LA COURONNE DU DESTIN
"The Nemesis Crown"
2518 CI (~)

Merci à Dreadaxe pour ce supplément !
La Couronne du Destin est la campagne d'été de 2007 de Games Workshop fourni comme supplément au White Dwarf français n° 157. Elle fait suite à la mini-campagne Le serment de Grombold (publiée dans les WDF 155 & 156). Cette campagne, sans trame narrative rigide, implique principalement l'Empire, les nains et les Orques et gobelins dans la quête d'un objet fabuleux (la fameuse couronne), mais les autres armées sont invités pour faire bonne mesure. Games Workshop collationne alors les résultats des batailles qui lui sont remontés et en déduit le camp vainqueur. Un site internet évènementiel fait des compte-rendus réguliers et tient en haleine les joueurs.

La campagne se déroule au coeur de l'Empire à cheval sur les deux rives du fleuve Talabec, entre les provinces du Middenland et du Talabecland. C'est aussi à la porte de trois grandes villes impériales : Altdorf, Middenheim et Talabheim.
Vous pouvez cliquer sur la carte de droite pour l'agrandir.
 

Cette campagne n'est pas datée. Toutefois, quelques éléments permettent de la situer approximativement. Grimgor Boit'en Fer est le grand chef orque du moment : on est donc après 2517 CI. De plus, le vampire Waldakir Rahtep (décrit p. 21 du supplément) peut aller en Sylvanie, rassembler des vampires sans se faire désosser par Manfred von Carstein. Si ce dernier est ressucité en 2503, on sait qu'il voyage beaucoup jusqu'en 2520, date à laquelle son retour est "officiel".  Entre 2517 et 2520, je propose 2518, le planning de Karl Franz n'est pas trop chargé cette année-là.
On pourrait penser que "Nemesis Crown" serait plutôt traduit par "Couronne de la vengeance" que par Couronne du Destin.

La guerre approche une fois de plus. Dans les profondeurs de la Grande Forêt, au cœur même de l'Empire, des armées du monde entier se lancent dans une recherche désespérée de l'un des plus grands artefacts magiques jamais créés - la Couronne du Destin.

Pendant de longs siècles, la Couronne du Destin est resté cachée profondément sous les Collines Hurlantes. Peu de gens connaissent ses origines, son créateur fou, et la terrible malédiction qui fera écho à travers les âges si jamais elle est déterrée.

L'HISTOIRE

Un âge révolu
Il y a deux millénaires et demi, le Vieux Monde était une terre sauvage. Des bêtes fauves et des êtres déchus hantaient les forêts et les plaines, et la survie des tribus guerrières des hommes qui y habitaient était toujours en jeu. C'est dans ce monde que Sigmar naquit, et son premier coup d’éclat a été le sauvetage du roi nain Kurgan Barbe de fer d'un groupe de pillards peau-verte. Kurgan offrit à Sigmar un grand marteau de guerre runique – le Ghal Maraz - avec lequel Sigmar s'est battu contre les peaux-vertes et a finalement uni les tribus humaines dispersées.
Des années plus tard, Sigmar et Kurgan se retrouvèrent à la bataille de la Passe du Feu Noir, et en reconnaissance de leur grande victoire, Kurgan a ordonné à son maître des forges de créer les Crocs Runiques.

Alaric le Fou
Ce maître des forges était Alaric, créateur de quelques-unes des plus grandes runes jamais utilisées. Après un siècle de gestation, les Crocs runiques furent offerts à chacun des comtes électeurs de l'Empire. Certains disent que ce siècle passé par Alaric à travailler sur sa forge l’a conduit à l'obsession et à la paranoïa. Ses pairs considéraient les Crocs Runiques d’Alaric comme sa plus grande réussite, mais le maître des runes lui-même refusait d'accepter qu'il pouvait avoir atteint le sommet de son art.
Alaric cherchait une nouvelle rune. Avec le temps, il trouva une variante de la Rune de Royauté : la Rune des Âges. Cette rune permettrait non seulement de conserver et d’instiller la sagesse à chacun de ses détenteurs et de la transmettre à ceux qui ont précédé, mais aussi de donner au porteur le contrôle de son destin. Un roi qui porterait une telle rune deviendrait maître de son destin et de celui de toute sa race.
Alaric découvrit également qu’aucun matériau ne supportait la Rune des âges, Tous se brisaient lorsque le dernier coup était porté. Pierre, fer, gromril, écailles de dragon - tout s’avéra trop fragile pour contenir les puissantes énergies de sa nouvelle Maître Rune. Alaric se lança alors dans une quête pour trouver un matériau suffisamment robuste pour supporter le pouvoir de la rune. Pendant de longues décennies, il erra sur les routes du Vieux Monde, à travers montagnes et forêts. Il retrouva nulle part le matériau qu'il cherchait. Au fil du temps, il devint de plus en plus obsédé et  les nains et les hommes lui donnèrent un nouveau nom - Alaric le fou.
En parcourant ce qui est aujourd’hui la Vielle route de la forêt, qui, à l'époque n'était guère plus qu'un chemin régulièrement emprunté, Alaric fut pris en embuscade par une bande de Skavens.
Bien qu’âgé et voûté, Alaric était le vétéran de nombreuses batailles et expédia facilement les vils hommes-rats. Il sentit alors à proximité la présence d'un minerai inconnu mais incroyablement puissant, Il suivit son étrange instinct. Profondément enfoui sous les racines nouées d'un chêne, il trouva un morceau de minerai suffisamment solide pour contenir la Rune des âges - la Malepierre. Alaric hésita à peine d’emporter ce morceau de roche. Peut-être que son esprit autrefois sage était désormais assombri par son désir irrésistible de prouver qu'il était le plus grand forgeron runique que le monde ait jamais vu ou, peut-être, que la Malepierre avait déjà affecté sa raison déjà affaiblie.
Le chapitre suivant de l'histoire d'Alaric est rarement conté. On dit qu'il se rendit dans les Montagnes Grises, où il avait construit une puissante forge alimentée par le sang volcanique des pics. Alaric travailla jour et nuit sur le minerai étrange jusqu’à ce qu'il ait produit une couronne étincelante, sur laquelle il frappa la Rune des âges.
Alors qu’Alaric regardait sa création, son esprit s'éclaircit soudain. Il avait été aveuglé par la folie. La couronne ne distillerait pas la sagesse à ceux qui la portaient, mais au lieu de cela, elle exploiterait les plus petites frustrations et accumulerait la méchanceté de chaque ancien porteur.
Alaric était horrifié par ce qu’il avait créé, mais il savait que la couronne ne pouvait pas être détruite. Il décida donc de la cacher. Il voyagea dans la Grande Forêt et dans les Collines Hurlantes balayées par le vent et il descendit dans les profondeurs d'une mine creusée avant la Guerre de la Barbe. Là, il chercha un endroit où cacher la couronne pour l'éternité. Alaric tailla une chambre dans la roche, plaça la couronne à l'intérieur et la scella avec les runes les plus puissantes.

