LES LIGNEES VAMPIRIQUES :

LES LAHMIANES

Les maîtres de la nuit p49 et suivantes

Il convient toujours de lire le background des "comtes vampires" avec une lunette réductrice en gardant à l'esprit que les vampires sont "très rares" (Bestiaire WFB2).

Les lahmianes sont peut-être dépourvues de la force brute qui caractérise certaines des autres lignées, mais elles compensent largement cette petite faiblesse par leur ruse, leur fourberie et leurs talents pour la manipulation. Elles tirent en secret les ficelles du monde et exercent un contrôle aussi invisible qu’indescriptible sur le déroulement de l’histoire. Leurs conspirations sont à l’échelle de leur immortalité et bien difficiles à discerner pour les humains dont la vie est si courte. Certaines de ces conjurations, mises en place dans l’antiquité, n’ont pas encore porté leurs fruits.

HISTOIRE

Dans l’ancienne Nehekhara, les femmes avaient l’interdiction d’entrer dans le clergé et, par conséquent, ne pouvaient accéder à l’apprentissage de la magie. Cette situation devait changer dans la cité de Lahmia, sous le règne de la reine Neferata qui créa une congrégation de femmes et leur permit d’apprendre ce qui leur avait été refusé jusque-là. De nombreuses femmes furent attirées par cette sororité et certaines vinrent même d’autres cités pour recevoir leur enseignement aux pieds de Neferata. En interdisant la magie aux femmes, les prêtres de Nehekhara avaient fini par les pousser à se tourner vers la plus noire de toutes, la nécromancie de Nagash. Parmi ses élèves les plus prometteuses, Neferata choisit celles qui devaient devenir sa progéniture, des vampires femelles d’une beauté surnaturelle et d’une immense érudition occulte.

Lors de la chute de Lahmia, seules quelques-unes des sœurs lahmianes survécurent pour s’enfuir aux côtés de leur maîtresse. Elles fuirent d’abord les troupes d’Alcadizaar, puis Nagash lorsqu’il essaya de les contraindre à le servir comme recrues et comme esclaves. Refusant de se joindre à Nagash et aux autres lignées, Neferata et ses filles des ténèbres se rendirent jusque dans le Vieux Monde. Se dissimulant sous l’aspect de femmes-ermites énigmatiques ou de favorites exotiques des chefs de tribus, les sœurs lahmianes s’instituèrent prophétesses et conseillères, accumulant pouvoir et influence au sein des tribus primitives qu’elles y trouvèrent. Elles employèrent pour la première fois ce pouvoir en déclenchant une attaque contre le royaume du Strigos qui était alors tombé sous la coupe du frère de Neferata. Après la chute du Strigos, les lahmianes utilisèrent leur puissance une seconde fois en levant une armée grâce à laquelle elles enlevèrent le Pinacle d’Argent aux nains et en firent leur citadelle.

Installée au Pinacle d’Argent, Neferata se mit à diriger les actions et les machinations de ses sœurs. La civilisation des humains évolua et les lahmianes en firent autant. Elles abandonnèrent leurs personnages d’anachorètes et de favorites pour adopter l’aspect d’aristocrates excentriques et de séduisantes espionnes. Enfermée dans sa forteresse, Neferata changeait, elle aussi. Elle devint indifférente et glacée à force d’oisiveté. Comme elle tombait dans la langueur qui s’empare de nombreux vampires lorsqu’ils atteignent un très grand âge, le contrôle qu’elle exerçait sur ses émissaires se relâcha. Leur loyauté fut mise à l’épreuve et certaines, comme lady d’Acques de Bretonnie, bravèrent ses commandements pour engendrer leur progéniture comme elles l’entendaient. D’autres comme Kattarin, la tsarine vampire du Kislev [rien à voir avec l'actuelle tsarine, NdS] et la petite-fille des ténèbres de lady d’Acques, la défièrent ouvertement en recherchant un pouvoir immédiat sur les humains plutôt que d’attendre le moment indéfini et lointain où leur reine leur signifierait que leur temps était enfin venu. Pendant un certain temps, les lahmianes se querellèrent et bataillèrent les unes contre les autres. Celles qui étaient restées loyales à Neferata complotèrent contre les renégates au cours d’un conflit qui se déroula dans l’ombre et ne fut que rarement entrevu par les yeux des mortels.

