BATIMENTS DU VIEUX MONDE

WFRP1 p328 et suivantes

Cette page décrit principalement des bâtiments isolés le long des voies de communications : routes, fleuves et canaux.

On peut trouver de nombreux types de bâtiments dans le Vieux Monde; ceux qui figurent ici ne sont que des exemples. Considérez les comme des guides et non comme des descriptions définitives de leur type.

Il existe de nombreuses variations dans le domaine de la construction ; n'hésitez donc pas à apporter tous les changements que vous pourriez souhaiter, ou à vous inspirer de ces exemples pour dessiner vos propres bâtiments.

Souvenez vous, également, que vous n'aurez pas besoin d'une telle précision de plan que dans les cas où vous prévoyez des aventures détaillées dans ces bâtiments mêmes. Il n'est pas utile de détailler tous les relais, tous les péages et tous les temples des voyageurs que vos aventuriers sont susceptibles de rencontrer sur leur chemin. Le plus souvent, une description générale suffira et, dans ce cas, vous pourrez vous inspirer de ces plans.

La description de l'auberge-relais fournit des détails sur chaque pièce, alors que sur les autres plans ne figurent que des mentions brèves (chambre, bar, écurie, etc.). Quand vous aurez lu la description de l'auberge, la fonction de toutes les autres pièces devraient vous apparaître aisément.

LES AUBERGES-RELAIS

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On trouve des auberges-relais à travers tout le Vieux Monde. Elles servent à plus d'un titre. Les voyageurs épuisés peuvent y faire étape et les Compagnies de diligences y font changer les chevaux, lors des longs voyages, ou effectuer les réparations éventuelles sur les diligences en service. Pour les Patrouilleurs Ruraux, elles tiennent parfois lieu de de base d'opération, quand ce n'est pas de cellules temporaires pour les criminels capturés sur la route. En périodes agitées, la population peut se réfugier derrière leurs murs pour échapper aux raids de Mercenaires ou de Gobelins. Mais, en période calme, c'est avant tout l'endroit où les voyageurs fatigués peuvent prendre du repos.
Généralement, les auberges-relais appartiennent à des propriétaires indépendant mais, sur les routes les plus fréquentées, il n'est pas rare de remarquer des « Chaînes » de relais appartenant à une seule famille. Les propriétaires gagnent leur vie non seulement grâce aux hôtes payants, mais aussi par des redevances que leur payent les Compagnies de diligences qui utilisent leurs installations, et encore par les petits règlements qu'assurent les Patrouilleurs Ruraux.
La description concerne ici un relais de taille moyenne; il en existe beaucoup plus grands alors que d'autres ne comprennent qu'un comptoir de bar, quelques chambres et une écurie.

Les occupants

Les auberges-relais accueillent différents types de personnel, dont des cuisiniers, des serveurs, des employés d'écurie et, occasionnellement, des gardes. Le nombre d'employés varie grandement d'une auberge à l'autre; parfois, c'est la famille du propriétaire qui assure toutes les tâches, parfois, ce sont des employés de la localité.
Un relais de ce type devrait comporter un aubergiste dirigeant un ou deux serveurs, un cuisinier assisté d'un gâte-sauce, un couple de serviteurs pour l'entretien des chambres, deux garçons d'écurie, et un portier se doublant de la fonction de maréchal-ferrant.

Les portes

Toutes les portes peuvent être verrouillées et le sont souvent; on ne saurait être trop prudent par les temps qui courent.
Généralement, seules les portes des endroits accessibles pour les gens de passage restent déverrouillées.

1. Les murs extérieurs

La majorité des auberges situées en dehors des cités principales ont un mur défensif d'un quelconque type. Suivant l'endroit où il se trouve, les murs peuvent être faits soit en bois, soit en pierre. Ils ont généralement entre 2m50 et 4m de haut. L'entrée se fait par un ou deux portails qui donnent sur la route. Ces portails sont généralement ouverts sauf si l'aubergiste a des raisons de craindre des ennuis venant de l'extérieur. Dans les régions sauvages, là où les raids de monstres sont à craindre, les portails restent toujours fermés et barricadés.
Les cochers souhaitant entrer de nuit doivent sonner de leur cornet pour attirer l'attention des occupants.

2. Le portier

Un portier est généralement de service, de jour comme de nuit, pour voir les diligences qui arrivent ou qui partent. Le portier accueille les cochers dès l'arrivée et les dirige vers les écuries disponibles.

