégiés qui les libèrent de la plupart de leurs obligations féodales en récompense des faveurs qu’elles ont accordées au niveau supérieur de la hiérarchie. Ainsi, en 1066, la ville de Kemperbad a obtenu de l’Empereur Boris l’Incapable une charte annulant ses obligations envers le Reikland, ceci en récompense d’une cargaison de vins rares qu’elle lui avait envoyée. Les nobles détestent ce genre de choses, qui se traduisent souvent pour eux par des pertes de revenus et une diminution de leur prestige, et ils s’efforcent souvent de saper les privilèges d’une ville détentrice d’une telle charte. C’est ainsi que, l’année de l’accession de Karl Franz au trône, lorsque Streissen connut des émeutes causées par le manque de pain, la Comtesse Électrice de l’époque, Ludmilla d’Averland, exigea l’abandon de la charte de la ville avant de consentir à y envoyer des troupes.

En 2512 CI , les principales provinces mineures, rattachées à l'une ou l'autre des Provinces électorales sont :

  • Le Comté de Wissenland, attaché à la Cité Souveraine de Nuln,
  • Le Comté de Sylvania, attaché au Grand Comté de Stirland,
  • La Ligue d'Ostermark, attachée au Grand Duché de Talabecland,
  • La Baronnie de Hochland, attachée à la Cité Souveraine de Talabheim,
  • La Baronnie de Nordland, attachée à la Cité Souveraine de Middenheim.

En 2522 CI , les principales provinces mineures, rattachées à l'une ou l'autre des Provinces électorales sont :

  • Le Comté de Wissenland (qui a absorbé le Sudenland), attaché à la Cité Souveraine de Nuln,
  • Le Comté de Sylvania, attaché au Grand Comté de Stirland,
  • La Cité Souveraine de Talabheim, attachée au Grand Duché de Talabecland
  • Le Grand Duché du Middenland, attaché à la Cité Souveraine de Middenheim.

Notez que, dans les deux cas, les villes franches plus petites (comme Kemperbad) ne sont pas évoquées.

 
LES PLÉNIPOTENTIAIRES IMPERIAUX

Occasionnellement, l'Empereur nomme des représentants spéciaux dans les Provinces et parfois même dans les villes. Ce sont les Plénipotentiaires Impériaux. Ces nominations servent deux intérêts. Il peut s'agit de sujets loyaux à l'Empereur et qui veillent sur ses intérêts ou encore de personnes par trop ambitieuses que l'on envoie dans des endroits plus calmes pour les mettre dans l'impossibilité de nuire. Mais, quelle que soit la raison de leur nomination, les Plénipotentiaires Impériaux sont le plus souvent considérés comme des favoris de cour et rares sont ceux à qui ils inspirent du respect. 

Evolution de la structure de l'Empire

"Les cartes politiques de l'Empire omètent généralement l'Empire Austral. [Cette carte] ne mentionne que les états immédiats, c'est à dire les possessions des vassaux directs de l'Empereur. Les vassaux des vassaux (les etats non immédiats) sont eux amalgamés aux etats immédiats desquels ils dépendent. Mais il est évident qu'on pourrait encore eclater chacune des provinces en de multiples comtés, baronnies, chatellenie, seigneuries etc. Seule inconcession aux sources officielles, j'ai décidé de faire du Mootland une confédération (parce que le mootland me fait penser à la confédération helvétique, et qu'il n'y a pas de titre officiellement lié au Mootland)."

Carroburg (4) est décrite dans LCI à la fois comme une cité souveraine et la capitale du Middenland. Les deux peuvent se concillier : les Grands Ducs de Middenland peuvent aussi être Barons de Carroburg. Tout comme les Grands Princes du Reikland sont aussi Princes d'Altdorf.

Notez aussi l'indépendance des Wastelands/ (ex-Baronnie du Westerland et Principauté de Marienburg) en 2429.

La structure de l'Empire et son évolution est un vaste débat. Les sources de WFB et WFRP ne sont pas compatibles et disent des choses différentes (même en considérant des changements majeurs en 2513 -2515). Vous pouvez regarder ici et ici .

Dans L'Empire en Flammes, le dernier volet de La Campagne Impériale de WFRP1, Heinrich Todbringer remplace Karl Franz Ier en 2513. Des fans ont ré-écrit la chose dans l'Empire at War (traduit en français, L'Empire en guerre) pour réunir deux backgrounds (cf. la guerre civile de 2514 CI).

