BORDELEAUX

Duché de Bordeleaux

Les Chevaliers du Graal p. 57 er suivantes

Le Bordeleaux est essentiellement composé de terres arables, mais également de quelques pâturages près de la côte. Les falaises de Bordeleaux sont particulièrement hautes et spectaculaires, mais s’il existe quelques îles en haute mer, les récifs et les courants marins qui rendent la côte de L’Anguille si périlleuse sont rares ici. Le meilleur port est la ville de Bordeleaux elle-même, mais il existe une douzaine d’autres ports naturels importants et encore plus de villages de pêcheurs, dont beaucoup sont taillés à même les hautes falaises.

L’extrémité sud-est du Bordeleaux est recouverte par la forêt de Châlons. La portion occidentale de la forêt est moins dangereuse que celle qui couvre la Bastogne et un certain nombre de villages semblent s’y épanouir. Malgré tout, les raids des hommes-bêtes contre les villages sont plutôt fréquents et les habitants de ces bois sont autonomes.

Au nord, le Bordeleaux dispose d’une frontière conséquente avec la terre maudite du Moussillon. À l’embouchure du fleuve, il s’agit d’un haut escarpement où les falaises côtières du Bordeleaux jouxtent le marais qui forme le Moussillon.Toutefois, en amont, la côte du Bordeleaux s’abaisse tandis que la bordure du Moussillon gagne en altitude, de telle manière que sur la moitié de la longueur de la frontière, la Grismerie est la seule barrière entre les duchés. Elle n’est pas très efficace et beaucoup de choses arrivent à la franchir. Le problème principal vient des morts-vivants, mais les bandits, les hommes-bêtes et les enfants du Chaos sont également des menaces fréquentes. Le fleuve est essentiellement délaissé à cause de la terreur que suscitent les créatures qui y vivent.  

Le monstre local : la dracosangsue

Dans Les Chevaliers du Graal, le supplément pour WFRP2, chaque duché de Bretonnie a "son" monstre. Si on trouve ce schématisme un peu ridicule, on peut considérer qu'il s'agit d'une légende locale.

La dracosangsue est un horrible mort-vivant que l’on trouve presque exclusivement dans la Grismerie, entre Moussillon et Bordeleaux, même si certaines ont pu remonter le courant. Ces créatures ressemblent à des serpents de 7 à 10 mètres de long, pour un diamètre de 1,20 m environ. Leur peau est caoutchouteuse, visqueuse et pourrie, et ne recouvre aucun squelette. Elles disposent en guise de bouche de plusieurs rangées de dents qui s’agitent en permanence, et sont capables d’engloutir un enfant ou un halfling d’une seule bouchée.
Leur méthode d’attaque favorite consiste à passer sous un bateau pour en faire basculer passagers et équipage dans l’eau, où elles peuvent les déchiqueter à leur guise. Elles peuvent aussi bondir sur les petites embarcations pour les fracasser, mais il leur est impossible de rester longtemps hors de l’eau.

Loi locale [CdG p33] :

[Dans le] duché de Bordeleaux, [...] la règle est d’incinérer les morts et de répandre les cendres dans l’eau avant la première nuit qui suit le décès. Dans une région infestée de morts-vivants, il ne s’agit là que d’une précaution raisonnable.

LES HABITANTS

Par opposition à leur duc discipliné, les gens du Bordeleaux sont connus pour passer une bonne partie de leur vie complètement pompettes, pour ne pas dire ivres morts. Naturellement, ce n’est pas une vérité universelle. Le Bordeleaux est la patrie de bien des marins expérimentés et ceux qui sont saouls en permanence n’acquièrent jamais ce statut. Il est vrai que le vin produit le long de la côte bordeline est particulièrement fin, naturellement abondant, et essentiellement consommé sur place. Les Bordelins boivent même fréquemment du vin non coupé. Le vin local, quelle que soit sa qualité, coûte moitié moins cher en Bordeleaux. Le vin des autres régions coûte le triple de celui qui est produit localement.

Un bon nombre d’aventuriers bordelins partent pour échapper à la spirale sans fin des beuveries, des bagarres, des séances de vomissements et du coma éthylique. Par conséquent, beaucoup sont profondément déçus par leurs compagnons. D’autres s’en vont parce qu’ils ont la malchance d’être nés près de la frontière du Moussillon et ont pensé que la vie d’aventurier leur apporterait plus de sécurité.

La popularité de Manann le long de la côte est un autre trait remarquable de la vie bordeline. Si les marins de tous pays rendent hommage au dieu de la mer, les Bordelins sont particulièrement fervents et même la dévotion que lui témoignent les nobles n’est pas factice. Ces derniers ont tendance à penser que le domaine de la Dame du Lac se termine là où l’eau devient salée.

