LA ES V4 pp. 5 à 7 et pp. 11 à 39 ; LA ES V8 p.15 et suivantes
Le
dernier livre d'armée de la dernière version de Warhammer Fantasy
Battle (V8) est celui consacré aux Elfes Sylvains. L'ouvrage développe
copieusement leur histoire en faisant le lien avec divers évènements
historiques et la Fin des temps à venir. C'est donc très intéressant. Le texte ci-dessous comprend des éléments du texte V8 complété d'élements issus d'autres sources. |
Date C.I. |
Date ES |
Evènement |
-4120 | Les elfes accostent sur Elthin-Arvan, plus tard appelé le Vieux Monde par les hommes. Le prince elfe Malékith se lie d'amitié avec le roi nain Snorri Barbeblanceh, et les arméees unies des elfes et des nains repoussent les derniers vestiges de l'invasion chaotique. Les colonie outremer prospèrent et font parvenir leurs richesse à Ulthuan. [LA ES V6 p.16] | |
-2840 | Le Roi Phénix Bel-Shanaar le Navigateur visite la cité naine de Karaz-a-Karak, et y signe une promesse d'amitié éternelle entre les deux races. Malékith reste sur place en tant qu'ambassabeur. |
La venue des elfes
Sur l'expansion des elfes, vous pouvez utilement consulter l'histoire des elfes d'Ulthuan (règne de Bel-Shanaar) |
Lorsque les elfes d'Ulthuan foulèrent pour la
première fois le Vieux Monde, ils découvrirent une
région sauvage intacte. Des colonies furent fondées sur
les côtes et les terres proches furent cultivées.
Quelques explorateurs s’aventurèrent dans les zones
forestières de l’intérieur [parfois "motivés par des visions, des
songes ou des envies inexplicables" selon le LA ES V8]. Quelques-uns
remontèrent les grands fleuves dans leurs vaisseaux graciles.
D'autres atteignirent les contreforts des Montagnes Grises. Des
marchands les suivirent bientôt et rapportèrent aux
colonies côtières d’étranges et
merveilleuses choses qui furent ensuite exportées vers Ulthuan
comme produits de luxe exotiques.
Ce fut à cette époque que les elfes
découvrirent la grande forêt, qui a cette
époque était bien plus vaste qu'aujourd’hui. Les elfes [...] s’en trouvèrent fort intrigués.
De nuit, ils apercevaient d’étranges lueurs dansant sous les
frondaisons, et d’immenses silhouettes à l’orée des clairières.
Fascinés, des elfes tentèrent de pousser plus loin, mais toute
progression était déjouée par des sentiers mouvants. En dépit de
ces entraves, les elfes n’envisagèrent jamais de s’établir
ailleurs. Ils avaient dans le sang l’irrésistible magie de la
forêt, héritage du pacte d’Astarielle. Ils baptisèrent la forêt
Athel Loren, "Bois de l’Aube du Monde". Ils
s’installèrent en bordure et y dressèrent de grandes pierres
gardiennes pour contenir les esprits. Malgré ces précautions, il
arrivait occasionnellement que des colons s’évanouissent dans les
bois, mus par d’étranges visions ou attirés par des nymphes
fantomatiques. On ne les revoyait jamais.
Cependant, [le Vieux Monde] était si vaste et sauvage, et
les elfes si peu nombreux, qu’ils laissèrent peu de
traces de leurs activités ailleurs que sur les côtes.
Là, ils construisirent des cités de pierre comme en
Ulthuan, les ruines en sont encore visibles aujourd'hui.
De l'est vinrent les marchands et explorateurs nains. Ils
arrivèrent dans les Montagnes Grises presque en même
temps que les elfes, voire un peu plus tôt, et
commencèrent la prospection de minerais. Ils avaient peu de
raison de traverser les forêts entre les montagnes et la mer.
Cependant, ils rencontrèrent les elfes occidentaux, et
commencèrent à commercer avec eux. Finalement, les
nains atteignirent les colonies elfes et leurs relations, jusqu'alors
amicales virèrent à la concurrence, ce qui donna
naissance à des querelles puis à la guerre.
La Guerre de la Barbe
La Guerre de la Barbe allait mettre un terme à la
colonisation elfe du Vieux Monde et aux ambitions naines
d’établir un empire allant jusqu'à la mer de
l’ouest. Les deux races allaient s’épuiser dans une
terrible lutte et subir des destructions jusque dans leurs terres
respectives.
Pendant la guerre, les armées naines descendirent des
montagnes pour assiégé les colonies
côtières. Il leur fallut pour cela traverser les
forêts. Ce faisant, ils utilisèrent leurs haches pour
abattre des arbres pour leurs feux, leurs fortins, leurs ponts ou les
fourneaux de leurs machines à vapeur [non sens
puisqu'elles ne sont pas inventées à
l'époque ! NdS]. Lorsqu'ils découvrirent que
cela enrageaient les elfes, ils ne le firent que plus.
De nombreux elfes reçurent la tâche de garder les
forêts pour tendre des embuscades aux armées naines
traversant péniblement les zones boisées. Très
vite, cela dissuada les nains de traverser ces secteurs par crainte
d'attaque surprise. Les elfes s’avérèrent
particulièrement habiles dans ces combats en forêt car
leurs archers pouvaient décocher leurs flèches sans
être vus, et plus généralement, par leur
agilité et leur vivacité. La Forêt de Loren fut
peut-être la plus surveillée de toutes.
Sur la guerre de la Barbe/de la Vengeance, vous pouvez consulter l'histoire des elfes d'Ulthuan (règne de Caledor II) et celle des nains (L'Age des Guerres). |
||
Date C.I. |
Date ES |
Evènements |
-1997 |
La guerre fait rage pendant deux siècles entre hauts elfes et nains. Les colonies elfes d'Ethin-Arvan subissent l'essentiel des combats. Les deux empires s’épuisent et s’affaiblissent dans ce conflit. Tor Alessi (maintenant le port bretonnien de l’Anguille) est assiégé plusieurs fois. Les nains détruisent des forêts entières pour irriter les elfes. Les elfes gardent la forêt de Loren. |
|
-1589 |
Caradryel, le Roi Phénix d’Ulthuan, rappelle les armées elfes du Vieux Monde pour affronter les elfes noirs qui menacent Ulthuan. Les colonies du Vieux Monde considèrent le départ des armées elfes comme une trahison. Caradryel leur fait savoir que s'ils veulent la protection des armées elfes, il leur faut retourner à Ulthuan. Beaucoup de colons abandonnent le Vieux Monde, mais certains restent. |
|
-1501 |
La dernière armée elfe quitte le Vieux Monde, laissant derrière elle les quelques colons refusant de partir. Parmi ceux-ci se trouvent les habitants d'Athel Loren, rejoints par ceux qui abandonnent les colonies côtières. Ils se déclarent indépendants du Roi Phénix. Ils suivent à partir de ce moment une voie différente de leurs cousins d’Ulthuan et sont des lors appelés les elfes sylvains. |
I. LA SAISON DU RENOUVEAU (-1500 à -1095 CI)
Date C.I. |
Date ES |
Evènement |
-1500 (~) | I, 1 | Fondation du Royaume elfe d'Athel Loren. Nombre de colons elfes cherchent refuge en Athel Loren au fur et à mesure que leurs localités se dégradent [TOW LdR p. 25] |
-1500 à -1000 | L'empire déclinant des nains est détruit par des tremblements de terre. Des tribus orques et gobelines déferlent vers l'ouest, pillant les cités elfes abandonnées et les forteresses naines dévastées. Les elfes sylvains interdisent la forêt de Loren aux pillards. |
L'exode des clans
Lorsque le Roi Phénix [Caradryel] rappela les armées elfes du
Vieux Monde et laissa les colonies sans surveillance, les colons qui
y vivaient se retrouvèrent devant deux choix : rentrer ou
rester. S'ils restaient dans le Vieux Monde, ils seraient à la
merci de trois ennemis mortels : les nains, les orques et les
elfes noirs de Naggaroth.
Les nains, il est vrai, étaient eux-mêmes en pleine
retraite, mais les histoires de colonies elfes abandonnées
pleines de trésors étaient une tentation trop forte
pour n‘importe quelle bande de pillards ou d’aventuriers,
ainsi d’ailleurs que pour les bandes de maraudeurs orques et
gobelins qui arrivaient de l'est lointain. Pire encore, les mers
n'étaient pas sûres. Les elfes rebelles de Naggaroth
parcouraient les voies maritimes, pillant les navires revenant des
colonies et menaçant les villes côtières non
défendues.
Il était donc dangereux pour les elfes du Vieux Monde de
rester dans les colonies. En une génération, tous les
clans qui avaient refusé de rentrer à Ulthuan
entreprirent le grand voyage vers l’intérieur des terres.
Ils se retirèrent dans les forêts sauvages où ils
se sentaient en sécurité. Comme ils en étaient
déjà les gardiens, ils connaissaient les chemins
détournés et les lieux les plus sûrs pour
s’établir.
L'abandon définitif de la côte
Le clan Equos, éleveurs de montures elfiques, fut le
dernier à quitter les plaines côtières. Ils
étaient peu disposés à renoncer à leurs
riches pâturages et étaient déterminés
à ne pas abandonner leurs troupeaux. Les
événements les forcèrent à prendre le
chemin des forêts. Une grande Arche Noire (immense vaisseau des
elfes noirs) fut aperçue sur l'océan. Les gardes des
falaises virent sa gigantesque silhouette se découper dans le
soleil couchant. Ils suivirent sa progression sur des centaines de
kilomètres avec horreur et appréhension. Peu
connaissaient exactement la nature des combats sur la terre des elfes
mais des rumeurs leur étaient parvenues au sujet des elfes
meurtriers de Naggaroth. L’arche semblait venir pour piller les
colonies abandonnées et réduire en esclavage les clans
restés sur place.
Le clan Equos rassembla précipitamment ses troupeaux et les
mena vers l'est. Par chance presque tous étaient partis
lorsque l'arche accosta. On put voir de la fumée
s'élever de la colonie abandonnée de Tol Ibrion, sur
les ruines de laquelle s’élève aujourd'hui
Brionne.
Les cavaliers noirs suivirent les traces des troupeaux de chevaux
loin dans les terres. Finalement, les elfes noirs atteignirent une
lande dégagée qui s’étendait vers l'est
jusqu’à la forêt de Loren. Là, le clan Equos
s’était rassemblé pour les affronter. De
très nombreux chars et cavaliers se tenaient sur les collines,
prêts à charger. Leur chef était Equoth
l'Intrépide, qui avait été élu pour les
conduire au combat.
Les cavaliers noirs avaient progressé de nuit, Equoth
décida donc de les attaquer à l’aube, lorsque les
rayons du soleil se levant au-dessus des arbres de Loren les
aveuglerait. La bataille qui s'ensuivit fur un carnage. Beaucoup des
guerriers d’Equoth tombèrent mais le soleil
éblouissant empêchait les elfes noirs de viser et
beaucoup de leurs traits ratèrent leur cible. Les elfes noirs
furent encerclés et exterminés. Leurs os reposent
aujourd’hui sous un des grands cairns de pierre que l’on
peut voir dans cette région. Quant à ceux restés
à bord de l’Arche Noire, ayant perdu leur avant-garde,
ils se contentèrent de piller les colonies
côtières avant de disparaître avec leur butin.
