Pour la Gloire d'Ulric (p100 à 113)
Avant la sortie du supplément Marienburg à vau l'eau par Hogshead, Descartes avait publié son unique livre pour WFRP1, Pour la Gloire d'Ulric. Une partie de l'action se passe à Marienburg et le livre en donne une description qui n'a que très peu en commun avec Marienburg à vau l'eau, ou même les descriptions de Marienburg du White Dwarf 118 (et suivants) déjà sortis à l'époque. Voici néanmoins cette description qui peut toujours servir d'inspiration. Pour les autres, voir ici. |
"Nous, bourgmestre de la cité souveraine de Marienburg, parlant au nom de notre peuple, du culte de Manann et des vénérables guildes des marchands, déclarons solennellement fidélité à la charte rédigée en ce premier jour de sommerzeit de l'an 2429, par laquelle nous formons désormais et pour l'éternité un gouvernement libre et indépendant.
A l'unanimité des voix du Conseil de la cité représentées en ce jour, nous retirons notre allégeance à l'empereur Dieter IV, abandonnant nos droits et nous libérant de nos devoirs envers l'Empire, et renonçons à la protection divine de Sigmar.
Nous instaurons par la volonté du peuple un gouvernement provisoire et populaire sous le haut patronage du culte de Manann et des représentants des guildes des marchands.
Nous reconnaissons la souveraineté de l'Empire sur les terres s'étendant à l'est des Wastelands et nous engageons à poursuivre avec cette nation une politique de libre échange à la condition que soit solennellement reconnue et acceptée la citoyenneté marienbourgeoise et son indépendance politique et économique.
Nous nous engageons par serment à respecter et renouveler tout titre de noblesse, toute fonction officielle, charge, office, gage, patente et tout avantage concédé par le passé au nom de l'Empire à l'exception des droits aristocratiques ou roturiers dus à l'administration impériale.
Exprimant ainsi par ces concessions notre désir d'éviter les troubles civils et de procéder dans la continuité et la paix au développement de notre cité, nous instaurons par prévention la loi martiale sur tout le territoire pour une durée de trente jours à compter d'aujourd'hui..."
Ainsi commence le préambule de la charte d'indépendance de Marienburg qui fut rédigée, déclarée et acceptée en l'an 2429. Par les dispositions de ce texte, Marienburg et le territoire des Wastelands devenaient une entité politique indépendante libérée de la lourde et coûteuse domination impériale.
Avant l'année 2429, la richesse et la prospérité de Marienburg lui avaient permis d'acquérir progressivement toujours plus d'avantages et d'autonomie. La puissance économique de cette cité et son rayonnement à travers tout le Vieux Monde lui donnait, de fait, une importance et une position toute particulière. La bourgeoisie possédante, représentée par les guildes, détenait un pouvoir économique considérable dont l'influence s'exerçait bien au-delà des limites de la cité. L'aristocratie et l'administration impériale tentaient de préserver difficilement un pouvoir politique qui leur permettait de profiter largement de la prospérité marienbourgeoise, notamment par l'intermédiaire de lourdes taxes.
La déclaration d'indépendance de Marienburg fut donc le résultat d'une espèce de coup dEtat mené en douceur par la toute puissante haute bourgeoisie au détriment de l'aristocratie en place. Contrairement à ce que déclarèrent ou écrivirent certains historiens de l'époque, il ne s'agissait en aucun cas d'un mouvement d'inspiration populaire. L'indépendance de Marienburg instaurait, en réalité, le premier gouvernement bourgeois du Vieux Monde et donnait aux guildes une puissance absolue, aussi bien économique que politique. Il est ainsi raisonnable de penser que Marienburg se montra largement en avance sur la tendance inéluctable de l'Histoire qui s'illustre, par exemple aujourd'hui dans l'Empire, avec la croissance considérable du pouvoir des guildes.
Il est également important de souligner que l'indépendance de Marienburg fut largement et secrètement encouragée et soutenue aussi bien financièrement que politiquement par le royaume de Bretonnie. Ayant toujours considéré l'Empire comme une puissance militaire dangereuse et menaçante, la Bretonnie parvenait ainsi à créer entre les terres impériales et le territoire bretonnien une espèce de zone franche neutre, prévenant ainsi toute expansion de l'Empire vers l'ouest. Bien évidemment, il s'agissait également pour la Bretonnie de pouvoir profiter librement du carrefour commercial le plus important du Vieux Monde sans avoir à passer par l'intermédiaire des autorités impériales.
MARIENBURG, LA CITÉ SUR LES EAUX
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de plus d'un kilomètre et demi alors qu'il atteint son
embouchure, le majestueux fleuve Reik se divise en plusieurs bras
pour former un vaste delta s'ouvrant sur la mer des Griffes. De
nombreuses îles rocheuses s'élèvent sur toute la
surface du delta, divisant le puissant Reik en de multiples cours
d'eaux et canaux.
Voici plusieurs millénaires que, sur cet archipel, s'installèrent les premières communautés humaines; là où avant elles, les Hauts elfes avaient déjà établi une importante colonie qu'ils abandonnèrent au terme de la guerre qui les opposa aux nains. La plupart des fondateurs humains venaient de l'est, fuyant les belliqueuses hordes barbares umberognens et teutognens qui allaient fonder l'Empire plusieurs siècles plus tard, Les eaux profondes et poissonneuses du Reik offrirent ainsi à ces réfugiés une importante réserve de nourriture tout autant qu'une protection contre les assauts barbares.
D'autres réfugiés vinrent au fil du temps gonfler la population des nombreuses communautés installées sur les différentes îles du delta. Ceux là furent tour à tour les premiers ennemis de Sigmar et de l'Empire naissant, les immigrants voulant échapper au nouveau régime autoritaire de l'unité bretonnienne, puis les réfugiés civils fuyant les âges sombres de l'Empire ou les guerres de religion du sud du Vieux Monde. Instaurant et développant le culte de Manann, tous ces hommes trouvèrent dans les royaumes des eaux et des océans ce que leurs terres d'origine n'avaient pu leur offrir : la paix et la prospérité.
Malgré un désir d'indépendance et de paix profondément ancré dans leurs origines historiques, les multiples îles formant la prospère et toujours plus importante cité de Marienburg furent rattachées à l'Empire en l'an 542 du calendrier impérial. Alors que le culte de Sigmar atteignait son apogée, porteur de nombreuses promesses de croissance et de prospérité, la population Marienbourgeoise voulut ainsi retrouver ses origines ethniques et culturelles, communes à celles de la population de l'Empire.
Devenue province impériale, Marienburg sut considérablement profiter du fulgurant développement politique et économique qui allait faire de l'Empire le plus puissant Etat du Vieux Monde. Unique port de mer de cette nation, dominant l'embouchure du Reik qui constitue toujours la plus importante voie de communication du nord, Marienburg a une histoire étroitement associée à la croissance de l'Empire. C'est ainsi qu'avec le développement et l'hégémonie de la civilisation humaine sur ce continent, cette modeste cité de pêcheurs allait découvrir et entretenir sa vocation de carrefour commercial incontournable pour toutes les marchandises transitant dans le nord du Vieux Monde.
L'importance toujours plus considérable des échanges et du commerce entre les nations, largement favorisés par le développement de la navigation fluviale et maritime, allait donc permettre à Marienburg de devenir la plus remarquable illustration de la croissance et des progrès fulgurants de l'Humanité, nouvelle maîtresse du Vieux Monde.
Au début du 25ème siècle, Marienburg était devenue le plus important port du continent tout autant que la plus grande, puissante et riche cité connue. Son influence et son rayonnement considérable dans tout le Vieux Monde lui permirent d'acquérir progressivement toujours plus d'avantages et d'autonomie politique vis-à-vis de l'administration impériale. En l'an 2429, les riches et puissants marchands de la cité souveraine, non contents de régir et dominer l'économie du Vieux Monde, prenaient habilement et dans le calme le pouvoir politique, constituant au nom de Manann et de Handrich un gouvernement bourgeois tirant toute sa légitimité de sa seule puissance économique.