Finalement, il s’avéra que dans sa grande sagesse Neferata avait eu raison. La tsarine vampire fut abattue par un groupe de kislevites et elle devint le symbole du danger qu’il y a pour les lahmianes à faire étalage de leur puissance avant que le monde ne soit prêt à plier devant elles. Cependant, la faille qui s’était creusée ne se referma pas et il existe encore de nos jours des renégates lahmianes qui ne font pas partie de la sororité. Ne sachant pas grand-chose de leur héritage, elles agissent indépendamment, refusent de se mêler des intrigues de Neferata et ne se soumettent à personne.

Les sœurs lahmianes agissent dans l’ombre, accumulant le pouvoir et tissant la toile invisible d’intrigues qui ne servent que leurs propres fins. Elles ont été mêlées à de nombreuses péripéties historiques de toute première importance, mais personne ne saurait dire à quel point leur influence a pesé sur le déroulement de ces événements.

Lady Lenore, la maîtresse de Moussillon, était présente lors de la chute de cette cité mais personne ne sait si elle a organisé toute l’affaire ou si elle s’est contentée d’un rôle d’observatrice. De la même façon, on sait de source sûre que la comtesse Cheveaux a arpenté les rues de Mordheim peu de temps après la malédiction qui frappa cette ville et la vampiresse Serutat avait l’oreille de nombreuses personnalités de la cour d’Arabie au temps des Croisades. Les historiens qui mettent leur nez dans ces affaires n’y trouvent que leur malheur et on connaît plus d’un érudit qui a rencontré une fin bien étrange pour avoir voulu enquêter sur des choses qu’il aurait mieux fait de laisser dans le domaine de l’inconnu.

Curieusement, on ne trouve pas trace que cette mystérieuse Kattarin, la tsarine vampire du Kislev dans l'histoire de Kislev.

COMPLOTS ET MACHINATIONS

Le but ultime de la sororité lahmiane se confond avec celui de Neferata elle-même : revenir triomphalement à la cité de Lahmia, où elle régnera en tant que souveraine d’un nouveau Culte du Sang entièrement consacré à la vénération de sa personne. Ce projet ne semble pas facile à réaliser. Lahmia, de même que l’intégralité de la Terre des Morts, est depuis bien longtemps sous le contrôle des Rois des Tombes. Malgré cela, les sœurs lahmianes continuent à financer des expéditions vers la Terre des Morts, dans le but de combattre ces redoutables potentats ou de reprendre des artefacts qui leur appartenaient. Les pilleurs de tombes, les chevaliers croisés ou les explorateurs qui se lancent dans ces expéditions sont généralement inconscients des véritables motivations des mystérieuses dames qui leur servent de commanditaires et de protectrices.

Cependant, il ne suffira pas de reconquérir Lahmia par la force des armes si la cité doit demeurer un champ de ruines. Lahmia doit redevenir ce qu’elle était au temps de sa splendeur, avec toute sa population d’esclaves enthousiastes et dévoués. Pour y parvenir, la sororité s’est constitué un réseau de partisans passionnés au sein de la noblesse, composé d’une multitude d’amants et de pantins abusés par leurs mensonges. Le jour venu, lorsque la domination des lahmianes sera à nouveau établie, tous ces gens seront prêts à les suivre vers le sud en emmenant la population de leurs domaines.