Le retour du mal
La couronne resta cachée pendant de longs siècles. La chambre resta intacte, même si l'entrée de la mine effondra finalement sur elle-même. Un jour, un puissant tremblement de terre secoua les Collines Hurlantes et des rumeurs parlèrent de nouvelles veines fraîches de Gromril autour de l'ancienne mine. Une bande de mineurs nains fut envoyée pour enquêter. Ils trouvèrent bien plus que ce qu'ils avaient espéré. En retrouvant l’ancienne mine, ils tombèrent sur la chambre éventrée et son contenu. Ce qui se passa ensuite n'est pas clair, car un seul nain sortit de la mine, éclaboussé de sang et en délire.
Peu de temps après, une bande de gobelins de la nuit, toujours à la recherche de nouvelles fissures et recoins à infester, découvrit à son tour la mine. Ils trouvèrent le nain fou et ses compagnons morts. Le mineur isolé fut capturé et ses geôliers discernèrent dans ses propos incohérents qu’il devrait y avoir non loin un objet d'une grande puissance. Les Gobelins torturèrent le Nain fou, mais ils ne purent obtenir guère plus.
Peut-être que l'emplacement de la Couronne aurait pu encore resté secret, mais une force de sauvetage naine dirigée par le Thane Grombold du célèbre clan Krud vint à la recherche des mineurs perdus. Dans le chaos qui s’ensuivit, un gobelin de la nuit tomba par hasard sur la couronne. Il massacra ses semblables et enfuit avec elle dans la forêt.

Aujourd’hui, les armées se mobilisent pour récupérer la couronne, car des rumeurs folles sur ses pouvoirs se sont répandues partout. Les Nains cherchent à l’enfermer dans leurs souterrains où ce témoignage de la folie d'Alaric pourrait être cachée pour toujours.
L’orque Grimgor pense que s'il la récupérait les guerriers les plus forts viendraient le combattre. L'Empereur Karl Franz voit dans la couronne un artefact inestimable de l'ère de Sigmar et croit que son pouvoir pourrait être exploité pour le bien des hommes.
Tous sont prêts à payer le prix du sang pour entrer en possession de la Couronne du destin.

LES PROTAGONISTES

Les Nains
La rumeur de la réapparition de la Couronne du Destin est arrivée aux oreilles du Haut roi nain Thorgrim le Rancunier. Un nuage de poussière s’élève de l'Ancienne Route des Nains car un throng part en guerre afin d’empêcher les autres races de mettre la main sur cet artefact.
Pour les nains, l'histoire d'Alaric le Fou est marquée du sceau de l'infamie. Le Seigneur des Runes était le plus dol.& de son époque et son nom est célèbre à travers tout le Vieux Monde. Mais bien qu'il ait tree certains des objets runiques les plus puissants qui soient, sa dernière œuvre, la Rune des Ages, lui valut le surnom dont les gens l'ont affublé depuis lors : "le Fou". Les nains voudraient effacer tout souvenir de la folie d'Alaric, et le temps seul aurait pu y parvenir si un glissement de terrain n'avait mis à jour son ultime création. Le premier groupe de mineurs qui fut envoyé pour enquêter sur certaines rumeurs ne revint jamais, ce qui conforta Thorgrim dans l’idée que quelque chose se tramait. Alors même que la seconde expédition partait à la recherche des disparus, des messagers se mirent en route pour les grandes forteresses des Montagnes du Bord du Monde. En quelques jours, une armée fut rassemblée au Col du Feu Noir. Elle comptait des guerriers de Karaz-A-Karak, de Karak Kadrin et de Karak Him, et se mit en marche le long de l’Ancienne Route des Nains au son des tors de guerre et d'un millier de tambours.
Pendant que l’armée traversait les terres de l'Empire, Thorgrim a eu vent des forces qui se rassemblent afin de récupérer la couronne perdue. II a entendu parler de son ennemi juré, Grimgor Boit' en Fer, et des dizaines de tribus de Gobelins des Forks qui se sont ralliées à sa bannière. Le Haut Roi des nains a juré que la couronne ne tomberait jamais entre les mains des peaux-vertes. On lui a également rapporté que l'Empereur Karl Franz désire s'approprier ce même objet. Il sait qu'il aura peut-être à affronter les hommes pour récupérer l’héritage de sa race, et bien que cela l'emplisse de chagrin, il n’hésitera pas à le faire pour atteindre son but.
Une fois dans la Grande Forêt, Thorgrim a ordonné qu'un camp soit dressé dans les Collines de Färlic. Le bruit des ingénieurs attelés à l’érection de palissades bardées de fer s'est fait entendre à des lieues à la ronde toute une journée. Au coucher du soleil, le pied de la colline était entouré de pieux et d'un fossé, et les machines de guerre étaient en position dans des emplacements fortifiés. Une fois cet oppidum terminé, Thorgrim ordonna à des détachements de son armée de parcourir la Grande Forêt afin de retrouver la Couronne du Destin, à n'importe quel prix.