Bien que tout recensement soit particulièrement difficile dans un pareil endroit, on estime que la population de Marienburg a largement dépassé en 2515 le seuil des 30.000 âmes. Cité des marchands et des marins, cité bâtie sur les eaux, abritant plusieurs ports et des kilomètres de docks encombrés par des navires ayant navigué sur toutes les mers, Marienburg est une gigantesque agglomération cosmopolite et prospère. Les tavernes humides, bruyantes et enfumées des marins en bordée y côtoient les opulentes et somptueuses résidences des grands marchands, véritables petits palais dont l'architecture et le style s'inspirent de toutes les cultures humaines. Elfes des mers, nains, halfelings, pèlerins humains de tout le Vieux Monde, marchands d'Arabie et de Cathay, toutes les races et les civilisations sont représentées ici dans un étonnant et paisible brassage de cultures et de traditions. Si aucun incident grave ne semble jamais devoir troubler la plus cosmopolite des cités, c'est que l'endroit est intégralement dédié aux échanges et au commerce : chacun y oublie un moment ses origines, ses traditions et ses cultes pour les besoins des affaires ou, simplement, pour découvrir avec émerveillement les hommes et marchandises arrivant de tout le Monde Connu et partant vers chaque continent : mosaïque chamarrée et changeante de toutes les merveilles, de toutes les esthétiques, bizarreries et coutumes étranges du Monde.
Illustration remarquable de la suprématie incontestable des transports maritimes, Marienburg est entièrement bâtie sur les îles du vaste delta du Reik. Les bâtiments de la cité semblent flotter au gré du calme courant des eaux, comme embarqués sur quelques magnifiques et immenses nefs de terre et de roche. Chaque île possède ses docks et les plus importantes accueillent chacune leur propre port de commerce, De nombreux canaux encombrés de milliers de petites embarcations laissent aux plus modestes navires des passages jusqu'au cœur même de chaque île. On dit communément que les Marienbourgeois se déplacent plus avec leurs bras, munis de rames, qu'avec leurs jambes. De nombreux ponts permettent pourtant aux chariots et aux piétons d'aller d'île en île.
Le Chenal Profond, coupant la ville en deux, reste la seule voie navigable pour les grands voiliers. Permettant de rejoindre le cours du Reik depuis la mer, il est lui-même enjambé par le Grand Pont, haute et superbe merveille architecturale dominant toute la cité.
Chaque île de la cité constitue presque une petite commune autonome possédant son propre style et ses particularités. De fait, ces îles étaient à l'origine des communautés indépendantes. Toutes sont aujourd'hui plus ou moins régies par l'une des puissantes guildes détenant le pouvoir politique tout autant qu'économique. Chacune des grandes familles ou corporations de marchands s'est en effet installée et investie sur ce qui constitue presque un territoire exclusif. De nombreuses îles portent ainsi le nom de la famille dominante à laquelle la population doit, entre autres, la construction de nombreux bâtiments et monuments ainsi que l'entretien des rues. C'est largement à la prospérité de ces guildes que la cité doit de respirer elle-même la richesse et l'abondance. Point commun à la majorité des îles, les rues sont larges et soigneusement pavées, les maisons dont les façades sont abondamment décorées semblent grandes et spacieuses, les parcs et places dédiés aux marchés ou aux promenades sont nombreux et étendus.
Si la population doit tout son confort et les luxueuses infrastructures de la cité aux puissantes guildes, ces dernières ont habilement su récupérer leurs investissements. Il n'est pas exagéré d'affirmer que les sept plus importantes guildes possèdent et entretiennent à elles seules plus de 80% de la cité. Sachant mieux que quiconque tirer parti de ce capital, elles perçoivent ainsi directement quantité de taxes, droits et loyers qui viennent d'ajouter aux fabuleux bénéfices de leurs activités commerciales. Si la cité est soigneusement entretenue, si elle possède un performant système d'égout et de canalisations d'eaux, si une quantité impressionnante de ponts et autres monuments uniques ont été bâtis dans le passé, si la milice de Marienburg est incontestablement la mieux équipée de tout le Vieux Monde, c'est avant tout la population et les visiteurs qui payent ce luxe sous la forme de nombreuses et coûteuses taxes.
A l'instar du Grand Pont, la plupart des ponts de pierre de la cité accueillent en effet un péage où chacun doit s'acquitter d'une taxe de passage s'élevant en moyenne à 30 pistoles par homme, monture et essieu. Habiles calculateurs, les dirigeants de la cité savent qu'il en coûte au moins autant d'emprunter l'une des nombreuses barques ou barges transportant des passagers et des marchandises d'île en île, et une grande majorité de ces embarcations leur appartiennent également.
Comme le dit justement un fameux dicton régional : "Tout s'achète et se vend à Marienburg, mais surtout, tout se paye!"
1 - La Grande Mauléon
Cette île étendue est incontestablement le centre culturel, administratif et religieux de la cité. La plupart des monuments de Marienburg semblent vouloir y rivaliser de grandeur et d'opulence, attirant un flot constant de voyageurs et de pèlerins. Les rues longeant les principaux canaux sont extrêmement larges et propres. Les façades élevées des bâtiments abondent en décorations, frises, colonnes, bas-reliefs et rangées interminables de gargouilles. Les patrouilles de milice sont omniprésentes sur toute l'île, effectuant des contrôles réguliers auprès des visiteurs et personnes à l'allure suspecte.
Dominant l'île comme toute la cité, c'est ici que s'élève l'un des plus magnifiques temples dédié à un dieu humain : le temple de Manann. Construit sur l'ancien sanctuaire érigé par les fondateurs de Marienburg, l'actuel bâtiment a largement été financé par la famille Mauléon. Mélange hybride de donjon et de phare, l'architecture du temple ne semble appartenir à aucun style défini, désorientant et médusant la multitude des pèlerins. On raconte que la haute tour de pierre dominant le site n'a pu être construite que grâce à la science des plus puissants sorciers élémentalistes de l'époque. S'élevant à partir de la côte jusqu'à près de 60 mètres de hauteur, le bâtiment a été conçu et sculpté de façon à représenter une gigantesque trombe d'eau semble vouloir atteindre les cieux. De nombreux artisans travaillent encore régulièrement à maintenir et renouveler la peinture recouvrant le temple, savant dégradé de bleus et de verts, étonnante palette de multiples teintes tour à tour mates et brillantes. La salle principale du culte se trouve au sommet de la tour, surplombée d'un large dôme de verre entièrement transparent. Véritable féerie de lumière et de couleur azur, le dôme très légèrement teinté offre aux pèlerins une vue exceptionnelle sur l'immensité plane et faussement paisible de la mer des Griffes. La salle du culte et son dôme atteste incontestablement de la nature magique du bâtiment, gigantesque œuvre d'art dont la splendeur fait dire à tous les fidèles et visiteurs que l'on ne peut, ici, qu'être touché par la foi et transporté dans un véritable état de grâce propice à la méditation et aux révélations mystiques.
Second temple de Marienburg par son importance, le temple de Handrich s'élève non loin du large pont de pierre qui enjambe l'un des bras du Reik pour atteindre l'île Haagen. S'il reste modeste par la taille, le bâtiment constitue en revanche une illustration saisissante de la richesse et de la prospérité marienbourgeoise. Construction circulaire de 20 mètres de diamètre mélangeant les styles architecturaux de Tilée et d'Arabie, le temple est surtout connu pour son large dôme intégralement recouvert d'or fin. Les colonnades des façades sont également remarquables, riches en frises et bas-reliefs offrant aux passants une vision de l'imagerie pieuse du culte. Le temple accueille en outre dans ses sous-sols un important établissement de crédit ainsi que la trésorerie de la cité. C'est également ici qu'est frappée la monnaie marienbourgeoise. Notons tout de même à l'intention des esprits cupides et ambitieux que le temple est sévèrement gardé et qu'il s'élève, de plus, en face de l'Hôtel principal de la garnison. Aucun Marienbourgeois n'a encore imaginé pouvoir pénétrer un jour par effraction dans cette véritable place forte qui renferme le plus somptueux et alléchant trésor de la cité.
L'île peut en outre se vanter de posséder deux importants ports. Le port de commerce se trouve au nord-ouest, faisant directement face à la mer. Le port militaire et la capitainerie principale de la cité se trouvent sur la côte sud. C'est à l'abri d'imposantes digues de pierre que reposent majestueusement les plus impressionnants galions de guerre de la cité, constituant sans doute la plus moderne et mieux équipée des forces armées du Vieux Monde, même si ses effectifs sont encore loin de rivaliser avec la puissante armada bretonnienne.
