HISTOIRE DE NULN
Les Forges de Nuln p. 5 et suivantes

Nuln est toujours debout, malgré les dévastations, le feu, la guerre et les pillages, et c'est probablement grâce à la bravoure de sa population. La peste et la famine ont également joué leur rôle, tout comme la guerre civile qui a failli démanteler l'Empire. En passant par le Col du Feu Noir, des Seigneurs de Guerre Orques se sont rués sur la cité pour la réduire en un monceau de gravats fumants, mais Nuln s'est maintenue envers et contre tout. La cité, qui est l'une des plus anciennes communautés humaines de l'Empire, s'est élevée jusqu'au sommet de la puissance et a chancelé au bord de la ruine. C'est une ville à l'architecture contrastée, où se côtoient la richesse la plus décadente et la pauvreté la plus abjecte, une métropole grouillante où se mêlent les charmes rustiques du Wissenland et les idées progressistes de l'intelligentsia. [...]

FONDATION DE LA VILLE
Bien avant la fondation de Nuln et avant même que les douze tribus ne traversent les montagnes par le Col du Feu Noir, les Elfes habitaient ce territoire qui devait plus tard être revendiqué par l'Empire. Mais lorsque les toutes premières tribus humaines arrivèrent, fuyant les horreurs de l'est [?], l'antique civilisation Elfique se retirait déjà de ces terres, abandonnant au cœur des forêts et des collines les ruines de sa gloire d'antan, disséminées sur toute la surface du Vieux Monde. Avant la fondation de l'Empire, la plus grande partie de l'humanité, composée des héritiers des antiques civilisations du passé, était regroupée le long de la côte. Douze tribus arrivèrent des régions de l'est, chassées par quelque horreur inconnue. Avec l'aide des Nains, ces barbares traversèrent le Col du Feu Noir et s'installèrent sur les terres verdoyantes du nord.
Le Vieux Monde n'était pas préparé à l'arrivée de ces peuplades primitives, agressives et guerrières, mais un certain nombre de gens ne tardèrent pas à imaginer des manières de tirer avantage de ces esprits simples. Des marchands Tiléens, ayant entendu parler des nouveaux venus, s'empressèrent d'élargir leurs réseaux en établissant des routes commerciales vers cette clientèle potentielle. Cependant, cela leur imposait un périlleux périple maritime par le chenal des Pirates, en remontant le Golfe Noir, puis une longue expédition par voie de terre pour réussir à pénétrer sur les territoires de l'Empire par le Col du Feu Noir. Ils pouvaient également remonter vers le nord en naviguant le long des côtes, sur les flots inexplorés du Grand Océan et traverser la Mer des Griffes, ce qui représentait un voyage encore plus dangereux. Les deux itinéraires étaient terriblement périlleux et excessivement coûteux, tant en or qu'en vies humaines. Ces problèmes logistiques trouvèrent soudain leur solution quand un hardi marchand Tiléen natif de Miragliano découvrit la Bruissante, une rivière d'eau sombre qui coule sous le massif montagneux des Voûtes et qui permet le passage vers le cœur du continent. Il comprit immédiatement qu'il tenait là une chance de s'établir comme l'un des protagonistes majeurs du microcosme commercial de son pays et engagea une importante troupe de mercenaires pour s'en aller braver les ténèbres de cette route souterraine. Presque la moitié des membres de son expédition succombèrent aux horreurs qui hantaient ces cavernes, mais les survivants finirent par ressortir au grand jour, plus ou moins intacts, épuisés et quasiment en déroute. Ils s'aventurèrent vers le nord, à la recherche d'une communauté où s'établir. Sa troupe dut faire face aux attaques de plus en plus fréquentes des créatures hostiles qui vivaient sur ces terres sauvages jusqu'à ce qu'elle finisse par s'installer dans les ruines d'un ancien avant-poste des Elfes, une forteresse située sur la rive d'un large fleuve. Ils lui donnèrent le nom de Nuln et se mirent en devoir de la reconstruire dans l'espoir d'en faire la plaque tournante de leurs nouvelles entreprises commerciales.