L’Empire
Karl Franz s'est lancé dans une quête afin de capturer la Couronne du Destin. Il est persuadé qu'un talisman aussi puissant peut être utilise pour le bien de tous, et assoira l'autorité des princes du Reikland sur le trône impérial.
Lorsque les rumeurs sur l'apparition d'une relique de l'Age de Sigmar, si puissante que le Haut Roi Thorgrim lui-même était parti à sa recherche, arrivèrent à la cour impériale, l'Empereur envoya ses agents. Ces derniers lui apportèrent la réponse qu’il attendait. Un jeune capitaine de la milice du Talabecland nomme Weimar rapporta qu’il était venu en aide à un groupe de nains perdus dans la Grande Foret. Ils étaient tombés dans une embuscade tendue par une tribu de Gobelins des Forêts largement supérieure en nombre, et avaient presque tous péri avant qu’il ne leur vienne en aide et que ses troupes repoussent les peaux-vertes dans la Drakwald. Il ne put apprendre que peu de chose de la part des survivants, qui se murèrent dans un mutisme total quand ils furent questionnés, et refusèrent toute autre assistance. La seule bribe d'information qu'il parvint à apprendre provint des mots d'un nain dément : Couronne du Destin... Le Grand Théogoniste et les historiens de l'Empire les plus réputés découvrirent peu à peu la vérité, et mirent à jour une légende évoquant une relique d'une puissance incommensurable qui aurait existé à l’époque de Sigmar. L'empereur offrit son aide aux ambassadeurs du Haut Roi afin de retrouver la fameuse couronne, mais ces derniers refusèrent ne serait-ce que d'admettre son existence. Lorsque les demandes de l'empereur se firent plus insistantes, ils quittèrent Altdorf à la tombée de la nuit. Quand on évoquait en leur présence les rumeurs concernant la Couronne du Destin, les artisans nains qui tiennent une échoppe en Altdorf passaient du discours enjoué au mutisme complet. Le silence dans lequel s'emmurent les nains a irrité l’empereur. Soit cet artefact est d’une puissance incalculable, soit il est dangereux et doit être détruit. Il a ordonné au Reiksmarshall de rassembler l’armée. Si la couronne peut être utilisée, il faudra que les seigneurs sorciers des Collèges de Magie maîtrisent son pouvoir et percent ses secrets. Si la Couronne du Destin se trouve dans la forêt, l'Empire s'en emparera.
En quelques semaines, une armée a été rassemblée dans les plaines d'Altdorf. Kurt Helborg en a pris le commandement et l'a mené a travers la Grande Forêt par la route de Talabheim. Chasseurs et escorteurs ont été envoyés pour trouver un passage pour les régiments. Karl Franz lui-même vole au-dessus des arbres sur le dos de Griffe Mortelle, son griffon. Si la couronne est dans la forêt l'Empire s'en emparera.

Les Orques et les Gobelins
Les rumeurs à propos de l'existence de la Couronne du Destin sont parvenues jusqu’au camp de Grimgor, situé dans les Monts du Milieu. Il a ordonné à ses guerriers de la retrouver, persuadé que les plus grands héros viendront l'affronter s'il s'en emparait.
Cela faisait déjà plusieurs jours que Grimgor Boit' en Fer était d'une humeur massacrante quand il eut vent de la Couronne du Destin. En effet, il désespérait - si tant est qu'un orque puisse ressentir une telle émotion - de trouver un adversaire digne de lui. II avait déjà défié et tué tous ses subalternes qui avaient osé le regarder de travers, sans en trouver un seul qui lui arrive à la cheville. Entre deux accès de violence aveugle, il avait parcouru les montagnes à la recherche des antres des monstres les plus redoutables du Vieux Monde. Mais aucune chimère ni aucune manticore ne lui offraient plus qu’une brève distraction. Les carcasses de ses proies servaient surtout à nourrir sa horde pendant plusieurs jours. C'est alors qu’un Gobelin des Forêts arriva dans le camp en hurlant d'une voix de crécelle à propos d’événements survenant au sud. Grimgor n’était pas d'humeur à supporter ses cris et ordonna qu'on le fasse taire. Quelques heures plus tard, un autre gobelin à la voix un peu moins haut perchée pénétra dans le camp, et parvint ainsi à éviter de subir le sort de son prédécesseur. Il rapporta dans son vocabulaire simple mais expressif que des choses se tramaient au plus profond de la Grande Foret. Les armées des hommes et des nains étaient à la recherche du "caks le pluss gros, le pluss brillant et le pluss mieux" qu'on ait jamais vu. On disait que son porteur deviendrait "le pluss balez' de sa race", et que tout le monde voudrait venir lui "kasser sa chetron." Cette histoire a fait son bonhomme de chemin dans le cerveau étroit et déprimé de Grimgor. Il a imaginé que s'il parvenait s'emparer de la couronne, les ennemis du monde entier viendront à lui pour tenter de la lui ravir. Il se moque éperdument des pouvoirs de cet objet, car il n'en a nul besoin. Tout ce qui lui importe, c'est que la couronne lui amène sans cesse de nouveaux adversaires. Grimgor a envoyé des messagers auprès de toutes les tribus de la forêt afin qu'elles se lancent a Ia recherche de la couronne. En quelques jours, des gobelins sur araignée ont grouillé dans les bois, et des tribus aussi éloignées que celles des Montagnes du Bord du Monde ont migré vers la Grande Forêt. Leurs chefs sont déterminés à retrouver la couronne pour la ramener à Grimgor. Si cela devait se produire, son règne de terreur sera alors sans fin...