Mais cela ne suffit pas : ils devront aussi se comporter en bétail consentant, offrant leur sang, impuissants à se défendre. C’est pour cela que les lahmianes suscitent les conflits religieux et manipulent les esprits, réveillant les inimitiés séculaires qui séparent les cultes de Sigmar et d’Ulric, d’Ulric et de Ranald, de Ranald et de Shallya, et ainsi de suite. Simultanément, elles encouragent les courants de pensée humanistes et aident les agitateurs à répandre l’idée que les dieux ne sont que des imposteurs, faibles et antédiluviens, que tout le monde devrait renier. Elles espèrent engendrer un monde où les dieux seront abandonnés et où, sans le secours de la protection divine, leurs proies n’oseront plus leur résister.

Les lahmianes ont également protégé l’humanité en l’aidant à se fortifier contre d’autres menaces. Il ne leur servirait à rien de gouverner l’humanité pour se contenter de la voir succomber aux assauts des forces du Chaos. Elles n’ont pas non plus l’intention de laisser le Vieux Monde tomber sous la coupe des von Carstein. Leur souveraineté sur la Sylvanie et leurs tentatives régulières pour prendre le contrôle de l’Empire par la guerre constituent depuis longtemps une épine dans le flanc de Neferata.

Au fil du temps, Neferata a fini par détester toutes les autres lignées, d’abord pour avoir échoué à tenir Lahmia, ensuite pour leur trahison lorsqu’elles ont choisi Vashanesh comme chef, le préférant à elle, et enfin pour le simple délit d’exister et d’avoir l’audace de rivaliser avec elle. L’un de ses objectifs est de provoquer la chute de toutes les autres lignées et leur mise en esclavage. Ce fut sous l’instigation de Neferata que les tribus primitives attaquèrent Strigos, que Nourgul trouva un passage qui lui permit d’accéder au saint des saints du temple de Myrmidia, où l’attendait l’instrument de sa perte, sans surveillance, et aussi que la Société Tsarévitch Pavel lutte encore de nos jours et par tous les moyens contre l’infiltration des von Carstein dans le monde.

SOCIETE

D’une manière tout à fait atypique par rapport aux autres lignées, les lahmianes vivent au cœur de l’humanité, non pas dans des tours, des châteaux ou des cryptes isolées, mais dans les manoirs et les palais de la haute société, ainsi qu’il convient à leur statut social. Elles se faufilent parmi leurs victimes, invisibles, suivant les innombrables règles d’une danse complexe et codifiée.

Au sommet de la société lahmiane trône Neferata. Elle ne s’absente que très rarement du Pinacle d’Argent, mais elle reste en contact avec ses sœurs par l’intermédiaire d’un réseau de messagers mortels et de dispositifs de divination magiques. Ses servantes favorites reçoivent le titre de nonces ; elles sont ses émissaires, ses diplomates en mission secrète, chargées de façonner l’histoire. Habituellement, elles entretiennent toute une maisonnée composée de serviteurs loyaux, parmi lesquels des sœurs de rang inférieur et des mortels qui les aident à maintenir l’illusion d’une vie d’aristocrate normale. Immédiatement après elles, en terme de hiérarchie, viennent les internonces qui ne disposent pas de leurs propres palais mais se font passer pour des dames excentriques, tout comme les nonces, et vivent sous le toit d’autres personnes sous l’apparence de loyales épouses et des filles obéissantes, collectant les informations et manipulant ceux qui les entourent par de subtils stratagèmes.

Il est bien plus facile de se dissimuler au sein de la noblesse qu’il n’y pourrait paraître. Les nobles dames doivent se conduire selon un code très rigide mais pour peu qu’elles se conforment à l’étiquette, personne ne leur reprochera leurs excentricités. Il existe un certain nombre de choses auxquelles une dame convenable ne s’abaisse jamais : elle ne va pas à la chasse, ne visite pas les recoins de son domaine et ne va pas inspecter les villages avoisinants, pas plus qu’elle ne va à la guerre. Elle reste chez elle, se préoccupe de bien tenir sa maison et de conserver un teint d’une pâleur raffinée. Lorsqu’une dame quitte sa demeure, c’est pour être vue lors d’événements mondains, une soirée de gala ou la première d’une pièce de théâtre par exemple. Il se trouve que la majorité de ces divertissements se déroulent de nuit.