Les nains contre à Athel Loren, alliance des elfes et des esprits des forêts [LA ES V8 p. 18-19]
À mesure que les Hauts Elfes se retiraient vers l’ouest, les Nains progressaient à leur suite. C’est avec les premières neiges hivernales que les enfants des montagnes fondirent sur Athel Loren, exprimant leur rancune par le fer et le feu. Cette brutalité entraîna la fureur de la forêt, mais ses esprits avaient toujours été lents pendant la saison froide. Les Dryades ne tardèrent pas à être abattues ou dispersées, et Durthu, le seul Aïeul encore éveillé, fut bien près de tomber sous les haches Naines.Suite à leur victoire, les elfes commencèrent à
s’établir à l’intérieur d’Athel Loren, car ils craignaient davantage
les représailles des Nains que les caprices de la forêt. Cette dernière
n’opposa pas de résistance, et les elfes se demandèrent pourquoi. Les
enfants perdus d’Ulthuan n’entendirent jamais l’âpre dispute qui opposa
Adanhu à Cœddil au sujet de leur sort. Durthu, l’instigateur de la
situation présente, resta silencieux. Il avait beaucoup souffert des
haches Naines, et sa nature jadis bienveillante avait radicalement
changé, car il n’avait plus pleinement foi en son propre jugement.
La
volonté d’Adanhu finit par prévaloir, et la forêt révéla de nombreux
secrets aux elfes, bien que les Dryades et les Hommes-Arbres prissent
grand soin de ne jamais se montrer volontairement. Au cœur d’Athel
Loren, Ariel, la plus éminente magicienne elfe, s’entretint avec la
forêt pour la première fois, suite à quoi de nombreux elfes apprirent
l’art du Chant des Arbres. Leur peuple, toujours respectueux de la
nature, adopta dès lors pleinement Athel Loren comme foyer. Mieux
encore, les elfes traitaient la forêt avec la révérence qu’elle
méritait et exigeait, car ils voyaient dans ses cycles saisonniers
l’essence de leurs divinités ancestrales. Ils jurèrent de ne jamais
rien prendre à la forêt sans le lui rendre sous forme de services et de
sacrifices. Quand les elfes avaient besoin de bois de chauffage pour
survivre aux hivers glacials, ils se contentaient de branches mortes,
et au printemps ils prenaient soin des pousses et arbrisseaux, en les
encourageant à former de gracieux halls en surface ou sous terre. Quand
les elfes chassaient les animaux de la forêt pour se nourrir et se
vêtir, ils n’en gaspillaient rien, et rendaient grâce à Athel Loren par
des cérémonies sanglantes.
Les Nains ne tardèrent pas à repartir
à l’assaut d’Athel Loren. Cette fois, leur Throng était fort de
dizaines de milliers de guerriers provenant de dizaines de forteresses.
En apprenant cette menace, les dames et les seigneurs Elfes Sylvains
tinrent conseil au pied du Chêne des Âges, et même les arbres de la
clairière donnaient l’impression d’écouter ce qui se disait. Les
adeptes du Dieu Trompeur accomplirent leurs danses rituelles, tandis
que les voyants et les prophétesses lisaient la trame du destin dans
les astres et dans les flammes qui illuminaient la clairière. C’est là
qu’Ariel se sentit attirée par le seigneur Orion. Il était le plus
brave et le plus beau de son peuple, tout comme Ariel était la plus
sage et la plus belle. Tandis que le conseil débattait de la meilleure
manière de faire face aux Nains, Ariel et Orion étaient plongés dans
leur propre conversation, et semblaient totalement détachés du grand
débat. Ils finirent par s’éclipser à l’insu de tous.
Le reste du
conseil était d’humeur maussade, car chacun voyait bien qu’il était
impossible de vaincre les Nains en bataille rangée. Pire encore, les
voyants avaient perçu une autre menace, plus grande encore que les
Nains : une vaste horde de Peaux-Vertes s’apprêtait à lancer sa propre
attaque d’ici quelques jours. C’est en cette heure désespérée qu’Adanhu
choisit de se révéler aux Asrai. Il promit l’assistance des Esprits de
la Forêt pour peu que la bataille soit livrée avant la venue de
l’hiver. Rassérénés par les paroles d’Adanhu, les Elfes Sylvains
révisèrent leurs plans. Emportés par leur enthousiasme, ils ignorèrent
l’avertissement de l’Ancien, annonçant qu’un grand sacrifice serait
exigé. Ce ne fut que plusieurs heures après, une fois le festin achevé,
qu’on remarqua l’absence d’Ariel et d’Orion, mais toutes les recherches
s’avérèrent vaines, et on dut se résoudre à oublier les amants égarés.
Le
lendemain, le grand ost d’Athel Loren affronta les Nains. Comme Adanhu
l’avait promis, les Asrai ne se battirent pas seuls. Des Hommes-Arbres
colossaux marchaient parmi les lignes elfiques, et des myriades de
Dryades grouillaient sur les flancs. Le puissant Durthu mena la charge,
véritable force de la nature, avide de se venger de ceux qui l’avaient
meurtri. Face à un tel ost, les Nains n’avaient guère d’espoir. Bien
qu’ils résistassent avec toute la ténacité de leur race, ils finirent
par rompre les rangs et fuir en laissant de nombreux morts.
Kurnous et Isha
Avec le temps passé dans la forêt, les elfes sylvains
s’intéressèrent aux dieux ancestraux. Ces dieux
s’appelaient Kurnous et Isha, le Grand Veneur et la Mère
Nature. L'esprit de Kurnous se manifeste dans les animaux et dans
l'impitoyable sauvagerie de la nature, alors que celui d'Isha habite
les plantes et les sources limpides qui jaillissent de la terre. En
Ulthuan, leur adoration avait été
éclipsée par les cultes plus récents de la
civilisation, du pouvoir et de la décadence. Au plein
cœur des forêts sauvages, ces anciennes puissances
semblaient palpables.
Kurnous et Isha avaient déjà été
invoqués par les premiers gardiens de la forêt pour
qu’ils les aident dans leur lutte contre les nains. Ils
découvrirent des endroits sacrés éparpillés dans
la forêt, où l’énergie magique affleurait à
la surface. Ces lieux étaient reconnaissables aux arbres
incroyablement anciens et grands qui y poussaient. Parfois, les elfes
y élevèrent d’immenses monolithes pour diriger le
flux de ces courants magiques vers certaines clairières et
concentrer la puissance magique. Ces endroits devinrent des lieux de
pèlerinage dédiés aux dieux Kurnous et Isha.
Tous les clans qui arrivèrent par la suite dans Loren
embrassèrent le culte de Kurnous et d’Isha. Leurs rites
élaborés et les danses effectuées au moment de
l’équinoxe semblaient réveiller quelque chose au
plus profond de la forêt, comme si les esprits
élémentaires des dieux eux-mêmes étaient
appelés du centre de la terre et du cœur des arbres.
Ariel et Orion
Il fut décidé lors du premier conseil qu'aucun clan
ne devrait régner sur un autre. Ceci ne pourrait provoquer
qu’ambition et jalousie et mènerait inévitablement
à une guerre fratricide.
Ce n’était pas un conseil ordinaire de sages
s'asseyant pour débattre. Les esprits des bois avaient
déjà prise sur le peuple elfe, accentuant les aspects
sauvages et étranges de leur pensée. Kurnous et Isha
furent invoqués. Des jeunes sélectionnés dans
chaque clan exécutèrent les danses rituelles. Les
anciens exprimèrent leurs sentiments au cours de
mystérieuses mises en scènes théâtrales et
les mages révélèrent les nouvelles merveilles
qu’ils avaient découvertes parmi les arbres. Même
les hommes arbres et les dryades étaient là et certains elfes
sylvains pouvaient déjà fusionner leur esprit avec
celui de ces créatures ainsi que ceux de nombreux animaux et
oiseaux.
Pendant ce temps, deux elfes s’éloignèrent de
la clairière du conseil, Orion, un jeune à
l’allure noble et Ariel, la plus jolie des jeunes elfes. Se
frayant un chemin à travers un bosquet de chênes
antiques, ils tombèrent sur un arbre d'une taille colossale,
un arbre aussi vieux que le monde lui-même. Ses racines avaient
fait éclater les rochers et ses branches créaient sous
elles un monde d'ombres que traversaient avec peine quelques rares
rayons de soleil.
Ils commencèrent à faire le tour du tronc massif
touchant de leurs doigts l’écorce craquelée. Il
leur fallut longtemps pour n’en parcourir que la moitié.
Soudain, ils atteignirent une fissure dans l’écorce,
semblable à une porte étroite creusée dans le
tronc lui-même. Poussés par leur curiosité, ils
entrèrent.
Il fallut quelque temps à l’assemblée pour
s’apercevoir de la disparition d’Orion et d’Ariel. Ne
les voyant pas revenir, leurs clans commencèrent à les
chercher autour de la clairière, mais ne trouvèrent
nulle trace d'eux. Ils commencèrent à avoir peur qu’une
bête sauvage ou pire, des ennemis ou un monstre ne les aient
enlevés. Les éclaireurs se mobilisèrent,
cherchant d’éventuels envahisseurs. Les mages prirent
leurs bâtons divinatoires et tentèrent de suivre leurs
traces, mais en vain.
Les jours passèrent et Orion et Ariel restèrent
introuvables. Les recherches ne permirent même pas de retrouver
le plus infime indice. Ils trouvèrent bien l'immense
Chêne des Ages et rendirent hommage comme il se devait a cet
arbre sacré. Ils virent l’énorme cicatrice dans
l’écorce craquelée, mais l'ouverture par laquelle
Orion et Ariel étaient entrés s’était
mystérieusement refermée.
L’Hiver du Malheur
Date C.I. |
Date ES |
Evènement |
-1125 |
I, 376 |
Bataille de l'Hiver du Malheur. Une armée d'orques et gobelins est écrasée en Loren. Orion et Ariel deviennent le Roi et la Reine de la Forêt. [repris par TOW LdR p. 26] |
Le conseil se dispersa. Chaque clan retourna à son domaine.
Tout le monde était triste pour Orion et Ariel. Ils
n’avaient toujours pas été retrouvés à
l’arrivée de l'hiver et furent considères comme
perdus à jamais. L'hiver fut particulièrement rigoureux
cette année-là, et au plus froid de la saison, les
orques arrivèrent.
Chassés hors des montagnes par la faim, ils descendirent
vers la forêt. Leurs hurlements sauvages
résonnèrent parmi les arbres nus. Ils chassèrent
les bêtes sauvages et brûlèrent les arbres en de
grands feux de joie. Les éclaireurs observaient
l’avancée des orques qui se faisait chaque jour plus
profonde, et des escarmouches les opposaient à des bandes
orques. De nombreux peaux vertes furent tués par des
flèches tirées par des mains invisibles. Mais les
orques restaient déterminés. Toute la magie des elfes
semblait impuissante pour les repousser. Ils avançaient
résolument en direction des bosquets Sacrés et des
clairières habitées par les clans.
Il fut décidé de combattre les orques de front. Tous
les guerriers furent mobilisés. Les elfes sylvains attaquèrent
mais les orques ne purent être battus. De nombreux braves elfes
payèrent de leur vie mais la horde verte continuait a
s’enfoncer dans leur royaume. Certains clans
abandonnèrent leur clairière pour se réfugier
dans des cavernes, d’autres préférèrent
mourir là où ils avaient vécu, attendant la
venue des orques.
L’Hiver du Malheur se poursuivit. Le sol gela et devint aussi
dur que le métal. Des vents tourbillonnants apportèrent
la neige qui recouvrit la lande et s'insinua entre les arbres. La
forêt était transformée en une immense terre
blanche et grise. Des loups hantaient les bois. La nourriture se
faisait rare. Les hordes orques campaient dangereusement près
de la Clairière du Conseil. Les mages elfes se battaient jour
et nuit pour les en éloigner à l'aide d'enchantements
et de fausses pistes.