Les autres camps impliqués
La campagne concerne principalement les trois armées citées précédemment, mais pour faire bonne mesure et inclure tous les joueurs, les auteurs donnent quelques raisons pour impliquer d’autres armées :
- Les elfes sylvains : La Prophétesse Naieth évoque le retour de l’homme-bête Morghur dans la Grande Forêt. La carte indique des zones propices aux elfes sylvains (notamment « La clairière des fées » qui est sans doute une porte pour les Racines du monde)
- Les Bretonniens : La fuite de quelques tribus de gobelins jusqu’en Bretonnie conduit curieusement le roi Louen à penser que l’Empire est défaillant et autorise ses barons « à offrir leur protection aux villes de l’Empire désireuses de jurer allégeance à un seigneur qui saura leur apporter une forme de gouvernement plus stable et une défense plus solide [..] que celles offertes par l’Empereur Karl Franz ». On n’a pas trace de cité impériale qui avait changé de drapeau durant cette période.
- Les Comtes Vampires : Le vampire Waldakir Rahtep, installé dans le coin, pense que l’Empire en a après lui. Il part en Sylvanie, monte une armée, et attaque le Stirland.
- Les Skavens : Grâce à ses espions, le Conseil des Treize est au courant de ce qui se trame toutefois, il n’a pas d’effectif suffisant dans le coin pour lancer immédiatement des assauts frontaux. Il rassemble toutefois des troupes.
- Les Bêtes du Chaos : L'homme-bête Morghur est de retour. Il bat l'armée du Middenland à la Bataille du Bouclier Fendu et l'Est de la Drakwald est abandonné aux Hommes-bêtes.
- Les Hordes du Chaos : Les devins des peuples du nord cherchent la trace du puissant artefact apparu au sud. Quelques bandes partent pour la guerre en attaquant les villes côtières ou tentent de remonter les fleuves.
- Les Hauts elfes : Le roi Phénix est mis au courant de l’existence de la couronne. Teclis a l’ordre de patrouiller dans la Mer des Griffes (entre la Norsca et l’Empire) pour couler tous les navires elfes noirs ou nordiques. Korhil, le capitaine des Lions Blancs, est envoyé traquer les peaux vertes et Caradryan, les morts-vivants. Eux aussi utilisent certainement les Racines du Monde pour se déplacer.
- Les Elfes noirs : Les elfes noirs visent plutôt les villes côtières qu’ils présument moins défendues.
- Les Ogres : Les Ogres sont présents comme mercenaires, mais certains peuvent se battre pour leur propre compte ou du roi Graissus Dents d’Or.
- Les hommes-lézards : Les Slanns de Lustrie n’agissent pas directement, mais tentent de favoriser les nains.
- Les Rois des Tombes : Les Rois de Khemri -dont Settra - ignorent de quoi il s’agit et se mobilisent toutefois pour attaquer les cités côtières du Vieux Monde.

LES BATAILLES

Trois batailles de cette campagne sont connues.

Le Conseil de guerre ou la bataille des Bosquets de Taal

La recherche de la couronne a débuté depuis quelques jours, et l'Empereur Karl Franz a mené une armée dans la Grande Forêt. Il a installé son campement autour d'un petit relais routier fortifié, le temps que les forces du Talabecland le rejoignent. Ce soir-là, l'Empereur tient un conseil de guerre dans l'auberge… Au moment où l'Empereur rencontre ses généraux pour mettre une stratégie sur pied, les hommes-bêtes se lancent à l'assaut du relais pour repousser ces envahisseurs et offrir leurs cadavres en offrande aux dieux sombres. La bataille qui s'ensuit est terrible, et les gardes personnels de l'empereur donnent leur vie pour sauver leur seigneur. Cet affrontement auquel on donnera le nom de Bataille des Bosquets de Taal coûte cher à l'Empire, même s'il se solde par une victoire de celui-ci.

Lien vers le scénario

Les morts sans repos

Après avoir rassemble les throngs de trois des plus grandes forteresses naines et d'autres plus petites, Thorgrim quitta les Montagnes du Bord du Monde pour marcher sur l'Empire, bien décidé à empêcher la Rune des Ages de tomber en de mauvaises mains. L’armée de Thorgrim suivit la Vieille Route des Nains avant de franchir le Talabec pour atteindre les Collines Hurlantes, passant le long de son chemin sur de nombreux sites où les morts reposaient à grand-peine. Les nains venaient de rejoindre les Collines Hurlantes, emplacement supposé de l’œuvre maîtresse d'Alaric, lorsqu'ils furent attaqués. En effet, alors qu'ils atteignaient les contreforts des collines, les morts-vivants surgirent des tertres qui parsemaient la région, comme si une force implacable les avait tirés de leur long sommeil pour barrer la route à Thorgrim. Le roi nain et les siens se battirent avec férocité, fonçant à travers les rangs des morts-vivants pour se rapprocher des mines perdues de Khrazi Drudd.

Lien vers le scénario

Du sang sous les branches

Ces forces de Grimgor s’étaient séparées pour retrouver la Couronne du Destin. Dans leur désir frénétique de satisfaire leur maître brutal, les peaux-vertes retournaient toutes les pierres et attaquaient tous ceux qui se trouvaient sur leur chemin. En plusieurs occasions, Grimgor en personne participa aux recherches, et sa présence décuplait l'ardeur des orques comme des gobelins. En outre, a sa grande satisfaction, de nombreux ennemis venaient alors le défier.
C'est ainsi que les fouilles des orques furent interrompues par les elfes sylvains qui, furieux de voir les peaux-vertes mettre a sac les clairières verdoyantes de la Grande Forêt, fondirent sur les envahisseurs afin de les chasser de ce royaume qu'ils considéraient comme le leur. Les elfes mirent rapidement en fuite la force de Grimgor, mais ils furent finalement défaits au terme de sanglants corps à corps par le chef de guerre et ses gardes du corps orques noirs, ce qui eut le mérite de divertir Grimgor pour un temps.

