HISTOIRE
DU KISLEV
Synthèse QCPK, WDF114, la Reine des Glaces
Pour ceux qui ne connaissent pas les kislévites, il est
surprenant de penser que Kislev accueille quelques unes des plus
anciennes colonies du nord du Vieux Monde. [...]
Les gospodars étaient un groupe d'humains nomades venant des
steppes orientales et qui, depuis les confins des Montagnes du Bout du
Monde, ravagèrent le nord de l'Empire pendant de nombreuses années.
Réalisant que l'Empire se désintégrait et qu'il était beaucoup trop
occupé à régler ses problèmes internes pour se préparer à résister à
une invasion, les gospodars saisirent leur chance à deux mains. Quand
l'Empire commença à réagir, les ex-nomades avaient déjà établi leur
royaume dans les terres entre la rivière Lynsk et la Forêt des Ombres.
Le contact avec les nations civilisée du sud et avec les
marchands de la Norsca, donna aux gospodars un goût pour la culture
dont ils profitèrent intensément, fondant de nombreuses
cités-souveraines durant les siècles qui suivirent. En peu de temps, la
plus grande et la plus puissante, Kislev, devint le centre d'un empire
constitué de plusieurs provinces, vassaux et royaumes.
CALENDRIER KISLEVITE [LRdG p.13]
Le
Kislev recourt à trois systèmes de datation différents : le Calendrier
Impérial, le Calendrier Gospodarin et le Calendrier Ungol. Ce dernier
n’est désormais employé que dans les tribus du nord et obéit à un cycle
de quatre ans que l’on appelle
Urtza, remontant à l’époque où Ursun, le
grand dieu-ours, émergea pour la première fois de son hibernation,
c’est-à-dire 500 ans environ avant l’ère de Sigmar. On sait en outre
que les dates varient d’une tribu à l’autre, si bien qu’un clan vous
expliquera que le grand chef Eskadar a combattu à la bataille de la
Lynsk en 452 ([1310 CI + 500]/4), une autre avancera la date de 453
(1312 CI). Pour les mêmes raisons, ce système n’intéresse les érudits
que par son excentricité et certainement pas pour son côté pratique.
Le
Calendrier Gospodarin connaît une utilisation bien plus répandue à
travers le Kislev et doit sa popularité à la prépondérance de la cité
de Kislev ainsi qu’à l’influence de la Tsarine sur la majorité de ses
sujets. L’origine du Calendrier Gospodarin remonte à 1524 CI, date de
la fondation de Kislev. Depuis la Grande Guerre Contre le Chaos, de
nombreux Kislevites ont adopté ce calendrier, surtout dans le sud. Il
est à ce point employé que l’on a pris l’habitude de dater les
événements selon ce système, en plus du Calendrier Impérial.
CHRONOLOGIE
Notes sur le chronologie :
En
2003, Gavin Thrope écrit, pour WFB6, un livre d'armée Kislev
initialement publié dans White Dwarf. Il n'a pas complètement ignoré
QCPK car on trouve des détails similaires. Par exemple, il a pensé à
expliquer la succession de souverain (WFRP1 se passe en 2512 et le tsar
Radii Bokha ne meurt qu'en 2517, moment où il est remplacé sa fille
Katarina, la Reine de Glace). Cependant, il a ajouté quelques
incohérences un peu chiantes comme la succession des peuples. QCPK ne
sont pas d'accord sur la date d'arrivée des Ungols
et même des tribus humaines en général en Kislev. Peu importe
finalement. Retenons qu'il y a des allées et venues et sans doute des
peuples primitifs dont l'Histoire a oublié jusqu'au nom. La date de la
création de Kislev (1526 vs 2100) est par contre différente. La
chronologie ci-dessous reprend les éléments les plus récents tout en
tentant de fusionner les éléments de QCPK compatibles.
|
Date CI
|
Date Gospodar
|
Evènements
|
-6000 (~) |
|
Les montagnes sont colonisées par les
nains. [QCPK p.12] |
-4500 (~) |
|
Explosion des portails interdimensionnels. Première incursion majeure du Chaos. [QCPK p.12] |
-3500 (~) |
-5000 (~) |
La colonisation elfique du Vieux Monde
atteint enfin le site de
l’actuelle Erengrad. Cet avant-poste marque le point le plus avancé de
la progression elfe vers le nord et l’est. [LRdG p. 17 ; QCPK donne
-6250 mais cela paraît vraiment trop ancien.].
Les forêts primitives de l'ouest sont occupées par les elfes. Les
montagnes et les steppes restent inhabitées. Les
colonies elfes s'établissent le long des côtes. [QCPK
p.12] |
-3000 (~) |
|
Les elfes et les nains exploitent la forêt
ouest. Des habitats mineurs se développent le long des rivières. Il
reste peu de ruines de cette période. [QCPK
p.12] |
-2275 (~) |
-3800 (~) |
Les
armées naines de Karak Vlag et de Karak Ungor s’allient pour repousser
les elfes hors de l’estuaire de la Lynsk et de la côte méridionale de
la mer des Griffes. [LRdG p. 17] |
-2150 (~) |
|
Augmentation des tensions entre les elfes
et les nains. Les fortifications majeures elfes et naines sur les
routes fluviales réduisent la liberté de mouvement dans les régions
forestières. Des ruines de forteresses fluviales naines peuvent encore
être trouvées le long de l'Urskoy et du Talabec Supérieur. [QCPK
p.12] |
-2000 (~) |
|
Des forces expéditionnaires naines
chassent les elfes des forêts et assiègent les colonies
côtières. [QCPK
p.12] |
-1600 (~) |
|
Les colonies côtières elfes sont détruites
une à une, leurs habitants se réfugient dans les forêts. Alors que les
nains se préparent à s'en prendre à la grande forteresse elfe de
L'Anguille, ils apprennent l'invasion du nord des Montagnes du Bout du
Monde par les gobelins. Les forces naines sont immédiatement rappelées,
mais la faim, les attaques des gobelins et la violence des tempêtes
hivernales ont raison d'eux. Des aventuriers nains cherchent encore des
traces de la Deuxième Armée, qui aurait été isolée et détruite le long
de l'Urskoy. [QCPK
p.12] |
-1475 (~) |
-3000 (~) |
Les
assauts des peaux-vertes obligent les nains à abandonner leurs
communautés des rives de la Lynsk et de l’Urskoy. [LRdG p. 17]
|
-1000 (~) |
|
Les gobelinoïdes
s'installent dans les forêts de l'ouest et dans les montagnes;
ils commencent à s'étendre jusqu'aux forêts de l'Empire moderne. Des
temples d'adoration démoniaques sont installés sur les
anciennes terres sacrées des elfes et des nains. [QCPK
p.12] |
-500 (~) |
|
Des tribus de barbares humains remontent
du sud vers les forêts de l'ouest de l'Empire moderne. D'importants
habitats s'établissent le long des rivières et des côtes. Les gobelins
se retirent dans les forêts, mais continuent à
menacer les humains. [QCPK
p.12] |
-75 (~) |
-1600 (~) |
Les terres au nord de l’Urskoy sont
peuplées par les Roppsmenns et les
Ungols. Outre quelques incursions frontalières et escarmouches, la paix
règne entre ces deux ethnies et les Teutogens voisins. [LRdG p. 17 -
WD114 p.22] |
-18 |
-1543 |
Des tribus gobelines s’établissent dans
les forêts séparant la Lynsk de le Talabec supérieur. [LRdG p. 17] |
-3 (~) |
-1528 (~) |
La tribu thurini migre de l’est des
Montagnes du Bord du Monde, le long
de la Lynsk, vers la côte sud-est de la mer des Griffes. [LRdG p. 17] |
1 |
-1524 |
L’Empire est fondé par le roi-guerrier
Sigmar. Il repousse les peuplades norsii des côtes de la mer des
Griffes, qui fuient
vers le nord. Les Ungols les dispersent encore plus au nord, vers ce
qu’on appelle désormais la Norsca. Sigmar aide les Ungols à affronter
les orques des Montagnes du Bord du Monde, et la paix s’établit entre
l’Empire et les Ungols après leur alliance de la bataille du col du Feu
Noir. [LRdG p. 17]
Sigmar Heldenhammer accorde à Krugar, chef
de la tribu du Talabec, la souveraineté sur les terres du Talabec,
" jusqu'aux Montagnes de l'Est, d'où jaillit le puissant
Talabec".
