LA BATAILLE DU REIK
Nagash versus Sigmar Unberogen
Début 15 CI
White Dwarf août 2014 p. 14-15
Image Life of Sigmar (p.84)
Article écrit sur le tard mais bien sympathique. Au delà de la grandiloquence des actes héroïques de Sigmar, parler de semi-dieu ou "homme-dieu" est anachronique. Sigmar n'était qu'un homme exceptionnel qui a été divinisé ensuite.

La bataille du Reik est également décrite dans The Life of Sigmar (p.83-86). Quelques détails changent par rapport au texte ci-dessous : la bataille commençait par un siège et surtout, Sigmar porte la Couronne de Sorcellerie durant le combat. Cette couronne, créé par Nagash et "encore hantée par ses terribles pensées", est particulièrement voyageuse. Lorsque Nagash est tué en -1151 CI. Alcadizaar la récupère avant de mourir. Kadon, le futur fondateur du Strigos, la récupère en -1147 sur son corps. En 1 CI, la couronne est dans les mains du nécromancien Morath (qui l'a sans doute prise aux orques qui ont dévasté Strigos). Morath est tué par Sigmar et Nagash tente alors sans succès de la lui reprendre à la bataille du Reik. L'Empire perd cette couronne à une date indéterminée puisqu'elle est portée par le seigneur orque Azhag le Massacreur en 2512 (qui lui l'a trouvée "dans les ruines de la cité démoniaque de Todtheim, aux frontières des désolations nordiques"). Elle revient alors dans le trésor impérial après la défaite de l'orque en 2515. C'est là qu'elle est volée par Mannfred von Carstein en 2522 CI (cf. Le Sang de Sigmar).
Pour cette bataille, Nagash n'est pas le monstre de 15 mètres de haut qui sera dans la Fin de temps. Il combat sur un char.
Guerrier UberogenGuerrier Uberogen de la tribu de Sigmar

Après avoir consacré beaucoup de temps à se remettre de sa défaite à Nagashizzar, le Grand Nécromancien partit en secret vers le septentrion. Il avait bien l’intention de retrouver sa Couronne de Sorcellerie, qu’on lui avait volée. Il voyagea loin et batailla durement sur la route du nord. Nagash traversa des contrées où les solides nains affrontaient les peaux-vertes et où les adorateurs du Chaos rôdaient. Pour finir il arriva sur les terres du futur Empire et élit domicile dans les antiques ruines elfiques d’Athel Tamara [? On a bien un Athel Tamarha sur Ulthuan mais ça fait un peu loin. Peut-être s'agit-il des "Trois tours" en Averland. NdS]. De là, il organiserait les recherches à travers le nord pour reprendre son bien.
Nagash dépêcha des émissaires pour localiser la couronne, et il apprit bientôt qu’elle était en possession de Sigmar, le premier Empereur. Percevant sa nature maléfique, Sigmar s’était refusé à l’utiliser et la gardait sous clé parmi ses trésors, loin des regards de quiconque pourrait être tenté d’en exploiter les pouvoirs.
Le Grand Nécromancien envoya un messager au camp de Sigmar pour lui proposer d’immenses richesses en échange de la couronne. Un grand personnage encapuchonné, chevauchant un oiseau charognard, descendit parmi les hommes de la tribu.
Les guerriers tremblèrent quant le sombre émissaire mit pied à terre et exprima les exigences de son maître d’une voix grinçante, entouré d’une aura de mort de mal irrépréssible. Malgré tout, Sigmar n’avait pas l’intention de céder la couronne et il l’affirma sans ambages. La détermination de leur chef renforça la conviction des hommes, qui clamèrent son nom avec entrain. Ils se turent quand le messager reprit la parole pour annoncer qu’ils ne vivraient pas assez longtemps pour regretter leur stupidité.
Sigmar leva Ghal Maraz, son grand marteau, et abattit la chose morte-vivante. Elle s’effondra sur elle-même, et il n’en resta que l’ignoble manteau. Le divin empereur ordonna qu’on le brûle.
Nagash rassembla ses forces pendant des mois. Sa magie extirpa des légions de cadavres de leurs tertres funéraires, et il convoqua des choses pires encore, jusqu’à réunir une immense armée des ténèbres. [A la fin de l'hiver de l'an 15 - selon The Life of Sigmar,] Il se jugea enfin prêt à affronter Sigmar et ses hommes.
L’armée des morts se mit en route à travers les sombres bois de l’Empire, en tuant tout sur son passage, et en grossissant ses propres rangs par ce moyen. Les fuyards répandaient la nouvelle de l’approche des morts-vivants, et Nagash savait que la peur était son alliée.