Entre les deux zones portuaires s'élève le Grand Pont qui enjambe le Chenal Profond pour atteindre l'île Johanstraten. C'est incontestablement, avec le temple de Manann, la merveille la plus réputée de Marienburg. Gigantesque forteresse surplombant les eaux du Reik de plus de 30 mètres afin de permettre le passage des grands voiliers, il traverse le Reik à partir du sommet d'une haute tour s'élevant sur l'île Mauléon pour rejoindre la colline escarpée dominant l'île Johanstraten. Une petite voie pavée s'enroule en grimpant autour de la Tour du Grand Pont, autorisant ainsi le passage des charrettes à bras. Construit par les nains du Grand Roc, le Grand Pont a récemment été rénové et amélioré. Aujourd'hui couvert, il est construit sur deux niveaux différents et assume maintenant un rôle défensif et militaire, abritant plusieurs batteries d'artillerie tournées en direction d'éventuels envahisseurs venant de la mer. La tour accueille, quant à elle, une petite garnison militaire.
Autre bâtiment attirant l'attention des visiteurs, la résidence de la famille Mauléon rivalise de luxe avec le temple de Handrich dont elle est proche. Entourée d'un large parc dont les jardins à la bretonnienne font l'émerveillement de tous, la grande demeure de deux étages est ironiquement appelée Petit palais par les Marienbourgeois. A l'occasion, Elbe de Mauléon ouvre au public les grilles du parc, flattant ainsi son orgueil. Ce parc est également réputé pour accueillir les plus somptueuses fêtes et réceptions d'une famille qui a toujours apprécié de vivre dans le faste.
Outre les nombreux monuments et les grandes places pavées au centre desquels trônent de magnifiques fontaines ou statues, la Grande Mauléon est surtout un quartier résidentiel de la haute bourgeoisie, où l'on ne trouve guère que des commerces de luxe ainsi que les plus chères et réputées des auberges et tavernes.
2 - La Petite Mauléon
Cette petite île riche et opulente est beaucoup plus industrieuse que sa grande sœur. Une grande partie des entrepôts et docks des familles Mauléon et Haagen se trouvent en effet ici. Derrière les larges rangées d'entrepôts réputés pour abriter les plus chères et rares des marchandises transitant par Marienburg, on peut découvrir un quartier qui reste principalement le siège d'une grande activité artisanale. Les ateliers les plus renommés et riches maîtres artisans de la cité se trouvent en effet sur la Petite Mauléon. On y rencontre notamment de nombreux orfèvres, joailliers et graveurs.
Très étroitement surveillée par la milice, cette île reste un endroit prospère et paisible où les quelques résidences appartiennent toutes à la riche bourgeoisie.
3 - L'île Verte
Territoire du clan Aelandalis, l'île Verte constitue une espèce de zone franche entre la Marienburg humaine et l'île elfe d'Atlantaël. Sous la juridiction des elfes des mers et sous contrôle de leur propre milice, l'île verte reste parfaitement accessible aux humains. C'est en effet ici que les marchands elfes et quelques-uns de leurs artisans négocient et vendent leurs rares et chères marchandises.
Au nord-ouest de l'île, un petit port de commerce protégé par d'épaisses digues n'accueille que les superbes et hauts voiliers des elfes, les seuls navires dont on dit que la mâture est si haute qu'elle ne permet pas le passage sous le Grand Pont. Les cargaisons importées par les elfes depuis tous les continents du Monde Connu sont débarquées ici et stockées dans de nombreux entrepôts de pierre. Formant derrière le port un petit quartier industrieux riche en activités se trouvent des commerces et de nombreux ateliers d'artisans au milieu de quelques résidences principalement humaines. Les rues sont larges et bordées d'arbres, donnant à l'endroit des airs de petit et luxueux village.
Toute la partie est de l'île est, elle, noyée dans la végétation d'un grand et somptueux parc boisé auquel l'île doit son nom. De larges allées pavées d'une pierre blanche et brillante mènent aux résidences bourgeoises qui s'élèvent çà et là dans le parc. On y trouve quelques rares habitations humaines au milieu des maisons elfes à l'architecture élancée et lumineuse. Riches en somptueux vitraux dont la teinte majeure et récurrente reste le bleu azur, les résidences elfes s'illustrent par la hauteur et la finesse de leurs nombreuses petites tours, par la richesse de leurs bas-reliefs et frises sculptées, par leurs larges et multiples ouvertures soutenues par de fines colonnes intégralement gravées de motifs nautiques ou religieux. Une chose, enfin, frappe inévitablement tout non-elfe entrant dans ces demeures : chaque pièce est conçue pour flatter et enivrer les sens de celui qui y pénètre. De fait, le terme définissant le mieux l'architecture des elfes des mers et Hauts elfes est incontestablement la sensualité. De larges vitraux aux riches motifs permettent en effet à la lumière d'inonder l'intérieur du bâtiment à travers différents et savants filtres de couleur, donnant à chaque pièce une clarté incomparable et une ambiance lumineuse spécifique, teintée et nuancée, évoluant avec la course du soleil. De petits conduits d'air communiquant avec l'extérieur sont en outre présents dans chacune des pièces. Permettant l'aération constante de la demeure, ils ont surtout été conçus pour donner à chaque courant d'air ou légère brise une sonorité douce et particulière envahissant les intérieurs, mélange savant et calculé de sifflements musicaux, de plaintes à peine audibles ou de légers tintements de clochettes. Ces conduits sont également utilisés dans certaines pièces pour placer de petits encensoirs dont les odeurs fruitées ou épicées ajoutent encore à l'enivrement des sens. Le toucher même est un sens qui n'est pas négligé puisque la texture et les revêtements de chaque salle sont étudiés de façon à se marier avec les ambiances lumineuses et sonores. Chaque pièce est ainsi conçue pour plus ou moins flatter, ravir et enivrer les sens selon l'usage que ses habitants en font. Les demeures elfes sont ainsi à l'image de leurs habitants : élancées, compliquées, savantes, lumineuses et sensuelles, mais dont l'aspect reste, comme pourra invariablement le signaler tout nain, présomptueux, hautain et, par-dessus tout, fragile.
4 - Atlantaël
Rares sont les humains qui ont eu le privilège de mettre le pied sur Atlantaël. C'est en effet le domaine privé des elfes des mers. Un unique pont, sévèrement gardé par la milice elfe, permet d'y accéder depuis l'île Verte. De hautes et fines tours de pierre blanche s'élèvent sur tout le pourtour de l'île. Les Aiguilles (ainsi sont nommés ces tours ces tours par les Marienbourgeois) abritent, dit-on, les vigies elfes chargées de prévenir tout accostage clandestin. Plus proches cousins des secrets et mystérieux Hauts elfes, les elfes des mers ne tolèrent aucune intrusion. Les elfes sylvains sont en outre traités avec autant de dédain que les humains ou les nains.
L'aura de secret et de mystère qui entoure cette îlec attise bien évidemment la convoitise et l'intérêt de nombreuses personnes. On ne sait pourtant rien du sort des multiples inconscients dont la curiosité a été plus forte que la sagesse. Nombreuses sont les légendes et rumeurs que l'on colporte au sujet d'Atlantaël, histoires invariablement riches en merveilles antiques et trésors inestimables. Certains écrits historiques mentionnent que cette île aurait été habitée par les Hauts elfes avant leur départ du Vieux Monde. Les historiens affirment toutefois que la colonie des Hauts elfes était cependant bien plus importante que cette seule petite île. La théorie la plus répandue affirme donc que le reste de la cité antique aurait été enseveli sous les eaux par la puissante sorcellerie des forces chaotiques et démoniaques. Atlantaël pourrait donc vraisemblablement être le dernier lieu de la région où des vestiges Hauts elfes demeureraient présents et accessibles.
Depuis l'île Verte ou la Grande Tortue, l'observation de l'île où vit la famille Aelandalis et ses proches n'offre guère que la vision d'une importante et verdoyante forêt d'où s'élèvent quelques pointes de toiture fines et élancées. On ne peut toutefois manquer de voir l'alignement strict des hautes et blanches tours de garde ceinturant l'île. Sur la côte ouest, un petit port dédié à la plaisance et quelques résidences à l'architecture elfe restent les seuls bâtiments observables en dehors de ces tours,
Quelques humains, dont le célébrissime Elbe de Mauléon, ont eu le privilège de poser le pied sur Atlantaël. Ils en ont tous ramené des témoignages très différents sur tous les points. L'attention admirative et les innombrables questions dont ces privilégiés ont fait l'objet leur auraient-elles fait perdre leur humilité et leur honnêteté? À supposer qu'il n'y ait rien d'extraordinaire sur Atlantaël, ils ont sans doute inventé quelques somptueuses merveilles pour ne pas décevoir un auditoire attentif et pressant... à moins que ce ne soit là le résultat de l'ancienne et puissance magie des elfes.