Les traditions maritimes du duché ont provoqué un schisme entre les nobles. Ceux qui vivent dans l’arrière-pays ressemblent à la plupart des nobles de Bretonnie, adorant principalement la Dame du Lac et tirant leur richesse de la terre. Ceux de la côte vénèrent avant tout Manann et possèdent peu de terres : leur fortune vient de la mer. Ces nobles sont aussi susceptibles d’envoyer leurs fils voyager en mer que de les lancer à l’aventure en tant que chevaliers errants. Il n’y a pas vraiment d’hostilité entre les deux groupes, mais simplement une incompréhension profonde.

Le Bordeleaux entretient de bonnes relations avec la Bastogne et l’Aquitanie, mais ses liens avec le Moussillon sont réduits au strict minimum : on donne aux chevaliers des fiefs le long du fleuve avec pour devoir de renvoyer les monstres d’où ils viennent. Cependant, il existe une forte rivalité entre le Bordeleaux et L’Anguille, issue de leur concurrence maritime. L’Anguille est de loin le port de commerce le plus important et cette rivalité touche par conséquent bien plus profondément les habitants de Bordeleaux.

"J’ai passé trois ans dans la maison du duc Alberic. Chaque seconde fut un calvaire. Mais vous savez, maintenant, aucun adversaire ne m’effraye." - Sire Thopas, pendant une bataille contre une horde d'hommes-bêtes

"Je crois que la tradition de Bordeleaux veut que les hommes restent sobres le jour de leur anniversaire, quand leur âge se finit par un zéro et que Mannslieb est pleine." - Gustav von Marksheim, étudiant et expatrié impérial, résidant à Bordeleaux depuis dix ans

"Çui qu’est trop sobre, y les voit, pis y d’vient fou. Pouf !" - Bourgeois de Bordeleaux tout à fait sérieux

LES SOUVERAINS DU DUCHÉ DE BORDELEAUX

Duc Alberic de Bordeleaux [CdG p. 58 et LA Bretonnie V6 p. 16]

Le duc Alberic est célèbre pour son courage personnel et son incroyable autodiscipline. Il est le vainqueur les champs Palantor. On sait également qu’il attend des chevaliers de sa maisonnée qu’ils s’astreignent à la même rigueur et qu’il renvoie ceux qui ne le font pas. Par conséquent, les effectifs de sa maison sont les plus réduits parmi tous les ducs, mais ses chevaliers comptent parmi les meilleurs de tout le royaume.

Le duc a toujours voulu partir en quête du Graal, mais son père est mort quand il était en pleine errance et Alberic ne s’est jamais senti capable de confier la responsabilité du duché à qui que ce soit d’autre. Son fils aîné, Frermund, serait le candidat idéal, mais il a entrepris sa propre quête du Graal. En raison de cette situation et de son âge de plus en plus avancé, le duc semble vouloir passer à l’étape supérieure : des rumeurs persistantes suggèrent qu’il est en train de chercher un intendant pour gérer le duché en son absence.

Alberic porte les armes de sa famille : le trident, symbôle distinct de Manann. Le premier duc Marcus de Bordeleaux, compagnon de Gilles, disait qu'il avait combattu aux côtés de Manann lui-même pour repousser des envahisseurs de sa côte. Ces armoiries représentent le lien puissant qu'entretienne les descendants de Marcus avec la tempétueuse divinité des flots.

Armes du duc D'Andellyon IIXDuc D'Andellyon IIX [TOW - carte interactive]
 Règne en 2276 CI.
Duc Marcus [CdG p. 107]
Compagnon de Gilles et premier duc de Bordeleaux. Chevalier du Graal. Rien n’intimidait Marcus de Bordeleaux ; il se rendait sur le champ de bataille quelle que fût l’adversité (Vertu de la discipline).
Cf. histoire de la Bretonnie
Comte d'Arnaud [WD138 p. 54]

Viscomte de Honfleur [WD138 p. 55]

Blasons de vassaux [LA Bretonnie V6 p. 16]

 
LOCALITES DU DUCHÉ DE BORDELEAUX

Bordeleaux [Synthèse CdG p. 59 et WFRP1 p. 275]

La ville de Bordeleaux a été fondée il y a bien longtemps et c’est un port animé. Le commerce est l'activité vitale de la cité et il est presque entièrement basé sur les vins de la vallée de Morceaux. Les bons vins sont achetés et vendus, la piquette est achetée et bue (principalement par les marins locaux). Même les plus pauvres peuvent accéder aux stocks généreux de ce vins rouge à bon marché. C'est ainsi que l'expression "l'homme sobre de Bordeleaux" est passée dans le langage folklorique pour désigner un être aussi incroyable qu'impossible.

La cité est dominée par les grandes maisons des marchands rivaux. Chacun tentant de faire mieux que son concurrent, tous tentent de bâtir les maisons les plus hautes possibles, comme de grands monuments à la gloire de leur réussite financière. Les plus grands sont presque des palais. De toutes les constructions de la cité, les deux plus grandes sont le palais du gouverneur, sur la colline de la tour et la forteresse de Bordeleaux, sur la colline des exécutions, chacune étant entourée d'immeubles plus petits, tentant de copier leur grandeur. Entre les deux collines, le pont de Bordeleaux déploie ses arches au dessus du fleuve Morceaux et marque le point limite d'accès des bateaux de mer.