L'Invasion des Peaux-Vertes
Toutefois, l'établissement de cette route commerciale ne devait pas immédiatement porter ses fruits. Quelques mois après l'installation des Tiléens, une grande armée d’Orques et de Gobelins se déversa vers le nord en passant le Col du Feu Noir. Résolus à tout piller et à tout détruire sur leur passage, ils tracèrent un sillon incandescent qui pointait droit sur Nuln. S'enfuyant devant les Peaux-Vertes, une troupe de réfugiés tentait d'échapper à leurs lames ébréchées et à leurs énormes mâchoires. Tous ensemble, humains et Nains trouvèrent asile sur la colline fortifiée de la nouvelle colonie, mais la nourriture était insuffisante et les réserves bien maigres ; les bouches à nourrir étaient trop nombreuses et les fortifications ne pouvaient retenir l'armée des assaillants très longtemps. Pourtant, tout n'était pas perdu. L'espoir descendit du nord. À la force de son épée et grâce à sa volonté, Sigmar réussit à unir les douze tribus en une armée homogène et marcha vers le sud pour affronter la horde des envahisseurs. Il s'arrêta à Nuln où il établit son campement afin de sauver la jeune cité d'une destruction quasiment certaine et il réussit à repousser l'avant-garde de la horde. Sachant que d'autres troupes étaient en chemin, Sigmar incorpora le peuple de la cité à ses troupes et força le passage jusqu'au col et il écrasa l'armée des Peaux-Vertes pour la dernière fois.

L'ASCENSION DE LA CITÉ-ÉTAT
Le pays trouva enfin la paix. Pendant toute la période où Sigmar jeta les bases de son nouveau gouvernement, Nuln resta une cité commerciale de second plan, un simple relais où s'arrêtaient les marchands en route vers les plus importantes communautés du nord. Mais les choses ne tardèrent pas à changer. Sigmar se rendit compte que la stabilité intérieure du pays dépendait de sa capacité à faire circuler rapidement ses troupes et ses marchandises ; il ordonna alors la construction de deux grandes routes. La première allait d'Altdorf (le nouveau nom de l'ancienne Reikdorf) jusqu'à Middenheim. La seconde reliait Altdorf à Nuln. Les travaux durèrent des années, mais les résultats furent pratiquement instantanés. Le fait d'ouvrir une route vers Nuln la fit accéder à un statut équivalent à celui des cités du nord, plus grandes et plus prospères. Des marchands venus du monde entier pénétraient dans l'Empire en passant par Nuln et ils y faisaient leurs premières affaires avant de poursuivre leur périple par la voie fluviale. En conséquence, Nuln connut une croissance rapide, tant en taille qu'en richesse, qui se poursuivit tout au long du règne de Sigmar, et bien après.
Grâce à ce développement, couplé à l'expansion des échanges commerciaux avec les forteresses Naines, Nuln devint une puissante métropole et le comte du Wissenland y transféra le siège de son gouvernement, précédemment situé à Pfeildorf. La population de la ville augmenta encore lorsque de sombres menaces montèrent des racines des Voûtes et des Montagnes du Bord du Monde, et que les Nains en nombre toujours croissant arrivèrent, chassés de leurs demeures ancestrales. Dans leurs bagages, ils apportaient la science de l'ingénierie. Le Comte Électeur du Wissenland était un homme éclairé et il comprit les perspectives qui s'ouvraient avec l'arrivée de ces nouveaux citoyens. Afin d'améliorer la salubrité de sa cité, il demanda aux Nains de construire un réseau d'égouts qui fit la renommée de Nuln dans le monde entier. Par ailleurs, grâce au commerce sur le Reik, un fleuve suffisamment large et profond pour permettre la circulation des navires maritimes, la ville recevait des denrées en provenance de contrées lointaines et même de Marienburg. Grâce aux richesses qu'elle retira de ces entreprises, la ville put s'étendre au-delà des limites des ruines de l'ancienne citadelle des Elfes et on éleva des remparts fortifiés sur les deux berges du fleuve.