5 - L'île Haagen
À l'est des Grande et Petite Mauléon, l'île Haagen est grande, divisée elle-même en différents quartiers. Résidentielle et bourgeoise au nord, l'île est populeuse et industrieuse au sud. C'est le fief ancestral de la riche famille Haagen. La spacieuse et luxueuse résidence des Haagen s'élève sur la côte nord-ouest de l'île, non loin du large pont de pierre qui rejoint la Grande Mauléon. Riche en parcs, kiosques et fontaines, cette partie de l'île légèrement vallonnée constitue un haut et luxueux quartier bourgeois. En descendant vers le sud, les maisons deviennent plus modestes et les ateliers et commerces plus nombreux. Le centre de l'île abrite plusieurs vastes places sur lesquelles se tiennent régulièrement les plus importants marchés de la ville. Considérablement plus pauvre, le sud de l'île accueille de nombreux entrepôts et manufactures s'élevant au milieu des vieux bâtiments des classes les plus défavorisées.
C'est en outre sur cette île que s'élève le temple abandonné de Sigmar, à quelques centaines de mètres du pont menant à la Petite Mauléon. Si plus aucun prêtre n'y officie par décision du Conseil des bourgmestres, le bâtiment reste toutefois visité et quelque peu entretenu par les fidèles de passage.
6 - Les deux Tortues
La Petite et la Grande Tortue sont deux petites îles dont la forme et le relief évoquent de façon flagrante la carapace dudit animal émergeant des eaux. Aucun pont ne permet d'accéder à ces deux petits îlots sur lesquels ne s'élèvent que quelques modestes maisons de pêcheurs. Des docks en bois ont toutefois été aménagés afin de permettre l'accostage et l'amarrage des nombreux petits bateaux de pêche et barques que l'on y trouve invariablement.
La Grande Tortue accueille une taverne du même nom dont la clientèle d'habitués se constitue de pêcheurs et de petits transporteurs fluviaux. Certaines rumeurs font état de la présence ponctuelle de petits trafiquants et de contrebandiers sur ces deux petits et paisibles morceaux de terre.
7 - L'île de la Truite
Appartenant à la cité de Marienburg, c'est une île isolée sur laquelle est installé un petit village de pêcheurs, aux allures rurales. Son modeste et vieux port ne peut accueillir les plus grands navires de pêche.
Avec une densité de population particulièrement faible et une vie paisible et monotone, cette communauté toute simple semble échapper à la domination des puissantes guildes, tout autant qu'à l'activité et l'agitation débordante du reste de la cité.
8 - Le Cloaque
De nombreuses îles possèdent leur propre quartier misérable ou bas-fond. Le Cloaque est une île qui constitue à elle seule, sur toute sa surface, le plus misérable et sordide bas quartier de Marienburg.
L'île doit son nom à sa nature marécageuse tout autant qu'à l'absence de systèmes d'égouts. L'humidité et la moisissure suintent de toutes parts sur le pavé boueux et chaotique comme sur les branlantes et fragiles habitations de pierre et de bois. L'ensemble des rues constitue comme les eaux du Reik, une vaste décharge d'ordures et d'immondices.
La prospérité de Marienburg n'est pas, en effet, à la portée de tous et bon nombre d'immigrants attirés par les richesses et les merveilles de la cité s'en sont bien vite aperçus. Seules les guildes et les anciennes familles de la cité se partagent les énormes profits tirés de la prospérité marienbourgeoise. Les nouveaux venus ont souvent bien du mal à se faire une place dans cette gigantesque agglomération dominée par les grands monopoles des guildes. Les pauvres et les démunis sont bien mal accueillis à Marienburg et, face à l'impossibilité financière de trouver au moins un modeste logement, on leur désigne généralement du doigt la direction du Cloaque.
Siège de la misère et de la petite criminalité, le Cloaque constitue un véritable ghetto où les autorités entassent les démunis, les marginaux et les criminels qui n'ont pas su se faire leur place ailleurs. Véritable cour des miracles régie par la seule loi du plus fort, le Cloaque est le lieu de tous les crimes, de tous les maux et de bien des vices. La milice de la cité se garde bien de pénétrer à l'intérieur de l'île, se contentant de sévèrement garder et contrôler les deux ponts de bois qui permettent d'y accéder. Son accès est interdit par la voie des eaux depuis quelques décennies et la milice fluviale patrouille régulièrement autour du Cloaque, bien plus pour s'assurer que personne n'en sorte sans contrôle que pour éviter que les gens n'y pénètrent.
9 - Le Roc de la Sirène
Ce petit îlot rocheux doit son nom à une vieille légende marienbourgeoise, légende qui est à l'origine même des armoiries de la cité. Petit quartier actif et bohème, cet îlot est bien plus un lieu de passage qu'un quartier résidentiel. Constituant, en effet, l'unique voie terrestre permettant de rejoindre les îles centrales de Marienburg depuis la rive est du Reik, le Roc de la Sirène abrite de nombreuses auberges et tavernes. Ce petit îlot agréable attire un bon nombre d'artistes et de voyageurs qui constituent ainsi une population de passage créant une ambiance assez spécifique, faite de distractions, festivités et rencontres toutes aussi impromptues qu'enrichissantes.
Attirés par les récits d'aventures et les légendes colportées par les voyageurs du monde entier, c'est ici que les sorciers de Marienburg ont établi le siège de leur guilde.
10 - Ostendam
Ostendam n'est plus réellement une île depuis que d'imposants travaux ont comblé un petit bras du Reik, créant une large plate-forme de terre soutenue par deux digues de pierre et permettant ainsi d'accéder par voie terrestre à la rive marécageuse du fleuve. C'est sur cette bande de terre qu'a récemment été reconstruite la route de Middenheim. La presqu'île d'Ostendam est, sans aucun doute, la plus active et laborieuse partie de Marienburg. Bénéficiant du plus grand kilométrage d'appontement et de quais, Ostendam voit transiter par ses nombreux entrepôts la majorité des marchandises en provenance ou à destination de l'Empire et de l'est du Vieux Monde.
La côte donnant sur le Chenal Profond, longue de plus d'un kilomètre, abrite au milieu des entrepôts et de quelques ateliers une quantité impressionnante de petites tavernes de styles très divers. Une grande majorité de ces établissements constitue le lieu de rendez-vous des dockers et des marins, assurant dans cette partie du quartier une activité bruyante et une agitation hors du commun, de jour comme de nuit. Seules les deux petites îles proches de la côte, respectivement nommées Petite et Grande Caraque, peuvent accueillir les plus importants navires de commerce. Ces deux îles sont ainsi entièrement dédiées au transit et au stockage des marchandises.
En avançant vers l'est, on trouve de très nombreux ateliers d'artisans (principalement des artisans du bois ou du textile) ainsi que de grandes tanneries et manufactures de divers types installées au coeur du territoire de la guilde Volkarbeit. En approchant encore de la rive du Reik, le quartier devient plus résidentiel et les habitations plus dispersées, accueillant une population modeste appartenant aux classes moyennes. De larges et nombreuses places y reçoivent régulièrement d'importants marchés aux bestiaux.
Le temple d'Ulric à Marienburg se trouve au nord d'Ostendam, faisant face au Roc de la Sirène. C'est un bâtiment relativement modeste et sobre, à l'aspect strict et martial. Les guerriers, militaires et miliciens de Marienburg viennent ici faire entendre leurs prières quand ils ne vénèrent pas Myrmidia, ici aussi populaire que le seigneur des Loups et de l'Hiver.
11 - La petite Bretonnie
Cette île doit incontestablement son nom au fait qu'elle accueille principalement une population d'origine bretonnienne qui a su imposer et préserver, au fil des siècles, sa culture et son architecture. Abritant un important port pouvant accueillir les plus imposants navires, cette île joue, en outre, pour la Bretonnie et tout le sud-ouest du Vieux Monde le même rôle que l'Ostendam pour l'Empire et l'est du continent. La quasi totalité du commerce à destination ou en provenance de la Bretonnie transite par cette île.
Toute la partie est de l'île est ainsi dédiée au stockage, au transport et au commerce des marchandises. Comme à l'ouest de l'Ostendam, de nombreuses tavernes profitent de l'activité importante du quartier, accueillant les dockers et les marins en bordée. L'ouest de l'île est beaucoup plus résidentiel. On y trouve, en outre, bon nombre de commerce et de petites échoppes. Fief incontesté de la guilde Thiegaud, la grande partie de son activité économique est liée aux métiers de bouche et au commerce des denrées alimentaires. Bénéficiant de la réputation exceptionnelle de la gastronomie bretonnienne, l'île abrite donc une quantité impressionnante de boulangeries, pâtisseries, boucheries et charcuteries, tandis que les rues sont envahies par les marchands des quatre-saisons. C'est ainsi que l'île est également surnommée "Grand Grenier" par les Marienbourgeois.
