LA DAME DU LAC

Les Chevaliers du Graal p36 et suivantes

La Dame du Lac et les elfes sylvains d'Athel Loren

"[CdG p42:] Les fées de Bretonnie ne sont en réalité que les elfes sylvains d’Athel Loren. Les Bretonniens ne sont pas étrangers à la race elfique. Ils commercent avec quelques elfes des mers, notamment à L’Anguille, où ceux-ci ont une enclave importante. Les elfes sylvains de l’Empire traversent également le pays de temps à autre. Malgré cela, la plupart des gens ne font pas le rapprochement avec les fées de la forêt, les serviteurs de la Dame.
Un personnage étranger qui rencontre les fées aura toutes les chances d’yreconnaître des elfes, tandisqu’un Bretonnien qui connaît suffisamment cette race pourra également faire le lien. Mais la plupart des Bretonniens qui savent véritablement ce qu’est un elfe habitent L’Anguille, qui se trouve à l’autre bout du pays par rapport à la forêt de Loren.
La Fée Enchanteresse est également une elfe, ce qui est tout aussi évident. Bien entendu, un personnage elfe réalisera automatiquement à qui il a affaire s’il croise "les fées".
Une personne observatrice pourra remarquer que les fées et la Fée Enchanteresse sont toutes des elfes, que les Damoiselles de la Dame ne sont que des sorcières et qu’il n’existe aucune sorte de prêtre de la Dame. Cela l’amènera sans doute à s’interroger sur la véritable nature de la Dame du Lac."

Ce texte dit clairement que les elfes d'Athel Loren noyautent le culte de la Dame du Lac. On constatera que le premier des principes du culte est justement de "servir la Dame du Lac" et non le roi. Si on ajoute à ce fait que toute la noblesse bretonnienne ainsi que le vénérable vieillard qu'est Louen Coeur de Lion suivent aveuglement les commandements de la Dame, on peut affirmer que l'elite bretonnienne est largement instrumentalisée par Athel Loren. Enfin, si d'aventure le roi ne convenait pas, la "Fée Enchanteresse" n'aurait qu'à le deposer (cf Ballaume le Brave plus bas).
Les elfes peuvent ainsi contrôler dans une large mesure leur voisin, éviter qu'il ne s'interesse trop à la riche forêt qui les abrite et les envoyer contrer les dangers qui pourraient les menacer (gobelinoïdes, skavens, etc.). Cependant, on pourrait ajouter un bemol à celà. Le culte de la Dame ne contrôle pas tout et tous les nobles ne sont pas aussi bornés que Louen. Ces derniers pourraient ne pas avoir de scrupules à utiliser de l'artillerie, des mercenaires et/ou des sorciers formés dans l'Empire. Pareillement, les nobles n'ont qu'une faible part dans l'activité économique de la Bretonnie et les armateurs de L'Anguille coupent bien du bois pour construire leurs bâteaux !

Enfin, on peut même s'interroger sur la nature de la Dame du Lac. Est-ce véritablement une déesse (c'est-à-dire une entité Warp consciente) ou est-ce que toutes ses bénédictions ne sont pas seulement des sorts de son clergé ?

Dans la Fin des Temps (Archaon  livre 1 p.148-149), on apprend que la Dame du Lac est en fait la déesse elfe Lileath, l'esprit de la Cime Argentée (Silverspire).

Vénérée à travers toute la Bretonnie, mais presque inconnue partout ailleurs, la Dame du Lac est une déesse régionale. Elle représente la pureté, la noblesse et le courage face au danger. Elle est la dame idéale, celle que tout chevalier aspire à aimer ou à servir. Dans l’esprit de nombreux nobles, la Dame est la Bretonnie, son incarnation mystique.

La Dame se charge de la protection de la Bretonnie par le biais de ses chevaliers. Leur courage et leur compétence martiale protègent le pays des ennemis extérieurs, tandis que leur noblesse et leur chevalerie assurent la paix intérieure et la justice. Elle ne semble pas se soucier directement du sort des paysans.

[Tome de la Rédemption p.125 :] L’opinion la plus répandue dans l’Empire est qu’il s’agit d’une servante de Myrmidia ou d’un aspect de cette déesse. Les myrmidéens ont tendance à croire que la Dame sert leur déesse, tandis que la plupart des membres des autres cultes pensent que la Dame est juste un autre nom de Myrmidia.