La nuit, les feux des orques étaient visibles, brillant
dans une clairière autour d'un vieux chêne
foudroyé, un lieu étrange, craint même par les
elfes sylvains.
Arriva une aube plus claire que les autres, les éclaireurs
notèrent alors les premiers signes du printemps. Il
remarquèrent aussi une étrange agitation parmi les
oiseaux et des murmures dans les branches. Alors que les mages
commençaient à s’interroger sur ces
événements et leurs raisons, on entendit
résonner un gigantesque cor dans les profondeurs de la
forêt. Les orques l'entendirent aussi. Ils furent glaces de
peur et restèrent paralyses d'effroi au milieu de leurs camps
où rôtissaient écureuils et belettes.
Puis le ciel s’assombrit à cause d'immenses vols
d'oiseaux. On entendit le bruit inquiétant du brame d'un grand
cerf puis celui d’une énorme bête se ruant à
travers les fougères mortes. Les éclaireurs furent les
premiers à le voir. Un terrible chasseur, Kurnous
incarné ! Il bondissait entre les arbres avec
l’agilité et la vitesse d'une antilope. Sa tête
était ornée d'immenses bois. Son visage était
couvert de lierre et de mousse. Sa peau était verte comme les
feuilles du printemps, ses yeux d'ambre brillaient comme ceux d'une
bête sauvage. Il faisait deux fois la taille d'un elfe et
tenait une énorme lance à la main.
Kurnous fonça à travers les sous-bois dans le
campement orque, tuant tout sur son passage. Il défia et
chargea le seigneur de guerre Grotfang, l'empala sur sa lance et le
fit voler par dessus sa tête d'un coup de bois. Le reste des
orques recula terrorise. Les corbeaux noirs plongeaient
déjà sur la horde orque déconfite. Les peaux
vertes se marchaient les uns sur les autres dans leur
précipitation, mais cette fois ils ne retrouvèrent pas
leur chemin a travers les bois. Les hommes arbres et les dryades leur
barraient le passage, réveillés par le cor et le brame
de défi de Kurnous.
Kurnous pourchassa les fuyards avec sa grande lance.
Derrière Kurnous arriva une vague d’elfes, groupés
pour l’hallali. Une pluie de flèches mortelles s'abattit
sur les orques, les danseurs de guerre
s’élancèrent comme pour un ballet rituel en
honneur à Kurnous, tuant les orques maladroits et trop lents
pour s’écarter du chemin.
Alors que le soleil s’élevait au-dessus des arbres,
ses rayons ambrés éclairèrent un massacre. Une
clairière couverte de cadavres d'orques et noire de corbeaux
et de corneilles. Les busards faisaient des cercles dans le ciel et
les loups venaient réclamer leur part. Aucun orque
n’était sorti de la forêt. Leurs os blanchis
devaient rester à jamais enfonces entre les racines noueuses
de la Clairière du Malheur.
Le roi et la reine de la forêt
Quand il fut certain que le dernier orque avait succombé,
les éclaireurs et les autres guerriers firent tout leur
possible pour retrouver la trace de Kurnous. Son brame lointain
pouvait toujours être entendu et certains aperçurent son
ombre furtive courant rapidement entre les arbres. Les orques
transpercés par sa lance jonchaient sa route. Ses traces
suivaient un large arc de cercle menant jusqu’à la
Clairière du Conseil puis jusqu’au Chêne des Ages
lui-même.
La, ils s’arrêtèrent. Kurnous avait disparu. Les
mages furent appelés. Ils invoquèrent Kurnous avec
leurs bâtons divinatoires, lançant incantations et
prières de gratitude pour les avoir délivrés des
ennemis. Alors qu'ils en appelaient à Kurnous, l'arbre
émit un craquement et un grondement, une voix sourde
s’éleva comme si elle sortait directement du tronc ; "Qui
demande Kurnous ?"Alors, les elfes rassembles virent la cicatrice dans
l’écorce du chêne, c'est de là qu’était
sortie la voix. Les éclaireurs les plus courageux et les mages
s’engagèrent par l‘ouverture. Avançant avec
précautions, ils entendirent de mystérieux rires
magiques et une étrange musique. Une faible lueur indiquait la
fin du tunnel. Ils arrivèrent alors dans une vaste salle
creusée au cœur de l'arbre.
Ils y virent deux personnages assis comme sur des trônes, les êtres les plus beaux qu’il leur ait été
donné de contempler. Tous avaient le sentiment
d’être face aux réincarnations des dieux Kurnous et
Isha, avec un air de famille d’Orion et d’Ariel, disparus
depuis longtemps ! Autour d'eux se tenaient des dryades et
d'autres étranges esprits des bois qui leur rendaient hommage
comme à un roi et à une reine.
Le grand mage Athelor s’avança de quelques pas et leur
demanda s‘ils étaient vraiment Orion et Ariel. Orion
répondit que c’était bien eux, mais qu'ils avaient
changé. Puis Ariel prit la parole, révélant
qu'ils avaient tous deux fusionné avec Kurnous et Isha et pris
leur apparence.
Les dieux avaient été appelés du plus profond
de la forêt et avaient souhaité prendre une forme elfe. Ils
avaient été séduits par l'exceptionnelle
beauté d'Orion et d’Ariel et leur avaient insuffle une
toute petite part de leurs esprits divins. Cela suffisait de donner
à Orion et à Ariel le pouvoir de prendre l'apparence de
Kurnous et d’Isha pendant un court moment. Suffisamment
longtemps pour sceller le sort de tout envahisseur.
Ariel avait parlé avec la sagesse d’une déesse
et les elfes furent frappés par ce qu’ils voyaient.
Athelor, le grand mage, comprit et proclama aux autres "Voyez, le Roi
et la Reine de la Forêt !"
Orion et Ariel sortirent du Chêne des Ages et tinrent leur
cour dans la Clairière du Conseil, qui devint alors la
Clairière Royale. Tous les clans les reconnurent comme roi et
reine. Les mages virent en eux les héritiers directs des
pouvoirs magiques de Kurnous et d’Isha. Orion était
capable de prendre l’apparence de Kurnous le Grand Chasseur,
pourchassant les envahisseurs de son domaine. Ariel pouvait quant a
elle exercer sans l’avoir étudiée la magie
d‘Isha, comme si cela faisait partie de son être. Elle
avait le pouvoir de tisser des enchantements autour du royaume
d’Athel Loren pour protéger son peuple et ses terres de
leurs ennemis.
Les elfes peuvent vivre plusieurs siècles, mais Orion et
Ariel étaient devenus sans age et immortels grâce
à leur nature divine. Ils étaient
perpétuellement régénérés, tout
comme la nature investie de l'esprit de Kurnous et d’Isha se
régénéré. Ils régneraient sur le
peuple sylvain avec sagesse et protégeraient à jamais
la forêt.
Pour Orion et Ariel, l'immortalité se manifeste
d’étrange façon. Aux heures les plus froides de
l‘hiver, ils semblent mourir. Alors les elfes les portent
à l’intérieur du Chêne des Ages. Avec les
premiers signes du printemps, le grand chêne est rouvert,
révélant Orion et Ariel
régénérés dans toute leur splendeur.
C'est comme si les pouvoirs d‘Orion et d'Ariel suivaient le
cycle des saisons, s'évanouissant et renaissant avec elles. Le
cœur de l'hiver est donc l'époque la plus dangereuse pour
le peuple d'Athel Loren, lorsque se dissipent les enchantements qui
protègent la forêt, des heures où ils doivent
faire preuve de la plus grande vigilance !
Dans le LA V8 (p.19), on lit qu'Orion est incinéré tous les hivers : Alors
que la neige tombait sur la forêt un immense bûcher fut dressé au
centre de la Clairière du Roi. Inaugurant un rituel qui allait perdurer
au long des siècles, les Cavaliers Sauvages et Orion s’avancèrent dans
la clairière. Sur le coup de minuit, le Roi de la Chasse Sauvage leva
les bras aux cieux et s’avança nu dans les flammes. Dans la froide
lumière du lendemain, il ne restait que les cendres d’Orion, que les
Cavaliers Sauvages apportèrent à Ariel. Sans un mot, la Reine
Magicienne prit les cendres de son consort et s’enferma au sein du
Chêne des Âges. Elle ne fut plus qu’un souvenir, tout au long de
l’hiver. Les Asrai pleuraient leur roi défunt, car ils ne comprenaient
pas ce qui se passait, mais au printemps suivant, quand Orion renaquit,
il apparut clairement à tous qu’Ariel et Orion, et à travers eux la
race Asrai entière, étaient désormais liés à la Trame de l’existence,
l’entrelacs de vie et de mort qui régit tous les êtres vivants. |
On notera que Morghur, décrit pour la première fois dans le LA Hommes-bêtes V7, ne voit ses malfaisances développer que dans le LA ES V8. | ||
Date C.I. |
Date ES |
Evènement |
-1000 | Les terres entourant Athel Loren sont colonisées par la tribu primitive des bretonnis [parfois bretonites en VF]. Ils commercent avec les elfes sylvains et apprennent de nombreuses choses mais craignent de pénétrer dans la forêt de Loren. [repris par TOW LdR p. 26] | |
-815 | Cyanathair lance un grand assaut contre Athel Loren, déchenchant ainsi la longue guerre secrète opposant les elfes sylvains aux hommes-bêtes. [LA ES V6 p. 16] | |
-813 |
II, 283 |
Bataille de l'Angoisse. Morghur le Corrupteur est tué à l'issue d'une grande bataille dans ce qui sera connu à jamais sous le nom de Clairière du Malheur. [repris par TOW LdR p. 27] |
-700 | Le clan des Wythels quitte la forêt de Loren et émigre vers les Montagnes Grises en direction des vastes forêts situées au-delà où il disparaît à jamais. Il est à présent appelé dans les légendes le Clan Perdu. [LA ES V6 p. 16] | |
-650 | Les bretonni tentent d'entrer dans Athel Loren, mais seuls quelques survivants rendus fous en ressortent. La forêt devient pour les bretonniens un lieu hanté. | |
-625 (ou -623) | Trahison à la Clairière du Roi. Coeddil l'homme-arbre attaque les elfes sylvains d'Athel Loren et tue un grand nombre de cavaliers sauvages. Seule l'intervention d'Ariel, la reine des elfes, permet d'éviter de justesse une tragédie. Elle enferme Coeddil au sein d'un cercle de pierre gardiennes afin que son influence néfaste ne contamine pas les autres esprits de la forêts [LA ES V6 p. 16, WDF213 p.81] |
Pendant les générations qui suivirent la bataille de
la Clairière du Malheur, le clan Equos maintint une garde sur
les landes entourant Athel Loren. Les Chevaliers Sylvains
parcouraient les collines couvertes de fougères et campaient
dans les taillis d'arbres rabougris à la recherche d'orques et
de gobelins en maraude. Les escarmouches étaient innombrables.
Dès que l'ennemi était repéré dans la
lande, un messager allait donner l'alarme à Orion et Ariel.
Les clans d'elfes sylvains rassemblaient rapidement leurs guerriers
et tendaient une embuscade. L'ennemi était le plus souvent
repousse ou massacre avant d'avoir atteint la forêt. Un tumulus
était alors dressé sur ses os et une pierre
gravée des symboles de Kurnous et Isha était
levée en signe d'avertissement.
[C’est
à cette époque que des barbares humains s’aventurèrent vers l’ouest,
franchissant les Montagnes Grises.] Cette horde se déplaçait avec des
chariots ou chevauchait de solides poneys aux longs poils.
L’expédition était surveillée par des
hommes dotés d'armes de métal. Du bétail et des
familles suivaient les guerriers.