Lien vers le scénario

La bataille finale
La conclusion de la campagne ci-dessous décrit la bataille finale. Il s'agit d'une bataille opposant les Orques et les Gobelins dirigés par Grimgor à une alliance des nains et des Impériaux dirigés par Thorgrim et Karl Franz. La particularité de cette bataille est que la magie y est absente (en tout cas celle des lanceurs de sorts). Une grosse unité de gobelins complètement déments pourrait être un plus.

CONCLUSION DE LA CAMPAGNE [nemesis.games-workshop.com, traduction Patatovitch]

Un silence de tombe descendit sur la Grande Forêt, l'air devint oppressant et le soleil pénétrait à peine la canopée. La couronne Nemesis avait été retrouvée.

Le Haut roi Thorgrim le Rancunier avait engagé tous ses guerriers pour traquer les Peaux-vertes que l'on pensait être en possession de la couronne. Ce fut Joseph Bugman et ses rangers qui localisèrent finalement les viles créatures et qui le firent savoir au roi. A l'orée de la forêt, à l'ombre des Collines Hurlantes, les rangers avaient enfin trouvé leur proie.
Ce que les rangers découvrirent étonna même leurs cœurs endurcis. Les gobelins s’entre-tuaient et la couronne passait d'une créature à l'autre. Chaque fois qu'un gobelin mettait la couronne, une aura de malveillance aussi vieille que sa race se posait sur lui, comme si le porteur canalisait le mal de chaque gobelin qui avait jamais vécu, et tout ce qui ferait jamais. Le gobelin devenu fou poussait un cri effrayant avant de se retourner contre les siens.
Les rangers découvraient une scène de mort et de destruction totale, mais leur chef revint à ses sens et envoya un coureur informer Thorgrim. En quelques heures, les nains avaient bouclé la zone dans laquelle les Gobelins se battaient, et les premières unités de l’ost de Thorgrim étaient arrivées pour renforcer leur ligne. Le Haut roi Thorgrim lui-même arriva au moment du coucher du soleil. Le bruit des gobelins qui s’entre-tuaient résonnait encore à travers les bois,

Alors que les Nains s'approchaient de la Couronne de la vengeance, les fils de Bretonnie poursuivaient leurs ennemis à travers les collines et les vallons. Les preux chevaliers avaient récolté beaucoup de gloire au nom de la Dame, et leurs actions avaient, selon beaucoup, sauvé l'Empire d'une invasion par les innombrables créatures maléfiques attirées dans la région par la Couronne. Les armées maléfiques qui s'aventuraient sur le Massif des Dracs, le Rauberthal ou les Collines Désolées furent engagées sans pitié et repoussées dans les forêts ou vers les routes. En ce dernier jour, si l’encerclement des Nains fut efficace, le mérite en revient largement aux chevaliers bretonniens qui tinrent à distance les ennemis. Un des plus grands héros de Bretonnie tomba ce jour-là. Sire Beoveld donna sa vie pour que les forces de la non-vie soient retenues de la Grande Forêt.
Les armées qui fuyaient les Bretonniens étaient le plus souvent poussées dans les embuscades des Elfes sylvains. Les Asrai, dirigés par Naith la Prophétesse et le célèbre Skarloc, lancèrent un dernier assaut sur leurs ennemis qui s’infiltraient dans les bois. À l'aube, Naith ordonna que les bois soient vidés une fois pour toutes des hommes-bêtes et des peaux-verts tant détestés. Alors que le soleil se couchait, la forêt était encore remplie du bruit des combats.
Alors que les armées de Thorgrim encerclaient les Gobelins, les Hauts Elfes étaient également en mouvement. Grâce à des envoyés à la cour de Thorgrim, ils coordonnèrent leurs efforts avec ceux des Nains. En utilisant les voies navigables, les Hauts Elfes purent frapper les Peaux-Vertes là où les Nains ne le pouvaient pas. Les Elfes étaient motivés par leur désir de débarrasser le monde de la Couronne maléfique, mais même pendant leurs charges de cavalerie, certains de leurs chefs regardaient déjà l'avenir. Ils espéreraient que l’aide apportée aux nains dans la recherche de cette couronne pourrait leur donner des arguments pour le retour d’une autre couronne : celle des rois Phénix.
Les Hommes de l'Empire se mobilisèrent. Karl Franz ordonna aux ordres de chevaliers de contrôler les routes. Dirigées par les forestiers les plus expérimentés du Talabecland, les armées de l'Empire allaient là où peu osaient aller. Les sorciers de tous les collèges marchaient à leurs côtés, utilisant leurs arts pour pister la couronne. Les Peaux-Vertes et les Hommes-Bêtes étaient pris entre l'enclume immobile de la ligne des Nains, le marteau mobile des Bretonniens dans les collines, les Elfes sylvains dans les profondeurs de la forêt, les Hauts Elfes sur les voies navigables et les forces de l'Empire sur les routes. Karl Franz, monté sur son griffon mena lui-même les attaques. Partout dans la région, les généraux de l'empereur frappaient depuis les routes vers les forêts pour traquer des créatures maléfiques.