La Dame du Lac se rélève à Gilles le Breton en 976 CI, lui confiant la mission d'unifier la Bretonnie. La Fée Enchanteresse, patronne du culte, apparait peu après, en 1001 CI.[ LA ES V6 p.16-17]
AMIS ET ENNEMIS [RoDM]

Relations amicales avec les Jeunes Dieux, avec Verena, Myrmidia et Shallya en particulier. Rivalité agressive avec Sigmar. Respect tolérant envers la Foi Antique et les cultes des Anciennes Races. Ennemie des Enfants de l'Ombre, des cultes Démoniaques Humanoïdes et Chaotiques.

ALIGNEMENT [RoDM]

Bon et Loyal préférés. Neutre accepté. Mauvais et Chaotique à proscrire.

La Dame du Lac et les sorciers

[LA Bret V5 p79 :] "Les [Damoiselles du Graal] sont réputés pour le mépris qu’elles manifestent envers les sorciers, et plus particulièrement ceux de sexe masculin. Personne ne connaît la raison exacte de cette attitude. [...] Les sorciers de cour, qui ont été formés dans l’Empire, se méfient des [Damoiselles du Graal] et n’aiment pas beaucoup l’influence qu’elles exercent sur les rois.
Nombreux sont ceux qui parlent encore de la joute magique qui opposa [la Fée Enchanteresse] et un sorcier de Cour lors du grand Tournoi de Couronne, sous le règne du roi Jean le Bon. Tous les spectateurs qui s’y trouvaient avaient cessé de regarder les chevaliers pour assister à l’affrontement de sorcellerie. Avant que le jour ne tombe, le roi dut ordonner à ses chevaliers de fouiller les hautes herbes et d’y retrouver le crapaud qui répondaient au nom de son meilleur sorcier de cours !
Certains ducs et barons ne se fient qu’à la Dame du Lac, mais d’autre préfèrent faire confiance à des sorciers de l’école d’Altdorf, qui font d’ailleurs souvent partie de leur propre famille. Ceci est particulièrement le cas des barons qui n’ont eu pour enfant qu’une fille unique ne pouvant hériter de leur domaine. Sachant que leurs terres finiront par appartenir à leur gendre, ces barons envoient leur fille à Altdorf afin qu’elle conserve le réel contrôle de son héritage en employant la magie pour convaincre son époux si cela est nécessaire !"

De fait, le résultat est le suivant [CdG p42]:

"[Les sorciers] qui se rendent dans le pays sont traités avec une grande méfiance. Si tel est votre cas, mieux vaut éviter la nuit des Sorcières, à moins de vouloir jouer un rôle central lors de la fête. La plupart des Bretonniens ont trop de bon sens pour risquer de courroucer un maître des arts mystiques, mais ils ne lui feront pas confiance pour autant et il sera le principal suspect si jamais des phénomènes mystérieux coïncident avec son passage. Les sorciers ne sont pas les bienvenus, moins encore que dans l’Empire."

FORMES DE NUMINA

À l’inverse de presque tous les autres dieux du Vieux Monde, la Dame se manifeste parfois, allant à la rencontre de ses adorateurs mortels. Tous les chevaliers du Graal l’ont croisée à l’acmé de leur quête et l’on dit que les Damoiselles du Graal sont également initiées par la Dame en personne, même si les intéressées y font rarement allusion. C’est ainsi que les portraits de la Dame sont homogènes. Elle apparaît comme une jeune femme d’une beauté surnaturelle, vêtue de blanc, un fin ruban d’or maintenant un voile lilial sur sa tête. Dans une main, elle tient le Graal.

ZONE D'INFLUENCE

La Dame est vénérée de par la Bretonnie, principalement par la noblesse. Les chevaliers, comme leurs dames, lui rendent hommage, et les Bretonniens qui évoluent à l’étranger restent généralement fidèles à leur déesse. La forte influence bretonnienne que connaissent les Principautés Frontalières a engendré la création d’un certain nombre de chapelles du Graal dans cette contrée, même si les Damoiselles semblent considérer qu’elle sort de leur sphère d’influence.

SYMBOLES

La Dame est représentée par deux symboles différents. Le premier n’est autre que le Graal. Les chevaliers du Graal ont bu à ce calice magique et l’on dit que les Damoiselles et Prophétesses du Graal tirent leur pouvoir de cet objet représenté par un gobelet en or flamboyant, au pied fin puis évasé.
Dans ses représentations, le Graal est souvent décoré de l’autre symbole de la Dame: la fleur de lys. Pourtant, ceux qui l’ont vu insistent sur le fait qu’il ne présente aucun ornement autre que sa forme gracieuse. La fleur de lis symbolise avant tout la pureté et, seulement ensuite, la Dame.
Souvent, la Dame du Lac est directement représentée, sur les bannières qui reprennent le modèle de celle qu’elle confia à Gilles le Breton, ou sur du vitrail. Avec le temps, les vitraux qui la représentent sont de plus en plus appréciés, car les rayons du soleil qui les traversent rappellent le nimbe qui entoure la Dame. La plupart des chapelles du Graal présentent de telles fenêtres.