Le fait de se coucher tard est l’un des privilèges de la classe dirigeante, dont les membres n’ont aucun besoin de se lever aux aurores pour entamer une dure journée de labeur. Ainsi, pour les plus riches, il est considéré comme parfaitement normal, et même élégant, de ne se coucher qu’à l’aube. Seuls les paysans soupent avant le coucher du soleil. La haute société dîne tard, parfois pas avant minuit. À l’occasion, si elle se voit absolument obligée de sortir de jour, une aristocratique ombrelle permettra à une lahmiane de ne pas se mettre à fumer visiblement sous les rayons du soleil au cas où elle devrait descendre de sa litière couverte ou de son carrosse.

La lumière solaire n’est pas la seule chose qu’une sœur lahmiane doive éviter. Les symboles sacrés et les miroirs peuvent révéler la véritable nature d’un vampire. Certaines lahmianes ont la bonne fortune d’être immunisées aux effets du sacré, mais cela n’est pas vrai de toute leur lignée. Au cours de leur entraînement au Pinacle d’Argent, les sœurs subissent une désensibilisation partielle aux effets des symboles sacrés qui leur permet de réprimer toute réaction de recul instinctif en présence de tels objets. Néanmoins, elles peuvent très bien ne jamais parvenir à surmonter entièrement leur sensibilité et doivent habilement faire en sorte d’éviter ou de réduire au minimum toute exposition aux temples, oratoires et membres du clergé, si communs dans le Vieux Monde. Aucune lahmiane ne souhaite se faire démasquer par un lourdaud de prêtre portant une médaille sainte et qui se pencherait sur elle d’un peu trop près.

Les miroirs à main que possèdent certains individus sont des disques d’acier poli qui déforment énormément les images de tout ce qui ne se trouve pas extrêmement près de leur surface. Ces objets ne sont pas très fiables pour découvrir les vampires. Les véritables miroirs sont beaucoup trop onéreux pour les gens du commun, mais dans les riches demeures où habitent les sœurs lahmianes, un miroir en pied est un symbole de statut social. Un autre aspect de l’entraînement dispensé par Neferata est de savoir comment éviter ces miroirs avec subtilité, en se baissant pour défroisser sa jupe au moment stratégique ou en détournant l’attention des observateurs. Dans certains cas, une lahmiane pourra aussi recourir à la maladresse et briser « accidentellement » le miroir qui représente une menace pour elle.

En plus des membres de la sororité, Neferata est entourée de ses suivantes qui constituent la Cour des Immortelles du Pinacle d’Argent. C’est là que les sœurs apprennent les usages des lahmianes et s’exercent à pratiquer leurs artifices sur les mortels assez fous pour se rendre jusqu’au Pinacle dans l’espoir de commercer avec cette communauté de riches étrangères isolées, découvrir les trésors de connaissance qu’elles sont réputées dissimuler ou admirer les plus belles femmes du Vieux Monde. Les suivantes rivalisent également pour gagner les attentions de Neferata et pratiquent l’art de la manipulation les unes à l’encontre des autres au sein de la société miniature de la cour, un monde où la traîtrise se pare toujours de ravissants sourires.

Il existe également, ailleurs dans le monde, des lahmianes qui ne sont pas de loyales adeptes de la sororité mais des renégates contestant la domination de Neferata. Certaines utilisent leurs capacités à leurs propres fins et refusent de se rallier au grand projet de Neferata pour la renaissance de Lahmia. D’autres désobéissent à leur reine pour des raisons plus douces ; comme le montre l’exemple de Neferata elle-même avec Vashanesh, ou encore celui de Vlad et d’Isabella [Il est peu probable qu'Isabella soit une lahmiane..., NdR], le cœur des vampires est vulnérable et pas seulement aux pieux bien aiguisés. Même les morts-vivants peuvent connaître des sentiments très proches de l’amour. Il est souvent arrivé qu’une lahmiane finisse par éprouver tant d’affection pour le mortel qui devait être sa cible qu’elle a fini par refuser de mettre fin à ses jours lorsqu’elle en a reçu l’ordre ou qu’elle en a fait sa progéniture, allant ainsi à l’encontre des désirs de Neferata. Ces renégates sont rejetées par leurs sœurs et parfois pourchassées et détruites, bien que les loyales filles de Neferata trouvent peu de plaisir à disposer ainsi de leurs cousines égarées.