L'Essor du Sigmarisme
Environ 25 ans après la disparition de Sigmar, un moine mendiant nommé Johann Helstrum se mit à arpenter les rues de la cité en enfiévrant les foules par ses harangues au sujet d'un nouveau Dieu. Il proclamait qu'il avait eu une vision dans laquelle il avait assisté à l'ascension de Sigmar vers les cieux. Animé par la seule force de sa conviction, il prêchait la nouvelle religion à qui voulait l'entendre. Comme Sigmar était considéré avec beaucoup de révérence dans cette cité déjà si cosmopolite, les gens du peuple commencèrent à se convertir à la foi Sigmarite et à établir de petits cultes dans les quartiers les plus récents de la ville. Peu après, la mode étant à bousculer les traditions, les jeunes aristocrates abandonnèrent les anciennes pratiques pour se tourner vers ce symbole de l'Empire devenu divinité. Encouragé par les succès qu'il avait remportés dans sa cité natale, Helstrum partit vers le nord, pour Altdorf, afin d'y poursuivre sa mission et de prêcher la parole de son nouveau Dieu. Il obtint des résultats si spectaculaires que, peu après, le culte de Sigmar fut reconnu par l'Empire et qu'on lui octroya le droit de bâtir un temple officiel à Altdorf. À Nuln, les petites cellules indépendantes s'unirent pour fonder le premier temple de Sigmar sur les pentes de la colline qui supportait la forteresse du comte. Ceux qui étaient restés fidèles aux religions d'antan furent consternés par l'apparition de cette souillure hérétique qui commençait à faire de l'ombre à ceux qu'ils considéraient comme les seuls vrais Dieux. La population de la cité fut divisée entre les loyaux partisans d'Ulric et les nouveaux Sigmarites, et des émeutes sporadiques et des batailles rangées éclatèrent dans les rues.

UNE CAPITALE
Aux alentours de 100, devant la violente animosité qui montait à Altdorf entre les cultes rivaux, l'Empereur Foulques transféra sa capitale à Nuln dans un mouvement de soutien tout à fait inattendu à la foi Sigmarite. Du fait qu'Helstrum, à présent Grand Théogoniste, était originaire de cette ville, il paraissait approprié que le monarque s'installe en un lieu plus favorable à sa politique. Ayant perdu la partie, les quelques partisans d'Ulric restants quittèrent la cité pour le Talabecland où la religion d'Ulric était encore puissante. Les parasites et les sycophantes qui composaient l'entourage de l'Empereur ne perdirent pas une seconde avant de remplir le vide laissé par les aristocrates qui étaient partis. Alors que la cité avait jusque-là été une ville de province reculée, elle se trouva brusquement propulsée sur le devant de la scène politique impériale.
Une fois installé à la forteresse de Nuln, Foulques ordonna une grande rénovation de la ville. Les artisans utilisèrent le bois d'œuvre et les pierres des anciennes ruines Elfiques pour reconstruire la ville à l'image d'Altdorf, faisant du même coup disparaître pratiquement toute trace de son passé. Soutenu par un Empereur Sigmarite, le culte de Sigmar accomplit de grands progrès dans la conversion des derniers opposants à sa doctrine et devint la religion officielle de la cité, en s'appuyant largement sur les légendes de la vie de Sigmar qui, dit-on, avait bu les eaux du Reik à cet endroit lorsqu'il y avait établi son campement avant d'aller mettre un terme à l'invasion des Orques au Col du Feu Noir.
Au cours des 400 années suivantes, l'Empire élargit ses frontières en prenant possession des régions sauvages environnantes et en exterminant les dangereuses créatures qui se tapissaient dans les ombres des forêts et sous les collines. Nuln était le pivot central des activités de l'Empire, le centre du savoir et de l'enseignement. Les successeurs de Foulques fondèrent des universités et de grandes bibliothèques qui attirèrent à leur tour un grand nombre d'étudiants et d'érudits. Nuln devint beaucoup plus qu'une simple ville marchande. Elle était à l'avant-garde du progrès, à la pointe des avancées en matière de philosophie, de théologie et de sciences.

INSTABILITÉ
Pendant des centaines d'années, Nuln demeura un important centre d'influence dans l'Empire, mais la religion Sigmarite finit par être gangrenée par la corruption et des scandales éclatèrent dans la quasi-totalité des provinces. Au cours de l'automne de l'année 1110 CI, le grand prêtre de Sigmar fut démasqué comme l'adepte secret de Slaanesh qu'il était en réalité. Des rumeurs au sujet de sa perversité alimentaient les commérages depuis longtemps déjà, mais lorsqu'un incendie consuma le temple à la suite d'une orgie particulièrement baroque, on découvrit que la hiérarchie du clergé Sigmarite de la capitale était infestée d'infâmes adorateurs du Chaos. L'Empereur Boris l'Avide rapatria sa capitale à Altdorf afin d'étouffer les rumeurs qui entouraient sa personne et, avec son départ, le culte de Sigmar déclina dans le cœur des Nulners. Peu de personnes quittèrent la ville, mais le mal était fait. La corruption et les scandales qui avaient affecté toutes les couches de la société avaient suffi à dégoûter un grand nombre de gens des Dieux. Certains se tournèrent alors vers des forces plus ténébreuses et plus viles.
C'est alors qu'on retrouva le nouveau grand prêtre de Sigmar mort, le corps couvert de bubons noirs. Ce printemps-là, la peste noire s'abattit sur l'Empire. Elle se répandit rapidement de ville en ville, dévastant des villes et des villages entiers. À ce qu'on dit, seules trois personnes sur dix survécurent à la contagion, mais cela n'était rien comparé à l'invasion qui suivit.