PRINCIPES ET DOCTRINES [ajout LA Bret V5 p.36]

Les commandements de la Dame sont ceux de la chevalerie. Ceux-ci s’adressent aux hommes et sont au nombre de sept :

- Servir la Dame du Lac. [et non le roi, comme on peut le constater...]
- Défendre le domaine qui lui a été confié
- Protéger les faibles et combattre pour la justice.
- Toujours combattre les ennemis de la vertu et de l'ordre
- Ne jamais abandonner un combat avant que l'ennemi ne soit vaincu.
- Ne jamais trahier la confiance d'un armi ou d'un allié.
- Toujours faire preuve d'honneur et de courtoisie.

Pour les femmes, les règles sont différentes :

- Observez l’humilité et l’innocence.
- Servez votre père et obéissez-lui jusqu’au mariage, puis observez ces mêmes règles avec votre époux.
- Portez assistance à ceux qui sont faibles et sans défense malgré eux.
- N’accordez votre grâce qu’aux plus nobles et preux chevaliers qui la désirent.

Realm of Devine Magic de Ken Rolson apporte quelques précisions :

Apportez l'honneur, la courtoisie et la compassion aux autres. Traitez les étrangers comme vos voisins, le pauvre comme s'il était riche, l'humble comme s'il était puissant. Vivez chaque jour comme le meilleur des jours; soyez généreux, modestes, décents et pieux dans tout ce que vous entreprenez comme si vous étiez dans le temple le Jour du Jugement. Évitez les Sept Péchés Cruels : L'Orgueil, la Colère, l'Envie, la Luxure, la Gourmandise, l'Avarice et la Paresse.

Au-delà : Les âmes des vertueux sont amenés par un guide divin à un au-delà tranquille où tous les hommes sont frères et égaux, où le travail est agréable, les fêtes joyeuses et le repos agréable. L'âme des vilains et des corrompus est abandonnée sur terre, où ils y resteront comme des esprits sans repos jusqu'à ce qu'ils aient mérité la compassion de La Pucelle par une véritable pénitence et soient amenés dans l'au-delà, ou capturés dans le Royaume des Morts Affamés par les serviteurs spectraux de Khaine.

TEMPLES

Les temples et sanctuaires de la Dame sont appelés chapelles du Graal et ne sont édifiés que sur des sites où la Dame s’est présentée en personne devant l’un de ses adorateurs. Le plus souvent, il s’agit de lieux où l’un des chevaliers de la Quête fut autorisé à boire au calice sacré, devenant de ce fait chevalier du Graal.

Les chapelles du Graal étant presque toujours construites par la noblesse, elles sont pour la plupart en pierre et d’une architecture vertigineuse où abondent les voûtes en ogive et d’importants vitraux. Chaque chapelle prend la forme d’une grande salle au plafond haut. On y accède par une porte à une extrémité, tandis que des fenêtres garnissent les murs latéraux et qu’un large vitrail est disposé sur le mur qui fait face à la porte. Les vitraux colorés qui représentent la Dame, ses serviteurs et les exploits chevaleresques constituent la décoration principale. Toutes les chapelles du Graal se dressent face à la forêt de Loren, demeure de la Fée Enchanteresse et lieu où la plupart pensent que sont formées les Damoiselles du Graal. Ces temples sont donc orientés vers le sud-est dans la plupart des régions de Bretonnie, ce qui signifie qu’ils sont également généreusement baignés par le soleil sur ce front.

Le vitrail principal représente presque toujours la Dame, mais dans certains sanctuaires plus modestes, il arrive que n’y soit symbolisé que le Graal ou la fleur de lis. Les autres fenêtres dévoilent une sorte de fresque qui part du grand vitrail pour rejoindre la porte. La fenêtre qui domine la porte est souvent d’une forme qui rappelle la fleur de lis et n’est presque jamais agrémentée de verre coloré.

Chaque chapelle du Graal est normalement placée sous la responsabilité d’un chevalier du Graal. Celui-ci doit la protéger, l’entretenir et illustrer les valeurs de la Dame. Dans la pratique, de nombreux chevaliers du Graal érigent ces sanctuaires sur le site qui les a vus rencontrer la Dame, c’est pourquoi il existe bien plus de ces chapelles que de chevaliers pour les garder. En outre, la plupart des chevaliers du Graal passent leur existence à servir leur seigneur ou à battre le pays pour combattre le mal. Seuls quelques-uns, les chevaliers ermites, choisissent de consacrer leur vie à veiller sur une chapelle du Graal.