ALIMENTATION ET REPRODUCTION

Pour éviter d’attirer une attention malvenue, les lahmianes se nourrissent généralement sur des victimes consentantes. Certaines de ces victimes sont des hommes qui s’imaginent être engagés dans des histoires d’amour enflammées, sans se rendre compte que les souvenirs torrides qu’ils ont de leurs étreintes ne sont que des suggestions implantées par une vampiresse repue. D’autres sont parfaitement conscients de ce qu’ils font, mais ils sont tout disposés à présenter leur cou dénudé en échange des privilèges que la puissante sororité peut leur concéder. Ces acolytes des lahmianes rendent également d’autres services à leur maîtresse : éperdument amoureux et dévoués, ils font tout ce qu’elle désire et cela peut aller du portage de leur litière jusqu’à monter la garde pendant qu’elle dort. Chacun rêve de devenir son amant pour l’éternité, mais il est rarissime qu’ils soient choisis. Les lahmianes peuvent se montrer capricieuses et lorsque l’une d’elle se fatigue de son jouet, elle n’éprouve généralement aucun regret à le détruire.

Les lahmianes s’efforcent de ne pas saigner leurs victimes à blanc trop fréquemment mais lorsque cela se produit, elles n’ont jamais la maladresse d’abandonner un corps exsangue dans la rue. Ce genre de chose suscite immanquablement toutes sortes de questions et d’enquêtes qui peuvent être difficiles à étouffer. Cela peut même obliger une dame à supporter que des hommes du guet puants et débraillés viennent piétiner dans son salon.

Il faut établir une distinction entre les membres de la lignée des lahmianes et les membres à part entière de la sororité lahmiane. Les jeunes femmes qui possèdent les attributs souhaitables (la séduction étant l’un de ces critères) sont « invitées » à se joindre à la lignée et envoyées au Pinacle d’Argent où elles entrent au service de Neferata comme suivantes. Là, aux pieds de leur reine, on les éduque à toutes sortes d’arts, aussi bien ceux de la magie que ceux de la manipulation. Les plus douées sont enrôlées dans la sororité et envoyées dans le monde pour y travailler aux grands projets de Neferata. Celles qui ne rejoignent pas la sororité restent au Pinacle d’Argent pour y servir leur reine, transmettre leur savoir aux nouvelles arrivées et, si elles sont réellement favorisées par Neferata, prendre soin de ses innombrables chats.

Certaines lahmianes coupent à cette période de formation et passent directement de la vie mortelle à l’intégration dans la sororité. Habituellement, ce sont des femmes de pouvoir qui se rendent déjà utiles aux lahmianes, par exemple des veuves ayant le contrôle du domaine de leur défunt mari ou de jeunes demoiselles sur le point de faire un mariage prestigieux. Elles accèdent directement à la sororité et sont formées sur le terrain par leur mère des ténèbres afin de conserver leur identité et de maintenir l’illusion de la mortalité.

Plus rares encore sont les mâles qui les impressionnent suffisamment pour être invités à se joindre à la lignée. On connaît quelques cas d’hommes exceptionnels ayant rejoint les lahmianes mais bien qu’ils aient été acceptés, aucun d’eux n’a jamais obtenu l’accès complet au cercle intérieur du Pinacle d’Argent et, à l’évidence, été intégré à la sororité.

GRANDES FIGURINES DES LAHMIANES

Les personnalités suivantes font partie des lahmianes les plus puissantes et les plus illustres.