12 - L'île Gourmande
Cette île est le quartier bohème de l'ouest de Marienburg. Proche de la grande université s'élevant au sud de l'île Johanstraten, elle est habitée et visitée par de nombreux étudiants. L'île doit surtout son nom au nombre considérable de tavernes, restaurants, cabarets et auberges qui attirent quantités d'artistes, bateleurs, voyageurs et visiteurs. C'est en effet ici que la gastronomie bretonnienne rejoint l'art culinaire des halfelings à l'occasion des plus nombreuses fêtes et plus somptueux festins de la cité. Le pourtour de l'île est intégralement occupé par les grands restaurants dont les larges terrasses dominent directement les eaux du Reik. De petits pontons de bois permettent aux barques et aux plus modestes navires d'accoster et de débarquer leurs cargaisons de visiteurs et fêtards puisqu'aucun pont ne rejoint l'île. Au centre de l'île s'élèvent de plus modestes et populaires établissements, qui cependant gardent tous une ambiance et un cachet particuliers. C'est également là que vit la majeure partie de la population halfeling de la cité dans de petites, mais coquettes, maisons.
13 - L'île Johanstraten
Rattachée à la Grande Mauléon par l'unique et prestigieux point traversant le Reik, l'île Johanstraten constitue, avec cette dernière, le centre culturel et administratif de Marienburg. Le splendide et riche Hôtel des Bourgmestres s'élève en effet au sommet du Mont Marienne, colline escarpée soutenant le côté ouest du Grand Pont. C'est dans ce bâtiment élancé et gothique que siège le Conseil de la cité.
Formant au sud du Mont Marienne un quartier bourgeois partagé entre une vocation résidentielle et culturelle, l'île abrite les temples de Verena, Shallya, Morr et Myrmidia. À sa pointe sud s'élève la grande université, faisant face à l'île Gourmande. Un petit port principalement dédié à la plaisance et au transport des passagers est également, sur la côte sud-est, le siège de la milice fluviale. Au milieu des grandes et cossues maisons bourgeoises, on distingue sans mal la splendide et luxueuse résidence de la famille Johanstraten.
À mesure que l'on remonte vers le nord de l'île, la population devient plus humble et le quartier plus laborieux, voué principalement à l'artisanat du bois. C'est ici, en effet, que l'on trouve les meilleurs menuisiers et ébénistes de la cité. Le nord de l'île accueille en outre les guildes de charrons, de tonneliers et de charpentiers, toutes sous la domination incontestée de la famille Johanstraten.
14 - Fremteburg
Cité des étrangers (traduction littérale du reikspiel Fremteburg), cette île accueille en effet la population la plus cosmopolite et diversifiée de Marienburg. Dans ces âges obscurs et barbares, le racisme reste un fléau majeur encore pratiqué par des populations ignorantes qui perçoivent la différence avec méfiance et frayeur. Reçus avec froideur et mépris, les nombreux étrangers et immigrants attirés en grand nombre par la prospérité marienbourgeoise se sont donc naturellement regroupés en petites communautés distinctes. La majorité des immigrants suffisemment riches pour échapper au ghetto du Cloaque ont trouvé à Fremteburg un asile sûr au milieu des leurs, un endroit presque familier pour eux, où ils retrouvent ensemble quelques reliques et témoignages de leur culture d'origine.
Face à la xénophobie ambiante, les populations de cette île ont beaucoup de mal à s'intégrer au sein des guildes et ainsi à trouver un emploi stable et lucratif. Par la force des choses, les habitants de Fremteburg sont donc contraints d'exercer un travail indépendant qui n'entre pas en concurrence avec les nombreuses activités des guildes. C'est ainsi que cette île abrite un très grand nombre de guides-racoleurs, de bateleurs, de domestiques, de colporteurs ou charlatans ainsi que de manouvriers et matelots indépendants. Toute cette humble population inonde, le jour venu, le reste de la cité pour s'acquitter de ces modestes et laborieuses activités.
La xénophobie n'étant pas l'apanage des citoyens de Marienburg, l'île est elle-même divisée en différents quartiers abritant chacun une communauté spécifique. On distingue ainsi le quartier tiléen (au sud-est), le quartier estalien (au nord-ouest) et le quartier arabe (au nord-est). D'autres communautés, bien plus modestes, s'intègrent difficilement. On trouve toutefois à Fremteburg quelques hommes des Terres du Sud ainsi que d'autres venus de Cathay.
Les traditions mystérieuses et les cultes étranges qui se perpétuent sur l'île lui valent une exécrable réputation dans toute la cité. Il n'y a pourtant qu'assez peu de risques à visiter Fremteburg : la criminalité y étant, en fait, moins importante que dans le Cloaque, Ostendam ou la petite Bretonnie. L'île souffre principalement des rivalités entre les différentes communautés, rivalités dégénérant quelquefois en véritables batailles rangées.
15 - Grand Roc (Quartier nain)
Il était logique que les nains immigrants à Marienburg s'installent au sein de leur élément naturel. C'est ainsi que la grande falaise rocheuse dominant la rive ouest du Reik est devenue le lieu d'habitation de tous les nains résidant dans la cité.
Les ancêtres des nains actuels ont donc creusé les entrailles de la roche et construit un large et solide pont de pierre rejoignant les îles de Marienburg. Partant de l'île Johanstraten, le pont Grungni traverse un étroit bras du Reik pour rejoindre le pied de la falaise. Des centaines de tunnels sillonnent l'intérieur de Grand Roc, remontant jusqu'au sommet de l'élévation rocheuse. Les nains ont extrait, au fil des siècles, tous les minerais que recelait la roche et sont donc contraints aujourd'hui d'importer leurs précieuses et indispensables matières premières depuis les Montagnes Grises. Quartier en grande partie troglodyte, les trois quarts des habitations sont souterraines, tandis que les autres s'élèvent au sommet de la falaise. Le cœur de Grand Roc abrite, en outre, le temple de Grugni, dont l'accès reste réservé aux seuls nains.
16 - Les trois Dames
Il s'agit de trois longues et étroites îles parallèles émergeant des eaux à l'endroit où le Reik reçoit les eaux d'un modeste affluent : la Meuss. Limite incertaine entre la ville et la campagne, ces trois petits quartiers de Marienburg ont des allures de villages. Les maisons ont été principalement construites le long des routes partant vers l'ouest sur chacune des rives de la Meuss. Les voyageurs peuvent y trouver quelques paisibles et grandes auberges ainsi que plusieurs relais de diligences.
17 - Essedorf
Aux portes de Marienburg, sur la rive ouest du Reik, Essendorf est un petit hameau indépendant principalement voué à l'agriculture et à l'élevage. Protégé des vents froids descendant du nord par les falaises dominant l'ouest de Marienburg, Essendorf profite d'une grande superficie de terres fertiles, riches en limon et sédiments déposés par les eaux du Reik.
La plupart de ces terres agricoles appartiennent à la guilde Thiegaud et la seule production agricole d'Essendorf suffit à nourrir près d'un quart de la population marienbourgeoise.
LE POUVOIR ABSOLU DES MARCHANDS
Phénomène unique dans le Vieux Monde, Marienburg n'abrite pas moins de sept différentes guildes de marchands. Tirant toute sa richesse du commerce, la cité souveraine se trouve aujourd'hui entièrement sous la domination absolue de ces sept puissantes guildes.
S'il existe bien de nombreuses autres guildes, plus ou moins importantes, régissant les différents corps de métier, elles sont toutes liées par contrat exclusif à l'une des sept guildes de marchands et dépendent aujourd'hui directement d'elles pour toutes les questions de gestion; de politique et d'administration.
La pluralité des guildes de marchands est liée aux origines mêmes de la cité. Avant de devenir la plus importante et vaste agglomération du Vieux Monde, Marienburg était constitué de plusieurs petites communes installées sur les différentes îles du delta que forme le Reik à son embouchure. Chacune de ces communes étaient administrée de façon indépendante, possédant son propre port et ses propres guildes. Avec le développement du commerce maritime, chacune de ces îles devint progressivement le fief économique d'une puissante famille de marchands dominant et développant sa guilde indépendante, généralement spécialisée dans un domaine précis d'échanges commerciaux dont elle possédait plus ou moins le monopole.