3. La cour

Les cours, pavées, servent aux soins des chevaux et aux éventuels travaux à effectuer sur les diligences. Certaines auberges ont un puits sec, creusé dans la cour. C'est là que les Patrouilleurs Ruraux enferment leurs prisonniers, une grille métallique attachée au sol empêchant toute évasion du prisonnier qui se trouve dans une position inconfortable, surtout s'il pleut.

4. La salle commune

C'est la salle que les voyageurs fréquentent le plus souvent, ils peuvent s'y détendre et goûter aux nourritures et aux boissons de l'auberge. C'est là, également, que l'on a le plus de chance de rencontrer l'aubergiste, surveillant le travail des serveurs ou s'occupant des tables.

5. Les écuries et le hangar

Les garçons d'écurie employés par l'aubergiste œuvrent ici et y abritent les chevaux. Par mauvais temps, et pendant l'hiver, les diligences sont abritées dans les hangars. En d'autre temps, elles stationnent dans la cour.

6. La forge

L'antre du forgeron/maréchal-ferrant qui, dans les plus petits établissement, remplit souvent d'autres fonctions parallèlement.

7. L'entrepôt

Les marchandises transportées par les compagnies peuvent être placées ici pendant la nuit. Il est d'usage courant d'y déposer aussi les bagages des passagers mais certains propriétaires refusent parfois de prendre la responsabilité des vols qui pourraient avoir lieu durant la nuit. Il est au moins aussi sûr de laisser les bagages avec la diligence et beaucoup plus sage de garder toujours les objets de valeur avec soi.

8. La brasserie

Il est assez courant de voir chaque auberge-relais brasser sa propre bière. C'est un usage apprécié par les voyageurs qui peuvent ainsi goûter des bières différentes à chaque halte.

9. Le dortoir

C'est une grande chambre pouvant accueillir jusqu'à 20 personnes dans des lits et plus, à même le sol.
Les dortoirs sont généralement propres et en bon état, mais ils sont aussi souvent bruyants, tout particulièrement si les dormeurs ronflent, ou ont trop apprécié la bière locale.
Les dortoirs sont fréquemment utilisés par les voyageurs les plus pauvres car ils n'en coûte que 3 Pistoles pour un lit et 2 Pistoles pour la nuit sur le sol.

10. Les chambres

Mieux équipées que les dortoirs, ces chambres offrent intimité et confort. Chaque chambre accueille deux personnes confortablement, mais quatre personnes peuvent s'en accommoder en partageant les lits. Le coût moyen en est de 30 Pistoles par nuit.

11. Les quartiers des serviteurs

Les serviteurs de l'auberge y dorment. Souvent, les cochers de passage y sont logés mais certaines auberges leur réservent des lits dans le dortoir lorsqu'il n'y a pas trop d'affluence.

12. Les patrouilleurs ruraux

Beaucoup d'auberges-relais réservent une ou deux chambres aux patrouilleurs ruraux. Il s'agit souvent d'un arrangement; les patrouilleurs bénéficient d'un lit pour la nuit, et d'un endroit où accomplir leurs tâches administratives et les aubergistes y gagnent la protection de leur présence.

LES PEAGES

Des péages existent le long des routes principales. Souvent ils dépendent d'un seigneur local et parfois d'une ville ou d'une entreprise de marchands. En moyenne, il y a des péages tous les 30 à 60 km de route et ils sont généralement placés dans des endroits tels qu'il est difficile aux voyageurs de les éviter : ponts, dans une zone marécageuse, montagneuse, accidentée ou des défilés.

Lorsque aucune barrière naturelle n'est présente, il arrive que des murs aient été bâtis, ou des empilements de rochers, de façon à décourager les diligences et chariots d'éviter le passage du péage.

La taxe est généralement d'une Couronne par jambe mais cela varie de régions en régions. Certains seigneurs sont plus avares que d'autres et tentent de soutirer le plus possible aux voyageurs. Sur les routes les plus fréquentées, il arrive que la taxe soit abaissée pour encourager un trafic encore plus important.

Les maisons de péagers

Les péagers sont installés dans des maisons solidement bâties, conçues pour protéger leurs habitants des attaques extérieures. Souvent, la maison est occupée par une famille de péagers qui engagent parfois quelques serviteurs. Dans les régions dangereuses les péagers sont plus nombreux et disposent d'armes et d'armures à portée de la main pour faire face aux attaques de brigands et éventuellement d'usagers irascibles. Tout comme les relais, les péages sont fréquemment visités par les patrouilleurs ruraux qui s'y arrêtent et y retiennent temporairement des prisonniers.