Désespoir et Corruption
La peur, la misère et la désolation s'emparèrent des provinces. Les survivants et les affligés se tournèrent vers les Puissances de la Ruine dans l'espoir d'obtenir de l'aide, priant tous les Dieux susceptibles de soulager leurs souffrances. Des cultes émergèrent comme des abcès à la surface de cet Empire autrefois si glorieux et, à la période la plus noire, des bêtes terrifiantes surgirent de leurs repaires dissimulés sous les villes. Bien décidés à asservir l'humanité afin de remodeler le monde suivant leurs macabres conceptions, les Skavens répandirent la mort et l'épouvante. Les grandes métropoles constituaient des havres de sécurité contre cette apocalypse, mais même les plus importantes, telles que Nuln, Altdorf ou Middenheim, n'étaient pas préparées à recevoir l'afflux des réfugiés. À Nuln, les exilés s'installèrent dans un bidonville en lisière de l'Universität, le centre intellectuel de la ville ; ce bidonville devait plus tard devenir la "Neuestadt".
Bien sûr, la menace des Skavens finit par être repoussée et l'Empire ressortit victorieux de sa confrontation avec ses ennemis. Mandred le Tueur de Rats se conduisit en héros, écrasa les Skavens et les renvoya dans leurs tunnels grouillants. Cette victoire fut toutefois assombrie par la ruine des provinces de l'Empire et par les pertes en vies humaines sur tout le territoire.