[QCPK p.12] |
500 |
|
Les descendants de Krugar tentent
vainement d'exploiter les régions forestières. De modestes postes de
commerce sont établis aux emplacements actuels de Kislev et
d'Erengrad, mais il n'y a toujours pas d'habitat substantiel humain.
[QCPK p.12] |
1000 |
|
La peste et les désordres civils de
l'Empire rendent impossible la colonisation des forêts. Des trappeurs
et des aventuriers voyagent énormément le long des cours d'eau,
remontant parfois jusqu'aux sources du Talabec. La culture impériale et
l'autorité sont représentées par des missions de Taal et de Rhya le
long des cours principaux, souvent sur des sites précédemment elfes et
nains. [QCPK
p.12] |
1480
|
-45 |
Pendant
plusieurs années, le développement croissant des tribus des Désolations
du Chaos oblige les Gospodars à partir vers l’ouest. [LRdG p. 17 -
WD114 p.22] |
1495 |
-30 |
La reine-khan Miska "La Massacreuse", fille de Boris Ursa, mène la tribu gospodar
par la Haute Passe en repoussant les Ungols. [LRdG p. 17, WD114 p.22, TOW LdR p.29] |
1498 |
-27 |
L’armée
du seigneur de guerre ungol Hethis Chaq s’impose sur un ost roppsmenn
mené par le roi Weiran, sur les falaises dominant la Mer des Griffes.
Les Roppsmenns fuient et les Ungols s’emparent de leurs terres. [LRdG
p. 17 – WD114 p.22] |
1526 |
1 |
Sous
l’autorité de la reine-khan Shoïka commence la construction de Kislev,
la grande capitale gospodar. Shoïka prend le titre de tsarine pour
signifier son règne sur les terres qui s’étendent au nord de l’Urskoy.
[LRdG p. 17, WD114 p.22; TOW LdR p.29] |
1528
|
3 |
Norvard,
plus importante communauté ungol tombe aux mains des Gospodars qui la
renomment Erengrad. Cet événement marque la conquête totale des terres
au nord de l’Urskoy par les Gospodars. [LRdG p. 17] |
Dans Quelque chose de pourri à Kislev
(p.13), la fondation de Kislev est sensiblement différente puisqu'elle
n'a lieu qu'en 2100 à l'initiative d'Igor le Terrible, prince Gospodar
d'Erengrad, qui créé une confédération des Etats Kislevans et qui
conquiert Dorogo, ville Ungol et future Kislev avant se
proclamer
en 2134, tsar de tout Kislev avec sa descendance. Le texte de QCPK
laisse à penser que même vaincus les descendants des Roppsmenns (ou
nordiques) sont toujours dominants dans la société Kislevite
ex-Gospodar.
Dans le Citadel journal
14 (p.12), le royaume de Kislev est fondé par Boris Ursa
en 1500 et consolidé par sa fille Miska face aux impériaux et aux nains. |
2247 |
|
Les Tsars devenant progressivement faibles et vains, une
coalition de bureaucrates gouvernementaux et de prêtres conspirent afin
de gouverner par l'intermédiaire de Tsars fantoches. Les premières
colonies agricoles s'établissent dans les Lointains [au-dela des
Montagnes du Bord du Monde ?], avec un succès mitigé. [QCPK p.13] |
2300 |
|
La bureaucratie retranchée et le clergé de
plus en plus intéressé par les pouvoirs temporels contribuent à la
détérioration générale du gouvernement centrale. Les principautés
lointaines et Erengrad sont toujours relativement prospères. Les
pillages des dolgans et des hobgobelins provoquent l'échec des colonies
du Lointain [au-dela des Montagnes du Bord du Monde ?], sauf pour les
plus fortes. [QCPK
p.13] |
2302-2303 |
|
Grande Guerre contre le Chaos
- Les hordes du Chaos traversent le Lynsk. Praag succombe, Erengrad
résiste grâce aux alliances avec les princes Norscans, et une armée de
mutants et d'Hommes-bêtes assiège Kislev. Des émissaires du Tsar Alexis
vont demander l'aide de Magnus le Pieux, Empereur à Nuln. Au bout de
deux ans de campagnes, Magnus renverse la situation lors de la cruciale
bataille de la Forêt de Grovod et le siège de Kislev arrive à son
terme. Avec l'aide des forces kislevites et des alliés Nordiques,
Magnus repousse les armées du Chaos au-delà du Lynsk dans les Terres
Incultes du Chaos. Le Tsar Alexis proclame Magnus Héros du Peuple et
fait serment d'une fraternité éternelle entre les habitants de L'Empire
et ceux de Kislev. [QCPK p.13, LRdG p. 17, WD114 p.22]. Ce Tsar
aurait été tué par la Lame Eternelle [LA Dém. V8 p. 63]. |
2303-2400 |
|
Durant cette période de stabilité
relative, le sud et le centre de Kislev prospèrent sous la dynastie
Romanoff. Le nord se remet très lentement de l'incursion du Chaos et
est toujours infecté par des conflits externes et internes avec les
forces inspirées du Chaos. Les dernières colonies des Lointains
[au-délà des montagnes du Bord du Monde?] sont abandonnées. [QCPK
p.13] |
2400-2475 |
|
Erengrad et les autres centres urbains
situés le long du Lynsk se remettent progressivement. De nouvelles
colonies sont établies au nord du Lynsk. Celles-ci, qui doivent servir
de repoussoir aux futures incursions du Chaos, sont solidement
renforcées de garnisons militaires substantielles. [QCPK
p.13] |
2309-2465 |
785–941 |
La tsarine Kattarin reste au pouvoir après
sa transformation en vampire. Après avoir tenté de résister à sa soif
pendant de nombreux mois, elle devint folle et massacra des milliers de