Quand il est responsable d’une chapelle, le chevalier du Graal prononce un court sermon chaque jour de la Dame (c’est ainsi que l’on nomme les jours fériés en Bretonnie) et les habitants des alentours sont tenus d’y assister. Les chevaliers du Graal ne sont pas choisis pour leurs talents oratoires, mais nombre d’entre eux sont persuadés qu’il leur faut faire un effort, si bien que les longs sermons sans queue ni tête sont extrêmement courants. Le reste du temps, la chapelle est ouverte à ceux qui veulent prier ou méditer, mais le Roy ne tolère pas qu’on y traîne sans raison.

L’entretien de certaines chapelles est assuré par des pèlerins du Graal et des pèlerins exaltés, qui rendent souvent hommage au reliquaire du chevalier du Graal qui fonda le temple. Ces sanctuaires reçoivent le même traitement que les chapelles gardées par des chevaliers du Graal, si ce n’est que les sermons s’avèrent souvent meilleurs, les chefs des pèlerins étant, quant à eux, choisis pour leur éloquence.

Certaines chapelles sont sous la garde de nobles qui ne sont pas chevaliers du Graal. En général, elles furent fondées par un ancêtre du noble en question. Dans certains cas, l’entretien du temple fait partie des devoirs associés au fief. Une poignée de chapelles, seulement, sont entretenues par des Damoiselles et Prophétesses du Graal. Il s’agit des plus saints de ces temples, des destinations populaires auprès des pèlerins.

Mais de nombreuses chapelles sont laissées à l’abandon. Elles tombent alors en ruine, à moins de servir d’entrepôts aux paysans. Vu qu’elles sont en pierre, elles sont souvent les bâtiments les plus robustes du village. Les chevaliers du Graal voient d’un mauvais œil l’utilisation que peuvent en faire les paysans, à une exception près: quand ceux-ci s’y réfugient pour éviter un assaut, auquel cas les chevaliers estiment qu’ils se mettent sous la protection de la Dame, véritable acte de piété. Il est rare que ces chapelles tombent en décrépitude, car la pierre est résistante et ces constructions ne s’effondrent que lorsque la structure est directement attaquée. En Bretonnie, seuls les aristocrates ont le droit de faire construire en pierre, et nul chevalier ne prendrait le risque de se faire prendre à voler des moellons sur une chapelle du Graal.

Le temple le plus sacré de Bretonnie n’est autre que la Première Chapelle, située dans l’enceinte du château de Bordeleaux. Fondé par Marcus de Bordeleaux, l’un des Compagnons du Graal, dans la prestigieuse salle où il reçut la visite de la Dame, ce temple posa les bases architecturales de toutes les chapelles du Graal à venir, si ce n’est qu’il fait face à l’ouest, car la salle était déjà orientée ainsi. Quelle que soit l’époque de l’année, cette chapelle est sous la garde d’une Prophétesse, d’au moins trois Damoiselles et d’un minimum de deux chevaliers du Graal. Tous les plus grands seigneurs de Bretonnie financent son entretien, mais le duc de Bordeleaux se fait une joie d’apporter la contribution la plus consistante.

JOURS SACRÉS

Le jour du Mystère : Cette fête commémore la première apparition de la Dame devant Gilles. Il s’agit du jour le plus saint de l’année. On raconte que la frontière qui sépare le monde connu du royaume de la Dame est alors plus ténue et la plupart des gens en profitent pour se rendre dans une chapelle du Graal et contempler l’œuvre de leur bienfaitrice.

SAINTS ET HÉROS

[On peut considérer que les Chevaliers du Graal sont les héros et les saints de ce culte.]

CONDITIONS REQUISES PAR LE CULTE

Si le culte de la Dame concerne essentiellement la noblesse, les paysans n’y sont pas totalement étrangers. Il est vrai que la plupart adressent leurs prières à d’autres divinités [cf. Les religions en Bretonnie]. [...] Cependant, quelques paysans offrent leur foi à la Dame du Lac, comme le ferait n’importe quel chevalier du Graal. [Ils peuvent alors devenir des pelerins du Graal et suivre un chevalier dans sa quête.]