LE LONG DES FLEUVES ET DES CANAUX

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Dans l'Empire, en particulier, le voyage par voies navigables est très courant. De très nombreux bateaux et vaisseaux sillonnent les cours d'eau et, comme sur les routes, les taxes sont exigées pour le passage.
Sur les cours d'eau les plus étroits, les taxes sont collectées aux endroits où les bateaux peuvent faire halte le plus facilement. Les ponts mobiles et les écluses sont particulièrement propices à l'installation de péages fluviaux. Lorsque le cours d'eau est très large, un château fort situé dans un endroit stratégique est très efficace pour convaincre les bateaux de faire halte pour régler les taxes (plus convaincant encore si une catapulte ou une bombarde est visible).
Dans ce cas, les taxes tendent à être relativement élevées, ce qui fait que l'entretien du château est une affaire rentable. Une solution plus économique consiste à placer un barrage flottant pouvant être tiré ou soulevé pour autoriser le passage des bateaux qui ont acquitté leurs taxes.
La fréquence des "péages" le long des cours d'eau varie ainsi que celle des écluses mais, généralement on en trouve tous les 30 à 50 kilomètres. Lorsque le cours d'eau traverse les terres de différents propriétaires, on peut s'attendre à ce que des taxes soient perçues à quelques kilomètres de distance seulement. Ce comportement n'est pas admis par les autorités impériales et il arrive souvent qu'un accord soit pris à ce sujet et que des fonctionnaires impériaux se chargent de le faire appliquer.
Le tarif des taxes appliquées aux voies fluviales varie entre 1 et 4 CO pour une péniche et 6 - 12 CO pour un grand vaisseau de mer. Comme tous les péages, ces sommes peuvent varier de façon extrême suivant les différentes régions du Vieux Monde.

Écluses et maisons d'éclusiers

Les écluses, le plus souvent, occupent un éclusier qui se charge de manœuvrer l'écluse et de collecter la taxe de passage. Ce droit de passage s'élève à une ou deux Couronnes, mais certains éclusiers avares sont connus pour tenter d'escroquer plus d'argent de leurs clients.
Les vannes de l'écluse ne peuvent être manœuvrées qu'au moyen de clés que détient l'éclusier. Une fois déverrouillées un système de treuils permet de manœuvrer les vannes qui équilibrent le niveau de l'eau.
Les maisons d'éclusiers abritent leurs familles mais, dans les régions dangereuses, ou dans les endroits lourdement taxés, des gardes armés résident sur place pour protéger les intérêts de leurs seigneurs.

ORATOIRES AU BORD DES ROUTES

Les oratoires sont une vision commune au bord des routes et des cours d'eau du Vieux Monde. Ils sont généralement construits et entretenus par les habitants d'une agglomération proche mais leur entretien peut aussi dépendre des dons des voyageurs.

Les oratoires peuvent être dédiés à diverses divinités. Dans les régions sauvages, ce sera souvent Taal qui les inspirera, ou le culte conjoint de Taal et de Rhya. Dans d'autres lieux, ce pourra être une ou plusieurs divinités du panthéon local, ou une divinité nationale comme Sigmar Heldenhammer.

[...]Les détails de construction varient considérablement d'un culte à l'autre mais le plan fourni ici peut convenir pour bon nombre d'oratoires au bord des routes.

L'oratoire repose sur une plate-forme de pierre d'environ 90 cm de haut. Aux quatre coins se dresse une colonne ou une statue, et l'oratoire, lui-même, est bâti en pierre avec un toit de pierre, d'ardoises ou de chaume. L'espace, à l'intérieur, est restreint et vide à l'exception des piliers qui soutiennent le toit, d'un petit autel et d'une éventuelle statue de la divinité. Les oratoires servent de lieux de prières, d'offrandes et aussi d'abris pour les voyageurs surpris par le mauvais temps. Dans certains oratoires, il est prévu que l'on puisse faire des offrandes, sous forme de pièces de monnaie que l'on glisse dans de petites ouvertures aménagées dans l'autel ou dans le sol. Périodiquement, ceux qui sont chargés de l'entretien de l'oratoire viennent récupérer ces dons. Généralement, les offrandes ne peuvent être ramassées qu'en manipulant quelques panneaux secrets, quelque part dans la bâtisse.