kislevites ainsi que d’innombrables soldats de l’Empire. Le règne de la
tsarine Kattarin la Sanguinaire [une Von Castein] se termine quand le
tsarévitch Pavel (agent d'une société lahmiane?) assène le coup qui met
fin à sa vie. Il séquestre sa dépouille dans un bloc de glace où elle
est encore aujourd’hui. [Les
Maîtres de la Nuit p.10&76, La Reine des Glaces p.17]
|
2475 |
|
La série des Tsars Romanoff, aux capacités
diverses, s'achève avec Ivan Romanoff, un psychotique qui est assassiné
par un prêtre fanatique. [Vladimir ?] Bokha prend le pouvoir avec le soutien
des militaires et de l'aristocratie, mais avec l'opposition des prêtres
conservateurs et de la bureaucratie. [QCPK
p.13]
Au nord du Lynsk, l'activité du Chaos augmente
régulièrement. Les princes des colonies du nord demandent des troupes
supplémentaires et des fonds pour de nouvelles fortifications. Les
troupes sont retirées pour affronter d'importantes bandes
d'hommes-bêtes et de mutants qui attaquent le sud et le centre de
Kislev. Bolgasgrad, la plus importante des colonies, proteste et se
sépare de la confédération kislevane. L'activité gobeline augmente le
long des Montagnes du Bout du Monde. Les dolgans se réunissent sous la
bannière du Chef guerrier Darok Hookhorn et déclarent la guerre à tous
les gobelinoïdes. Il s'ensuit des raids et des représailles sans fin,
sans résultat concluant et sans espoir de solution paisible. [QCPK
p.13]
|
2492 |
968 |
Le
tsar Vladimir Bokha meurt en affrontant des gobelins à l’est de Kislev.
Boris, son fils, hérite d’une nation qui n’a guère récupéré depuis la
Grande Guerre contre le Chaos. [LRdG p. 17 – WD114 p.22] |
2493 |
969 |
Le
tsar Boris Bokha l’emporte sur une grande harde d’hommes-bêtes aux
portes de Praag, ce qui lui vaut le titre de Radii Bokha (Bokha le
Rouge). [LRdG p. 17 – WD114 p.22] |
2497 |
973 |
Raddi
Bokha revient des contrées sauvages avec l’ours de guerre Urskin et
devient le premier grand prêtre d’Ursun depuis plus de quatre cents ans
; il adopte le titre de Boris Ursus. [LRdG p. 17 – WD114 p.22] |
2517 |
993 |
Le
tsar Boris meurt au combat alors qu’il menait une armée au nord de la
Lynsk vers le Pays des Trolls. À une croisée des fleuves sans nom, le
tsar tombe en affrontant Hetzar Feydaj. Katarin, la fille du tsar
Boris, devient tsarine du Kislev; le règne de la Reine de Glace débute.
Cet événement marque la conquête totale des terres au nord de l’Urskoy
par les Gospodars. [LRdG p. 17 – WD114 p.22] Cette année là ou un peu plus tard, le seigneur de guerre orque Grimgor Boit'en Fer attaque Kislev. Il est repoussé par la magie de la Tsarine. [LA O&G V6 p.66] |
2521-22 |
997-998 |
Tempête du Chaos - Période
appelée en Kislev "Poussée du printemps" ou "Aube du Mal". Les
hordes du Chaos du seigneur de guerre Archaon se ruent vers le sud et
traversent la Lynsk. De nombreuses armées mêlant troupes impériales et
hommes de la tsarine sont vaincues. [LRdG p. 17 – WD114 p.22]
Les armées du Chaos menées par Surtha Lenk et Aelfric Cyenwulf
dévastent l’essentiel du Kislev du nord. Lenk est vaincu par le boyarin
Kurkosk à Mazhorod et Cyanwulf est battu à Urzebya par une armée de
l’Empire alliée à la Reine de Glace. Archaon est à la tête de son
avant-garde est repoussée par l'Empire aux portes de Middenheim.
Erengrad est reprise.
|
2523 |
999 |
Fin
des Temps [FdT Nagash t.1 p.23] […]
Syrgei Tannarov, boyard de Chebokov, et son escorte de cavaliers ungols
arrivèrent à Altdorf, deux jours avant le départ de l’empereur pour
mener campagne en Sylvanie. La comète était si brillante dans le ciel
qu’on la voyait de jour, tel un second soleil. Les Kislevites avaient
chevauché à demi-morts, et apportaient de bien sombres nouvelles – les
Nordiques marchaient vers le sud une fois de plus. Kislev était sur le
point de tomber, avertit Tannarov, toutes les terres au nord et à
l’ouest de Bolgasgrad étaient noyées sous les barbares et les démons.
Compte tenue de la situation, Karl Franz s’était attendu à ce que la
reine des glaces demande l’aide de l’Empire en vertu de leur ancienne
alliance, mais Tannarov n’en formula pas la demande. Kislev était
perdu, dit-il, et il était venu pour raconter une série de bataille le
long du fleuve Lynsk, que la tsarine n’avait pas livrée dans l’espoir
que son peuple survive, mais pour éviter pareil destin à l’Empire. […] Dès 2523, Erengrad devient la pointe nord du Bastion Doré de Baltazar
Gelt. A ce moment-là, Syrgei Tannarov en est le commandant. |

Le texte ci-dessous vient de La Reine des Glaces p.15 à 20. |
L’histoire
du Kislev est faite de guerres et de batailles, de héros et d’horreurs.
Depuis que l’homme réside au nord de l’Urskoy, le sang ne cesse de
couler pour cette contrée morne et inhospitalière. Les origines du pays
remontent à l’époque reculée où les tribus farouches qui régnaient sur
la steppe guerroyaient sans relâche les unes contre les autres. Quand
vint l’ère de Sigmar, les terres hostiles au nord-est de l’Urskoy
étaient peuplées par les nombreux clans ungols et dolgans.