CARRIERES DU CULTE

La plus grande différence entre le culte de la Dame et les autres ordres religieux du Vieux Monde est que la déesse n’est associée à aucun prêtre ou initié. Au lieu de cela, ce sont les chevaliers du Graal, la fleur de la chevalerie bretonnienne, qui la servent. C’est aussi le cas des Damoiselles du Graal, ces femmes que l’on enlève à leur famille quand elles ne sont encore que des fillettes, avant d’être élevées par la Fée Enchanteresse, pour servir la Dame de leurs mystérieux pouvoirs.

Les Damoiselles du Graal

Les Damoiselles du Graal, également connues sous le nom de Damoiselles de la Dame, baignent dans une aura de mystère. Nées en Bretonnie, la Fée Enchanteresse les prend à leurs parents alors qu’elles ne sont que des fillettes, puis les élève, dans la forêt de Loren, voire dans un autre monde d’après les rumeurs. Elles sont dotées de pouvoirs surnaturels, souvent liés à la nature, et font connaître les désirs de la Dame aux nobles de Bretonnie.

Les Damoiselles du Graal ne sont aucunement concernées par la législation de la Bretonnie, ni par les conventions sociales du pays. Personne n’oserait les critiquer, même dans leur dos. Elles sont toutes d’une grande beauté et semblent longtemps d’une jeunesse inaltérable, jusqu’à ce qu’elles se retirent subitement au cœur de la forêt de Loren, où l’on pense qu’elles vont pousser leur dernier souffle. Elles sont nombreuses à se présenter sans le moindre couvre-chef et ont la réputation de ne pas reculer devant les plaisirs de la chair, même si l’on ne connaît pas de récit évoquant les fruits de telles unions. Rares sont ceux qui prétendent comprendre leur attitude, mais le soutien magique qu’elles apportent aux armées de la nation est plus qu’apprécié.

Les Damoiselles d’expérience deviennent des Prophétesses de la Dame (ou du Graal). Elles ont alors le pouvoir de prédire l’avenir et conseillent les chevaliers de haut rang. Certaines Prophétesses sillonnent la Bretonnie, insufflant leur sapience comme bon leur semble, à de nombreuses personnes très différentes.

La plus prestigieuse de toutes les servantes de la Dame n’est autre que la Fée Enchanteresse. Celle-ci passe le plus clair de son temps en Bretonnie et apparaît à la cour royale lors des événements majeurs. Son autorité surpasse même celle du roi, car d’un mot, elle pourrait déposséder n’importe quel souverain de sa couronne. Sa puissance surnaturelle est également considérable, plus encore que celle des Prophétesses du Graal. Il semblerait qu’elle soit immortelle, puisque la même personne remplit ce rôle depuis la création de la Bretonnie. Certains pensent qu’elle serait en réalité un avatar de la Dame elle-même, mais la Fée Enchanteresse a toujours démenti cette version.

Les enfants volés

Voici comment les Damoiselles du Graal sont recrutées :

[LA Bret V6 p.77:] "Au gré de ses pérégrinations, qui la portera d’une forêt sacrée à l’autre, [La Fée Enchanteresse] rassemble autour d’elle de jeunes enfants, dotés de pouvoir latents qu’elle seule peut percevoir. Ces jeunes gens sont alors emmenés en un lieu au-delà du temps et des barrières de la chair, le mystérieux Autre-Monde. Les filettes reviennent parfois, des années plus tard, comme Damoiselles du Graal, bénies dans leur âme et leur cœur, mais nul n’entend plus jamais parler des garçons."

[CdG p.41:] "La Fée Enchanteresse enlève tous les enfants bretonniens qui montrent des aptitudes magiques. Les filles reviennent parfois en tant que Damoiselles de la Dame, mais les garçons disparaissent à jamais. Cette pratique a des répercussions profondes dans la société bretonnienne. [...]
Certains parents, prêts à tout pour garder leurs enfants, tentent de les soustraire à l’attention des fées. C’est tout à fait illégal. Si la ruse est dévoilée, l’enfant est directement mené devant les Damoiselles. S’il montre quelque pouvoir, il est aussitôt réquisitionné. Si tel n’est pas le cas, il est exécuté sous les yeux de ses parents. [...]
Mais cette clandestinité porte parfois ses fruits et certains parents continuent d’essayer. Les fées ne sont pas omniscientes et l’on sait qu’une méthode qui a fait ses preuves consiste à prétendre que l’enfant a disparu ou qu’il est mort-né, avant de le cacher dans les bois. Cette progéniture rejoint souvent les rangs des hors-la-loi, car elle ne grandit pas au sein d’une communauté bretonnienne.
Les parents qui ont davantage les moyens, comme les négociants ayant des contacts avec d’autres pays, s’arrangent pour échanger leurs enfants, souvent avec ceux d’une famille défavorisée d’une nation voisine. Les parents adoptifs sont payés pour donner une bonne éducation à l’enfant, pendant que les Bretonniens assurent celle de l’enfant emprunté, comme s’il était le leur. Souvent, le véritable enfant est ensuite pris comme apprenti par sa famille biologique, bénéficiant alors de nombreux privilèges, tandis que celui qui sert de leurre connaît des parents étrangement froids. [...]"