Il ne s'agissait pas d'orques ou de gobelins ; les elfes voyaient
pour la première fois des hommes. Il s'agissait de tribus
sauvages, ancêtres des bretonniens, à la recherche de
nouvelles terres à coloniser.
L’information fut transmise à Orion et Ariel comme
d'habitude. Le conseil fut convoque et décida d’attendre
pour observer au lieu d'attaquer. Les traits des nouveaux venus
étaient agréables et avaient une lointaine
parenté avec ceux des elfes. Ils pourraient peut-être
s’avérer amicaux et devenir des allies. Les cavaliers
reçurent l'ordre de les observer de loin.
Les gardes virent bientôt deux choses qui leur firent
apprécier les étrangers. D’abord, les barbares en
tête de colonne découvrirent les monolithes marquant la
frontière du royaume d'Athel Loren et s’en
approchèrent. Ils inspectèrent les symboles
gravés sur les pierres et firent venir un de leurs chamanes.
Finalement, ils placèrent des offrandes au pied des pierres et
firent demi-tour, menant l’expédition dans une autre
direction et refusant de franchir les pierres. Qu’il se fait agi
de respect ou de superstition, les elfes sylvains ne furent pas moins
impressionnés par ce geste et décidèrent que ces
êtres étaient complètement différents des
orques et des gobelins.
L'autre chose qui marqua les cavaliers fut le combat auquel ils
assistèrent lorsque les barbares furent attaqués par
des orques et des chevaucheurs de loups gobelins. Les hommes
défendirent vaillamment leurs chariots et leur peuple. Les
Chevaliers Sylvains observant des collines furent tellement
impressionnés par leur courage qu'ils se lancèrent au
galop et attaquèrent les orques avec furie malgré un
rapport de force très en leur défaveur. À eux tous, les
barbares et les elfes repoussèrent les orques, que les
Chevaliers Sylvains poursuivirent et massacrèrent sans
n’attendre les remerciements des hommes.
Un peu plus tard, les éclaireurs découvrirent que
les barbares s’étaient installés un peu en dehors
d'Athel Loren et cultivaient une terre près d’un fleuve.
Il était clair qu'ils ne voulaient pas de mal à la
forêt de Loren, et menaient en fait une guerre constante contre
les orques. Lorsque vint l’époque des moissons, ils
entassèrent de grandes offrandes aux pieds des monolithes en
signe de gratitude envers les elfes.
Au sein des barbares, les chamanes étaient parvenus
à une conclusion à propos des elfes. Ils
annoncèrent qu'il s'agissait là du "peuple fée",
des êtres magiques vivant dans les bois et qui les aideraient
dans les moments difficiles si on leur montrait du respect. Cette
croyance persista pendant des siècles et empêcha les
hommes d'aller conquérir la forêt de Loren.
Le LA ES V8 (p.20) donne une vision moins romantique du voisinage entre les elfes et les hommes ! "Les
elfes sylvains voyaient avec amusement ces conflits entre tribus
primitives, et se contentaient de regarder l’une éradiquer les autres.
Ce n’est que lorsque les affrontements débordaient jusqu’à l’orée
d’Athel Loren que les elfes intervenaient, repoussant les intrus à
coups de flèches et de lances avant de s’évanouir parmi les arbres.
C’est ainsi que commença la tradition de la Chasse Sauvage. Chaque été,
au plus fort des batailles entre humains et Peaux-Vertes, Orion prenait
la tête de ses Asrai les plus bouillants pour se rendre dans les terres
barbares au-delà de la Plaine Sauvage, et y traquer des proies bipèdes
comme ils l’auraient fait de tout autre gibier. Bientôt, la terrible
gloire de la Chasse Sauvage fut gravée dans les légendes des peuples
barbares, qui apprirent que menacer la forêt était synonyme de mort
prompte et inévitable. Avec le temps, les elfes prirent de plus en plus de plaisir à prendre les vies des hommes et des Peaux-Vertes. Ils se mirent à manipuler les deux factions pour les exhorter à se battre encore plus fréquemment, même si en vérité les Peaux-Vertes n’avaient guère besoin d’encouragement. Les elfes se donnaient pour justification le besoin de réguler les populations ennemies comme ils le faisaient pour n’importe quelle espèce animale dangereuse. Cependant, ce prétexte était d’autant moins crédible que les ressortissants d’Athel Loren parcouraient toujours plus de distance pour pratiquer leur divertissement, mais peu leur importait, et ils continuèrent à fomenter des guerres dans toutes les terres au nord de la chaîne des Voûtes." |
Le texte sous-entend que ce clan s'est installé dans les forêts de l'Empire. Ce peut être l'ancêtre d'une des nombreuses communautés d'elfes sylvains de ce pays : ceux de la Drakswald, de la Reikswald, de la Laurëlorn, des Landes Miroitantes, ... |
Un clan d'elfes sylvains vivait autrefois dans les
clairières entourées d'arbres wythel, au cœur de
la forêt de Loren. Ces arbres étaient des
conifères d’une taille et d’un âge
exceptionnels et d'une beauté incomparable. Leurs aiguilles
étaient d'un vert de jade et leurs pommes de pins
énormes. Leurs pignons étaient comestibles et
considérés comme un met de choix en Athel Loren. La
résine de ces arbres pouvait être distillée en un
vin extraordinaire. On dit même que le bois des wythels faisait
les meilleurs arcs longs.
Avec le temps, le mode de vie de ce clan devint dépendant
des wythels. Ces elfes n'apprirent pas à utiliser autant
d'arbres que les autres clans. Et cela n'avait pas d'importance tant
que les wvthels prospéraient.
Au fil des siècles, les wythels, déjà rares
dans la forêt, devenaient de plus en plus durs à
trouver. Les magiciens du clan étaient perplexes quant
à ce phénomène. Un par un, les vieux arbres
mouraient et tombaient au sol. Les jeunes pousses étaient trop
rares pour les remplacer, et les elfes, malgré toute leur
science, ne purent faire germer les pignons. Finalement, les
magiciens établirent que les arbres
dépérissaient par la modification des flux magiques qui
passaient profondément sous la terre.
Aucune tentative pour restaurer les énergies magiques ne
parvint à sauver les arbres. Les immenses monolithes, les
danses rituelles, les chants offerts par des chœurs de jeunes
filles elfes chaque jour de chaque année ne firent aucune
différence. En désespoir de cause, des magiciens
doués de talents de divination et des Guerriers Faucons furent
envoyés rechercher les lieux où pouvaient encore se
trouver des wythels. Après plusieurs années de
recherche, un des magiciens revint. Il avait avec lui des rameaux
sains et bien vivants de wythel. Il révéla aux anciens
rassembles l'endroit ou ces arbres vivaient encore.
Bien qu'heureux que les wvthels n’aient pas disparu de ce
monde, le clan était effrayé par la distance
énorme qu'il leur faudrait couvrir pour aller jusqu’aux
arbres. Avec réticence, le clan décida
d’abandonner pour toujours Athel Loren pour rejoindre leurs
arbres tant aimes et les protéger. Le Roi et la Reine des
Forêts comprirent leur désir et les laissèrent
partir, les bénissant et leur fournissant aide et objets
magiques.
Le clan entier entreprit son long voyage a travers les Montagnes
Grises et au-delà, vers l'est. Ils errèrent à
travers des zones sauvages forestières à peine
habitées par l'homme mais déjà infestées
d'orques. Les Guerriers Faucons et les éclaireurs
essayèrent de garder le contact mais perdirent finalement
toute trace du clan lorsque la neige vint couvrir la forêt. Le
clan des Wythels ne fut jamais retrouvé.
Depuis cette époque, des rumeurs parlant d'une enclave
d'elfes sylvains cachés au plus profond des forêts
à l'est des Montagnes Grises sont parvenues à Athel
Loren. Des tentatives pour rétablir le contact ont eu lieu, et
des éclaireurs prétendent avoir rencontre des
éclaireurs du Clan Perdu. Il n’y a pas de raison de
douter de leur parole, mais il n’empêche que pratiquement
tout ce qui concerne ce clan reste un mystère à Athel
Loren, seule son existence semble certaine.
III. LA SAISON DE LA RÉVÉLATION (-624 à 1116 CI)
Date C.I. |
Date ES |
Evènement |
-400 | L'excentrique Tisseur de Charmes Ranu use de ses pouvoirs pour ériger la Tour du Bois Eternel. Il scelle la porte derrière lui et en refuse l'entrée à tous. Mille ans plus tard. Les portes de la tour sont ouvertes. Elle est entièrement vide. [LA ES V6 p.16-17] | |
-250 | Des marchands, prospecteurs et chasseurs de trésors nains commencent à retourner vers l‘ouest du Vieux Monde. Certains pénètrent dans la forêt de Loren et rencontrent les elfes sylvains. Les vieilles rancunes datant de la Guerre de la Barbe resurgissent, entraînant à nouveau les deux races dans des combats féroces. Certaines expéditions naines disparaissent à tout jamais. Cf. le destin de Thorkund la Hache | |
487 | III, 1111 | Bataille de Cime d’Argent [Silverspire] : Morghur revient. Orion le défait à la tête d'un grand ost, et rencontre l'esprit de la Cime d'Argent. |
700-900 | Des seigneurs bretonniens entrent dans la forêt de Loren pour s'y tailler des domaines. Certains disparaissent avec leur suite sans laisser de traces, d’autres fuient la forêt en proie à la terreur. Les bretonniens n'osent plus entrer en Loren avec des intentions hostiles. | |
(970) | III, 1594 | Retour à la Cime d'Argent : Morghur attaque de nouveau la Cime d'Argent. Face à lui, les elfes s'allient à Gilles le Breton. |
976 | Gilles le Breton a une vision de la Dame du LAc, qui le bénit lui et ses compagnons, et les encourage à s'unir pour rassembler les bretonni et exterminer le mal dans tout le pays. Gills devient le premier Chevalier du Graal et la Dame du Lac la principale divinité bretonnienne. [LA ES V6 p.16] | |
977-978 | Les célèbres douze batailles de Gilles l'Unificateur. Il rallie les bretonni et débarrasse le pays de ses ennemis au nom de la Dame du Lac. Sa quatrième grande bataille se déroule aux abords d'Athel Loren, où il reçoit l'aide des elfes sylvains. [LA ES V6 p.16] | |
1001 | La Fée Enchanteresse est désignée pour veiller sur les bretonniens. Elle a aussi pour tâche de déceler les humains qui disposent de pouvoirs magiques mais n'ont pas la force de les contrôler. [LA ES V6 p.17] | |
1005 | Louis le Téméraire, premier roi de Bretonnie envoie des messagers au Roi et à la Reine des Forêts et reconnaît Athel Loren comme royaume indépendant. En retour, Orion et Ariel offre leur amitié éternelle à la Bretonnie. | |
1050 | L'Hamadryade Drycha entre dans les Bois Sauvages et y réside plusieurs mois en compagnie de Coeddil |
Le destin du baron Foulques de Bergues [LA ES V4-5 p.14 et suivantes] Pendant plusieurs siècles, le peuple bretonnien colonisa
les terres au nord et à l’ouest d’Athel Loren. A
cette époque, ils pénétraient rarement dans la
vaste forêt de Loren. Les rumeurs et les mythes sur les
mystérieux habitants des bois les dissuadaient de s'y
aventurer pour chasser. De temps en temps, des groupes de guerriers
tentaient de traverser les landes entourant la forêt mais ils
se retrouvaient rapidement en face des chars et des chevaliers du
clan Equos. Les légendes de cette époque encore
chantées aujourd'hui parlent de ces seigneurs impétueux
tombés sous les flèches des elfes pour avoir
transgressé les frontières du royaume interdit. Ainsi
se développèrent les contes sur le peuple secret et le
royaume elfe. 1005 CI - L'ambassade de Louis le Téméraire [LA ES V4 p.33] Lorsque Louis le Téméraire fut couronné
premier roi de Bretonnie, il héritait d’un royaume
unifié par Gilles le Breton. La seule région qui
n’était pas sujette à son autorité
était la forêt de Loren. Gilles avait pris soin de ne
pas transgresser les frontières du domaine elfe, reconnaissant
de fait son indépendance par rapport à la Bretonnie.