Ces
groupes tribaux menaient une existence belliqueuse sur la steppe et
dominaient les communautés plus réduites des Roppsmenn, qui vivaient
dans ce qui constitue désormais le Pays des Trolls. Les Ungols avaient
de nombreuses caractéristiques communes avec les Kurgans des steppes
orientales et évoluaient dispersés en tribus de cavaliers nomades. Ces
guerriers maîtrisaient l’équitation, passant leur vie en selle, ce qui
leur permit de perfectionner un art du combat qui surpassait tout ce
dont étaient capables les autres clans de la steppe. Les Dolgans
étaient déjà une peuplade sur le déclin et leurs traditions étaient
honnies par la plupart des autres tribus, qui les trouvaient impures,
probablement parce que les dieux qu’ils vénéraient affichaient une
ressemblance frappante avec ceux des Désolations du Chaos.
LES TRIBUS DU KISLEV
Chaque
tribu était rassemblée selon des groupes familiaux et sillonnait la
steppe, dressant chaque nuit un campement avec une vitesse incroyable.
Tout ce dont la tribu pouvait avoir besoin était porté à dos de cheval.
Chaque communauté avait sa propre identité et ses traditions
culturelles. Beaucoup des tribus qui perpétuaient ces coutumes ont été
oubliées au fil des siècles, balayées par d’autres clans, par la famine
ou la maladie, mais beaucoup ont également survécu au moins de nom, la
superstition et les contes leur ayant fait traverser les âges. Vivre
autrement était inimaginable pour ces tribus, c’est pourquoi les
peuples des steppes résistaient grâce au pillage et à la guerre, mais
sans jamais pouvoir s’élever au-dessus de cette condition. Ils ne
cultivaient rien et ne bâtissaient pas, car une culture tribale qui
comptait sur la découverte de nouveaux pâturages ne pouvait rester en
place bien longtemps.
L’influence de Sigmar ne s’est jamais étendue
tant au nord, si bien que les tribus de la steppe ne furent pas
concernées par la confédération tribale qu’il fonda. Les clans
teutogens voisins de l’Empire coexistaient dans une paix relative avec
les tribus du Kislev, même si quelques escarmouches et incursions
frontalières éclataient entre tous ces nomades.
LES NORSII
Les
tribus du nord étaient féroces et belliqueuses, leur existence étant
régie par la bataille et l’âpreté des steppes. Pour ces guerriers, se
battre était aussi naturel que respirer, un mode de vie qui forgea des
hommes robustes et honorables. La guerre était au coeur de leur
existence et la valeur d’un homme se mesurait au nombre d’âmes qu’il
avait précipitées dans l’au-delà, au nombre de chevaux qu’il possédait
et au nombre de fils qu’il avait engendrés. Plus au sud, Sigmar
asseyait son emprise sur l’Empire en unissant les tribus disséminées
sous son autorité et en repoussant ceux qui refusaient de s’agenouiller
devant lui. Les anciennes tribus norsii ne reconnurent pas Sigmar comme
chef et furent dispersées par ses armées vers le nord, au-delà des
Monts du Milieu, jusqu’au Kislev.
L’arrivée d’autant de guerriers
fut accueillie avec une hostilité compréhensible de la part des tribus
du Kislev et les Ungols guerroyèrent contre les Norsii, qu’ils
repoussèrent encore plus au nord, jusque dans les terres gelées de
Norsca en brisant l’ost de leur plus grand héros, le fameux Ekil Coeur
de Sang, à la lisière des Désolations du Chaos. Les contes évoquent
encore ce guerrier barbu gigantesque qui trancha sa propre tête pour
priver l’ennemi de ce plaisir. Impressionnés par son courage, les
Ungols portèrent sa dépouille au sud, dans le Pays des Trolls, et
érigèrent un grand cairn pour accueillir ses restes. Certains avancent
que le tertre a disparu depuis longtemps, mais d’autres assurent qu’il
existe toujours, caché au coeur du Pays des Trolls. Quoi qu’il en soit,
les légendes ungols racontent que l’esprit de Coeur de Sang continue de
hurler à travers la steppe la veille au soir des batailles et qu’il
juge les guerriers qui s’apprêtent à combattre en s’assurant qu’ils
seront dignes à leur mort de voyager vers l’au-delà.

LA MENACE PEAU-VERTE
Alors
que les Ungols affrontaient les Norsii, les tribus orques des Montagnes
du Bord du Monde se montraient de plus en plus agitées. Sous l’autorité
du seigneur de guerre Gortork, une importante armée de peaux-vertes
entreprit de dévaster les régions orientales du Kislev. Les orques
surgirent donc de l’est pour ravager la steppe et la patrie des tribus,
avec une brutalité aveugle, en progressant dangereusement vers les
plaines plus fertiles du sud. Conscient que les tribus de la steppe ne
pourraient résister à une telle force et que les orques finiraient par
s’enfoncer bien au sud si personne ne les en empêchait, Sigmar dépêcha
beaucoup de ses guerriers pour prêter main-forte aux Ungols contre les
orques.
Ce fut sur le site qui accueille désormais la ville de
Kislev que Sigmar et le chef de guerre ungol Subotan affrontèrent la
horde de Gortok. Sigmar et Subotan combattirent côte à côte,
progressant coûte que coûte vers la garde rapprochée du seigneur de
guerre, jusqu’à ce que le premier puisse le terrasser d’un coup
magistral de Ghal Maraz, son marteau magique. Les deux chefs humains
prononcèrent un serment de sang selon lequel ils s’engageaient à
répondre à l’appel de la guerre et à s’entraider dès que l’un d’eux
serait menacé par des envahisseurs. Sigmar envoya ensuite ses guerriers
vers le Kislev à de nombreuses reprises, bien qu’il ne fût lui-même
jamais plus amené à combattre sur la steppe. De leur côté, les chefs de
guerre ungols dépêchèrent quelques-uns de leurs meilleurs cavaliers
pour aider Sigmar quand il partit affronter le formidable ost d’orques
et de gobelins, au côté du roi nain Kurgan Barbe de Fer, lors de la
légendaire bataille du col du Feu Noir. C’est ainsi que naquit
l’alliance éternelle entre le Kislev et l’Empire, même s’il fallut
attendre la fin de la Grande Guerre contre le Chaos pour la voir
officialisée par un traité.

LA MIGRATION DES GOSPODARS
À
l’issue de la bataille du col du Feu Noir, Sigmar revint dans l’Empire
pour y bâtir son royaume et les Ungols repartirent dominer les steppes,
où ils affrontèrent de nombreuses bandes de pillards des Désolations du
Chaos et des tribus venues de l’est. Au cours des siècles, ces
communautés orientales se firent de plus en plus nombreuses, au point
qu’il semblait qu’un nouveau contingent de guerriers se déversait
chaque jour par le Haut Col.