LES VILLES

Pour la grande majorité des habitants de l'Empire, c'est par la plus proche ville que le gouvernement se manifeste dans la vie quotidienne. C'est là que les impôts sont collectés, que siègent les tribunaux, que le service militaire est accompli et que les marchandises sont vendues. La structure gouvernementale varie de ville en ville. Dans certaines d'entre elles, le gouverneur désigné par le seigneur de la province exerce une autorité autocratique, ailleurs c'est un conseil élu qui dirige; dans d'autres, il y a des Plénipotentiaires Impériaux et d'autres encore semblent se débrouiller sans structure administrative évidente.

Normalement, les villes tiennent leur charte de l'Empereur, Kemperbad, dans le Reikland, en est le plus bel exemple, ou appartiennent à la structure politique de leur province. Certaines grandes villes, toutefois, peuvent disposer de privilèges et d'exemptions qui défient la Couronne ou toute autorité provinciale. De telles villes indépendantes peuvent être comme des échardes plantées dans la chair de l'autorité régionale qui ne peut leur prélever de taxe ni lever des troupes parmi leurs habitants. On a vu de telles villes devenir assez puissantes pour partir en guerre contre leur souverain régional; toutes disposent d'une troupe nombreuse, rassemblée autour de ses gardes. Aucun seigneur régional ne peut être satisfait de la présence d'une ville indépendante disposant de ses richesses et de son statut propre; c'est pourquoi l'on a vu souvent les seigneurs régionaux saisir la moindre occasion d'intervenir. Lorsque, à la suite d'une récolte désastreuse, Streissen subit de violentes émeutes populaires (l'année où Karl-Frantz 1er arriva au pouvoir), la Grande Comtesse Ludmilla d'Averland fit entendre clairement qu'elle n'enverrait ses troupes en renfort qu'après que le conseil de la ville aurait déposé tous ses privilèges et son autorité entre ses mains. Le massacre qui accompagna cette prise de pouvoir fut l'un des plus infâme que l'histoire récente ait connu.

L'autorité de la ville (quelle que soit sa structure) ne s'arrête pas aux limites de ses murs. Dans un rayon de 15 à 30 km, toutes les fermes dépendent de la ville pour leur protection et, en retour, elles sont sujettes à ses lois et à ses impositions. Cela dit, l'autorité supérieure interfère souvent dans cet état de chose.

Au sud du Reikland, en bordure du Reik, la baronnie de Wittgenstein serait aussi indépendante. MSR (p47) précise qu'elle a eu une charte impériale de l'Impératrice Margaritha en 1979.

LES GUILDES

Dans la société impériale, le quatrième pouvoir est aux mains des Guildes. Dans chaque ville, les Guildes figurent parmi les institutions les plus importantes. Normalement, elles ont le monopole du marché du travail dans le secteur qui les concerne et l'adhésion à une Guilde appropriée est une condition impérative que doit remplir quiconque souhaite s'installer pour exercer son activité dans la ville.

En retour, le membre ordinaire d'une Guilde y gagne la possibilité de faire entendre sa voix par le conseil de la ville. Lorsqu'un travail important doit être entrepris, que ce soit sur requête de la ville, ou sur celle d'une autre Guilde, la méthode couramment pratiquée consiste à en référer à la guilde concernée plutôt qu'à un artisan indépendant. C'est elle qui décide du tarif à appliquer et répartit le travail entre ses membres sur la base de contrats de sous-traitance.

La variété des Guildes

Il existe des Guildes pour à peu près toutes les carrières existantes; des alchimistes aux artisans; des marchands aux matelots et, bien entendu, pour les voleurs et les avoués.

Les Guildes des métiers de l'artisanat (tels que les menuisiers, forgerons, maçons, joailliers ou tailleurs) contrôlent également la qualité du travail. Tout apprenti est soumis à un examen conduit par un membre de la Guilde avant de recevoir le statut d'ouvrier ou de pouvoir ouvrir un atelier. Elles vont jusqu'à exiger qu'une personne déclarant avoir suivi un apprentissage quelque part présente des certificats et des lettres de recommandation de la Guilde dans laquelle elle a servi.