Même Louis n’était pas assez
téméraire pour envoyer ses chevaliers conquérir
la forêt. Le sort du baron Foulques était encore dans
toutes les mémoires. A la place, Louis réalisa la
valeur d'un fort royaume gardant sa frontière sud-est
vulnérable. Il savait qu'aussi longtemps qu'Athel Loren
existerait, il serait difficile ou impossible à des ennemis
d'envahir la Bretonnie par cette direction. De plus, les elfes
assuraient leur propre défense et, à la
différence des barons, ne réclamaient aucune faveur en
retour. |
Date C.I. |
Date ES |
Evènement |
(1132) | IV, 16 | Sac de Ghrond. Ariel et Orion mènent l'assaut contre le tour de Ghrond à Naggaroth. Morathi offre à Ariel un peu de son savoir interdit, aussi est-elle épargnée. [LA ES V8 p.15] |
1137 | Les elfes sylvains livrent bataille à une horde d'hommes-bêtes rassemblés par Cyanathair dans la Forêt des Ombres de l'Empire. Des Tisseurs de Charmes parviennent à le capturer de leurs sorts et le ramènent à Athel Loren, où il est tué par l'homme-arbre Durthu. | |
1203 | La Danseuse de Guerre Cirienvel pénètre dans le Sépulcre de l'Hiver [ou "Voutes de l'Hiver"/"Cryptes de l'Hiver", "Vaults of Winter" en VO]. Après de durs combats (elle défait le gardien des cavernes), elle y retrouve de nombreux artefacts elfes dont le Coffret des Rêves. Ignorant les conseils de Naieth la Prophétesse, Cirienvel ouvre le coffret et libère une marée de démons au coeur d 'Athel Loren. Les démons se gorgent de la magie du royaume des elfes sylvains avant d'être finalement bannis. Voir la description de la bataille.[LA ES V6 p.17, LA Démons V7] | |
1350 | IV, 234 | Bataille du Défilé des Pins. Une armée naine menée par Grungni Doigt d'Or cherchant des trésors en Loren est anéantie par un ost elfe mené par le seigneur Findul dans un décor de ravins et de pics. [Dans le LA ES v8, on parle de la bataille des Pics des Pins]. |
1578 | Lors du Tournoi de Guyenne, en bretonnie, le roi Jules joute contre un elfe sylvain et triomphe [LA ES V6 p.17] | |
1601 | Les hauts elfes d'Ulthuan tentent de se rapprocher de leurs cousins d'Athel Loren. Leurs émissaires rencontrent la Reine Aril, qui refusent leur offre de concorde. Les ambassadeurs se perdent dans les bois sur le chemin du retour. A la fin de l'année 1672, ils ressortent de la forêt non loin de Quenelles mais les paysans locaux les prennent pour de mauvais esprits échappés des bois, les tuent et brûlent les corps. [LA ES V6 p.17] | |
1670 | Bataille des Prairies. Une armée impériale envahissant la forêt de Loren est écrasée lors d’une embuscade. | |
1673 | Inexplicablement, la Chasse Sauvage traverse uniquement les terres contrôlées par Quenelles. Le duc et sa famille sont tués, à l'exception de sa plus jeune fille, qui est emmenée dans les bois par des Dryades. [LA ES V6 p.17] | |
(1697) | IV, 581 | Au cour de l'hiver, Coeddil, l'Homme-Arbre prisonnier des Bois Sauvages, tente de s'échapper avec l'aide de Drycha qui perturbe les pierres gardiennes de sa prison. Il est arrété par des Tisseurs de Charmes dont Dame Elynett de l'Étang Miroitant. [LA ES V6 p.17 & ES V8 p.15] |
1703 | Travaillant sur commande de Dame Findol, le maître forgeron Daith crée l'Epée de l'Esprit. Findol refuse de le payer, prétextant faussement que la lame n'est pas parfaite, mais cède lorsque Daith soulève les bois contre sa demeure. Après cela, Daith est toujours payé en temps et en heure par ses clients. [LA ES V6 p.17] | |
1813 | Bataille des portes de Quenelles. Les elfes d'Athel Loren viennent en aide aux bretonniens assiégés dans Brionne et Quenelles par les hordes skavens. L’armée elfe rejoint celle du duc de Parravon et les deux alliés infligent une terrible défaite aux skavens. | |
1925 | Des marchands nains se rendant à Parravon sont attaqués par des orques hors des Montanges Grises. A la surprise des nains, une bande d'elfes sylvains mené par Gwytherc la Chasseresse met en dérout les peaux-vertes [LA ES V6 p.17] | |
2007 | Morghur est une fois de plus détruit par les elfes sylvains. Il meurt percé de flèches tirées par Scarloc et ses habilles éclaireurs [LA ES V6 p.17] |
Date C.I. |
Date ES |
Evènement |
|
1813 | V, 111 | Batailles
de Brionne et de Quenelles. Les Elfes Sylvains et les Bretonniens
repoussent une horde skaven sous les murs de Brionne puis de Quenelles
[ou l'inverse avant la V8] Bataille des portes de Quenelles. |
Avant de s’isoler du monde, Ariel fit revenir Orion. Son
retour n’avait jamais été nimbé d’autant de chagrin, car la Reine et
son consort échangèrent bien davantage de mots durs que de paroles
aimables. Bien des années allaient s’écouler avant qu’Ariel
réapparaisse dans les clairières d’Athel Loren. À la fin de chaque
année, les Cavaliers Sauvages apportaient les cendres d’Orion au Chêne
des Âges, et à chaque printemps renaissait le Roi des Forêts, mais il
régna longtemps seul. Rongée par le chagrin et la culpabilité, Ariel ne
pouvait se résoudre à faire face à son peuple, et demeurait au creux du
Chêne des Âges. Les Elfes Sylvains étaient désorientés, sans celle qui
était à la fois leur Reine et leur mère, mais ni les prières ni les
suppliques ne purent faire revenir Ariel. C’est ainsi que le trône
d’argent et de bois stellaire de la Reine Magicienne demeura inoccupé
pendant plusieurs chutes des feuilles.
En dépit de l’absence
d’Ariel, le cycle de la vie se poursuivait. Les limites de la forêt
étaient sous bonne garde, les clairières vénérables étaient
entretenues, et les hardes d’Hommes-Bêtes errants étaient éradiquées
comme il se devait. Naieth soutenait que le peuple d’Athel Loren devait
renoncer à son autarcie. Une telle divergence vis-à-vis de la tradition
n’était pas au goût des seigneurs et des dames, mais on trouva un
compromis. Si les Elfes Sylvains étaient en mesure de redresser les
torts infligés aux humains et aux Nains voisins - en substance, aux
créatures qui s’étaient rendues coupables d’ignorance plus que de
malveillance - ils le feraient. De tels gestes bienveillants ne
pourraient qu’accélérer la régénération de la Trame, et renforcer la
Bretonnie jusqu’au point où elle pourrait de nouveau servir de rempart
à Athel Loren.
Tout sembla bien se passer pendant plusieurs décennies. Les Elfes Sylvains appliquèrent la décision du conseil, et plus d’un Thane Nain ou seigneur Bretonnien incrédule vit une défaite annoncée de transformer en victoire grâce à l’intervention des archers d’Athel Loren. Parmi ces nombreuses issues heureuses, la plus notable fut le siège de Brionne et de Quenelles, quand les Skavens émergèrent de leur empire souterrain. Trois jours et trois nuits durant, les guerriers irréels d’Athel Loren combattirent au côté de la fleur de la chevalerie bretonnienne, jusqu’à rejeter les ignobles hommes-rats dans leurs tunnels. En l’honneur de cette victoire, le seigneur Arda, gardien d’Ygrysyll et commandant de l’ost Asrai, fut nommé chevalier du royaume à titre honorifique par le Duc Mérovée de Moussillon. Arda fit preuve d’une politesse mesurée en compagnie des humains, puis dès qu’ils furent hors de vue, il retira la décoration criarde que Mérovée lui avait décernée.
Durant l’année Impériale 1813, alors que la
peste appelée Fièvre Rouge ravageait la Bretonnie, deux
armées skavens émergèrent soudain au nord du
fleuve Brienne. Les skavens avaient pu infiltrer la Bretonnie au
moyen de passages souterrains. Il ne faisait pas de doute qu’ils
avaient lâché la Fièvre Rouge pour affaiblir la
Bretonnie avant leur assaut. Heureusement, le royaume d’Athel
Loren etait trop isolé et caché pour que la peste s'y
répande, trop protégé du mal par les
enchantements d'Ariel, de plus, les elfes sont beaucoup moins
sensibles à la peste que les hommes. |
On
peut douter que quiconque ait deviné les mobiles des Elfes Sylvains,
qui ne fournissaient aucune explication. Après tout, les étrangers
n’auraient jamais compris l’importance de la Trame. Même s’ils avaient
pu en appréhender le concept, les Asrai n’étaient aucunement disposés à
faire part de leur secret coupable. Peu à peu, les Bretonniens se
mirent à considérer de nouveau les Elfes Sylvains comme des alliés.
Quant aux Nains, ils acceptaient l’aide offerte, mais n’envisagèrent
jamais pour autant d’effacer la moindre ligne de leurs Livres des
Rancunes.
Orion se battait avec une ferveur sans pareille. Il ne
connaissait que trop bien la peine de sa Reine, et il voulait
l’apaiser. Si cela impliquait de combattre pour des Nains malodorants,
son âme supporterait ce fardeau. En tant que dieu, il était capable
d’exploits inconcevables pour les mortels. Cependant, année après année
les campagnes d’Orion devenaient plus longues et plus sanglantes. Dans
les tréfonds du Chêne des Âges, Ariel le perçut et en fut troublée. Les
Elfes Sylvains n’avaient rien a gagner si Orion, par colère, réitérait
les erreurs de la saison précédente. La Reine Magicienne vit à quel
point la survie d’Athel Loren dépendait de l’équilibre entre son
consort et elle-même. Malheureusement, la Reine Magicienne n’était pas
prête à quitter le Chêne des Âges pour rejoindre le conseil, et il en
serait encore ainsi pour bien des saisons. Elle se fit donc représenter
par des émissaires, des hérauts nantis de son pouvoir et parlant avec
sa voix. Certains prétendaient les connaître et avoir combattu jadis à
leur côté, alors même que les émissaires semblaient bien trop jeunes
pour cela.
Les
émissaires d’Ariel étaient deux jumelles nommées Næstra et Arahan. On
ne les distinguait qu’à leurs manières et à leur couleur de cheveux.
Næstra à la crinière noire était noble et chaste. D’une caresse, elle
pouvait guérir la pire blessure, et c’est à contrecœur qu’elle faisait
du mal, même à l’être le plus vil. Au contraire, la chevelure d’Arahan
était de neige pure, mais son âme féroce se complaisait dans la mêlée.
Elle recherchait toutes les sensations que la vie pouvait offrir, et se
conduisait à la limite de l’inacceptable, même pour une société aussi
permissive qu’Athel Loren. Par la suite devait courir le bruit selon
lequel Næstra et Arahan étaient deux reflets d’un même être, ce qui
expliquerait le contraste entre les aspects opposés de l’âme d’Ariel.