En remplaçant "fées" par "elfes sylvains", on voit assez mal, comment un peuple aussi introverti et secret que les elfes pourraient maintenir une telle campagne d'enlèvement et de formation (sans parler de leur prédisposition pour la "bonté"). Je n'aime pas tellement mais l'histoire laisse aussi un échappatoire laissant penser que cela pourrait être une légende populaire :

"L’infanticide est une pratique plus sinistre. Les familles paysannes qui ne peuvent nourrir une autre bouche abandonnent parfois leur nouveau-né dans la forêt, puis prétendent que les fées ont enlevé l’enfant. Peu de parents parviennent à se résoudre à tuer eux-mêmes leur propre enfant, si bien que certains de ces bébés sont retrouvés et élevés au sein d’un groupe de hors-la-loi. Puisque tout laisse penser que l’enfant a été enlevé par les fées, l’affaire donne rarement lieu à la moindre enquête."

Si ce n'est pas par les elfes, il reste dès lors à trouver comment sont recrutées et formées les "Damoiselles". Le LA Bret V5 (p.51) propose autre chose de plus crédible :

"Une abbaye [des chapelles agrandies] peut acceuillir un petit nombre de recluses vouées à la Dame que l'on appelle les "Damoiselles du Graal". Ce sont souvent des filles et des soeurs de chevaliers qui, parce qu'elles ne peuvent pas elles-mêmes être chevaliers, n'ont pas la possibilité d'exprimer leurs dévotion en partant en quête du Graal et n'ont donc pour seul recours que de se faire nonnes. Leurs tâches consistent à soigner les chevaliers blessés à la bataille ou en jout, et à fournir refuge et ravillaillement aux paladins qui parcourent les terres de Bretonnie. Elles accomplissent les actes religeux demandés par les paysans et les chevaliers ; les bénédictions des cultures et d'épées et le bannissement des lutins hors des puits et des fours à pain, qu'elles effectuent avec des eaux de sources sanctifiées par le Dame du Lac !"

Cela n'empêcherait pas que ces "nonnes" puissent aussi recevoir de "jeunes recrues" apportée par la "Fée Enchanteresse" de ses voyages, d'être en sus des magiciennes et de fidèles relais des volontés de leur maîtresse.

La Fée Enchanteresse [LA Bret V6 p76-77 + LA Bret V5 p78]

Figure d’inspiration et de splendeur, la Fée Enchanteresse est la représentante personnelle de la Dame du Lac : en tant que telle, elle est l’un des êtres les plus influent de Bretonnie. Sa volonté est celle de la Déesse et même le roi doit accéder à ses requêtes. Les chevaliers du Graal, ayant fait le serment de servir la Dame, sont voués à répondre à l’appel de la Fée Enchanteresse. Leur devoir le plus sacré est plus important que tout et passe avant même leur loyauté à la couronne ou aux ducs car la Dame du Lac et le Fée Enchanteresse incarnent la terre de Bretonnie plus que n’importe quel seigneur mortel. Si la lignée royale venait à être interrompue, seule la Fée Enchanteresse aurait le pouvoir de nommer un successeur. L’événement historique qui illustre au mieux le pouvoir politique de la Fée Enchanteresse eut lieu sous le règne de Ballaume le Brave : elle ordonna à ses chevaliers du Graal de le chasser de sa propre cour, le destituant de son titre et du coup de son honneur, avant de le bannir du royaume et d’installer son successeur sur le trône.

On raconte que les siècles ont vu se succéder différentes Fées Enchanteresses, et celle-ci est de fait connue par divers noms. L’actuelle est appelée Morgiana. Certains pensent que la Fée Enchanteresse existe depuis les origines de la Bretonnie, ce qui fait d’elle un être millénaire. D’autres raisonnent que lorsqu’une Fée Enchanteresse périt, elle se réincarne immédiatement afin de poursuivre son devoir sacré.