Neferata, reine des ombres et des mystères

Autrefois, quand Neferata se nommait encore Neferatem, elle était la fille du roi Lahmizzash de Nehekhara.Alors qu’elle était encore jeune fille, elle exprima le désir de rejoindre les Cultes Mortuaires. Son père éclata de rire, puis lui expliqua que les femmes n’étaient pas acceptées dans le clergé et qu’en vérité elles étaient bien incapables d’apprendre la magie. Il lui dit qu’au lieu de cela son destin serait de gouverner la cité de Lahmia lorsqu’elle aurait atteint sa majorité.

Sous l’influence délétère du grand prêtre W’soran, l’un des espions de Nagash, elle profita de sa position pour sauver du bûcher certains des grimoires du Grand Nécromant et les étudia par elle-même.Grâce à ces ouvrages, et aidée de W’soran, elle distilla l’Élixir de Vie et ils devinrent les premiers vampires de l’histoire. Ils expulsèrent les prêtres de Lahmia et les remplacèrent par leur propre culte dédié à Nagash, installé dans le temple du Sang. Mais une partie de la population de Lahmia était loin d’apprécier cette situation. Après tout, c’était Lahmia qui s’était rebellée la première contre Nagash. Lorsque le peuple se souleva contre Neferatem, elle apparut à la tête de sa cour de vampires et extermina les rebelles.

Pendant de nombreuses décennies, Neferata régna seule sur Lahmia jusqu’à ce que Vashanesh,l’un de ses cousins,lui aussi du sang de Nagash, lui apporte la nouvelle que le général Setep avait évincé sa famille du trône de Khemri.Vashanesh avait été l’un des commandants de l’armée de Setep et c’était un habile tacticien ; Neferata lui fit boire l’Élixir de Vie et elle en fit son roi, provoquant la consternation et la jalousie d’Abhorash. Mais lorsque la guerre sainte s’abattit finalement sur elle, Lahmia ne put résister aux forces de Nehekhara réunies, même avec l’aide de Vashanesh. Le temple du Sang brûla et Neferata s’enfuit à Nagashizzar avec ce qui restait de sa cour.

Nagash utilisa les vampires comme sergents, sous le commandement de Vashanesh. À présent, c’était Neferata qui était jalouse de lui. Toutes ses années de dévotion ne recevaient aucune récompense. Nagash fit d’elle sa vassale et lui commanda d’attaquer ses ennemis comme si elle n’était qu’une chienne. Sa haine des hommes refit surface, aussi furieuse que lorsqu’on lui avait interdit d’être prêtresse. Lorsque Vashanesh tomba et que le contrôle exercé par Nagash fut rompu, elle s’enfuit vers le nord, bien déterminée à ne plus jamais recevoir d’ordres d’aucun homme. Elle se mêla aux humains primitifs des toutes premières nations naissantes du Vieux Monde et elle implanta ses espionnes parmi eux. Son réseau de sœurs des ténèbres influence l’humanité en secret depuis ses tout premiers jours. Levant une armée de morts-vivants, elle prit le Pinacle d’Argent aux nains, en une seule nuit, ce qui lui a valu le titre de « Reine du Mal » dans le Livre des Rancunes.

Sa demeure est bâtie dans le style de Lahmia et emplie d’objets sauvés lors de la chute de la ville. La reine est entourée d’une nouvelle cour composée de morts-vivants, de mortels subjugués par sa personne et de ses chats. Elle y mène une existence d’hédonisme et de complots. Dissimulée derrière sept voiles, elle tire les ficelles des conspirations qui lui permettront un jour de prendre le contrôle d’une armée de vampires et de reprendre la Terre des Morts où elle se fera couronner reine.