Cette supposition était peut-être fondée, en tout cas on ne voyait
jamais les jumelles l’une sans l’autre. L’une achevait souvent les
phrases de l’autre, même si on n’aurait su dire si la seconde
poursuivait le propos de la première, ou si elle infléchissait la
phrase selon son propre avis.
Dans un premier temps, le conseil
refusait de reconnaître Næstra et Arahan, car aucun Elfe vivant ne les
connaissait, et les Esprits de la Forêt étaient muets à leur sujet. Les
jumelles étaient traitées avec un respect prudent, mais elles n’avaient
pas accès à la Clairière du Roi. Næstra ne prit pas ombrage de cette
vexation, et Arahan réagit par des menaces tonitruantes. Ce n’est que
lorsque l’été fit place à l’automne, et qu’Orion revint, que le sujet
fut réglé. Le Roi des Forêts reconnut aussitôt en elles l’essence de sa
Reine, et il confirma leur autorité malgré le camouflet que leur
présence impliquait. Par la suite, Næstra et Arahan prirent la place
d’Ariel au conseil, non pas en siégeant sur son trône, mais en se
tenant de part et d’autre lors des débats. Elles ne prenaient la parole
que pour contrebalancer l’humeur dominante. Næstra s’adressait au
conseil en été principalement, pour tempérer l’impulsivité du moment,
alors que les interventions fracassantes d’Arahan luttaient surtout
contre la torpeur hivernale.
Au
total, Ariel se cacha plus de trois siècles aux yeux du monde. Elle le
serait probablement restée plus longtemps, si elle n’avait pas décelé
la réapparition de Morghur. Ariel perçut que cette incarnation était la
plus puissante de toutes, et que la totalité d’Athel Loren devrait
s’unir pour le vaincre. En vérité, l’âme de la Reine Magicienne n’était
pas entièrement purgée, et elle répugnait à l’idée de sortir sans être
pleinement guérie, mais elle savait aussi que les circonstances
exigeaient des sacrifices, et elle émergea enfin du Chêne des Âges.
Les
réjouissances furent grandioses ce jour-la. Les Elfes Sylvains avaient
fini par considérer leur reine comme perdue, et ils ne dissimulaient
pas leur joie de la voir revenir. Même les Esprits de la Forêt, dont
les souvenirs remontaient plus loin que ceux des Elfes et qui avaient
subi de plein fouet l’aliénation d’Ariel, étaient heureux de son
retour, bien que seule une minorité l’ait reconnu. Comme point d’orgue
des festivités, il y eut les retrouvailles d’Ariel et d’Orion, qui
avaient été séparés des siècles durant, dans la colère et la tristesse.
L’ambiance festive ne fut nullement amoindrie par le fait que le retour
d’Ariel survenait à la veille d’une grande bataille. Les Asrai disaient
que si leur reine était revenue à cause du Corrupteur, alors cette
abomination avait au moins accompli quelque chose de bénéfique au cours
de son existence pervertie. Personne dans l’assistance ne remarqua
l’étincelle maligne qui se tapissait encore en Ariel. Une fois qu’elles
ont pris racine, on ne peut jamais extirper complètement les ténèbres,
et la Reine Magicienne allait devoir porter ce fardeau à jamais. En
pleine nuit, quand tout espoir semblerait perdu, elle entendrait
l’appel de sa propre noirceur. Ariel ne saurait plus quelles décisions
elle aurait prises par méchanceté et non par raison.
Un mois plus
tard, selon la mesure du temps dans le monde extérieur, la harde de
Morghur était dans la Forêt d’Arden. Elle avait déjà anéanti une armée
de chevaliers venus de Gisoreux, et elle ne doutait pas qu’elle
vaincrait sans plus de peine les Elfes qui lui faisaient face à
présent. Elle avait tort. Après avoir fait face à la noirceur enfouie
dans sa propre âme, Ariel n’avait plus peur de Morghur, et elle avait
accompagné son peuple au combat. Elle se contentait certes de laisser
le commandement à Orion, et se chargeait de surpasser la sorcellerie
des Chamans par sa propre magie. Fait plus grave encore pour les
Hommes-Bêtes, les Asrai avaient avec eux Næstra et Arahan. On aurait pu
s’attendre à ce qu’elles combattent au côté de leur maîtresse, mais
elles allaient et venaient librement sur le dos d’un puissant Dragon
des Forêts. La pureté de Næstra était insoutenable pour les
Hommes-Bêtes, et sa simple présence les brûlait comme une flamme.
Pourtant, l’engeance du Chaos ne cherchait pas à la fuir, car Arahan se
trouvait inévitablement avec sa sœur. L’essence obscure de la seconde
jumelle suscitait le désir des Hommes-Bêtes, et ils la poursuivaient
avec un appétit démentiel. Les rares qui parvinrent à l’atteindre
furent victimes de ses cruelles lames.
Puis vint le moment ou les
Hommes-Bêtes ne purent plus tenir, leurs rangs clairsemés par les
flèches, ou broyés par les sabots de la Chasse Sauvage. Comme une seule
bête, la harde s’enfuit dans les bois. Seul Morghur resta sur place,
caquetant démentiellement à l’intention de ceux qui voulaient lui ôter
la vie. Le Corrupteur était criblé de flèches, mais la volonté des
Dieux Sombres le poussait encore à bêler ses défis. Puis on entendit
vibrer une dernière corde d’arc, et Morghur tomba raide mort, une
flèche noire dépassant de son orbite.
Grandes furent les
réjouissances en Athel Loren au retour de l’ost. De nombreux héros se
firent un nom ce jour-là. Le plus acclamé de tous était Scarloc,
l’archer dont la flèche acheva le Maître des Crânes, mais tous les
Elfes avaient leur part de cette gloire immense. Ainsi s’acheva la
Saison de la Rédemption. Ariel et Orion étaient enfin réunis, et
l’esprit tourmenté des Elfes Sylvains avait retrouvé son intégrité.
VI. LA SAISON DE LA RUINE (2008 à fin des temps)
Date C.I. |
Date ES |
Evènement |
(2008) | VI, 1 | Un songe funeste. Naieth la Prophétesse entrevoit la fin d'Athel Loren. |
Le changement de saison altéra à jamais le destin des elfes sylvains.
Naieth la Prophétesse, grande presciente d’Athel Loren, eut une vision
de la forêt noyée dans les flammes et le Chaos. Comme c’est souvent le
cas, cette prémonition était floue, mais Naieth perçut sans ambiguïté
que ce sort concernait non seulement Athel Loren, mais aussi le reste
du monde. Naieth présenta cette nouvelle au grand conseil. La plupart des dames et seigneurs étaient incrédules, mais c’était sans importance. Dernièrement, Ariel avait constaté une perturbation de la Trame sans précédent, qui d’après sa propre divination était liée au désastre que Naieth avait entrevu. À la tête de cinq cents Tisseurs de Charmes émérite, Ariel et Naieth se rendirent au Bois des Songes, une région périlleuse d’Athel Loren dont les clairières s’ouvrent sur des lieux et des époques multiples. Elles finirent par y glaner quelques réponses, après avoir passé plusieurs mois parmi ses étendues hantées par des démons. D’après ce qu’Ariel pouvait prédire, le destin du monde, et donc Athel Loren, était lié à la survie de créatures telles qu’elle, Orion et la Dame du Lac. Au cours de son séjour dans le Bois des Songes, elle avait découvert avec effroi que certains de ces démiurges avaient déjà été tués, ce qui expliquait les perturbations dans la Trame. Quelques-uns étaient tombés au combat, car en dépit de leur puissance, ils n’étaient pas immortels. D’autres avaient été dévorés par Morghur. C’était le trépas de ceux-là qu’Ariel ressentait tout particulièrement, car elle aurait été en mesure de prévenir leur mort. Pendant des siècles, la Reine Magicienne avait utilisé la Dame du Lac pour leurrer Morghur sans avoir à l’affronter directement : si le Corrupteur ne menaçait pas Athel Loren, les elfes sylvains n’avaient pas à s’en soucier. Cependant, les choses avaient changé. Lorsqu’Ariel et Naieth quittèrent le Bois des Songes, elles revinrent avec à peine la moitié des Tisseurs de Charmes qui les avaient accompagnées. Les autres avaient été dévorés par les horreurs tapies sous les frondaisons, ou rendus fous pas leurs visions. Lors du Grand Conseil suivant, Ariel décrivit aux sires et aux dames ce qu’elle avait vu. Néanmoins, le débat s’éternisa, car certains restaient dubitatifs. Excédée, la Reine Magicienne balaya les objections et décréta qu’Athel Loren ne resterait pas les bras croisés tandis que les derniers avatars étaient pourchassés et que le monde était au bord de la destruction. | ||
(2026) | VI, 19 | Attaque de Drycha sur la Gasconnie |
Cette année-là, Drycha, la damoiselle de Coeddil, rassembla un ost d’esprit des forêts et dévasta le sud de la Bretonnie. Après avoir vaincu le duc de Carcassonne [ou Gasconnie en VF] au bief de la Brienne, elle attaque l’Abbaye de La Chalde. Le temps que des renforts arrivent, l’abbaye avait été détruite et ses reliques dérobées. | ||
(2032) |
VI, 25 |
Des alliances refusées |
Estimant que les elfes sylvains seraient de précieux alliés lors de la
guerre qui les opposait, le Roi Sorcier de Naggaroth et le Roi Phénix
Bel-Hathor envoyèrent des émissaires à Athel Loren. Finubar,
l’ambassadeur d’Ulthuan, était nerveux, car le dernier Asur à avoir
pénétré la forêt avait disparu sans laisser de traces [Cf. 1601 CI] Toutefois, les deux délégations furent reçues en grande pompe, bien que les elfes sylvains veillèrent bien à ce qu’elles ne se rencontrent jamais. Il est d’ailleurs peu probable que les délégations fussent chacune au fait de la présence de leur rivale. Malgré tout, les ambassadeurs furent offensés d’apprendre qu’Ariel refusait de leur accorder une audience, et que les négociations seraient menées par les sires et les dames du Grand Conseil. En dépit des protestations des ambassadeurs, la Reine Magiciennne ne reconsidéra pas sa position. Les elfes sylvains écoutèrent, et rejetèrent tour à tour les propositions des deux délégations. Les hauts elfes ne les avaient pas considérés comme une nation à part entière, mais comme une colonie arriérée à laquelle ils accordaient gracieusement de retourner dans le giron d’Ulthuan. Pour leur part, les elfes noirs leur avaient promis la gloire et des richesses, cependant, les elfes sylvains n’étaient pas dupes. On intima aux deux ambassadeurs de quitter Athel Loren et de ne jamais revenir : les elfes sylvains allaient se débrouiller seuls, comme ils l’avaient toujours fait depuis des siècles. | ||
(2084) | VI, 77 | Horreur dans les cryptes |
Les vents de magie soufflèrent fort dans les Cryptes de Hiver, et
éveillèrent les démons endormis dans ses cavernes enchantées. Des
Démonettes et des Bêtes de Slaanesh envahirent Arranoc, massacrant tous
ceux qui ne succombaient pas à leurs désirs débridés. Amadri Dawnspear,
chef de guerre d’Arranoc, mena la contre-attaque. Hélas, le courage de
ce seigneur ne suffit pas, et ses guerriers furent exterminés sur les
clairières baignées de soleil. Amadri lui-même fut capturé par les