La Fée Enchanteresse va et vient à sa guise, libre des contraintes hiérarchiques de la société bretonnienne et mue par la volonté de la Dame du Lac. On sait qu’il lui arrive d’apparaitre à des Chevaliers de la Quête et qu’elles les guident alors au travers des dernières étapes de leur voyage vers la Dame.[...] Elle vit en recluse et est extrêmement difficile à rencontrer. L’une des étapes importants de la quête du Graal de tout chevalier consister à la trouver et à lui demander des faveurs et des indices sur le Saint Calice. L’une de ses demeures se situe sur l’Ile du Lys, au centre du lac de Châlons où la Dame apparut à Gilles le Breton.

En cas de péril imminent, la Fée Enchanteresse poussera les ducs et le roi en personne à partir guerroyer. Il lui arrive de chevaucher auprès des armées et de vouer ses pouvoirs surnaturels à la protection de ceux qui se battent au nom de la Dame. [...]

La Fée Enchanteresse porte traditionnellement les objets magiques suivants : un Calice des Potions (dont les effets peuvent être très variés), une Ceinture d'Or protectrice et un familier de puissance (un crapaud). Morgiana, l'actuelle Fée Enchanteresse ,porte aussi un Miroir magique qui lui permet de connaître les capacités des sorciers ennemis et leurs intentions. Sans doute que ce miroir lui est aussi utile pour détecter les recrues potentielles.

COMPÉTENCES [RoDM]

Non-initié : Résistance accrue, Mendicité, Désarmement, Coup assommant, Arme de spécialisation - Lance, Équitation
Initié: Traumatologie, Étiquette
Niveau 1: Éloquence
Niveau 2: Divination
Niveau 3: Charisme
Niveau 4: Sixième sens, Chance
[Chevalier du Graal] : Résistance accrue, Désarmement, Coup assommant, Arme de spécialisation - Lance, Équitation

GRACES & DONS

La Dame du Lac accorde certaines faveurs à ceux qui la servent en toute sincérité. Sa protection est la grâce la plus connue, mais ses pouvoirs sont bien plus vastes que cela.
Seuls les personnages dotés d’au moins un talent de Vertu chevaleresque sont dignes des Dons de la Dame. Avant de partir au combat, le chevalier consacre quelques minutes [...] pour adresser une prière à la Dame, implorant une grâce. Il arrive que la Dame accorde une faveur différente, qui peut s’avérer plus profitable au chevalier. Ainsi, quand la Dame sait qu’un chevalier doit affronter des adversaires dénués de pouvoirs magiques, mais munis d’armes empoissonnées, elle pourra lui conférer une protection contre le poison, même si le chevalier prie pour être protégé contre la magie.
Tout chevalier ne peut bénéficier que d’un Don à la fois. Les effets persistent jusqu’à la fin du combat, à moins que le chevalier s’enfuie avant. Quand un chevalier se défile devant l’adversaire, retrouve son courage et se rend de nouveau sur le champ de bataille, les effets du Don ne réapparaissent pas pour autant; il a porté l’opprobre sur son rang et doit payer le prix.

Cœur vaillant: Le chevalier bénéficie d’un bonus de +20% aux tests visant à résister à la peur, qu’elle soit magique ou non.

Égide de lumière : Le chevalier semble légèrement plus lumineux que son environnement et bénéficie d’un bonus de +10% aux tests visant à résister à la magie susceptible de lui porter préjudice.

Gorgée du Graal : Le chevalier bénéficie d’un bonus de +20% aux tests visant à résister au poison.

Pèlerine de la Dame : Le chevalier bénéficie de 1 point d’Armure supplémentaire, applicable sur toutes les zones du corps. Ce bonus s’ajoute à toute armure portée, jusqu’à un maximum de 6 PA par zone.

Pureté souveraine : Lorsqu’il inflige des dégâts, le chevalier lance deux dés et garde le meilleur résultat.

ÉPREUVES & PÉNITENCE

La Quête du Graal

Les chevaliers de la Quête cherchent le Graal. Suivant les traces de Louis l’Impétueux, ils parcourent la Bretonnie et le reste du monde, en quête de la bénédiction de la Dame du Lac. Les chevaliers qui réussissent cette quête rencontrent la Dame en divers lieux, ce qui tend à montrer qu’il ne s’agit pas de trouver un endroit précis.
En fait, il s’agit avant tout de se montrer digne du Graal. Ainsi, les chevaliers de la Quête s’efforcent de se comporter en modèles de chevalerie, se mettant dans des situations dangereuses pour soutenir l’honneur de la Bretonnie et de la Dame du Lac.
Les chevaliers de la Quête renoncent à utiliser la lance d’arçon car cette arme symbolise leur loyauté envers un seigneur. Or, ils se tiennent à l’écart de la hiérarchie féodale tant que leur quête n’est pas achevée.