Alors même que les nains et leurs alliés se mobilisaient pour leur dernier assaut, le vampire Waldikir s'agitait. Au coucher du soleil, il savait que la fin était proche. Ses armées avaient été gonflées au-delà de l'imagination par les morts de ceux qu'il avait vaincus. Ses hordes de zombies maintenant assez grandes pour rivaliser avec celles de Sylvanie. L'ancien vampire se rappelait les complots que ses subalternes avaient élaborés pour ruiner ses plans à leur propre avantage. Ils paieraient, se promit Waldikir. Il rassemblerait son ost de morts-vivants cette nuit même et marcherait sur la Sylvanie. Une fois sur place, il affronterait les vampires qui l'avaient trahi et les massacrerait un par un. Alors que Morrslieb s'élevait au-dessus de la Grande Forêt, les gloussements rauques de Waldikir Rahtep s’ajoutèrent à la clameur de la guerre.

Pour les Skavens, la soudaine accalmie dans les vents de la magie fut si terrifiante qu'elle provoqua immédiatement une panique généralisée dans leurs rangs. Les Prophètes gris hurlèrent d'horreur, car ils savaient au plus profond de leur cœur putride qu'eux-mêmes et toute leur race n'avaient pas de place dans ce monde. Malgré leur verni de civilisation, les Skavens n'étaient guère plus que des animaux et retournèrent à leur vraie nature. Les Skavens désertèrent la région. Alors même qu'ils fuyaient avec leurs armées, les Prophètes gris savaient que la couronne était perdue pour eux, mais seulement pour un temps. Ils savaient que si les Nains récupéraient la couronne, ils l'enterreraient profondément sous leurs montagnes et il n'y avait pas de trou assez profond dans le monde pour empêcher les Skavens d'y entrer.
Alors que les guerriers de Thorgrim se rapprochaient de leur ennemi sous la lumière terne de la lune du Chaos, leurs cœurs  étaient inconscients des cauchemars éveillés qui affligeaient tant de guerriers des autres races. A Altdorf, le ciel nocturne fut éclairé par des boules de feu aveuglantes et des explosions incandescentes alors qu'une bataille entre des ennemis invisibles éclatait. Bien que personne ne puissent les voir, des armées de morts-vivants étaient venues récupérer ce qui était leur et seuls les collèges de magie pouvaient les combattre. Les sorciers se battirent alors que la nuit avançait et un grand nombre d'entre eux tombèrent, desséchés, sous les sorts et les malédictions d'un ennemi invisible. Personne ne sut exactement quelles armées avaient assiégé Altdorf cette nuit-là, car il ne resta aucun cadavre pour raconter l'histoire. Seuls les sorciers eux-mêmes savaient à quel point la ville fut proche du désastre entre les mains ratatinées des rois des tombes de Khemri.
Dans la Grande Forêt, les Ogres beuglaient et rugissaient, sachant que leur séjour dans l'Empire était terminé. Graissus Dent d’or lui-même fit savoir aux tribus, combattant à la fois comme mercenaires et pour leur propre profit, qu'elles devaient retourner à l'est. Le pillage était médiocre, déclara-t-il, et ils pourraient toujours piller des villages de l'Empire sur la route des Montagnes de Larmes. Tournant le dos à la forêt maudite et au silence contre nature qui la hantait, les Ogres prirent leur maigre butin et partirent. Un grand nombre de villages et de villes subiraient leurs prédations avant qu’ils ne quittent l'Empire.