Lady Khemalla

Lady Khemalla, l’une des plus anciennes lahmianes, a survécu à la chute de sa cité aux côtés de Neferata. Au cours des millénaires, elle a revêtu de nombreuses identités. On l’a connue sous les noms de lady Lenore, maîtresse vampire de Moussillon, Katrina la Sanglante, la comtesse Karmilla, Mirkalla von Leicheberg, Eleanor la Voisine et certainement une multitude d’autres. En tant que nonce de la sororité, elle parcourt le monde pour y accomplir les volontés de Neferata. Elle est spécialisée dans l’élimination des vampires d’autres lignées susceptibles de mettre en danger l’emprise et le pouvoir des lahmianes. Pour se distraire durant les longues années qui s’écoulent entre chaque chasse, Khemalla utilise sa beauté à attirer des hommes de génie, tant artistique qu’intellectuel, dont la conversation l’aide à occuper ses nuits jusqu’à ce qu’elle se lasse de leur compagnie. Elle possède l’une des plus riches collections d’œuvres d’art au monde, avec des œuvres de tous les grands maîtres disparus, de da Venzio à Dari, et chacun de ses tableaux est un portrait d’elle.

Geneviève Dieudonné

Geneviève est une renégate lahmiane, fille des ténèbres de Chandagnac lui-même fait vampire par Melissa d’Acques sans la permission de Neferata. Dans sa vie mortelle, Geneviève était une demoiselle de cour bretonnienne avant d’être transformée à l’âge de seize ans. Voilà plus de six siècles qu’elle arpente le monde en tant que hors-la-loi, esclave, étudiante, garde du corps, aventurière et bien d’autres choses encore. L’une des interventions les plus notables de cette improbable héroïne fut le rôle déterminant qu’elle joua en sauvant Karl Franz d’une tentative d’assassinat. On lui accorda à contrecœur le droit d’établir publiquement sa résidence à Altdorf, en compagnie de son amant mortel, le célèbre auteur dramatique Detlef Sierck. Comme on pouvait s’y attendre, cela ne fit pas grande impression sur les gens du cru, notamment les prêtres de Morr, mais leurs nombreuses tentatives destinées à mettre un terme à sa non-vie, qui allaient pourtant de la machination politique à la tentative de lynchage public par une foule en colère, échouèrent. La sororité la protège en secret ; même si elle n’a pas sa place parmi les véritables lahmianes et en dépit de son statut de renégate de troisième génération, elle est quand même appréciée pour sa capacité à influencer les mortels en adoucissant leurs sentiments à l’égard des vampires.Grâce à cela, lorsque Neferata prendra le pouvoir et mettra tous les mortels en esclavage, ceux-ci n’en seront que plus dociles et complaisants.

Les maîtres de la nuit propose d'autres vampires mineurs de cette famille que nous tairons ici pour ne pas ruiner la surprise que pourrait créer un éventuel MJ en les utilisant.

LES REPAIRES DES LAHMIANES

Les cavernes, les cryptes et les donjons poussiéreux ne sont pas dignes des filles de Neferata qui ne se satisfont que des logements les plus somptueux, tels que ceux qui sont décrits ci-dessous.

Le Pinacle d’Argent

Non loin de Karak Ungor, sur le plus haut sommet des Montagnes du Bord du Monde, se trouve une ancienne forteresse où les nains extrayaient autrefois l’argent et les pierres précieuses. Après que la mine d’argent fut épuisée, mais bien avant que les nains ne se sentent disposés à la quitter, leur forteresse leur fut arrachée par la force, en une seule nuit. Une marée de morts-vivants se déversa de tous les tunnels et mit brutalement les nains en déroute.

Une fois les nains chassés, Neferata fit reconstruire le Pinacle d’Argent et transforma la forteresse fonctionnelle d’antan en une copie de son palais de Lahmia. Dans les chambres les plus profondes, enfouies au cœur de la citadelle, éclairées par des milliers de torches, elle a recréé les splendeurs de son ancienne patrie. L’air y embaume, alourdi des effluves de l’encens et des huiles parfumées. Les murs sont couverts d’inscriptions hiéroglyphiques rehaussées de gemmes et d’or. Des statues aux yeux de lapis-lazuli posent un regard éternel sur de ravissantes suivantes vêtues du costume traditionnel de Nehekhara. Des chats de pure race, issus d’anciennes lignées, se promènent à loisir et semblent régner librement sur le palais. Là, Neferata entremêle d’une main indolente les fils qui modifieront le cours de l’histoire, tout en buvant le sang de beaux jeunes gens et en écoutant la musique que jouent pour elle ses filles des ténèbres.