Chacune des principales îles de Marienburg reste toujours aujourd'hui sous la domination de l'une des sept guildes qui entretiennent largement les notions institutionnalisées de zones d'influence et de territorialité, exerçant chacune un pouvoir absolu sur leur fief respectif. Ainsi, les activités de ces guildes ont largement dépassé le seul domaine du commerce. Elles entretiennent et régissent directement la plupart des activités et corps de métier, possédant outre les établissements de crédit, entrepôts et flottes marchandes de nombreuses manufactures et fabriques. Elles possèdent également une grande partie des bâtiments de la ville pour lesquels elles perçoivent d'importants loyers.
Chacune de ces sept guildes a ses propres lois internes et modes de fonctionnement. Toutes nomment ou élisent selon leurs procédures indépendantes un représentant qui devient membre du Conseil des Bourgmestres.
Ce conseil de onze membres constitue depuis 2429 le gouvernement de la cité. Outre les sept représentants des guildes, il accueille deux prêtres du culte de Manann et le grand prêtre du culte de Handrich. Ces dix personnes nomment à leur tour le régisseur de la cité, onzième membre du conseil. Le régisseur a la charge d'organiser et d'entretenir la défense de la cité ainsi que de mener les différents travaux d'ordre et d'intérêt public.
Toutes les décisions sont prises à la majorité absolue des voix, chaque membre du conseil possédant une voix à l'exception du régisseur qui en possède deux. Pour toute question concernant une partie géographique spécifique de la cité, le représentant de la guilde dont le "fief" est concerné se voit attribué une voix prépondérante supplémentaire (c'est-à-dire qu'il possède ainsi deux voix et emporte la décision en cas d'égalité des votes).
L'organisation et le fonctionnement de ce gouvernement mercantile encourage ainsi, par toute une série d'effets pervers, le développement et la persistance de très nombreux conflits d'intérêts et visées territoriales de la part des différentes guildes. Seuls les cultes de Manann et de Handrich semblent jouer au sein du Conseil des bourgmestres les rôles de sages et médiateurs.
Le libéralisme économique de la cité et la concurrence acharnée (et pas toujours très saine) entre les guildes s'exercent malheureusement souvent au détriment de la population, même si ces facteurs constituent le moteur qui donne à l'économie de Marienburg un dynamisme et une croissance inégalée ailleurs.
La guilde Mauléon
C'est, sans aucun doute, l'une des plus puissantes et anciennes guildes de marchands, exerçant son influence sur tout le centre de la cité. Il s'agit d'une "guilde dynastique", comme la nomme les Marienbourgeois, au sein de laquelle le pouvoir est toujours resté aux mains de la même famille, de père en fils.
D'origine bretonnienne, la famille Mauléon a largement été le moteur de l'indépendance marienbourgeoise, inspirée et encouragée, avec de nombreuses contreparties, par les agents et les marchands bretonniens.
Les Mauléon possèdent une grande partie des docks et entrepôts de la cité et contrôlent aujourd'hui la quasi-totalité de la construction navale à Marienburg. Entretenant d'excellents rapports avec le culte de Manann, la guilde Mauléon contrôle directement et régit la guilde des dockers, la guilde des charpentiers de marine ainsi que celle des navigateurs.
C'est à la famille Mauléon que Marienburg doit d'être dotée aujourd'hui de la plus moderne et impressionnante flotte de guerre, quoique le parc de galions soit beaucoup plus modeste que celui des grandes puissances maritimes telles que la Bretonnie et l'Estalie.
Entretenant des activités très diversifiées et faisant le négoce de nombreux types de biens et marchandises, c'est en outre la seule guilde marienbourgeoise qui pratique le commerce d'esclaves.
Cette famille est actuellement dirigée par celui que l'on dit être l'homme le plus riche de Marienburg : Elbe de Mauléon. Aujourd'hui marchand opulent aux allures aristocratiques, il fut dans sa jeunesse le premier explorateur humain à établir des comptoirs commerciaux dans le Nouveau Monde.
La guilde Johanstraten
Il s'agit là encore d'une guilde de type dynastique dirigée depuis sa fondation par la puissante famille Johanstraten. Extrêmement importante et prospère, c'est une des rares guildes qui se permet de rivaliser avec la famille Mauléon pour la bonne et simple raison qu'elle possède le monopole du commerce du bois, matière première indispensable à la construction navale". C'est, sans aucun doute, ses relations privilégiées avec l'Empire qui lui permettent d'importer aux meilleures conditions le bois abondant des forêts impériales. En outre, la guilde est récemment parvenue à négocier des contrats fructueux lui permettant d'importer des Terres du Sud des bois rares et introuvables dans le Vieux Monde.
La famille Johanstraten contrôle également la plupart des activités liées au travail du bois, imposant sa loi aux guildes de charpentiers, charrons, menuisiers, ébénistes et tonneliers.
L'actuel dirigeant de la famille, Herggard Johanstraten, est incontestablement le plus populaire des marchands de Marienburg. Connu pour s'opposer à la toute puissance des Mauléon, c'est un politicien actif qui prône l'instauration d'une forme de gouvernement démocratique débarrassée des grands monopoles marchands. Il vante d'ailleurs fréquemment les origines modestes de sa famille et rappelle volontiers que son aïeul était un simple artisan menuisier avant de se lancer dans le commerce du bois.
Démagogue habile multipliant les dons aux œuvres populaires et aux cultes, Herggard Johanstraten est, en fait, un parvenu mégalomaniaque et sans scrupule qui espère exercer un jour sa domination sur la riche Marienburg. Il entretient secrètement un ordre révolutionnaire armé préparant laborieusement le futur coup d'État qui, sous des apparences populaires, devrait faire de lui le maître absolu de Marienburg. Ses ennemis le soupçonnent à tort de bénéficier du soutien de l'Empire; soupçons dont Herggard se félicite puisqu'ils ne font qu'accroître son influence au sein du Conseil des bourgmestres.
La guilde Haagen
Il s'agit là de la troisième et dernière guilde de type dynastique. N'ayant que peu d'influence politique, la famille Haagen est toutefois considérablement riche et prospère, entretenant les meilleures relations avec le culte de Handrich. Possédant le quasi-monopole des produits de luxe à Marienburg, elle partage, de plus, avec l'ordre des Francs-Naniques, le marché des minerais précieux. Elle dirige ainsi de façon assez libérale les guildes humaines de joailliers, des orfèvres, des verriers, des graveurs, des calligraphes et des imprimeurs. Elle possède en outre plusieurs comptoirs commerciaux en Arabie et à Cathay, d'où elle importe une grande quantité d'épices rares et de produits exotiques.
Une branche importante de la famille Haagen est installée dans la riche cité impériale de Bogenhafen. Quoique ne regrettant pas l'indépendance de Marienburg, la famille reste donc très liée avec l'Empire. Jusque-là peu impliquée dans la vie politique, elle ressent de plus en plus mal l'influence grandissante du royaume de Bretonnie à Marienburg. Effrayé par la perspective de plus en plus évidente d'un rapprochement économique et politique entre le Conseil des bourgmestres et le ministre Mazziani [de Bretonnie], la famille Haagen tente depuis peu de s'immiscer dans la politique.
L'actuel chef de la famille, Kurt Haagen, souhaite avant tout éviter que la tendance actuelle débouche sur un isolement économique de l'Empire et sur des relations commerciales de plus en plus difficiles avec cette nation : perspective qui affecterait considérablement les intérêts économiques des Haagen.
Cf. Plus bas la description de la famille Haagen. |
La guilde Thiegaud
Portant le nom de son fondateur, cette guilde est néanmoins dirigée par un Conseil de marchands élus par ses membres tous les huit ans. A son tour, le Conseil de la guilde nomme son représentant au sein du Conseil des bourgmestres pour une durée de quatre ans.
La guilde Thiegaud a toujours traditionnellement fait le négoce des denrées alimentaires. Elle possède le monopole du commerce de céréales à Marienburg. Ce simple fait la rend particulièrement influence dans la vie politique marienbourgeoise. Elle est en outre à la tête d'une espèce de fédération des guildes de bouches (cuisiniers, bouchers, brasseurs, boulangers, meuniers, etc.). C'est ainsi la seule guilde pouvant se vanter d'accueillir en son sein un importante communauté halfeling (environ une centaine d'individus). Spécialisée dans le négoce des biens agricoles, elle fait également le commerce des herbes médicinales et fournit ainsi la guilde indépendante des médecins et apothicaires.