Les guildes de travailleurs (manouvriers, charretiers et autres) n'exigent pas les mêmes références car les standards de qualité revêtent une importance moins grande dans leurs domaines. Elles gardent toutefois un ferme contrôle sur les activités de leurs membres et veillent jalousement sur leur monopole du travail.

Les Guildes de Marchands fonctionnent de façon assez similaire à celle des Artisans, supervisant l'apprentissage, etc. Mais leurs membres sont libres d'exercer comme bon leur semble. La majorité des opérations commerciales sont centrées sur des familles et, en dehors de ces familles, les nouveaux membres ne sont guère encouragés. A l'occasion, la Guilde peut intervenir quand un différent entre deux ou plusieurs de ses membres menace la réputation de toute la profession mais, en règle générale, elle se contente de laisser ses membres conduire leurs affaires à leur guise.

Tous les membres des Guildes payent des cotisations annuelles qui aident à assurer l'entretien des locaux de leur Guilde. En matière de locaux, il peut s'agit aussi bien d'une luxueuse maison urbaine que d'une cachette soigneusement dissimulée ou une simple pièce derrière l'atelier d'un artisan.

De plus, les apprentis doivent régler une certaine somme lorsqu'ils veulent se présenter devant un officiel de la Guilde afin d'être autorisés à exercer dans la ville. Dans certaines Guildes, les membres sont parfois tenus de fournir une journée de travail non rémunérée par an au bénéfice de l'institution.

Ceux qui se montrent assez fous pour exercer leur métier dans une ville sans l'accord de la Guilde concernée peuvent s'attendre à toutes sortes d'ennuis. Cela commence par un simple avertissement verbal qui est suivi de menaces de violences physiques, lesquelles sont rapidement mises à exécution si le récalcitrant persiste dans son erreur.

Structures des Guildes

La structure interne de chaque Guilde varie énormément dans L'Empire; toutefois, dans le Reikland, la plupart d'entre elles suivent un même schéma, avec très peu de variations. Un Conseil de Guilde comprenant une douzaine des membres les plus anciens élit un Maître de la Guilde. Celui-ci préside les Conseils ordinaires qui prennent toutes les décisions d'ordre général, depuis le montant des " cotisations " annuelles, jusqu'au jugement de ceux qui transgressent les règlements. Les places vacantes au Conseil sont relativement rares.

Cela se produit le plus souvent lorsque l'un des membres vient à décéder. Le remplaçant est généralement choisi selon les volontés du reste des membres du Conseil qui se réunissent pour l'occasion. Toutefois, certaines Guildes ont un nombre de membres trop faible pour justifier une organisation aussi formelle et, dans de tels cas, il n'est pas rare que ce soit la Guilde de la ville la plus proche qui étende son contrôle jusque sur les villages voisins.

Le pouvoir des Guildes est subtil mais néanmoins efficace. En tant que représentantes de ceux qui possèdent la compétence de travail, et la richesse monétaire, elles se sont appliquées à altérer les volontés de l'Empereur, des souverains provinciaux et des autorités municipales en de nombreuses occasions.

On sait qu'elles ont parfois été à l'origine d'émeutes, de révoltes et de grèves et ce sont là les manifestations les plus évidentes de leur force. On reconnaît généralement qu'il existe une lutte d'influence pour le pouvoir suprême entre les intérêts des propriétaires terriens, représentés par la noblesse et, dans une certaine mesure, par la Couronne,, les oligarchies urbaines qui régissent les villes et les Guildes. C'est d'autant plus vrai que ces dernières ont été exclues des charges et des privilèges que les deux autres ont reçus.

IMPOTS ET TAXES

Les impôts peuvent être levés à différents niveaux. L'Empereur lève des impôts pour entretenir sa cour et financer ses armées; les souverains provinciaux le font pour leur cour et leurs armées, mais aussi pour l'entretien et la création de routes, de canaux, etc. Les conseils municipaux prélèvent des taxes pour financer les Gardes, les Patrouilles Rurales ainsi que les murs de leurs villes, les bâtiments et services municipaux, etc.

Il n'est pas surprenant de constater que la liste des choses qui peuvent être taxées est quasiment infinie. Les citoyens de L'Empire acquittent une taxe indifférenciée de une Couronne d'Or par personne; les péages sont taxés pour l'utilisation des routes, ponts et canaux; l'entrée et la sortie des villes donnent droit à la perception d'une taxe pour tous les non-habitants. Il en va de même pour les ventes de marchandises que réalisent les marchands, etc.