LA MONTÉE DU CHAOS
Au cours des années qui suivirent le décès de Mandred, la capitale déménagea à plusieurs reprises, se déplaçant à chaque nouvel Empereur. Pendant cette ère tumultueuse, les nobles s'engagèrent dans des manœuvres politiques acharnées, rivalisant afin de s'assurer les positions les plus influentes. La tension qui montait depuis près de 200 ans atteignit son point culminant lorsque le Grand-Duc du Stirland fut élu Empereur à Nuln, avec l'appui plus qu'énergique du culte de Sigmar.
Beaucoup de Nulners s'étaient écartés de la religion Sigmarite durant la période qui avait précédé la Grande Peste, mais ils furent nombreux à revenir dans le giron de Sigmar pendant la période de troubles qui s'ensuivit, au moins parmi ceux qui n'avaient pas vendu leur âme aux Dieux Sombres. Selon la croyance populaire, la peste et la guerre furent deux châtiments divins envoyés à l'humanité en rétribution de ses errements et de ses excès. Par contrecoup, cette situation suscita un retour en force du conservatisme religieux et Nuln devint l'un des centres de la religion Sigmarite. La cité devint très hostile à ceux qui ne se soumettaient pas aux principes de la doctrine de Sigmar et des groupes de fanatiques se mirent à arpenter les rues à la recherche d'incroyants à persécuter.
Dans le climat de ferveur religieuse qui régnait à Nuln, les cultes de Sigmar et d'Ulric continuèrent à entretenir une féroce rivalité. Les prêtres d'Ulric refusaient de reconnaître la divinité de Sigmar et considéraient tous ses adeptes comme des hérétiques. Malgré l'appui de plusieurs Empereurs, les tensions restaient vives entre les deux Églises et les partisans des anciennes traditions ne manquèrent pas de remarquer que le culte de Sigmar prospérait tandis que celui d'Ulric dépérissait.
Le Sigmarisme était la religion favorite des aristocrates des cités les plus "modernes" telles qu'Altdorf et Nuln, tandis que Middenheim et le Talabecland se montraient rebelles à l'implantation de temples Sigmarites sur leurs territoires. Après la mort de Mandred, la plupart des Empereurs élus avaient conservé leur neutralité vis-à-vis des controverses acharnées qui agitaient les diverses factions religieuses, mais à la mort du dernier Empereur, les Comtes Électeurs se rallièrent à celles qui correspondaient le mieux à leurs opinions religieuses. Les partisans de Sigmar étaient à la fois riches et influents. En dépit de tous les efforts des comtes les plus dévoués à la cause d'Ulric, ce fut le Grand-Duc du Stirland, un Sigmarite convaincu, qui remporta les élections. Son premier acte fut d'imposer une lourde taxe au culte d'Ulric.
Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Convaincue que la couronne lui revenait de droit, la Grande-Duchesse Ottilia du Talabecland se persuada qu'elle avait perdu les élections à cause de la déloyauté et de la duplicité des Sigmarites. En 1360 CI, elle s'auto-proclama impératrice et bannit le culte de Sigmar de sa province par mesure de représailles contre la taxe. Les deux siècles suivants plongèrent l'Empire dans une guerre civile qui vit chacune des factions lever des armées d'égale importance pour s'affronter dans une série de virulentes escarmouches.
On continua à élire et à couronner des Empereurs à Nuln, tandis que la couronne d'Ottilia passait à ses héritiers. L'anarchie de cette période conduisit certaines des plus petites provinces à proclamer leur indépendance. L'Empereur de Nuln offrit le Croc Runique du Drakwald à la famille von Bildhofen, pour la récompenser d'avoir déclaré son indépendance vis-à-vis des Ulricains du grand Middenheim. La guerre submergea les provinces et le Chaos régna en maître. La confusion toucha à son comble lorsque le graf de Middenheim s'autoproclama Empereur à son tour.
Tout comme lors des années qui avaient précédé la Grande peste de 1111 CI, l'humanité se détourna des Dieux. Les politiciens utilisèrent Sigmar pour justifier l'application de lois terribles et la promulgation de décrets d'une grande cruauté. Une nouvelle fois, le peuple remit en cause la légitimité du clergé et nombreux furent ceux qui se tournèrent vers les Puissances de la Ruine pour obtenir des réponses. Ces cultes hérétiques devinrent très puissants et les Répurgateurs étaient trop peu nombreux pour les éradiquer tous.
Cet état d'esprit anticlérical se développa fortement à Nuln. L'ambiance de la cité devint sinistre. Les nouvelles forges établies sur la rive du fleuve emplissaient l'air de cendres et de fumées. Le bidonville se transforma en un quartier surpeuplé, "les Taudis", et d'étranges mutations firent leur apparition dans la population. Parmi les individus qui subirent ces métamorphoses, ceux qui ne furent pas chassés de la cité se réfugièrent dans les égouts où ils fondèrent une communauté bien à eux.

GORDAD GRIFF'EUD'FER
Ce seigneur de guerre orque est présent dans l'Empire entre 1707 et 1712 CI. Pour en savoir plus sur la Waaagh de Gorbad.
Divisé entre trois Empereurs comme il l'était, l'Empire était incapable de repousser les menaces extérieures. Ceci fut clairement démontré lorsque le Seigneur de Guerre Orque Gorbad Griff'Eud'Fer l'envahit en passant le Col du Feu Noir sans rencontrer la moindre opposition. Il mit Nuln à sac et dévasta le Moot. Sa horde se rua ensuite sur le Solland et, honte à l'Empire, massacra le Comte Électeur Eldred avant de lui voler son Croc Runique. Griff'Eud'Fer remonta ensuite le cours supérieur du Reik, laissant derrière lui un sillage de carnages, de destruction et de vies ravagées. Avec sa Waaagh!, il mit le siège devant Altdorf, alors tenue par l'Empereur Sigismund. Malgré l'assassinat de l'Empereur par des Vouivres contrôlées par les Orques, la cité survécut au siège et la horde finit par se retirer.
La Solland étant en ruine, le Wissenland annexa son territoire. En conséquence de quoi les autres provinces exigèrent la séparation de Nuln et du Wissenland. Afin d'apaiser l'agitation, Nuln devint une cité-état indépendante, mais l'Empire était plongé dans une telle confusion que cela ne fit aucune différence. Face à l'anarchie grandissante, l'humanité paraissait prête à sombrer dans la corruption la plus complète.
À Nuln, le culte Sigmarite ne se rétablit jamais tout à fait. En vérité, la cité se détourna de ses racines religieuses pour épouser des concepts plus séculiers, tout en se tournant également vers Véréna, déesse tutélaire des intellectuels, des érudits et des penseurs. Jointe à la menace permanente d'une invasion venue du sud, cette volte-face transforma Nuln : de simple ville marchande qu'elle était, elle devint un centre d'innovation militaire. C'est depuis ce temps que les esprits les plus brillants du Vieux Monde viennent y étudier l'art et la science de la guerre.
Dans Nains, Pierre et Acier (p. 40), l'Ecole d'Artillerie Impériale de Nuln (et la fonderie d'armement Richtofen) furent créées par la Guilde des Engingneurs nains de Nuln pour l'empereur local en 1911 CI.
L'école impériale de canonnerie de Nuln fondée peu après 2304 CI par Magnus le Pieux (bannières à droite).
Pour rappel, les armes à poudre ne se répandirent dans les armées impériales qu'à partir de 1991 CI (NPA p. 108).