Actuellement en pleine croissance, la guilde Thiegaud est récemment parvenue à détrôner la suprématie de la guilde Volkarbeit sur le marché des textiles, brisant ainsi le monopole de cette dernière. Elle s'est en effet lancée dans le négoce des textiles d'origine végétale (coton et chanvre) et a également obtenu quelques contrats fructueux lui permettant d'importer de la soie.
Actuellement, la guilde est représentée au Conseil des bourgmestres par la belle et impitoyable Immodée d'Essendorf.
La guilde Volkarbeit
C'est l'unique et dernière guilde de Marienburg qui respecte encore aujourd'hui le modèle traditionnel d'organisation populaire et communautaire des guildes qui fondèrent les premières communes humaines dans le delta du Reik. La guilde Volkarbeit ("Travail du Peuple") reste en effet fidèle à une organisation s'inspirant de la démocratie directe. Toutes les décisions importantes sont soumises au vote de chacun des membres cotisants de la guilde. Les cotisations constituent en outre un fond de solidarité dont chaque membre peut, a priori, disposer en cas d'accident ou de maladie. Pour la gestion courante des affaires et contrats, un régisseur de la guilde est élu chaque année par les membres réunis en assemblée générale.
Extrêmement populaire et laborieuse, cette guilde a une réputation d'intégrité et d'honnêteté qui fait honneur à ses membres. Hypocritement soutenue par la guilde Johanstraten, elle est en fait le vestige d'un passé révolu où les guildes n'étaient pas encore aux mains de familles puissantes et riches dirigeants la vie politique comme la vie économique. Assez peu agressive, la guilde Volkarbeit est actuellement sur le déclin : phénomène largement accentué par les intrigues de ses concurrentes qui voient d'un assez mauvais oeil l'exemple démocratique l'exemple démocratique et communautaire qu'elle affiche aux yeux de la population. Elle a récemment souffert de nombreuses rumeurs et d'un important scandale monté de toute pièces par les guildes de type dynastique. Le clergé de Handrich a en effet dénoncé la présence au sein de la guilde Volkarbeit de nombreux serviteurs de Ranald, accusation qui n'est en réalité que très partiellement fondée. Si quelques membres de cette guilde vénèrent en effet Ranald, c'est uniquement sous son aspect de Protecteur des Humbles.
Bien qu'ayant de nombreuses et diverses activités, la guilde Volkarbeit reste principalement spécialisée dans le négoce des textiles et du cuir. Elle possède en effet des contrats d'exclusivité avec les guildes des tailleurs, des tanneurs, des cordonniers, des fourreurs et des tisserands et entretient d'excellents rapports avec elles.
La guilde est actuellement représentée au Conseil des bourgmestres par le modeste tailleur Karl Schneider, surnommé amicalement par ses amis et plus cyniquement par ses ennemis le petit tailleur.
L'ordre des Francs-Naniques
Organisation mystique très liée au culte de Grungni, l'ordre des Francs-Naniques constitue une fédération des négociants et corporations de métier d'origine naine. Si l'ordre est assez peu important par le nombre de ses membres (tous nains), il exerce en revanche une influence considérable sur la vie économique de Marienburg et a même une place non négligeable dans son histoire.
Fondé par les premiers colons et réfugiés nains fuyant la Norsca ou les Montagnes du Bout du Monde, l'ordre a su croître durant toute sa longue histoire jusqu'à accueillir près de 500 nains. C'est à ces derniers que Marienburg doit notamment la construction du Grand Pont ainsi que celles des temples de Manann et de Handrich.
Le représentant de l'ordre au sein du Conseil des bourgmestres, appelé le Grand Ancien, est élu tous les dix ans par les Conseils réunis des différentes guildes fédérées : celles des engingneurs, des tailleurs de pierre, des forgerons et des armuriers.
L'ordre possède logiquement la suprématie du commerce des matériaux de construction et des minerais. Très populaire parmi la population marienbourgeoise, l'ordre des Francs-Naniques reste toutefois assez distant vis-à-vis de la politique tant que celle-ci ne remet pas en cause ses intérêts économiques.
Inutile enfin de préciser que l'ordre est un ennemi déclaré du clan Aelendalis. Le Grand Ancien actuel, Kern Hagum, s'est d'ailleurs récemment illustré en obtenant du Conseil des bourgmestres que l'entrée du quartier nain soit dorénavant interdite aux elfes des mers.
Le clan Aelendalis
Ibérion Aelendalis d'Atlantaël est depuis plus d'un siècle le dirigeant incontesté de la communauté d'elfes des mers présente à Marienburg. Occupant une place à part dans la cité et bénéficiant de nombreux privilèges, les elfes des mers ont su obtenir un rôle non négligeable dans la politique marienbourgeoise grâce à leur connaissance inégalée de la navigation et de la géographie des différents continents du Monde Connu.
C'est sans aucun doute les quelques secrets et connaissances délivrés au compte-gouttes par la noble famille Aelendalis d'Atlantaël qui permettent aujourd'hui à Marienburg de posséder la suprématie incontestée du commerce maritime à travers le monde.
Isolée sur deux importantes îles du delta, la communauté elfe des mers possède ses propres lois et sa propre milice. Peu d'humains sont tolérés sur les îles elfes et ces dernières restent donc encore largement inconnues et mystérieuses. On raconte toutefois que la famille Mauléon a d'assez bon rapports avec le clan Aelendalis, ce qui expliquerait la suprématie de la guilde Mauléon dans le secteur de la navigation et de la construction navale.
Le clan Aelendalis reste spécialisé dans le négoce de tous les produits et denrées importés depuis les continents les plus éloignés tels Cathay et la Lustrianie, ainsi bien évidemment que les légendaires royaumes elfes.
Les cultes de Marienburg
Les deux plus puissants cultes présents à Marienburg sont incontestablement ceux de Manann, dieu des mers, et de Handrich, dieu des échanges et du commerce.
La cité souveraine constitue en effet la capitale religieuse de ces deux religions. Manann comme Handrich possèdent donc à Marienburg les plus grands temples qui n'aient jamais été construits en leur nom.
Cité gigantesque et cosmopolite, Marienburg accueille également les cultes plus modestes de nombreuses autres divinités telles que Véréna, Mòrr, Myrmidia, Shallya et Ulric.
Le temple de Sigmar est, quant à lui, resté à l'abandon depuis l'an 2429, la présence de ce culte n'ayant plus de raison d'être depuis que les Marienbourgeois ont renoncé à la protection divine du fondateur de l'Empire. Certains voyageurs en provenance de l'Empire se rendent pourtant encore dans ce bâtiment désert pour y adresser quelques prières à leur dieu.
Les communautés non-humaines ont également leur propre lieu de culte. Les bâtiments de l'ordre des Francs-Naniques abritent ainsi un grand temple dédié à Grungni. La guilde Thiegaud a, elle, financé la construction d'un petit temple d'Esméralda. Les îles des elfes des mers accueillent un temple imposant et, dit-on, magnifique, dédié à Mathlann, le dieu elfe des océans.