Le château de Bordeleaux, siège du pouvoir ducal, veille sur la cité tout entière depuis une falaise qui s’élève au-dessus du port, et les machines de siège postées sur ses murailles peuvent atteindre n’importe quel point de la cité ou de la baie. On dit que les ingénieurs sont assez doués pour couler une barque amarrée sans toucher les embarcations qui l’entourent.

La Première Chapelle, qu’abrite le château de Bordeleaux, est la chapelle du Graal la plus sacrée de toute la Bretonnie. Les ducs payent volontiers une grande partie de son entretien, car elle leur confère un considérable prestige, et parce que la plupart des ducs de Bordeleaux ont été des chevaliers du Graal.

Toutefois, le temple le plus important est celui de Manann, qui ne se trouve pas tout à fait dans la ville. En fait, il est situé dans un énorme navire amarré en permanence près de l’entrée du port. Il est exposé aux tempêtes, mais les prêtres affirment que Manann le protège et il subsiste ainsi depuis bien des années. Les adorateurs s’y rendent en bateau, et si possible, ils sont censés ramer ou aider à manœuvrer les voiles pendant le trajet. Les chevaliers du Graal, les Damoiselles du Graal et les Prophétesses de la Dame ont interdiction de poser le pied sur le pont. Le duc Alberic est le premier duc de Bordeleaux depuis des générations à avoir visité le temple.

La rive sud, près du pont est principalement une zone de docks. C'est là que les bateaux chargent et déchargent leurs cargaisons et aussi que se tiennent nombre de ventes impromptues pendant que tout autour, un grand nombre de tavernes et d'auberges côtoient des lieux de débauche et autres sources d'attraction. Parmi les parures des marchands riches, la majesté des aristocrates et les extravagances des dandies, il ne reste que peu de place pour les pauvres qui forment pourtant la grande majorité de la population. Leurs taudis s'amassent dans les faubourgs au delà des deux collines, soigneusement hors de vue de la haute-ville. Les deux collines jumelles fournissent des sortes de drain et d'égout naturel si bien que la zone commerciale est relativement propre mais toutes les émanations qui ne se déversent pas dans le fleuve finissent par s'écouler dans le bidon-ville des pauvres où la maladie est virulente et où l'air souillé s'accroche aux immeubles pourrissants. Là, les hommes sont soumis à des privations qui atteignent le pire. Des enfants sont achetés et vendus sans que quiconque s'en inquiète, le meurtre est rarement remarqué et le plus fort tyrannise le plus faible dans ce royaume de la misère.

L’île Muette [CdG p. 59]

À quelques kilomètres du centre de la côte de Bordeleaux se trouve une île. Il y a un siècle, c’était le fief d’un noble et les navires de pêche et de commerce qui mouillaient à son port étaient nombreux.

Et un jour, il n’y en eut plus un seul. Dans la nuit, tous les bateaux et tous les habitants de l’île avaient disparu. Et pire encore, il semble désormais impossible d’émettre le moindre son dans l’île. Quelques groupes d’aventuriers ont mené l’enquête et ils se divisent en deux catégories : ceux que le silence a effrayés au bout de quelques heures et qui s’en sont retournés sans guère d’informations, et ceux qui ne sont jamais revenus.

Comme aucune menace issue de l’île ne vient inquiéter les Bordelins, la plupart se contentent de l’abandonner au calme et au silence qu’elle semble désirer.

Turris Vigilans [CdG p. 59]

La Turris Vigilans est un temple de Verena situé sur un promontoire isolé du nord du duché. Elle fait office de phare et a la réputation d’être l’un des plus fiables au monde. Toutefois, à l’origine, son rôle consiste à surveiller le Moussillon. La rumeur prétend que les prêtres du temple usent d’une puissante magie que leur confère leur déesse pour épier le duché maudit. Ils refusent de dire ce qu’ils y cherchent ou ce qu’ils feront s’ils le trouvent. Les prêtres insistent tout autant sur le fait qu’ils ne doivent pas entrer en Moussillon personnellement.

Les Prophétesses de la Dame et la Fée Enchanteresse elle-même ont visité la Turris Vigilans, mais le but de ces visites reste secret. Il est de notoriété publique que les prêtres conseillent ceux qui viennent chercher leur aide, et que ces conseils sont toujours particulièrement avisés. Quiconque achète un de leurs nombreux livres a automatiquement droit à une audience. Les autres participent à une sorte de loterie : ils donnent leur nom et le clergé en tire un chaque jour. Il arrive que les prêtres donnent des conseils sans qu’on le leur demande, recommandant en particulier à des aventuriers de se risquer dans la région du Moussillon.