MAGNUS LE PIEUX
L'influence des Puissances de la Ruine continua à grandir pendant des siècles, stimulée par le soutien de plus en plus important des cultes qui se développaient dans l'Empire et par les mouvements des bandes d'hommes-bêtes de la Drakwald. En 2301 CI, une immense armée du Chaos vomie par les désolations du grand nord envahit le Kislev et ravagea son territoire, absorbant dans ses rangs de nombreux vétérans mécontents des guerres civiles de l'Empire. Praag succomba sous les coups du Chaos et les survivants s'enfuirent vers le sud, apportant la nouvelle de cette terrible menace aux provinces divisées.
Au même moment, les cultistes sortirent de leurs repaires clandestins pour déclarer la guerre aux peuples de l'Empire. Les hommes-bêtes de la Drakwald répandirent la mort et la destruction, dévastant les communautés établies en lisière de la forêt. L'Empire paraissait à l'agonie.
C'est alors qu'un héros fit son apparition. Magnus, un étudiant et théologien de Nuln, se sentait de plus en plus exaspéré devant l'impuissance de l'Empire et la cupidité de la noblesse. C'était un véritable génie, un passionné d'idées nouvelles sur le nationalisme et la divinité de Sigmar, que sa famille avait envoyé étudier à l'université de Nuln dans l'espoir qu'il y trouverait un exutoire à sa terrifiante intensité intellectuelle. Là, il rassembla autour de lui un large groupe de penseurs qui partageaient ses convictions et sa passion. Avant même le début de la guerre, Magnus était déjà célèbre pour les expéditions qu'il entreprenait aux quatre coins du Wissenland avec ses compagnons, au cours desquelles il prononçait des discours exaltants. C'est ainsi que Magnus se tailla une réputation de héros au sein du peuple, préparant en quelque sorte sa future accession au pouvoir.
La guerre éclata. Magnus vit cet événement comme un signe par lequel Sigmar lui commandait de sauver l'Empire de ses errances. Il redoubla d'efforts et en appela directement au peuple plutôt que de perdre son temps dans les cours des Comtes Électeurs. Il finit par réunir une immense armée de convertis et acquit une telle puissance que même les dirigeants économiques et politiques du pays furent contraints de se rallier à sa bannière. L'ultime étape fut de s'aventurer dans le nord, jusqu'à Middenheim, afin de combler le fossé qui s'était creusé entre les adeptes du culte d'Ulric et les tenants de celui de Sigmar. Magnus entra dans la flamme blanche sanctifiée et il en ressortit indemne. Devant ce signe, même l'Ar-Ulric, qui était pourtant le plus ardent de tous les opposants au culte Sigmarite, fut obligé d'accepter la réalité de la divinité de Sigmar.
À la tête de son armée, Magnus prit la direction du nord et rencontra la terrible horde au Kislev. Grâce au soutien des Nains, des Kislevites et du haut mage Teclis accompagné de son escouade de sorciers composée de ses confrères mages Elfes et de leurs protégés humains, l'Empire réussit à vaincre les envahisseurs du Chaos et Magnus revint auréolé de gloire. Dans l'année qui suivit la défaite du Chaos, les Comtes Électeurs nommèrent Magnus et l'élirent Empereur. Pour la première fois depuis des siècles, l'Empire était enfin uni. Magnus établit le siège de son gouvernement à Nuln, sa ville natale, qui devint la capitale impériale. Il leva l'interdit sur la pratique de la Magie et créa les Collèges de Magie à Altdorf. Il réorganisa les provinces, les réintégra dans l'Empire et leur rendit leur gloire d'antan. Pour la première fois depuis des siècles, l'Empereur retrouvait son pouvoir et inaugurait l'Âge d'Or de l'Empire.
Sur Magnus et la "Grande Guerre contre le Chaos".