LA FAMILLE HAAGEN [PGU p125-126] [Cette famille peut servir de modèle à n'importe quel maître de Guilde.] Kurt Haagen Humain ; 45 ans ; Membre du Conseil des bourgmestres et président de la guilde Haagen Kurt est un petit homme rondouillard à l'air jovial. Autour d'un crâne au sommet dégarni, le peu de cheveux qui lui reste tombe en longues boucles brunes jusqu'à sa nuque. Ses deux grands yeux brillants sont verts, au milieu d'un visage rond et gonflé au teint couperosé. Sur certains points, l'apparence de Kurt ne trompe pas. C'est un bon vivant qui use et abuse à souhait de tous les plaisirs que son immense fortune personnelle lui autorise sans restriction. Il aime la bonne chair, le bon vin et il est également un amateur éclairé d'herbe à pipe, dont il connaît toutes les variétés. Aimant rire et s'amuser, il apprécie enfin un bon nombre de distractions, notamment le théâtre et la danse. Il est d'ailleurs réputé pour être le généreux mécène de moult troupes de la cité. Ajouté à tout cela, son charisme personnel en fait un personnage apprécié par tous et souvent entourés de nombreux amis. Il n'en demeure pas moins que Kurt Haagen est, avant tout, malgré l'impression qu'il donne souvent au premier abord, un marchand habile et extrêmement compétent qui, s'il respecte l'éthique de sa profession imposée par le culte de Handrich, reste principalement motivé par le gain de richesse et de puissance. La politique n'a toutefois jamais été une préoccupation majeure de la famille Haagen, pour laquelle les affaires restent le seul cheval de bataille. Originaire de l'Empire, cette famille cultive pourtant depuis toujours des liens étroits avec son puissant voisin. De fait, la majorité des marchés et débouchés commerciaux de la guilde Haagen sont liés à l'économie impériale. Une importante branche de la famille est d'ailleurs installée dans le Reikland, à Bogenhafen, où elle prospère depuis des siècles. La politique actuelle du Conseil des bourgmestres inquiète donc Kurt de plus en plus. La remise en question de tous les avantages commerciaux accordés dans le passé à l'Empire par la cité souveraine laisse inévitablement présager de lourdes pertes financières pour la guilde Haagen. Par la force des choses, Kurt a donc été amené à s'occuper plus activement de politique, même s'il reste particulièrement isolé au sein du Conseil. Conscient du fait que l'influence bretonnienne est de plus en plus importante dans la cité, il n'attribue pourtant pas cela à de sombres intrigues diplomatiques et politiques. Pour Kurt, la Bretonnie bénéficie, par contrecoup, de la réputation de plus en plus mauvaise de l'Empire, jugé trop militariste et bien trop lié au culte d'Ulric et à son image barbare. Kurt ne partage pas ce dernier jugement. Si la famille Haagen est commercialement liée à l'Empire, elle l'est aussi sentimentalement. Kurt est un fervent admirateur de l'empereur et de sa politique, comme il a toujours été très attaché à la culture impériale. C'est d'ailleurs sans aucun doute à cela que le fils de Kurt doit son prénom. [...]
Humaine ; 32 ans ; Seconde épouse de Kurt Haagen Grande et superbe femme au corps sculptural dont les formes parfaites et généreuses ont déjà brisé moult coeurs. Nastasia affiche l'apparence et les attraits de la femme fatale. À l'instar de ses longs cheveux de jais à la brillance incomparable, ses deux grands yeux bleus en amande sont réputés et célébrés par toute la gente masculine marienbourgeoise. De la même façon, ses toilettes remarquables, ses majestueuses robes de soie aux décolletés vertigineux, ses incomparables parures de pierres précieuses alimentent à souhait les conversations mondaines du tout Marienburg. N'en déplaise pourtant aux envieux et aux jaloux, Nastasia aime sincèrement et tendrement son mari, malgré les nombreuses infidélités et aventures que de mauvaises langues lui prêtent régulièrement, dès qu'elle tente innocemment de se lier d'amitié avec quelque gentilhomme. Nastasia est la seconde femme de Kurt, la première ayant succombé aux affres de la variole pourpre de 2504. Fille unique de Leopold Kasper, premier maître de la guilde des ébénistes, Nastasia fut mariée à Kurt par intérêt économique, voilà bientôt sept ans. La famille Haagen prenait ainsi le contrôle d'une activité dont la guilde Johanstraten avait le monopole jusque-là. Ce marriage allait scinder en deux organisations indépendantes et rivales la guilde des ébénistes et marquer le début d'une guerre économique féroce entre les familles Johanstraten et Haagen. C'est aussi depuis cet événement que la famille Haagen peut se vanter de posséder le plus somptueux et luxueux mobilier de la cité, véritable collection d'oeuvres d'art incomparables. Malgré ce mariage d'intérêt, Nastasia s'intégra rapidement au sein de la famille Haagen, enivré par son nouveau statut social et découvrant finalement en Kurt un homme tout aussi brillant par son intelligence et sa culture qu'agréable par sa joie de vivre et son charisme. Grand amateur d'art et mécène réputée, Nastasia sut également s'illustrer par son humanisme et sa philantropie : son amour des enfants la poussant à financer et gérer un nouvel orphelinat patronné par le temple de Shallya. C'est d'ailleurs le seul regret de Nastasia que de ne pas encore avoir eu d'enfant. C'est ainsi que cette jeune et superbe femme est rapidement devenue la plus illustre des Haagen, supplantant la renommée et la popularité de son époux.
Humain ; 23 ans ; étudiant en droit commercial à l'université de Marienburg Grand et athlétique jeune homme, Karl-Franz a tout du type nordique : cheveux blonds, yeux bleus, teint pâle. Charmant adolescent au visage angélique et brillant étudiant, il est le plus jeune représentant de la famille Haagen, qui offre ainsi toutes les apparences d'une famille idéale d'harmonie et de réussite. Fils de Kurt et de sa première femme, il s'illustre tout à la fois par une intelligence exceptionnelle et une grande timidité. Réservé et discret, sa personnalité et son caractère restent ainsi difficile à cerner. Personne, de fait, ne peut se vanter de réellement connaître le jeune Karl-Franz, ni même son père, bien trop occupé à ses affaires entre deux soirées mondaines, et encore moins Nastasia, dont l'intuition aiguë la pousserait plutôt à éviter son beau-fils. Sous ses allures de brillant étudiant et de fils modèle, c'est pourtant un véritable monstre, un malade mental d'autant plus dangereux qu'il connaît le mal qui le ronge et sait parfaitement le dissimuler. Certains diraient sans doute que le Chaos pervertit aussi bien les esprits que les corps, que la personnalité de Karl-Franz a été gagnée par la corruption chaotique jusqu'à faire de ce jeune homme un indécelable et monstrueux mutant. S'il se peut que ce soit vrai, cela n'explique pourtant pas grand chose. En fait, il souffre depuis sa plus tendre enfance de sévères difficultés à communiquer et à s'imposer en société. Une timidité maladive et innée, un manque total de sang-froid, quelques humiliations passées liées à de maladroites tentatives de communication : voilà ce qui semble avoir fait de lui un introverti si aigri et jaloux qu'il en devint aliéné, d'autant plus malade et torturé que son intelligence le rendait pleinement conscient de ses handicaps et de son incapacité à les surmonter. Ainsi, Karl-Franz jalouse secrètement son père jusqu'à le haïr. Il envie son succès, sa popularité, sa bonhomie tranquille et sa facilité à se faire des amis comme à réussir dans tous ses projets. La mort de sa mère et l'arrivée de Nastasia au sein de la famille Haagen le perturbèrent encore davantage, le faisant finalement basculer dans une irréversible folie. Les sentiments de Karl-Franz vis-à-vis de sa belle-mère sont particulièrement complexes. Son esprit est véritablement déchiré entre la haine, la jalousie et la passion. Le jeune adolescent déteste cette femme qu'il considère avec mépris comme une ingénue et une parvenue. Il ne peut pas se résoudre à croire que cette superbe créature puisse être réellement amoureuse du vieil homme qu'est son père. Cette admirable jeune femme reste toutefois le blessant et cruel symbole du bonheur parfait et de la vie superbement réussie de Kurt Haagen. C'est ainsi que, jalousant son père et ses succès, il se surprend parfois à ressentir pour Nastasia une passion dévorante qu'il ne parvient pas à refouler. Ses sentiments à l'égard de sa belle-mère sont si forts qu'il craint et évite Nastasia, effrayé à l'idée que sa passion puisse le trahir et le conduire à sa perte. Kurt Haagen est parfaitement conscient que la mort de sa première femme traumatisa sévèrement son fils. C'est d'ailleurs à ce traumatisme qu'il attribue l'introversion maladive de Karl-Franz. De nombreux, mais vains efforts furent pourtant faits dans l'espoir de mettre un terme à cette pathétique solitude. Son entourage l'encouragea, avec plus ou moins de succès, à participer à la vie sociale de Marienburg et à multiplier ses activités (cours de danse et de théâtre, cours d'escrime, chasses à courre, etc.). Ces quelques tentatives finirent par l'abandon, plus souvent l'échec et, quelquefois, l'humiliation du jeune homme. Ni Kurt ni Nastasia ne se doutent pourtant que l'introversion incurable de Karl-Franz cache de bien plus profondes meurtrissures et de bien plus terribles désordres mentaux. Ainsi, Karl-Franz n'est aujourd'hui obsédé que par une seule idée : s'imposer au monde et montrer à tous que lui aussi peut réussir alors qu'un destin et une nature injuste l'ont condamné à errer jusque-là dans la solitude au milieu de l'indifférence ou du mépris de tous. Ce monstre dément en est arrivé à souhaiter la mort de son père afin d'être enfin le maître de l'empire des Haagen. Devenu l'un des seigneurs de Marienburg, Karl-Franz est persuadé que la destinée ne pourra plus que lui sourire. Ce fou mégalomaniaque se surprend même à rêver de partager le "trône" des Haagen avec la belle Nastasia.
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