Et la peur était bel et bien ancrée dans le cœur des hommes du nord. Eux qui avait vaincu les orques et chassés leurs ennemis héréditaires, ils se retrouvaient face à un ennemi apparemment invincible. Seul Sigmar demeurait sans crainte. Il envoya quérir l’aide de ses alliés nains, et ils forgèrent des armes destinées à défait leurs ennemis nés de la nécromancie.
Les deux armées se heurtèrent sur les rives du fleuve Reik à la fin du printemps de l’an 15 du calendrier impérial. La bataille fut rude, et les forces équivalentes. Les hommes et les nains, résolus ; firent face aux régiments de morts-vivants de squelettes animés et de cadavres ambulants, pareil à des automates dont les pas étaient tous accordés au son d’un grand tambour tendu de chair humaine. Les charognards noircissaient le ciel. Des vampires rodaient dans la brume rouge. Les revenant serraient leurs armes.
L’armée de Nagash chargea, pour se briser telle une vague sur le rempart indomptable du mur de boucliers nain. Les forces de Sigmar contre-chargèrent et la mêlée se fit intense, homme contre abomination. Les goules ne tardèrent pas à faire festin des morts et des blessés.
Au milieu de cette dévastation, deux êtes semi-divins dominaient les combats. Sigmar chargeait encore et toujours à la tête de la tribu Uberogen, véritable en fin de destruction au marteau tournoyant. Il ouvrait un chenal dans les rangs adverse, tandis que Nagash avançait à bord d’un char noir, serrant un épée runique hurlante dans son poing de métal. Ces deux titans se heurtèrent au milieu de la mêlée. Sigmar bondit sur le char pour lutter pied à pied contre le Grand Necromancien. Opposant leurs forces en un duel épique, ils tombèrent du char et poursuivirent leur combat sur la terre ferme.
Ils se battirent une heure durant tandis que la bataille faisait rage autour d’eux. Nagash blessa son adversaire au bras, et le poison fit son œuvre. Sentant sa force lui échapper, Sigmar se lança dans un ultime assaut frénétique. Son marteau devint tel un éclair dans sa main. Il frappa et frappa, repoussant Nagash sur la berge du Reik. Nagash invoqua ses plus puissants sbires à son aide, et des vampires se jetèrent sur le premier Empereur. Il frappa de droit et de gauche, les écrasant comme des insectes risibles.
Or, sentant que son formidable adversaire faiblissait malgré tout, Nagash tint bon. Devant lui, Sigmar ahanait comme un soufflet de forge. Tous deux savaient que c’était l’assaut final. Sigmar, blessé, repartit à l’attaque. Son marteau s’abattit comme un météore, mais Nagash le para tout net. Pendant un instant interminable, chacun exerça sa force physique brute contre l’autre. Dans un jaillissement d’étincelles, leurs armes se percutaient dans un vacarme qui couvrait les cris des mourants. Des tendons de fer s’opposaient à une vitalité impie. Un regard bleu volcanique plongeait dans les orbites vides. Puis enfin, la puissance brute de Sigmar prit le dessus, le marteau détourna la lame du Grand Nécromancien, et il s’abattit sans appel sur sa tête.
Le Nécromancien tomba, et de son crâne fracassé s’échappa un nuage noir qui se diffusa sur le champ de bataille comme un gaz nocif avant de dériver vers le sud. Les légions animées par sa volonté s’effondrèrent. Les squelettes devinrent des tas d’ossements. Les zombies titubèrent et tombèrent, pour se décomposer à vue d’œil devant les guerriers de Sigmar. Les vampires et les goules fuirent dans les bois. Ce n’est qu’à ce moment que Sigmar s’autorisa à défaillir.
L’homme-dieu eut besoin de plusieurs mois pour se remettre de la plaie infligée par Nagash, et il ne retrouva pas sa plein vigueur. D’un autre côté, le Grand Nécromancien ne retrouva pas avant plusieurs siècles sa forme mortelle, dans son grand sarcophage à Khemri. Nagash avait appris une dure leçon : il y avait dans le mondes de puissances capables de le vaincre. Depuis de jour, Nagash resta cloîtré à Nagashizzar, réduit à un pâle reflet de sa grandeur passée, recourant à une toile composée d’intermédiaires vivants ou morts pour accomplir ses desseins.
Mais un jour il reviendrait, plus puissant que jamais...
Krell, antique champion du Chaos relevé par Nagash, est l'unique chef survivant de l'armée du Grand Nécromancien. Il est vaincu à la bataille du Lac du glacier en 16 CI et est emprisonné dans un tombeau magique [LA MV v4 p.31]