Démonettes pour leur servir de jouet. Son corps ne resista pas longtemps aux attentions de ses geôlières, toutefois son esprit refusa de mourir. Lorsqu’il s’extirpa de son cadavre, il s’enfuit profondément dans Athel Loren et se lia à un arbre mort. C’est ainsi qu’Amadri Dawnspear devint le Lémure Amadra Ironbark. Il revint à Arranoc à la tête d’une armée de Dryades et d’Hommes-Arbres et extermina les démons qui profanaient ses clairières. Ensuite, Amadri se rendit aux Cryptes de l’Hiver, et fit dégringoler d’énorme rocher depuis les pics alentours, puis s’en servit pour bloquer à jamais l’entrée. | ||
(2174) | VI, 167 | La défense d'Yvresse |
Arrloth,
sire de Talsyn, mène ses gardes à travers les racines du monde jusqu’à
Ulthuan pour venir en aide au seigneur Moranion d’Athel Tamarha. A
cette époque, le royaume d’Yvresse, où se trouve Athel Tamarha, était
la cible de pillards elfes noirs. La surprise de Moranion à
l’apparition des elfes sylvains se mue rapidement en joie. Son fils et
lui livraient un combat désespéré contre les Naggarothi, mais
l’essentiel des forces d’Yvresse étaient au-delà des mers, occupées à
livrer les guerres du roi Phénix. Celles qui restaient n’étaient pas
assez nombreuses. Les bandes d’Araloth permirent d’inverser la donne et
de vaincre les elfes noirs sur l’île d’Aestuniac. Suite à cette victoire, Moranion demande à Araloth les raisons de son intervention. Ce dernier répond que ses ancêtres étaient originaires d’Athel Tamarha, et qu’il voulait éviter la destruction de ses forêts et de leurs esprits. Moranion lui souhaita alors bon retour et retourna chez lui. Ce n’est que plusieurs années plus tard qu’il découvrit qu’Araloth lui avait menti, même s’il ne sut jamais pourquoi. | ||
2202 | VI, 195 | Les orques chassés de Bretonnie durant les Croisades bretonniennes tentent de fuir par la forêt de Loren. La bande de Gorskar et celle de Braka sont anéanties par les elfes. Cf. Des orques en Athel Loren. |
(2214) | VI, 207 | Bataille de Shadow Fell |
Au plus chaud de l’été, des mercenaires ogres sous le commandement du légendaire ventre-feu Gragtar Coeur en feu, s’aperçoivent que leur chemin à travers les Montagnes Grises est bloqué par une horde de peaux-vertes. La chance sourit aux ogres lorsque les arbres s’animent et qu’un ost d’elfes sylvains apparaît. Bien qu’ils aident les ogres au cours de la bataille, Gragtar est très déçu quand ils refusent de rester pour le banquet de la victoire et le rôti d’orque grillé. | ||
(2220) | VI, 213 | Archers de Renom. Scarloc et sa bande entreprennent un voyage qui durera trois décennies dans les royaumes humains. Ils vendent leur talent en tant que mercenaires, et apprennent beaucoup sur les forces et les faiblesses des divers royaumes qu’ils visitent. |
(2231) | VI, 224 | Le Corrupteur s’échappe. Morghur revient de nouveau à la vie dans la forêt d’Arden. Araloth, sire de Talsyn, et Naieth le Prophétesse, subissent une humiliante défaite. Lorsqu'ils reviennent avec des renforts, Morghur a disparu. |
(2236) | VI, 229 | Lorsque des démons attaquent le petit village de Lachenbad [dans l’Empire?], les elfes menés par Naestra et Arahan, interviennent via les Racines du Monde et repoussent les attaquants. |
(2246) | VI, 239 | La bataille d’Arden. Morghur apparaît une fois de plus dans la forêt d’Arden. Araloth supplie ses souverains de la laisser mener la chasse. |
(2252) | VI, 245 | Le massacre du Pré Noir. Après une longue lutte dans Athel Loren, les Hauts elfes aident les elfes sylvains pour une bataille contre les hommes-bêtes. |
2285 | VI, 278 | La Folie d'Orion. La Chasse Sauvage attaque Quenelles. |
(2301) | VI, 294 | Intervention en Avelorn. Sur la demande d'Ariel, Scarloc conduit sa troupe jusqu'en Avelorn via les racines du monde et harcèle les démons de N'kari et les elfes noirs qui cherchent la Reine Éternelle. |
On notera que c'est un bien faible investissement des elfes sylvains durant cette période critique pour Ulthuan et l'Empire. En effet, Athel Loren ne semble pas intervenir lors de la "Grande Guerre contre le Chaos" de 2301. | ||
2339 | VI, 332 | La chute de Gnashrak |
Cet été-là, la Waaagh ! Gashrak descend des Voûtes et fond sur Athel Loren. Elle a la malchance de tomber sur la Chasse Sauvage d’Orion alors qu’elle traverse les plaînes de Parravon. Suite à une courte et sanglante bataille sur les berges de la Grismerie, les guerriers de Gashrak fuient vers les montagnes. Gashrak est tué par Orion, puis son cadavre empalé à l’orée de la forêt pour avertir les imprudents. | ||
2385 | VI, 378 | La rancune des Ages. Les nains de Karak Norn attaquent une fois de plus Athel Loren pour venger la mort de Grungni Doigt d’Or. Comme à chaque fois, beaucoup de nains meurent sans obtenir de gain notable. |
2432 | VI, 425 | Massacre dans la Reikwald |
Les demoiselles d’honneur de Drycha attaquèrent le sanctuaire de Taal dans la Reikwald. Les esprits des forêts ne firent pas de quartier, toutefois un chasseur parvint à échapper au carnage et à rapporter la nouvelle à Altdorf avant de mourir de ses blessures. Des renforts furent envoyés, mais ils tombèrent dans une embuscade de Dryades et d’Hommes-Arbres sur la route entre Aldorf et Weismund. Quand l’armée étrillée parvint à atteindre le sanctuaire, il avait déjà été rasé jusqu’aux fondations et sa plus précieuse relique, le Croc de Taalroth, avait été volée. Drycha et demoiselles d’honneur étaient déjà loin. | ||
2462 | Invasion des orques et gobelins de la Waaagh Gorsnag Ironfang [CJ 25 p. 28]. Venant des Principautés Frontalières, les peaux-vertes tranversent les Montagnes Grises. | |
2495 | VI, 488 |
La bataille des cairns. Des morts-vivants invoqués par Heinrich Kemmler attaquent le royaume de Loren. |
2498 | VI, 491 | Le festin de Mâchoire de Pierre |
L’ogre
Braggat Mâchoire de Pierre et ses mercenaires des Ventres en Pierre
traversèrent les Montagnes Grises et se dirigèrent vers Athel Loren. Au
lieu de massacrer ces grosses brutes, les elfes sylvains les
accueillirent. Une fois les panses des ogres remplies de mets fins et
d’hectolitres de vin des fées, ils purent quitter la forêt (même s’il y
eut un moment de tension lorsque l’un d’eux essaya de dévorer une
licorne qui passait par là). Encore avniés et un peu hébétés, les ogres ne s’aperçurent pas que les sentiers qu’ils empruntaient menaient non pas vers l’Empire, comme ils le souhaitaient mais vers un repaire Skaven situé aux frontières de Parravon. Les ogres éliminèrent rapidement cette menace malgré une migraine carabinée. Une fois la bataille terminée, une dame elfe apparut à Mâchoire de Pierre et lui offrit des richesses inimaginables : le prix convenu, déclara-t-elle, pour le combat que les ogres venaient de mener à bien. Pour sa part, Braggat ne se souvenait pas avoir conclu le moindre accord. Néanmoins, il prit l’or et jura de ne plus jamais s’aventurer de nouveau dans Athel Loren. | ||
2503 | VI, 496 | Massacre le long du Weiss. Athel Loren aide le jeune Karl Franz. |
2506 | VI, 499 | Karak Kadrin. Nouveau grief entre les elfes sylvains et les nains. |
Ungrim
Poing-de-Fer, le roi tueur de Karak Kadrin, affronta une armée de
peaux-vertes à la lisière d’Athel Loren. Reconnaissant la juste cause
des nains, Thalandor Doomstar amena un ost à l’aide des fils de
Grungni. La bataille tourna à la défaveur des peaux-vertes, et dès la
victoire acquise, les nains tournèrent leurs haches contre leurs alliés
elfes afin de venger les rancunes du passé. Thanlandor battit en
retraite et jura de se venger. [L’année suivante,] les défenses extérieures de Karak Kadrin sont attaquées par des elfes sylvains commandés par Thalandor. Pendant presque un an, son ost maintient un blocus, écrase les sorties des défenseurs et repousse à deux reprises les armées de Zhurbar envoyées pour brise le siège. Ce n’est que lorsque le sire d’Argwylon estime son honneur lavé dans le sang des nains qu’il consent à partir. | ||
2512 | Naieth la Prophétesse reçoit une [nouvelle] vision lui montrant la mort d’Athel Loren. Ariel ordonne aux nobles de se mettre en devoir de chasser les hommes-bêtes où qu’ils se cachent. [LA ES V6 p.17] | |
(2518) | VI, 511 | Coeddil libéré. |
[Plusieurs villages dans les environs de Parravon sont attaqués et] Drycha s’empare enfin de la dernière relique qu’elle convoitait. Rentrant à Athel Loren au beau milieu de l’hiver, la Dryade libère les pouvoirs de ses artefacts pour briser les sceaux qu’Ariel avait créés afin de retenir Coeddil prisonnier des Bois Sauvages [Wildwood à l’extrême sud -est d’Athel Loren]. Les éclaireurs ne sont alertés que trop tard de la fuite de Coeddil, et lorsqu’ils arrivent enfin, ils ne trouvent qu’une prison vide, son occupant s’étant évanoui dans la forêt. | ||
2520 | L'Année du Malheur pour la Bretonnie. Tzeentch envoie ses démons envahir la Bretonnie. Les elfes interviennent quasiment pas ou pas du tout. [LA Dem. V8 p.23] | |
(2521) | VI, 514 | Une amitié foulée au pied ? Les elfes n'interviennent pas au début de la rébellion de Mallobaude en Bretonnie. |
Lors
du crépuscule de l’année, le bâtard royal Mallobaude de Moussillon
décida de s’emparer par la force de la couronne de son père. Aucun
chevalier honorable n’accepta pas de se rallier à sa cause, toutefois
le Serpent de Moussillon n’en avait cure : il avait planifié son
attaque depuis longtemps, et pouvait compter sur une vaste armée
d’hommes corrompus et dénués d’âme. Ignorant le décret de Louen Coeur de Lion appelant toutes les armées de Bretonnie à se rejoindre pour combattre cette menace, le duc Armand d’Aquitanie partit affronter Mallobaude. Bien que bénéficiant des faveurs de la fée enchanteresse, Armand aurait été vaincu à plate couture si Drycha n’avait pas mené un ost d’esprits de Forêt depuis la forêt de Châlons pour lui venir en aide. Néanmoins, les intérêts des elfes sylvains ne résidaient pas dans la victoire d’Armand, car ils repartirent au beau milieu de la bataille, emportant avec eux la Fée Enchanteresse, et condamnant le duc à la défaite face à Mallobaude. Lors de la fête du solstice d’été, une naïade apparut en Athel Loren pour délivrer un message de la Dame du Lac, exigeant qu’Ariel se rende à la Cime d’Argent. À la surprise générale, la Reine Magicienne accéda à cette convocation péremptoire. Pendant les trois jours et les trois nuits qui suivirent, les cieux au nord furent illuminés par des explosions magiques. Lorsqu’Ariel revint, elle informa le conseil qu’il y avait eu effectivement un différend, mais qu’il avait été réglé. | ||
(2522) | VI, 515 | Le changement de saison |
Pendant
presque deux ans, les elfes d’Athel Loren avaient observé sans
intervenir les armées de Louen Coeur de Lion et de Mallobaude
s’entre-déchirer et ravager la Bretonnie. La folie que Naieth avait
prédite était en train de s’emparer du monde, cependant la lutte pour
