LES RELIGIONS EN BRETONNIE

Les Chevaliers du Graal p36 et suivantes

L’Empire est pour l’essentiel modelé par la foi de Sigmar Heldenhammer; la Bretonnie, l’est par celle de la Dame du Lac, que l’on appelle aussi simplement la Dame. Au sein de ce royaume, nulle confusion avec quelque autre femme, même noble, n’est possible lorsque l’on nomme la divinité. Il existe néanmoins deux différences majeures entre les deux fois. Tout d’abord, tandis que le culte de Sigmar revendique la fidélité de tout l’Empire, celui de la Dame ne concerne pratiquement que la noblesse. Ensuite, les représentants de la Dame s’emparent de tous les enfants qui montrent des talents magiques avant l’âge de trois ans et ces enlèvements ont laissé de profondes cicatrices dans l’esprit de la nation.

LA DAME DU LAC, DÉESSE DE BRETONNIE

Vénérée à travers toute la Bretonnie, mais presque inconnue partout ailleurs, la Dame du Lac est une déesse régionale. Elle représente la pureté, la noblesse et le courage face au danger. Elle est la dame idéale, celle que tout chevalier aspire à aimer ou à servir. Dans l’esprit de nombreux nobles, la Dame est la Bretonnie, son incarnation mystique. À l’inverse de presque tous les autres dieux du Vieux Monde, la Dame se manifeste parfois, allant à la rencontre de ses adorateurs mortels.

Tous les chevaliers du Graal l’ont croisée à l’acmé de leur quête et l’on dit que les Damoiselles du Graal sont également initiées par la Dame en personne, même si les intéressées y font rarement allusion. C’est ainsi que les portraits de la Dame sont homogènes. Elle apparaît comme une jeune femme d’une beauté surnaturelle, vêtue de blanc, un fin ruban d’or maintenant un voile lilial sur sa tête. Dans une main, elle tient le Graal.

La plus grande différence entre le culte de la Dame et les autres ordres religieux du Vieux Monde est que la déesse n’est associée à aucun prêtre ou initié. Au lieu de cela, ce sont les chevaliers du Graal, la fleur de la chevalerie bretonnienne, qui la servent. C’est aussi le cas des Damoiselles du Graal, ces femmes que l’on enlève à leur famille quand elles ne sont encore que des fillettes, avant d’être élevées par la Fée Enchanteresse, pour servir la Dame de leurs mystérieux pouvoirs.

Cf. La Dame du Lac.

LA RELIGION PAYSANNE

Comme nous l’avons vu, le culte de la Dame s’adresse surtout à la noblesse. La plupart des paysans révèrent avant tout les dieux classiques du Vieux Monde. Ulric a peu d’adorateurs en Bretonnie, et encore moins de sanctuaires. Myrmidia est de plus en plus vénérée par les archers et soldats paysans qui sont appelés à servir au sein d’une armée seigneuriale, mais le fait qu’elle soit communément associée aux mercenaires la rend moins attrayante.

Les marins bretonniens rendent hommage à Manann, comme ceux de tout le Vieux Monde, tandis que Verena intéresse les quelques érudits que compte la nation, ainsi que de nombreux doyens de village, pour qui honorer la déesse est un gage de prestige. Verena est également la divinité tutélaire de quelques joyeux compagnons, en particulier ceux qui s’efforcent de servir la justice. Le culte de Sigmar est bien entendu inexistant.

Les soucis récurrents que posent les morts sans repos ont engendré une croissance du culte de Morr, et les jardins de ce dernier sont généralement fortifiés d’une muraille qui les protègent aussi bien des attaques venant de l’extérieur, que de l’intérieur. Même les nobles confient leurs dépouilles aux prêtres de Morr.

Ranald reste aussi très populaire, en particulier dans les bourgs et les villes, notamment chez les commerçants, qui en font souvent leur divinité tutélaire. En Bretonnie, Ranald est davantage associé aux négociants qu’aux voleurs, ce qui ne change pas grand-chose, la plupart des Bretonniens voyant mal la distinction entre ces deux «professions».

Taal et Rhya sont aussi importants pour les fermiers que pour les chasseurs et des cercles de pierre leur sont consacrés en Bretonnie, comme dans l’Empire. De nombreux hors-la-loi choisissent Taal comme divinité tutélaire, car ils se considèrent plus comme des chasseurs que des criminels. Rares sont les villages qui ne comptent pas au moins un sanctuaire consacré à ces déités.

Mais la divinité centrale pour les paysans reste Shallya. La vie du paysan bretonnien est particulièrement rude et le soulagement apporté par les shalléens est très apprécié. Il n’existe pas un village qui soit à plus d’un jour de marche d’un temple important, et les prêtres shalléens jouissent d’un statut aussi respecté que celui des Damoiselles de la Dame. Toutes les familles paysannes prennent bien soin de ne pas loger à plus de quelques minutes de marche d’un sanctuaire shalléen, sachant qu’on en trouve un au centre de chaque village. La noblesse contribue depuis peu à l’édification de petits temples de Shallya à proximité des chapelles du Graal, une attention qui plaît beaucoup.

Le plus grand temple shalléen du Vieux Monde se trouve à Couronne. En raison de la présence du culte de la Dame, il n’a quasiment aucune influence politique, ce qui convient parfaitement à la plupart des shalléens. Loin de toutes les intrigues de la cour, ils peuvent ainsi se concentrer sur les soins et le secours apportés aux indigents.

Une hérésie courante chez les paysans définit la Dame du Lac comme subordonnée de Shallya. La Dame du Lac ne servirait alors qu’à guider la noblesse pour qu’elle protège les paysans. Le fait que les chevaliers du Graal traitent mieux la classe paysanne que presque tous les autres nobles ne fait que renforcer cette croyance. Mais les chevaliers et Damoiselles du Graal s’empressent d’éradiquer l’expression de cette théorie chaque fois qu’elle fait son apparition. Les recherches menées avec minutie n’ont pas permis de dévoiler de réseau d'adeptes de cette hérésie, bien qu’elle ne cesse de réapparaître çà et là; il semblerait que ce soit juste une faiblesse naturelle des gens du peuple.