La plus grande migration depuis les
steppes orientales débuta aux alentours de 1500 CI. Le développement
croissant des Désolations du Chaos obligeait alors les tribus gospodars
à migrer vers l’ouest, de l’autre côté des montagnes. Sous la direction
de la reine-khan Miska, les Gospodars alliaient puissance et richesse,
et leur génie militaire était sans égal, leur habileté à cheval
surpassant même celle des Ungols. La reine-khan elle-même était non
seulement une guerrière exceptionnelle de maîtrise et de courage, mais
également une sorcière au pouvoir considérable. Ses légions de
guerriers montés et la puissance de sa magie repoussèrent les Ungols
des steppes et lui valurent une place dans leurs cauchemars pour les
siècles à venir. Les armes et tactiques supérieures des Gospodars,
alliées à la magie de leur reine-khan, boutèrent les Ungols plus à
l’ouest et au nord, vers les terres occupées par les Roppsmenns, où les
deux ethnies tribales devaient lutter pour la suprématie.
L’un des
bastions ungols les plus robustes des steppes se trouvait à Praag, mais
même cette communauté finit par tomber aux mains des Gospodars. Ses
murs cédèrent devant la magie de la reine-khan et ses habitants durent
fuir vers l’ouest et l’ancienne capitale, la ville portuaire de
Norvard. Ayant déjà dominé les Roppsmenns par le passé, les Ungols ne
tardèrent pas à s’imposer de nouveau dans cette guerre de territoire
devenue nécessaire. Le seigneur de guerre Hethis Chaq vainquit le
dernier ost roppsmenn mené par le roi Weiran, au sommet des falaises
surplombant la mer des Griffes. Cette défaite sonna la destruction
quasi totale du peuple roppsmenn, qui fut assimilé par la culture
ungol. Malgré tout, on trouve encore dans le Pays des Trolls des bandes
de cavaliers qui se présentent comme les descendants directs des
Roppsmenns d’antan.
LA NAISSANCE D'UNE NATION
Les
Gospodars ont continué à développer leur territoire vers l’ouest,
jusqu’à empiéter sur les terres des sujets de Sigmar. Déchiré par les
conflits internes de l’Âge des Trois Empereurs, l’Empire n’était pas en
mesure de défendre efficacement ces lopins, et des parcelles entières
du nord de l’Empire tombèrent aux mains des Gospodars. La plupart de
ces terres ont depuis été récupérées, mais au fur et à mesure que
croissait la puissance des Gospodars, leur statut de royaume à part
entière s’affirmait. La reine-khan Miska n’eut pas le temps de voir le
pays qu’elle avait commencé à forger prendre forme, car elle disparut
au nord, après avoir eu une vision d’un terrible avenir dans lequel
elle devait à nouveau guider ses gens vers le salut.
Cédant Froide
Terreur, sa redoutable lame de guerre, à sa fille Shoïka, Miska
rassembla ses plus fidèles guerriers avant de chevaucher vers les
Désolations du Chaos. On ne l’a jamais revue, mais l’une des légendes
les plus persistantes du Kislev raconte que la reine-khan se
représentera quand sonnera l’heure la plus sinistre, pour sauver son
royaume de la destruction. Certains murmurent qu’elle l’a déjà fait,
sous les traits de la Reine de Glace. Les tribus les plus
septentrionales du Kislev craignent d’ailleurs autant la tsarine
Katarin que la redoutable Miska.
Sous l’autorité de Shoïka, fut
fondée la ville qui allait devenir Kislev, et le royaume commença à
prendre les traits de la nation d’aujourd’hui. Afin de démontrer
davantage son emprise, Shoïka prit le titre de tsarine, ce qui marqua
l’an un du calendrier gospodar et l’établissement de la nation du
Kislev. Son premier geste de tsarine fut de marcher sur Norvard, le
grand port ungol, sur la côte ouest du Kislev. Cette communauté
marchande de première importance était essentielle pour propulser le
Kislev sur le front du commerce avec le reste du monde et Shoïka savait
que le rêve qu’avaient les Gospodars d’unifier le pays ne pourrait se
réaliser tant que Norvard resterait entre des mains ungols. Moins de
deux ans après son couronnement, le port de Norvard tomba sous le siège
de ses armées, avant d’être renommé Erengrad. Les Ungols qui avaient
survécu à cet assaut sanglant fuirent au nord, où ils furent
pourchassés sans relâche jusqu’à se soumettre à l’autorité des
Gospodars (qui commençaient alors à se faire appeler Kislevites en
référence à leur capitale).
En quelques années, la communauté de
Praag recommençait à s’étoffer et Erengrad était devenu l’un des ports
les plus actifs du Vieux Monde. Les Kislevites en partaient pour voguer
sur la mer des Griffes, lutter contre les Norses, commercer avec eux,
et parfois avec l’Empire, tout en tenant la bride aux quelques tribus
ungols qui refusaient encore de se soumettre à leur joug.
Cette
situation se perpétue depuis plus de 750 ans, les sociétés ungol et
gospodar s’étant mêlées au cours des siècles, tant bien que mal, pour
donner la nation du Kislev. L’élite dirigeante, dont sont issus les
tsars et les tsarines, est bien entendu d’ascendance exclusivement
gospodar, même si l’influence de leur langue et de leurs croyances est
surtout évidente au sud, notamment dans les villes de Kislev et
d’Erengrad. Plus au nord, où la terre est moins fertile et survivent
les tribus de cavaliers, on constate une résurgence des vieilles
traditions. De fait, Praag est largement retombée entre les mains de
l’ancienne noblesse ungol et représente sur bien des aspects un pouvoir
indépendant, celui du nord.
LES TRIBUS DES DIEUX SOMBRES
Tout
au long de l’histoire, le Kislev a engendré un peuple endurci, non
seulement par son climat rigoureux et ses terres globalement peu
fertiles, mais également par les déprédations permanentes des pillards
des Désolations du Chaos. Les incursions de petite envergure lancées
par de modestes tribus et troupes guerrières en quête de gloire et de
fortune se succèdent sans relâche. Ces groupes de pillards que les
Kislevites appellent kyazaks représentent une menace constante pour les
communautés et convois qui évoluent au nord de la Lynsk, certains
n’hésitant d’ailleurs pas à traverser le fleuve.
Ces incursions ne
font généralement pas long feu. Elles prennent fin quand surgit l’hiver
ou quand les envahisseurs sont repoussés par les armées kislevites, ce
qui demande rarement plus d’une saison. Ces troupes se constituent à
partir des bourgs et stanitsy éparpillés de l’oblast kislevite, qui ont
chacun leur contingent de guerriers que l’on peut rapprocher d’une
milice. Les archers montés ungols patrouillent le nord du pays, tandis
que les communautés majoritairement gospodars puisent dans leurs
ressources pour former des escouades (ou rotas comme on les appelle)
des célèbres cavaliers ailés. Cette tradition se retrouve au sein des
villes et la tsarine peut compter sur un grand nombre de ces cavaliers
ailés des familles des plus riches boyarins, ainsi que sur leurs
troupes personnelles. Néanmoins, les kyazaks se montrent chaque année
plus audacieux et leurs assauts visent de plus en plus loin au-delà de
la Lynsk, au point que les communautés proches d’Erengrad et de Kislev
finissent par être menacées.