Alors que minuit approchait, les événements s’accélèrent à nouveau. Karl Franz rejoignit les nains qui encerclaient les gobelins combattant pour la couronne. Karl Franz et Thorgrim se saluèrent comme d’anciens alliés, chacun prenant l'avant-bras de l'autre. Mais ils n'eurent pas le temps d'échanger davantage de mots, car une grande clameur monta dans les bois au nord. Quelques instants plus tard, un ranger haletant émergea pour informer son roi que Grimgor lui-même conduisait une puissante horde de Peaux-vertes directement vers leurs lignes. Thorgrim vit immédiatement ce qu'il fallait faire et expliqua son plan à l'Empereur. Les Nains, déclara-t-il, devaient se rapprocher des Gobelins et prendre la Couronne de la vengeance, tandis que les armées de l'Empire retiendraient les hordes de Peaux Vertes. Un moment de silence tendu suivit les paroles du Haut Roi. Luthor Huss s'avança pour chuchoter un conseil à son seigneur. L'Empereur hocha gravement la tête, sachant que Thorgrim avait raison. La couronne était venue au monde par la folie d'un vieux nain et devait en être retiré par la détermination d'un roi sage. L'Empereur et le Haut Roi échangèrent un regard avant que chacun retourne à son armée pour le combat.
La confrontation qui suivit sous la lumière blafarde de Morrslieb fut aussi épique que n'importe quelle autre figurant dans les annales des Hommes et des Nains. Bien que hantés par le silence surnaturel, les guerriers de l'Empereur et ceux du Haut Roi combattirent comme les héros d'autrefois, dirigés par leur seigneur. Karl Franz mena la charge contre les Orques noirs de Grimgor. Témoignage de la finesse du travail des nains, Ghal Maraz n'avait pas vu sa puissance diminuer malgré l'accalmie dans les vents de la magie. D'autres eurent moins de chance : les sorciers de l'Empire et les chamans des Peaux-Vertes furent incapables d’apporter leur aide aux combattants. Les chamans de Grimgor tentèrent en vain de faire appel au pouvoir de Mork, mais leurs gémissements restèrent vains. Ghal Maraz prit un terrible tribut en sang Orque lors de la première charge de la bataille.
Pendant ce temps, les Nains faisait face à une scène du cauchemar alors qu'ils pénétraient dans les rangs des Gobelins. Les Peaux-Vertes fous virent les Nains s'approcher et se jetèrent sur eux avec un mépris apparent pour leur propre vie. Malgré sa longue expérience, le Haut roi n'avait jamais vu des gobelins se battre comme s'ils étaient possédés par des démons. Ils arrivèrent sur les rangs des nains comme une marée, chaque gobelin combattaient les siens tout au autant il griffait le mur de bouclier nain avec des ongles dégoulinant de sang.
À travers ce chaos, Thorgrim vit un gobelin porter un objet étrangement brillant. Il voyait enfin la Couronne de vengeance. Pourtant, alors même que le gobelin abaissait la couronne, un autre lui sauta dessus. La seconde créature arracha l’objet et le cerveau du premier rejoint le sol avec son prix. En mettant la couronne sur sa tête, la créature fut saisie de spasmes surnaturels et s'éleva au-dessus du sol comme si elle était maintenue en l'air par des ailes invisibles. Une vague de malveillance submergea le champ de la bataille, le porteur de la Couronne en était l’épicentre. Thorgrim savait qu’il devrait prendre la Couronne maintenant sinon tout était perdu.
Pendant ce temps, l'armée de l'empereur avait du mal à endiguer la marée verte toujours croissante qui pressait ses lignes. Chaque homme savait que les orcs, les gobelins, les trolls et les autres créatures qui les assaillaient devaient être retenus pour que Thorgrim ait le temps d'accomplir sa mission. Comme toujours, l'Empereur lui-même dirigeait du front, Ghal Maraz écrasait tout ennemi qui se trouvait à portée, tandis que la voix de Luthor Huss retentissait, exaltant les soldats à de plus grands efforts au nom de Sigmar.
Thorgrim, depuis le haut de son trône du pouvoir, arriva sur son ennemi. Il est apparu que le Gobelin était devenu quelque chose de bien plus terrible qu'une simple Peau Verte. Alors qu'il pendait dans les airs, regardant le massacre, ses yeux rayonnaient de haine primitive pour Thorgrim et tous les siens, ainsi que la malice distillée de toute sa race. Le Gobelin regarda Thorgrim et un changement se produisit sur son visage. La peur ancestrale saisit son âme lâche, la peur des gobelins de la race des nains et de tout guerrier qui se bat pour l'honneur et le bien, et qui met de côté ses propres désirs lorsqu'il est appelé à donner sa vie pour une cause plus élevée.
Le gobelin poussa un cri déchirant alors que Thorgrim leva la hache de Grimnir.
L'empereur fut presque assourdi par le son terrible, mais il serra les dents et continua d’avancer alors que Grimgor lui-même se dirigeait vers lui. Pourtant, la marée des peaux-vertes ralentit son avance. Elle perdit son élan alors que le cri du gobelin se prolongeait. Karl Franz vit Grimgor tenter d'intimider sa horde. Mais ils refusèrent tous. Comme un seul corps, l'armée de Grimgor se retourna et s'enfuit. La peur raciale archaïque de cette plainte saisit le cœur de chaque Peau-verte. Avec les vents de magie absent, le pouvoir de la Waaagh! avait déserté les guerriers de Grimgor et leur soif de guerre et de meurtre étaient remplacée par la plus primale des émotions.
Thorgrim se cabra sur son trône et abattit la Hache de Grimnir. Le gobelin hurlant fut coupé en deux, son corps mutilé tombant au sol au milieu d'une pluie de sang.
Le charme était rompu.

Grimgor se dressa comme un rocher immobile contre la marée refluante des peaux-vertes en fuite. Bientôt, le seigneur de guerre orque se tint seul parmi les morts, faisant face à toute l'armée de Karl Franz sous la lumière de la Lune du Chaos. Le regard maussade de l'immense seigneur de guerre parcourut les rangs rassemblés des Hommes, et localisa l'empereur. Avec un geste de haine et de défi, Grimgor cracha vers l'empereur. Avant que le crachat n'ait touché le sol, le seigneur de guerre avait tourné le dos aux humains de l’Empire pour poursuivre son armée.
Partout dans la Grande Forêt, les serviteurs des ténèbres savaient que leur cause était perdue. Les Nains du Chaos, qui étaient venus pour aider les Peaux-Vertes, commencèrent leur longue marche vers l'est. Les chefs de guerre des nombreuses bandes de maraudeurs du Chaos se retournèrent contre leurs sorciers. Leurs conseils ne leur avaient apporté que d’amères défaites. Beaucoup de chamans furent abattus sur place.

Les Elfes Noirs apprirent aussi cette nuit-là que leur cause avait été perdue même si de nombreux esclaves pouvaient encore être emmenés vers Naggaroth. Dans le silence des premières heures précédant l'aube, un émissaire de Malekith vint à chaque noble avec une terrible missive. Les Elfes Noirs n'avaient pas réussi à s'opposer à la victoire des Hauts Elfes. Tous les fils de Naggaroth devaient retourner à la cour du Roi Sorcier. Certains payeraient de leur vie l'échec de tous. Les condamnés ignoreraient tout de leur sort jusqu’à ce qu'ils se tiennent tous devant le Roi Sorcier.
Alors que l'aube éclairait les frondaisons de la Grande Forêt, certains de ses habitants les plus anciens lançaient des regards haineux vers les étoiles en déclin. Un nouveau jour se levait et la chasse de la Couronne de la vengeance était presque terminée. Morghur, le Maître des crânes, tourna le dos au soleil et se précipita dans l'obscurité des bois. Ses enfants avaient été vaincus et leur soulèvement avaient échoué. Mais ce nouveau jour passerait et la nuit reviendrait, comme toujours. La vie et la lumière étaient des choses éphémères, tandis que la mort et le Chaos étaient éternels.
La couronne de la Vengeance fut donc rendue aux nains et refusée aux forces des ténèbres. Une seule tâche restait encore à accomplir…

