LA BATAILLE DES PRAIRIES
1670 CI
LA Elfes sylvains V4 p.34-35
C'est un peu tôt pour les canons impériaux : ils n'apparaissent dans l'arsenal impérial qu'en 1991 CI. (NPA p. 108) |
La
frontière entre l’Empire et la Bretonnie suit les Montagnes Grises sur
une très longue distance. Au cours des siècles, d’innombrables
escarmouches et batailles ont fait rage sur cette frontière disputée,
généralement entre les forces de comtes et barons rivaux essayant de se
voler leurs terres au nom de l'Empereur ou du roi de Bretonnie.
La
forêt de Loren, nichée comme elle est entre les frontières est et sud
de la Bretonnie, a parfois été le théâtre de combats débordant des
frontières adjacentes. Les bretonniens évitent toujours soigneusement
de pénétrer en Athel Loren mais leurs ennemis ne sont pas aussi
délicats. C'est à ces moments que l'alliance entre la Bretonnie et les
elfes sylvains est si bénéfique aux bretonniens, car aucune armée
voulant déborder la Bretonnie en traversant la forêt de Loren n'y est
parvenue, et pourtant beaucoup ont essayé !
Une de ces
tentatives fut celle du comte Ulrich von Schloss, du Reikland, vassal
de l'Empereur et véritable menace pour la civilisation. Ulrich engagea
de nombreux mercenaires, préférant les moins chers et les pires. Ceci
l'amena à passer un marché avec le duc Bastinardo de Tilée, qui lui
fournirait des arbalétriers en échange de canons. Bastinardo ignorait
que les canons étaient défectueux...
Avant scellé le marché,
Ulrich mena son armée hétéroclite dans les Montagnes Grises par une
voie révélée par les hommes de Bastinardo. Cela lui permettrait de
faire entrer son armée en Bretonnie par le sud, en traversant Loren et
d'attaquer son vieux rival le duc de Quenelles par une direction
inattendue.
Si Ulrich avait jamais entendu parler des elfes
sylvains, il devait les avoir considérés comme des légendes ou des
racontars, il poursuivit donc son plan insensé. Ulrich était toutefois
suffisamment lucide pour éviter les parties les plus profondes de la
forêt. A la place, il suivit les affluents du fleuve Brienne qui
l’amèneraient directement ai Quenelles, de l'autre côté de la forêt.
Ceci signifiait que son armée aurait à traverser la région appelée Les
Prairies par les elfes, là où les arbres cèdent la place à des prés le
long des boucles du fleuve. C'est la que les meilleurs troupeaux du
clan Equos paissent secrètement et en toute sécurité.
Ulrich
avait amené avec lui un contingent de nomades kislevites, tous
assassins et voleurs de chevaux. Leur rôle était de reconnaître le
terrain. Imbibés de vodka du matin au soir, ils ne remarquèrent pas les
éclaireurs elfes les surveillant depuis les bosquets. Ils virent par
contre les troupeaux de magnifiques chevaux blancs paissant dans les
prés. Les kislevites ne purent résister à la tentation d'essayer de
capturer quelques-unes de ces montures et se rapprochèrent avec leurs
lassos. Ce fut alors que les elfes les abattirent à coups de flèches.
Les
kislevites survivants fuirent et rejoignirent l’armée du comte,
répandant la panique. Le comte déploya hâtivement ses arbalétriers
tiléens mais ceux-ci ne purent distinguer la progression des elfes qui
avançaient de taillis en taillis. Pendant ce temps, des nouvelles des
envahisseurs étaient parvenues au Roi et à la Reine de la Forêt.
Bientôt, le son terrifiant de la corne de la Grande Chasse retentit
dans la forêt. Orion arrivait ! Il était accompagné des cohortes des
clans elfes.
Même les arbalétriers tiléens n’étaient pas de
taille face aux archers de Loren tirant depuis les arbres, et après
avoir essuyé de terribles volées de flèches, les hommes paniquèrent et
fuirent. Le comte et ses chevaliers tinrent bon jusqu’à ce qu’Orion
lui-même vint les charger. C'en était trop pour les brutes du comte qui
s’éparpillèrent dans toutes les directions. Ils furent pourchassés et
achevés par des groupes de chevaliers sylvains.
Quant au comte,
il parvint grâce à son extrême lâcheté à atteindre la Tilée, échappant
à la vengeance des elfes. Il traversa les montagnes et arriva au
château du duc Bastinardo, espérant profiter de son hospitalité.
Malheureusement, Bastinardo avait déjà essayé les canons ! Le comte
Ulrich put apprécier le confort des célèbres culs-de-basse-fosse du duc.