Il arrive qu’un chef de clan ou
seigneur de guerre particulièrement influent se révèle en Norsca ou
parmi les tribus kurganes. Se noue alors une alliance de plusieurs
clans qui décide d’assaillir le Kislev. C’est dans ces circonstances
que les diverses rotas du Kislev se rassemblent pour former ce qu’on
appelle des pulks. Ces unités tombent toujours sous la direction d’un
boyarin gospodar et représentent ce que le Kislev a de plus proche
d’une armée de métier. Parfois, un seul pulk suffit à surmonter la
menace, mais il arrive que deux, trois, voire davantage, doivent unir
leurs forces pour contrecarrer un seigneur de guerre particulièrement
ambitieux.
LA GRANDE GUERRE CONTRE LE CHAOS
La
plus importante de ces incursions est connue et remémorée avec de
sinistres frissons. Elle donna lieu à ce qu’on présente comme la Grande
Guerre contre le Chaos. La puissance des dieux sombres s’était affirmée
pendant de nombreuses années dans les Désolations du Chaos et les vents
glaciaux du nord étaient devenus particulièrement puissants, ce qui
indiquait à ceux qui savaient décrypter ce genre de choses qu’un
événement terrible était sur le point d’intervenir. En effet, durant
l’hiver 2301 CI, le seigneur de guerre demi-démon Asavar Kul unifia les
tribus du nord et lança un assaut sur le Kislev. Une armée de soldats
kislevites et impériaux fut rassemblée pour faire face à Kul, mais elle
fut massacrée au nord de Praag. La horde de démons, de monstres, de
bêtes et d’hommes tribaux progressait le long des contreforts
occidentaux des Montagnes du Bord du Monde. L’armée du Chaos anéantit
un contingent de Kislevites qui défendait les derniers ponts de la
Lynsk et les forces de Kul traversèrent le dernier obstacle qui les
séparait de la ville de Praag.
Le siège de Praag se prolongea tout
au long du printemps et de l’été, les courageux défenseurs de la ville
repoussant à plusieurs reprises l’assaillant par des actes d’un
héroïsme désespéré et une bravoure inébranlable. Mais, alors que
l’hiver s’approchait et que l’année touchait à sa fin, Praag tomba et
les hordes du Chaos laissèrent libre cours à leur folie meurtrière. La
puissance brute du Chaos engloutit la cité et Praag fut changée à
jamais, les survivants se mêlant les uns aux autres en formes
diaboliques, inhumaines.
Des corps encore vivants étaient fondus
dans les murs de la ville, au point qu’on ne pouvait distinguer la
chair de la pierre. Des visages déformés émergeaient de la muraille,
des membres agonisants s’agitaient sur les remparts et les piliers
gémissaient une complainte émanant de lèvres autrefois humaines. Praag
était devenue un cauchemar vivant et un sinistre avant-goût de la
souffrance promise si les guerriers des Dieux Sombres s’avéraient
victorieux.
Magnus le Pieux
Tandis
que l’Empire se préparait à une invasion de grande envergure, un chef
connu sous le nom de Magnus le Pieux se révéla au coeur de l’horreur de
cette funeste époque. Magnus suscita un formidable engouement parmi les
gens du commun de l’Empire et s’en alla au nord, de ville en ville,
rassemblant autour de lui une armée comme on n’en avait pas vu depuis
des lustres. Quand cet ost atteignit la ville de Middenheim, il
s’agissait tout simplement de la plus formidable force militaire de
toute l’histoire de l’Empire, si importante que Magnus dut scinder ses
troupes en deux armées, car il était sans cela impossible de nourrir et
de fournir tout le monde en eau.
La première armée, composée de
lanciers kislevites assoiffés de vengeance et de chevaliers en quête de
gloire, chevaucha sans attendre vers Praag dans l’espoir de
contrecarrer le siège. Mais il était trop tard et ces guerriers ne
purent que constater l’horrible transformation de la cité, avant de
repartir vers le sud pour châtier la horde du Chaos. Magnus mena
directement sa seconde armée jusqu’à la capitale du Kislev, espérant la
réapprovisionner avant de poursuivre sa route. Quand il parvint à la
cité, il découvrit qu’elle était déjà sous le siège de l’armée deKul,
avec quelques Kislevites et un contingent de nains de Karaz-a-Karak
pour seuls défenseurs.
Magnus ordonna aussitôt la charge et ses
ennemis furent dispersés par cet assaut imprévu. Les soldats impériaux
à la mine inflexible dévastèrent le flanc de l’ost du Chaos et la
victoire semblait assurée, mais Avasar Kul était un chef exceptionnel
et parvint à rallier ses guerriers, profitant de leur nombre supérieur
pour cerner l’armée de Magnus. D’effroyables démons massacrèrent des
régiments entiers, tandis que des sorciers maléfiques libéraient une
magie aussi puissante qu’ancienne. L’armée de Magnus était acculée et
le sort du Kislev semblait décidé.
Alors que les guerriers de Kul
fondaient sur l’armée de Magnus dans un dernier assaut, les lanciers
kislevites et les chevaliers impériaux qui revenaient de Praag
apparurent sur la crête de ce qui allait devenir la Gora Geroyev, la
colline des Héros, et se ruèrent sur l’ennemi dans un tonnerre de
sabots, le coeur plein de haine. Les nains et les défenseurs restants
chargèrent depuis la ville et Magnus saisit ce dernier espoir de
victoire. Les hordes du Chaos défaillirent, soudain opposées à trois
armées. Les Kislevites avaient sombré dans une fureur totale, engendrée
par l’horreur déversée sur leur chère patrie, et les forces d’Asavar
Kul furent massacrées par l’ire implacable de l’alliance adverse.
L’armée du Chaos fut ainsi réduite en morceaux et des milliers de ses
guerriers tentèrent de prendre la fuite, mais tombèrent misérablement
sous les coups des défenseurs.