Quiconque se laisserait aller à piller les offrandes d'un oratoire pourrait encourir la colère de la divinité concernée.

LES TEMPLES DE VOYAGEURS

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Les temples de voyageurs installés dans le Vieux Monde offrent un service supplémentaire comparable à celui des Auberges-Relais. Les temples sont bâtis le long des routes et des cours d'eau navigables; ils combinent les rôles de temples et d'auberges. Ils peuvent fournir l'abri et la nourriture aux voyageurs mais ce sont aussi des temples à part entière, où les passants peuvent prier et rechercher le secours de la religion.

Ils ne réclament aucun paiement pour leurs services mais s'attendent à recevoir des offrandes, suivant les moyens des visiteurs, en échange de l'hospitalité qu'ils prodiguent.

Généralement, les temples de voyageurs ont la forme d'un immeuble à deux étages, entouré de murs solides. Le portail est assez grand pour livrer le passage à une diligence ou à une carriole et ils comportent des écuries à l'intérieur des murs. Le rez-de-chaussée est occupé par le temple et les cuisines; les installations destinées aux prêtres et aux voyageurs se trouvent à l'étage. Les serviteurs sont généralement logés au-dessus des écuries. Deux ou trois prêtres sont responsables de la tenue du temple qui dispose généralement d'une demi-douzaine de gardes armés. La période de service au temple est une forme de pénitence pratiquée par certaines religions.

LES FERMES

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La plupart des fermes de l'Empire occupent un endroit solitaire en dehors des grandes voies de passage du pays. Elles sont la propriété d'une famille qui y travaille avec, éventuellement, quelques serviteurs. Toutefois, dans certaines régions frontalières, elles sont parfois occupées par des petites communautés d'individus.

Les conditions de vie y sont austères; les aînés de la famille y ont leurs chambres mais les domestiques se contentent généralement de dormir dans les granges ou les écuries.

Les fermes sont partiellement fortifiées, avec des murs faits de rondins de bois, ou des palissages au sommet de monticules de terre. Les plus sophistiquées sont des bâtiments de pierre avec des murs de pierres sèches pouvant atteindre m de haut. Dans certains endroits on peut remarquer d'autres formes de protection; des fossés, par exemple.

Dans l'enceinte des murs on trouvera une ou plusieurs zones; celles des quartiers d'habitation, des granges ou autres dépendances. Toutes les portes et fenêtres s'ouvrent sur la cour. Il y a presque toujours des chemins d'accès qui longent les murs et une plate-forme sur les toits des bâtiments. Pratiquement toutes les fermes ajoutent à cela une quelconque tour de guet. Elle fournit une position avantageuse aux archers et un endroit d'où guetter l'approche d'un ennemi. Ainsi bêtes et gens peuvent s'abriter à temps dans l'enceinte. Lorsqu'il y a une autre ferme à portée de vue, il y aura certainement un système de signaux d'alarme mis au point entre elles.

La ferme que nous présentons ici est assez sophistiquée. C'est celle de la famille Meyer, bâtie il y a 13 ans sur une colline qui domine le village minier de Weisbruck. L'enceinte entoure tous les bâtiments, deux cours et quelques enclos hautement clôturés. En plus de la tour, un bâtiment aux murs renforcés surplombe le portail de l'entrée principale. Les murs des bâtiments sont reliés par une barricade de bois de 4 m de haut et toutes les entrées donnent sur les deux cours; tous les toits sont accessibles aux archers.

La famille Meyer vit dans un confort modéré. Il y a des chambres pour le maître Matthias et sa femme Erika ainsi que pour leurs filles. Les fils, ainsi que les serviteurs, dorment dans la pièce principale et dans la cuisine aux plafonds très hauts. Le maréchal-ferrant et sa famille vivent dans le bâtiment de la forge qui jouxte les écuries.

En tout, trente trois personnes vivent là, élevant des moutons et du bétail qui est, périodiquement, conduit à l'abattoir situé à une quinzaine de kilomètres, à Weisbruck.

En plus de Matthias, Erika et de leurs quatre enfants, il y a Gand, le maréchal-ferrant et ses deux enfants; douze travailleurs employés aux champs qui sont capables de prendre les armes et quatre employés de maison et leurs parents.

Depuis treize ans qu'il est installé, Matthias n'a pas eu d'ennuis mais il sait que les collines cachent divers dangers aussi est-il toujours sur ses gardes. Pas au point tout de même, de refuser l'hospitalité et l'abri à des voyageurs de passage.