LE DÉCLIN DE NULN
Après Magnus, Nuln resta la capitale de l'Empire jusqu'en 2421 CI, à l'émergence d'une nouvelle menace Peaux-Vertes. Grom la Panse des Monts Brumeux écrasa les Nains à la bataille de la Porte de Fer et marcha vers le nord, saccageant une partie de Nuln sur son passage. Toutefois, le périple de Grom dans le Vieux Monde ne devait pas durer très longtemps. Peu après le début de sa croisade destinée à éradiquer l'humanité, il construisit une flotte de navires et fit voile en direction de l'ouest. On ne le revit jamais.
Sur Grom la Panse.
Huit ans plus tard, à la suite d'un scandale tournant autour de la sécession de Marienburg, l'Empereur Dieter IV de Nuln fut déposé. La couronne échut au grand prince d'Altdorf et Nuln perdit son statut de capitale de l'Empire.
Toutefois, même si elle n'était plus le centre de l'Empire, Nuln réussit tout de même à conserver sa puissance en tant que métropole commerciale et technologique. La cité s'enorgueillit d'abriter l'École Impériale d'Artillerie, l'université de Nuln et même un collège d'ingénierie presque aussi progressiste que l'École Impériale d'Ingénierie d'Altdorf et capable de rivaliser avec elle. Le gouvernement de Nuln échut à nouveau au Wissenland et le Comte Électeur de la province reçut le titre de comte de Nuln.
Environ 80 ans plus tard [en 2499 CI - roman Tueur de Skavens], un tandem de héros mit au jour un complot Skaven mené par Thanquol, le Prophète Gris : ceux-ci projetaient d'envahir la cité et de l'utiliser comme base pour lancer une campagne contre l'Empire qui aurait pu se révéler aussi dévastatrice que celle qu'ils avaient entreprise près de 1500 ans auparavant. Nuln fut sauvée, à la fois par les querelles intestines des Skavens combinées à leur déloyauté naturelle, mais également grâce aux talents de Felix et Gotrek. Elle subit tout de même de lourds dommages dus aux incendies, à la peste et à la famine. [...]

LE RETOUR DU CHAOS
On peut imaginer que la politique militariste de Karl Franz - par la force des choses, son règne n'est qu'une succession de batailles- a fait tourner à plein régime les forges de Nuln.
En 2511, la horde du seigneur de Nurgle Tamurkhan vise spécifiquement cette cité. Ces envahisseurs sont détruits au sud de la ville après deux batailles meurtrières (la bataille des Digues Sanglantes et celle du monastère des Lilys Noires.
Tamurkhan devant Nuln
La "Tempête du Chaos" de 2522, c'est-à-dire l'assaut prématuré d'Archaon sur Middenheim, profite d'abord à Nuln :

[...] Contrairement à Middenheim, Nuln a échappé à la dévastation ; il importait plus à Archaon d'anéantir le culte d'Ulric que de s'enfoncer au cœur du territoire de l'Empire. Mais bien qu'indemne, Nuln a tout de même été affectée par la guerre. L'Empire s'est appuyé sur elle et sur ses forges pour satisfaire des besoins toujours croissants en canons, en munitions, en recrues et en équipement. Les marchands et les manufacturiers en ont retiré les bénéfices les plus juteux de toute leur carrière et, de jour comme de nuit, les foyers des forges ont chauffé à blanc pour parvenir à fournir les armements les plus évolués et les plus récents. Arpentant les rues, des escouades de recruteurs ont enrôlé des quantités de nouveaux soldats dans la populace. Lorsque l'Empereur Karl Franz a finalement réussi à mettre en déroute les forces du Chaos, le statut de Nuln était bien établi et elle était devenue l'une des plus puissantes et des plus riches cités de l'Empire.

Enfin, en 2525, le Prophète Gris Thanquol lance un second assaut par les égouts. La ville est prise par les Skavens.
2525 bataille de Nuln