Comme il est de notoriété publique que seules les classes laborieuses sans propriétés et n'appartenant pas à des Guildes acquittent effectivement toutes les taxes, on comprend que la charge qui pèse sur les pauvres est incroyablement lourde. Les nobles ne payent pratiquement aucune taxe et les exemptions libèrent nombre de villes et de Guildes d'impôts spécifiques. C'est en grande partie pour cette raison que l'Empereur es forcé de créer de nouvelles taxes aussi fréquemment.

En fait, il existe tant de provinces, de cités, d'individus et de charges qui bénéficient d'une exemption de paiement de taxes et de l'obligation de fournir des troupes à l'Empire qu'il s'est produit de longues périodes pendant lesquelles la défense du royaume n'était plus assurée. Karl-Frantz, comme nombre de ses prédécesseurs, a été forcé d'ordonner à ses agents du trésor de concevoir de nouvelles taxes (sur l'imprimerie, la poudre, la prostitution, les paris dans les arènes, etc.). Cela fait, il a dû concéder diverses exemptions à des groupes d'intérêts qui se sont unis pour le défier. De nouvelles taxes sont créées tous les mois et il existe une " corporation " d'escrocs qui voyagent de ci de là afin de prélever, pour leur compte, des taxes que l'Empereur n'a pas encore songé à créer.

LA LOI DANS L'EMPIRE

Les différents corps de représentant de la loi (patrouilles rurales, gardes des villes et des cités, etc.) ont largement de quoi se tenir occupés et s'en remettent souvent au principe qui veut qu'un suspect soit présumé coupable jusqu'à ce que son innocence ait été prouvé. Les aventuriers devront se montrer prudent face à un représentant de la loi. Même s'ils sont innocents, un comportement arrogant ou condescendant est le plus sûr moyen de se faire arrêter.

Les personnages coupables devront se montrer encore plus précautionneux. Si le délit est de nature bénigne, la corruption peut être une solution, spécialement si elle est présentée comme le paiement immédiat d'une " amende ",, mais si cette offre est refusée les choses peuvent aller encore plus mal. Les délits plus graves (vol, effraction, etc.) mènent souvent, mais pas toujours, devant le plus proche magistrat. Si le personnage décide de résister à l'arrestation, il est probable que les représentants de la loi choisiront de rendre justice sur place.

Cela se termine généralement par l'enterrement du fautif dans une tombe anonyme. Des crimes tels que les vols de chevaux, les meurtres et autres sont considérés avec une telle haine que l'on peut souvent s'attendre à ce que les représentants de la loi rendent la justice sur place.

Les personnages en état d'arrestation peuvent ou non être jugés. Cela dépend souvent de leur condition sociale et des preuves rassemblées contre eux. A moins que les preuves ne soient véritablement irréfutables, il est très rare que des nobles ou de riches marchands soient jugés; quelques Couronnes bien placées suffisent souvent à faire abandonner les procédures.

Les pauvres, eux non plus, ne sont que rarement présentés à un tribunal; soit ils croupissent en prison pendant des années, soit ils sont envoyés dans des colonies pénitentiaires où ils cassent des cailloux ou réparent des routes. A l'occasion, un pauvre pourra se retrouver face à un tribunal, mais ce sera pour répondre à des accusations à la place d'un noble coupable qui a pu, à force de pots-de-vin, convaincre la justice de trouver un autre coupable. Il est assez courant de voir des gens de classe moyenne amenés devant un tribunal pour répondre d'une accusation précise, se faire accabler par toutes sortes d'accusations diverses. En effet, il est d'usage d'ajouter à l'accusation principale autant de charges que possible afin de couvrir des crimes jusque là insolubles.

Les personnages amenés devant un tribunal ont toutes les chances de faire face à des procédures longues et très coûteuses. En dehors de toutes preuves, les personnages ne disposant pas de fonds substantiels ou d'une solide réputation publique risquent fort d'être déclarés coupables à moins qu'il n'y ait un autre suspect, de préférence de moindre standing. Suivant la nature du crime, le verdict sera habituellement l'exécution, ou une longue période d'incarcération. Parfois, des innocents pauvres retrouvent la liberté mais, le plus souvent, ils finissent par être punis pour des crimes qu'ils n'ont pas commis.