LE BOKHA ROUGE

Au
cours des deux siècles qui suivirent, le Kislev s’efforça de se relever
des déprédations de la Grande Guerre. Sa population s’était fait
massacrer et ses villes n’étaient plus que gravats, quand elles
n’avaient pas été consumées par les Royaumes du Chaos. La cité
corrompue de Praag fut totalement rasée et rebâtie, mais la souillure
maléfique n’a jamais été entièrement éradiquée et les habitants de
Praag sont toujours considérés avec méfiance. Les morts au combat
avaient été nombreux et toutes sortes de créatures abominables
profitèrent de cette faiblesse pendant plus de deux cents ans ; les
peaux-vertes des montagnes, les hommes-bêtes du Pays des Trolls et les
skavens surgis de terriers insoupçonnés. Après la Grande Guerre, il
fallut attendre le tsar Vladimir Bokha pour que s’organise une campagne
durable visant à repousser ces divers ennemis. Cette entreprise
rencontra vite un grand succès, mais il devait mourir au combat contre
des gobelins, à l’est du Kislev.
Boris [ou Radii] Bokha, le fils de Vladimir,
était un guerrier fougueux et passionné. On raconte que sa naissance
fut accueillie par le mugissement de Coeur de Sang, porté par les vents
(excellent présage pour un guerrier), et les vedma lui prédirent une
vie de fameux combattant et une mort glorieuse. Boris perpétua l’oeuvre
de son père, vidant les caisses du royaume pour engager des mercenaires
capables de reformer l’armée du Kislev, pour reconstruire les ponts,
les routes et les bourgs, et pour importer la poudre noire et des
ingénieurs de l’Empire. Bien qu’il manquât de précipiter la faillite de
sa famille (et de plusieurs maisons nobles du même coup), le règne du
tsar Boris restera gravé dans les mémoires pour sa détermination et sa
volonté de reconquérir les terres qui étaient alors infestées de
gobelins, de trolls, d’hommes-bêtes et autres viles créatures.
Le
tsar Boris joua également un rôle majeur dans la résurgence du culte
d’Ursun, qui s’était lentement fait déborder par ceux d’Ulric, de Taal
et autres dieux étrangers. Pour ce faire, il se soumit à l’épreuve
d’initiation que les prêtres d’Ursun doivent passer et partit en forêt
pour dompter un ours. On ne le revit pas pendant dix-huit jours et
beaucoup craignaient qu’il eût connu un horrible destin au coeur de ces
bois glacés. Les préparations du couronnement de sa toute jeune fille
Katarin avaient commencé quand des patrouilles parties à sa recherche
retrouvèrent son corps inanimé le dix-neuvième jour. Sa silhouette
inerte était gardée par un ours aux proportions gigantesques qui ne
laissait personne s’en approcher. Le tsar était entouré des dépouilles
de deux douzaines de loups dans une neige souillée par leur sang. Rien
de ce que les hommes de patrouille pouvaient faire ne parvenait à faire
partir l’ours ou à lui faire comprendre qu’ils n’étaient pas des
ennemis. Finalement, après un jour de plus, Boris ouvrit les yeux et
l’ours laissa les Kislevites s’approcher pour panser les blessures de
leur souverain.
Le récit que Boris rapporta à son retour à Kislev
est depuis passé dans le folklore, mais rares sont ceux qui doutent de
sa véracité. Quatre jours avant d’être découvert par les patrouilles,
après de longues pérégrinations, Boris s’était retrouvé devant l’ours
le plus imposant qu’il eût jamais vu. Ses crocs et ses griffes avaient
la taille de lames d’épée. Voyant là un signe d’Ursun, il avait
provoqué la bête qui s’était mise à le charger, le sol tremblant à
chacune de ses foulées furieuses tandis que son rugissement faisait
frémir la forêt. À mains nues, Boris était parvenu à éviter les
attaques de l’ours, mais n’avait pu le dominer. La lutte s’était
prolongée pendant toute une journée jusqu’à ce qu’une meute de loups se
fût présentée, attirée par l’odeur de leurs sangs mêlés. Les loups
avaient aussitôt choisi de se ruer sur l’ours, mais Boris avait bondi à
son secours en leur broyant le crâne de ses poings tandis qu’ils
s’acharnaient sur le dos de l’imposante créature. Mais Boris avait subi
de profondes blessures et avait fini par tomber sous les assauts des
loups. Tandis que les bêtes s’apprêtaient à l’achever, l’ours avait
protégé son adversaire de la veille contre cet ennemi commun. Il
s’était dressé au-dessus du corps étendu du tsar et avait lacéré les
loups de ses griffes et de ses puissants crocs. Boris avait sombré dans
l’inconscience, mais chaque fois qu’il avait entrouvert un oeil, l’ours
se tenait près de lui pour le garder des attaques des loups. La bête
accompagna le tsar à son retour à Kislev. À partir de ce jour, chaque
fois que Boris prenait le chemin de la guerre, il le faisait sur le dos
d’Urskin (frère ours), symbolisant par là la toute-puissance d’Ursun et
l’affection qui s’était établie entre Boris et un ennemi implacable.
Le
tsar Boris trouva la mort au combat, en 2517 CI, alors qu’il menait un
pulk au nord de la Lynsk, vers le Pays des Trolls. À une croisée des
fleuves sans nom, il lança la charge au coeur de l’armée kurgane de
Hetzar Feydaj, mais fut rapidement cerné et isolé du reste de ses
hommes. Épaulé par Urskin, il lutta avec toute la force et la rage qui
caractérisent la divinité ourse, mais même Boris le Rouge ne pouvait
triompher contre un tel surnombre. Urskin parvint finalement à
s’extraire des hordes de Kurgans pour rapporter le corps ensanglanté du
tsar à ses hommes, mais il était déjà trop tard. Boris avait subi une
vingtaine de blessures, toutes mortelles. Il fallut attendre la fin de
la bataille pour que le tsar tombe du dos d’Urskin et meure. Sa fidèle
monture rugit son deuil pendant toute une nuit, avant de disparaître
dans les mornes étendues nordiques et la légende raconte qu’Urskin
traque encore les créatures du Chaos qui ont tué son maître.
À la
mort de Boris, Katarin, désormais adulte, devint tsarine du Kislev,
dernière d’une longue lignée de dirigeantes issues des reines-khans
gospodars d’antan. Elle gouverne avec une froide majesté, adorée par
ses sujets et crainte par ses ennemis, mais quatre ans seulement après
son avènement, son pays dut faire face à la plus grande menace connue
depuis la Grande Guerre contre le Chaos.
LA TEMPÊTE DU CHAOS

Les
contes sur Archaon l’Élu des dieux dombres ne manquent pas, ce puissant
seigneur de guerre qui rassembla une armée comme on n’en avait pas vu
dans les Désolations du Chaos depuis la Grande Guerre. En réponse,
l’Empire dépêcha une armée menée par le Grand Théogoniste Volkmar le
Sévère du culte de Sigmar, à la tête de flagellants fanatiques et de
soldats du Talabecland. Les deux armées s’affrontèrent sur la toundra
du Pays des Trolls, mais Volkmar fut abattu et son armée anéantie. À la
suite de cette victoire, Archaon mena plus au sud son armée de
maraudeurs, de démons et de monstres.