Les pèlerinages

Les fidèles de la Dame sont invités à faire des pèlerinages. La destination en est presque toujours une chapelle du Graal et doit se trouver relativement loin de la résidence du pèlerin. La Première Chapelle de Bordeleaux est pour beaucoup un site privilégié, à l’exception, bien sûr, de ceux qui vivent dans la cité.
Les nobles comme les paysans choisissent souvent de partir en pèlerinage pour marquer les événements importants de leur vie. Les mariages sont célébrés dans quelque chapelle lointaine, tandis qu’après des funérailles, la famille en deuil fait souvent un long périple religieux en hommage au défunt. La maladie et les blessures donnent souvent lieu à des pèlerinages, car nombreux sont ceux qui promettent un tel voyage en cas de rétablissement. Certaines personnes célèbrent également ainsi les anniversaires d’événements importants.
La piété ne suffit pas toujours. Les paysans ont besoin de la permission de leur seigneur pour voyager, sachant que certains nobles rechignent à leur accorder cette faveur. Mais même le plus mesquin aura bien du mal à refuser un pèlerinage matrimonial. Ainsi, pour la plupart des paysans, les pèlerinages sont l’équivalent de congés.
Dans la plupart des cas, la destination est une chapelle placée sous la garde d’un chevalier du Graal, dans l’espoir de recevoir la bénédiction de ce dernier. Les quelques chapelles qui sont confiées à des Damoiselles attirent davantage l’aristocratie, les paysans les évitant. Certains temples ont également acquis une bonne popularité et proposent désormais de nombreux services pour les pèlerins qui s’y rassemblent, dont des tavernes, auberges, théâtres et autres divertissements. La chapelle de la Lance Trois Fois Brisée, dans les montagnes qui dominent Parravon, est l’une des plus célèbres de ce type. Des pèlerins de toute la Bretonnie y affluent.

"Jeanne du Lac"

Dans Realm of Devine Magic de Ken Rolson, la Dame du Lac de Bretonnie est appelé "Jeanne du Lac" et son histoire est bien différente. Il la présente comme un dieu mineur du panthéon des jeunes dieux, fille adoptive de Manann et Myrmidia.

"La Pucelle de Gisoreux". Une sainte déifiée et une sainte guerrière qui unifia les classes aristocratiques et paysannes de la Bretonnie durant les campagnes militaires du 23ème siècle qui mirent fin une fois pour toute à la menace d'une domination estalienne [?]. Capturée et condamnée au bûcher par l'Inquisition estalienne pour sorcellerie, son âme martyr devint le centre de la ferveur nationale du peuple bretonnien. On retrouve chez Jeanne du Lac les vertus aristocratiques de la justice, de la bravoure et de la puissance avec les vertus humbles de la modestie, de la compassion et de la générosité. [...]
Jeanne du Lac est l'incarnation des vertus courtoises et chevaleresques, une combinaison des légendes de Jeanne d'Arc, Lancelot du Lac, Galahad et Perceval dans notre histoire. Une héroïne vierge, les origines de Jeanne du Lac sont obscures, mais la rumeur veut qu'elles soient humbles. Elle apparut mystérieusement, déguisée comme un chevalier indomptable, mais extrêmement courtois, modeste et miséricordieux. Elle fit honte aux chevaliers aristocratiques servant le Roi de Bretonnie en les battant lors de tournois, puis gagna leurs faveurs et l'honneur par ses exploits héroïques lorsqu'elle mena ses armées de paysans dans de grandes campagnes, d'abord contre les estaliens, puis contre les elfes noirs (elfes sylvains avec des ancêtres elfes noirs) [La nuance est Black Elves/Dark Elves. Elfes de la Nuit peut-être?, NdT] de la Forêt de Loren. Son culte est particulièrement populaire chez l'aristocratie et les paysans – une puissance force de ralliement entre ces classes souvent opposées dans le Vieux Monde.

Il lui invente aussi un ordre de templiers dédiés :

Les Chevaliers de St. Cécilia incarnent les vertus du combat chevaleresque sur le champ de l'honneur et le champ de bataille. On attend de ces chevaliers qu'ils soient des modèles de miséricorde, de compassion, de générosité, d'humilité, de courage et parfaitement courtois envers les nobles comme les paysans. Ils doivent être passionnés, mais ces passions doivent brûler du feu de l'inspiration spirituelle et non de la convoitise charnelle ou de l'envie de plaisirs terrestres.

On peut cependant conserver quelques infomations qui restent dans l'esprit (c'est préciser lorsque c'est le cas).