L’héritage d’Alaric

La salle du trône de Thorgrim était silencieuse. Il n'y avait rien de l'agitation habituelle du Conseil du Roi, pas de brouhaha de pétitionnaires, pas de Maîtres des rancunes scandalisés ou d'envoyés étrangers farfelus. Les grandes lanternes étoilées projetaient leur éclat magique sur des dalles vides. Les portes étaient scellées, et même les passages secrets connus seulement de Thorgrim et de la Guilde des Ingénieurs avaient été fermés pour l'occasion.
Sur l'estrade se tenaient huit nains, et au milieu d'eux, Thorgrim était assis sur son trône. Quatre d'entre eux, les porteurs du trône, se tenaient dans l'ombre au fond de la salle. Leurs visages étaient figés et ne trahissait aucune émotion. Ils avaient les expressions de professionnels désintéressés ; ces nains avaient beaucoup entendu mais qui avaient choisi de ne se souvenir de rien.
Kurgrund, le Maître des rancunes de Karaz-a-Karak, fit avancer un poney robuste. Des œillères dorées couvraient ses yeux et sur son dos, sur un cadre de fer noir, reposait le Dammaz Kron, le Grand Livre des Rancunes. Kurgrund détacha les lourdes chaînes en or qui maintenaient le livre en place. Il prit l'énorme livre, émit un grognement alors que son dos supportait la tension. D'un pas chancelant, le Maître des rancunes se dirigea vers le trône. La salle résonna avec un bruit sourd alors que le livre heurta son lutrin.
Thorgrim haussa un sourcil d'agacement, et Kurgrund recula rapidement sous le regard sombre de son roi. Avec respect, Thorgrim passa une main sur la couverture fissurée du Dammaz Kron, le caressant pendant un moment. Une expression de satisfaction passa sur le visage du Haut Roi. Il caressa sa barbe de son autre main et secoua les fermoirs dorés. Kurgrund eut une toux polie et Thorgrim sortit de sa rêverie. Le roi de Karaz-a-Karak s'éclaircit la gorge et fit un geste vers le Maître des rancunes. Tandis que Thorgrim ouvrait le Dammaz Kron, Kurgrund retourna vers le poney et y prit une petite pochette. De la pochette, il sortit un encrier en argent vide, un couteau pliant et une plume d’écriture. Il les plaça sur le lutrin à côté du Livre des rancunes.
Thorgrim trouva la page qu'il cherchait. C'était une vieille rancune, mais pas la plus ancienne, à mi-chemin du livre. Prenant le couteau, Thorgrim piqua son pouce gauche. Il laissa couler plusieurs gouttes de sang dans l’encier et tendit le couteau à Kurgrund. Prenant la plume d'écriture, il trempa sa pointe dans le sang. Le fruit de la folie d'Alaric avait été retrouvé ; il pouvait rayer cette histoire de la culpabilité collective des Nains. La main de Thorgrim ne trembla que légèrement alors qu'il raya la ligne. C'était fait.
Les autres nains présents poussèrent un soupir de soulagement. Alors que Kurgrund rangeait le livre, le Thane Forstik s'avança.
« Qu'est-ce que c'est ? » demanda Thorgrim en suçant la coupure de son pouce.
« Et l'émissaire elfe, mon roi ? » demanda Forstik.
« Ah, c'est vrai. » dit Thorgrim, en se redressant sur son trône et prenant une pose plus royale. « Nous le laisserons profiter du confort de nos caves les plus profondes pendant un peu plus longtemps. Inutile de le renvoyer pour l'instant ; au moins, nous pouvons lui donner un repas décent et une tasse de bière pour ses ennuis. »
« Alors, votre réponse à leur demande de discuter de la Couronne Phénix ? » C'était de Bruduth, le plus ancien des Longues barbes du Conseil.
Le long regard pénétrant de Thorgrim en disait long.
« Bien, j'ai pensé que ça pourrait être comme ça, » dit Bruduth, une rare note d'approbation dans son ton.
« Eh bien, c'est réglé alors, » déclara Forstik.
Le groupe commença à s'éloigner vers les marches de l'estrade, quand la voix grondante de Thorgrim les arrêta à mi-chemin.
« Attendez ! »
Les vieux nains se statufièrent et firent face à leur roi.
« La clé ? » demanda doucement Thorgrim. « Où est-elle ? »
Le maître de la chambre forte Ganni Barbecuivrée sourit nerveusement et tira la chaîne dorée autour de son cou. Une clé d'argent complexe y était suspendue, scintillante de runes minuscules. Le maître présenta la clé au roi, même si sa main se recula instinctivement un moment alors que Thorgrim attendait.
« Ganni, donne-moi la clé, » la voix de Thorgrim était plate et ferme, paternelle plutôt qu'énervée.
Le maître donna la clé avec un soupir.
« Peut-être qu’elle devrait être détruite, » suggéra Bruduth. « Ses tentations auraient disparu et la connaissance de l'emplacement de la chose maudite disparaîtrait avec nous. »
« Non, il ne faut pas faire disparaître tout souvenir de cette chose," dit Thorgrim. « Nous avons oublié une fois, et une grande calamité a failli résulter de notre manque de diligence. Non, le Haut Roi s'en souviendra toujours. »
« Mais l'attrait…» dit Bruduth.
« Il pourrait arriver qu’un jour nous possédions les moyens de détruire complètement la couronne. Cette clé sera nécessaire si cela se produit. »
« Seigneur… »
« Assez ! » rugit Thorgrim, et les autres nains tressaillirent comme s'ils avaient été frappés. Le Haut Roi prit une profonde inspiration, puis sourit sinistrement. « J'ai pris ma décision. Mon successeur pourra en décider autrement, comme ce sera son droit. Jusque-là, cette clé fait partie de mon héritage. N’en parlez plus. Souvenez-vous de vos serments! »
Disant cela, Thorgrim glissa la clé dans sa tunique, dans l'une des poches secrètes que les Nains ont pour de telles choses.

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