L’invasion désormais
imminente, l’Empereur Karl-Franz convoqua les dirigeants du Vieux Monde
au Conclave de la Lumière d’Altdorf, et humains, nains et elfes se
réunirent pour planifier la lutte contre les forces du Chaos. Les
terres du Kislev souffraient considérablement de cette incursion, car
D’aggorn l’Exalté, lieutenant de d’Archaon, tenait
le siège de la cité de Kislev tandis que son supérieur menait sa horde
contre Erengrad. Alors que les précédentes armées de maraudeurs
s’étaient enlisées au Kislev, Archaon savait qu’il lui fallait frapper
l’Empire sans attendre et ne perdit pas de temps à prendre Erengrad en
profitant de l’attaque par la mer des pillards norses. Les réfugiés et
les survivants sanguinolents de l’invasion du Kislev partirent en masse
vers le sud, mais l’Empereur avait déjà rassemblé ses armées et
accourait au combat. Tandis que les nains de Karak Kadrin tenaient le
col du Pic contre Vardek Crom, général d’Archaon, la bataille s’engagea
entre la horde d’Archaon et les armées du Middenland, d’Ostland et du
Hochland.
L’armée d’Archaon atteignit Middenheim et la clameur de la
bataille retentit sur les terres environnant la grande cité, les
vaillants soldats de l’Empire et du Kislev se dressant contre les
hordes innombrables. Les morts se comptaient chaque jour par milliers,
mais les armées alliées parvinrent progressivement à inverser la
situation. L’armée du seigneur de guerre fut finalement brisée et se
dispersa au gré des vents, les alliés ne faisant pas de quartier avec
les fuyards les moins véloces.
Le Kislev plie, mais ne rompt pas
Vivre
dans une contrée autant marquée par la violence apparaît comme pure
folie pour les étrangers, mais les Kislevites et leurs ancêtres voient
chaque année couler le sang à flots pour reprendre et protéger leurs
terres. Tant qu’un coeur kislevite battra, il y aura quelqu’un pour
défendre ce pays contre les hordes du nord.
Il ne peut en être autrement, car le Kislev et la terre sont une seule et même chose.
LA FIN DES TEMPS A KISLEV
[traduit et compilé par Thindariel]
Kislev apparait peu dans les cinq bouquins de la Fin des
Temps. Josh
Reynold -un des auteurs- en dit un peu plus sur son blog mais
c'est non officiel. Des personnages cités sont issus des
livres
d'armées de Mathias Eliasson - son site- qui les
reprends lui-même de la Reine
des Glaces ou de la liste d'armée des Citadel Journal 14 à
16. Comme dans toute la Fin des Temps, il est difficile de reconstituer une chronologie exacte des évènements.
Après
avoir conquis la Norsca, l'avant-garde d'Archaon se lança à la conquête
de la Norsca. En 2522, Grimgor se lassait de massacrer les skavens de
Malefosse, et sortit de ses galeries pour affronter les champions du
Chaos qui se présentaient. Il en avait déjà occis un bon nombre lorsque
Crom le Conquérant, Héraut d'Archaon, entre en lice. Leur duel dura des
heures, et seule la maîtrise martiale parfaite de Vardek Crom lui
permit de tenir face à la brutalité de l'orque et la puissance magique
de Gitznig. Au final, Crom désarma l'orque, qui réalisa alors qu'il
était seul, ses troupes massacrées. Dans un geste incompréhensible,
Crom épargna Grimgor, qui, bouillant de rage, partit vers la Haute
Passe à l'est pour reconstruire son armée, et former la plus grande
Waaagh qu'on eut jamais vu.
Praag fut la première ville kislévite à
tomber. Malgré les efforts de Ilja de Murova, le roi des trolls refusa
de mourir, et son grand ours fut écrasé au pied des remparts de la
ville. Throgg établit son palais de glace à Praag, satisfait d'être
enfin roi d'une ville à sa mesure. Il ignorait alors que Gotrek, le
fameux tueur, finirait par le trouver là.
Erengrad tomba sous
l'assaut maritime de la flotte de Gutrot Spume, qui bombarda le port
depuis ses navires avec d'immondes projectiles qui répandirent véroles
et infections. En quelques jours, la cité était damnée.
À la
bataille de Kislev, le Comte Mordrek le Damné, décima la Légion
Gryphon. Son capitaine, Tordrimir Lubovasyn, fut dévoré par le monstre
qui émergea de son destrier, Seraphima, après que le comte ait blessé
l'animal à la tête avec son épée. La Comtesse Gabriella, envoyée à
Kislev par Neferata pour y chercher sa protégée, Ulrika, ainsi que les
autres Lahmianes ayant fui Kislev et Erengrad, découvrit l'ampleur des
légions d'Archaon et repartit vers l'Empire pour avertir sa maîtresse.
Lorsque
Kislev tomba, la Reine de Glace n'était pas dans la ville. Son armée
avait mené une contre-offensive plus loin dans les terres, et n'était
pas rentrée à temps pour défendre la cité. A Urszebya, l'armée de la
Tzarine Katarin avait mis un terme à l'invasion commencée l'année plus
tôt par Aelric Cyenwulf, mais le général de l'Empire, Kaspar von
Velten, et une bonne partie de l'armée kislévite avaient péri. Au
retour, elle découvrit sa cité ravagée, et ne put s'enfuir de la nasse
de l'armée du Chaos qui se refermait sur elle que par le sacrifice de
la dernière charge des Ungols, menés par Stepan Rasin, qui ouvrit une
brèche dans l'armée ennemie.
Katarin repartit vers le sud et
l'Empire, pour découvrir une nouvelle frontière : le Bastion Doré,
érigé par la magie de Balthasar Gelt en quelques semaines, lui coupait
désormais la route. Avec le petit groupe qui restait encore à ses
côtés, la Tzarine rejoignit Erengrad, y découvrit l'horreur de ce
qu'endura sa population, et faillit embarquer dans un navire impérial
qui mouillait encore au port lorsqu'une armée d'hommes-bêtes attaqua la
ville. La Tzarine (peut-être aidée par Thyrus Gormann, sorcier
flamboyant et ancien patriarche des Collèges de magie impériaux) resta
alors en arrière pour protéger la fuite des derniers kislévites qui
fuyaient vers l'Empire. On dit qu'une tempête de glace recouvrit la
ville, et faisait encore rage lorsque le monde s'éteignit en 2528.
Les
hordes du Chaos descendirent alors vers le sud, et s'amassèrent au pied
du Bastion Doré, cherchant la moindre faille pour enfin forcer le
passage vers l'Empire. |