la suprématie entre deux seigneurs humains paraissait insignifiante
dans le grand ordre des choses. Toutefois, Mallobaude finit par donner aux elfes une raison de s’intéresser à ce conflit, En effet, afin d’arracher la victoire, il avait pactisé avec les forces de la non-vie, si bien qu’il y avait désormais plus de goules et de revenants que d’humains au sein de son armée. Des rumeurs rapportaient que le traître avait même reçu le baiser de sang et qu’il était devenu un vampire. Là où passaient les armées du Moussillon, les créatures vivantes dépérissaient et la Trame hurlait de doubleur. L’essentiel des terres à l’ouest de Quenelles étaient à l’agonie. Si Mallobaude n’était pas arrêté, la Bretonnie deviendrait bientôt un royaume de la non-vie aux frontières d’Athel Loren. C’est ainsi que les elfes se préparèrent à la plus terrible des batailles. Des gardes et les chevaliers sylvains se rassemblèrent par milliers. Les Tisseurs de Charmes parcouraient les clairières et réveillaient les Dryades et les Hommes-Arbres. Les dragons étaient tirés de leur sommeil millénaire dans les plus profondes crevasses. Naestra, Arahan, Scarloc, Arrloth, Sceolan, Skaw le Fauconnier… tous les plus grands héros de la forêt s’armèrent. Pourtant, Ariel savait que cela ne suffirait pas. Seule une alliance entre le royaume de Bretonnie et Athel Loren pouvait encore arracher la victoire. La Reine Magicienne se rendit une fois de plus au nord, afin de chercher le pardon de la Dame du Lac. L’esprit de la Cime d’Argent était conscient de la gravité de la situation, et accepta les excuses d’Ariel. Avec la disparition de la Fée Enchanteresse, la Dame du Lac n’avait plus de héraut, néanmoins, elle était l’esprit de ce pays, si bien qu’elle appela les chevaliers au coeur pur chassés de leurs fiefs par Mallobaude. Certain l’entendirent sous la forme de chants portés par la brise, ou de voix résonnant dans les cascades. Tous chevauchèrent vers Quenelles. Là, les chevaliers découvrirent l’armée du roi alignée aux côtés de l’ost d’Orion. A l’ouest, l’armée de Mallobaude avançait, portée par la magie noire, ses rangs grossis par les cadavres des précédentes batailles. Le Serpent lui-même chevauchait à la tête de cette force, au milieu de ses chevaliers du Graal Noir. Alors que les ténèbres s’étendaient, hommes et elfes dégainèrent leurs épées. Des prières furent adressés à la Dame du Lac, à Isha et aux aïeux des forêts. Puis une unique flèche fila vers le cœur noir de Mallobaude. Ainsi débuta l’ultime bataille de Quenelles. | ||
La Fin des temps pour Athel Loren [résumé perso de la Fin des Temps : tomes Nagash, Khaine et Archaon en particulier] Les
Bretonniens et les Elfes sylvains sont battus à la bataille de
Quenelles par l'armée du vampire Mallobaude et le roi Louen de
Bretonnie est donné pour mort. Peu après, le chevalier de Sinople
se révèle comme étant Gilles le Breton, le fondateur légendaire de la
Bretonnie. Il rallie les bretonniens et repousse les morts-vivants.Le calme est de courte durée car, peu après, le Chaos s'installe en Bretonnie : Bordeleaux disparaît soudainement et est remplacée par un fort de bronze et d'os. Après la bataille de Quenelles, Ariel est frappée d'un mal inconnu. Elle a été empoisonnée par la déesse Lileath pour qu'elle ne puisse pas contrecarrer ses plans. La forêt se meurt avec elle et les hommes-bêtes se multiplient. Fou d'inquiétude, Orion combat son chagrin en pourchassant les Hommes-Bêtes, mais il en perd toute prudence. La Reine Éternelle d'Ulthuan se rend elle-même à Athel Loren pour supplier les elfes d'aider son peuple à libérer sa fille Aliathra des griffes de Manfred Von Carstein. Un ost commandé par Araloth est envoyé en Sylvanie et Alarielle reste au chevet d’Ariel. Ariel meurt et Alarielle fusionne avec l’âme de la défunte. Elle devient alors l’incarnation de la déesse mère Isha. Orion lui jure allégeance et, malgré les réticences du conseil, Athel Loren s'implique donc dans la guerre civile en Ulthuan. Cette dernière est provoquée par l'afflux d'elfes noirs en Ulthuan : ils ont dû fuir Nagaroth qui est tombé sous les coups de l'Incursion du Chaos en cours. De plus, le Roi Phénix Finubar est mort et le général Tyrion devient pire que son ennemi en devenant l'avatar du dieu assassin Khaine. Alarielle renie son ancien amant et s'allie à Malekith, le Roi Sorcier des elfes noirs. La première bataille des forces conjointes a pour objet la défense d’Avelorn : la bataille de Withelan. Orion, l’homme-arbre Durthu, Araloth, Naieth et d’autres elfes sylvains ont rejoint Ulthuan via les racines du monde pour participer à la bataille contre Tyrion. C’est une victoire mais Orion est tué. Courant 2526, lors de l'ultime bataille sur Ile des Morts, les elfes déstabilisent le Vortex qui drainait les vents du Chaos et maintenait Ulthuan. Tyrion est tué mais l’île-continent sombre dans les eaux du Grand Océan. Toujorus gràce aux Racines du Monde, de nombreux elfes peuvent migrer vers Athel Loren qui devient le dernier sanctuaire des elfes réunifiés sur le monde Connu. A son retour, Alarielle guérit la forêt de la corruption et les hommes-bêtes sont traqués par les nouveaux venus. Toutefois, la Trame - l'équilibre naturel que les Elfes Sylvains cherchent à protéger - souffre de l'avènement du Chaos. Il faudra des siècles pour qu'elle soit si atteinte qu'il en résulterait la fin du monde mais le point de non-retour est proche. Déjà de nombreux esprits de la forêt sombrent dans la folie et la corruption du Chaos. Le mariage entre Alarielle et Malekith est béni par la déesse Lileath. Peu de temps après, Lileath rencontre le seigneur Araloth. Elle lui révèle l'existence de leur fille dans un nouveau monde qu’elle a créé dans le Warp pour les elfes : le Havre. Araloth rejoint ce nouveau monde. Athel Loren est la cible de nombreuses attaques du Chaos : Arranoc est recouvert d'un voile de froid et si les démons sont repoussés grâce aux renforts des royaumes voisins. En Anmyr, une vague de corruption emporte de nombreux elfes en les transformant en créatures difformes. Atylwyth est assailli par des morts-vivants invoqués par les sorciers Nordiques. À Cythral, l'armée d'Esprits des Forêts de Coeddil n'est arrêtée que par la ruse du Roi Fantôme Alith Anar. À Torgovann, Wydrioth, Argwylon, Fyr Darric et Talsyn, les démons ne sont contenus que grâce à l'intervention des renforts Hauts Elfes et les Elfes Noirs. Mais les inimitiés d'antan restent vivaces entre les trois races et, à plusieurs reprises, ils sont battus à cause de ses mésententes. Le Roi et la Reine eux-mêmes ne sont pas dépourvus de reproches. Malekith est méfiant de nature et Alarielle craint qu’il ne retombe dans ses anciens travers. Malgré cela, tous mettent leur energie dans la défense d'Athel Loren. Après la chute d’Averheim, au printemps 2528, les survivants impériaux, bretonniens et nains se dirigent vers Athel Loren, dernier bastion de civilisation dans le Vieux Monde. Ils sont poursuivis par une horde de Khorne. À la bataille de l’Abime des Echos (sans doute dans les Montagnes Grises), les nains de l’arrière-garde bloquent puis détruisent l’armée de Khorne avec l’arrivée de renforts elfes. Au même moment, le démon Be’lakor fait attaquer la Clairière Éternelle (où pousse le Chêne des Ages) par ses pions : la sorcière Hellebron, Coeddil et Drycha ainsi que des démons libérés des Cryptes de l’hiver. Alarielle et Malekith la défende. Durant la bataille, Be'lakor atteint le Chène et le griffe : sa corruption commence à s'étendre et la Trame frémit. Tyrion reparaît ! Il a été ressuscité par Teclis qui en a fait l'Invocation de la Lumière. Il repousse le démon qui doit fuir la clairière, suivi de près par Hellebron… La bataille a été gagnée mais elle a eu un coût énorme pour les elfes. Malgré tout le Chêne des Ages et la Trame ont été renforcés par la Lumière de Tyrion. Malekith et Alarielle convoquent un grand conseil durant lequel Téclis révèle toute l'étendu de ses actions depuis le début des événements. Malgré l'hostilité générale, Tyrion est présenté au conseil et se montre humble devant les époux royaux, il ne souhaite plus se battre qu'au nom de la Lumière dont il est devenu l'Incarnation. Le lendemain, Caradryan amène les survivants humains et nains dans le Bosquet Éternel. Les Elfes y voient un blasphème mais les Nains et les Impériaux ont été prévenus de faire attention à leurs paroles (les Bretonniens sont déjà bien au courant du danger qu'ils courent à parcourir Athel Loren) et tout combat est évité. Un nouveau conseil se réunit, il inclut désormais l'Empereur, Gelt (incarnation du Métal), Hammerson (représentant des nains) et le Duc Jerrod (représentant des Bretonniens). Ce conseil est toutefois interrompu par l'arrivée de messagers : une grande armée de morts-vivants approche d'Athel Loren, le Grand Nagash souhaite... parlementer ! Il offre l’assassin d’Aliathra (la fille d’Alarielle) en gage de bonne volonté : le vampire Mannfred. Mais, le démon Be’lakor rode toujours. Il souhaite capturer Lileath pour offrir son âme à Slaanesh. Il libère Mannfred qui, avant de fuir, révèle au dernier chef des bretonniens que la Dame du Lac n’est autre que la déesse elfe. Pour se justifier devant lui, cette dernière révèle alors inconsidérément l’existence du Havre. Be’lakor et les autres Puissances du Chaos l’apprennent et ce qui devait être le refuge des elfes à la fin de ce monde et pour qui elle avait sacrifié jusqu'à sa propre divinité est détruit prématurément ! Tous n’ont plus le choix que de se battre pour tenter de faire survivre le dernier monde qui leur reste… À l'automne 2528, Khorne attaque à présent massivement la Clairière du Roi. Malekith (Incarnation de l'Ombre), Alarielle (Incarnation de la Vie), Tyrion (Incarnation de la Lumière), Caradryan (Incarnation du Feu), Balthasar Gelt (Incarnation du Métal), Nagash (Incarnation de la Mort) et l’empereur Karl Franz (Incarnation des Cieux) sont là pour la défendre. Toutefois, la Chasse Sanglante de Khorne est infinie ne peut être vaincue… Avec l’énergie tirée du sacrifice de Lileath, Teclis téléporte toutes les Incarnations et leurs armées à Middenheim pour la bataille finale. Athel Loren est alors perdu. Alith Anar lutte pour la défense de l'arbre sacré, aux côtés d'Athelwyn et Elthryn, abattant les démons de ses flèches et ralliant les défenseurs épuisés. Tandis que le monde se dissolvait autour d'eux, Alith Anar fut le dernier roi des elfes, un roi pendant quelques heures ou jours - car le temps n’importait plus - mais un roi néanmoins. Puis le Chêne des Ages, dernier vestige de ce monde, disparut lui aussi [ce dernier paragraphe est issu des notes apocryphes de Josh Reynold]. |