La cour est entourée d’un labyrinthe de passages piégés et truffés de gardes morts-vivants vêtus de noir des pieds à la tête. Les seuls mortels qui puissent passer ces protections sont ceux qui ont l’agrément de la reine. Il arrive pourtant que de candides chevaliers bretonniens ou des marchands avides, chargés de marchandises exotiques, entendent parler du magnifique palais caché au cœur des montagnes et qu’ils s’en approchent pour se voir accorder une audience en présence de la reine Au milieu de la cour se trouvent ses appartements particuliers, où elle mène ses affaires cachée derrière sept voiles de soie. Ceux qui visitent le Pinacle d’Argent ne sont pas prévenus de la véritable nature de ce qu’ils voient. Quant à ceux qui reçoivent la permission d’en repartir, ils répandent généralement des histoires totalement extravagantes au sujet des banquets auxquels ils ont été invités (et au cours desquels ils semblaient être les seuls à avoir un peu d’appétit) et des merveilles qu’ils y ont vues, ce qui ne fait qu’encourager d’autres aventuriers à se rendre au Pinacle d’Argent, peut-être pour ne jamais en revenir.

Sonnental

Dans le nord des Principautés Frontalières, dans l’ombre hantée des collines de Geistenmund, on peut trouver la ville de Sonnental. À l’origine fondée par des exilés de l’Empire, Sonnental peut à présent se targuer d’un héritage bien plus funeste. Les remparts de la ville sont gardés par des morts-vivants, non seulement pour empêcher les maraudeurs et les peaux-vertes d’y entrer mais également pour que les habitants ne puissent pas s’en aller. Sonnental est gouvernée par la sororité lahmiane ; c’est un modèle réduit de ce à quoi ressemblera la cité de Lahmia lorsque ses filles depuis longtemps exilées pourront finalement y retourner.

Dans la journée, la population de la ville vaque à ses mornes occupations. Les domestiques favoris des lahmianes ont la permission de sortir afin d’aller travailler dans les fermes, mais toujours sous la garde vigilante des morts-vivants qui servent les vampires, des zombies et des revenants provenant des tumulus qui parsèment les collines. Ces gardes ratissent également la campagne environnante, où ils kidnappent les voyageurs et les gens dont la disparition ne risque pas d’être remarquée et les traînent jusqu’à Sonnental afin de renouveler la population de la ville en diminution constante.

La nuit, les habitants se terrent dans leurs maisons tandis que de splendides silhouettes, vêtues d’élégants costumes confectionnés à grand-peine par leurs esclaves, se promènent dans les rues et choisissent ceux sur lesquels elles désirent se nourrir. Ceux qui coopèrent avec les vampires peuvent parvenir à obtenir une certaine immunité pour eux-mêmes et les membres de leurs familles. Ils y parviennent en dénonçant ceux qui tentent de s’échapper ou en fabriquant des tenues et des parures particulièrement somptueuses pour les offrir à leurs maîtresses.

En arrivant à Sonnental, les nouveaux venus sont souvent surpris de l’allure craintive des gens du peuple. Leur comportement provient en partie de la capacité surnaturelle des lahmianes à dominer tous ceux qui les entourent, mais la magie n’est pas la seule raison de cette attitude. Dans le climat d’instabilité des Principautés Frontalières, perpétuellement déchirées par la guerre, Sonnental constitue l’un des rares îlots de sécurité, du moins face aux menaces extérieures.

Comparés aux hordes de monstres affamés qui rôdent dans les campagnes environnantes, les vampires sont une menace avec laquelle il est possible de composer. La plupart des habitants de la ville s’efforcent par tous les moyens de se rendre agréables à leurs sombres maîtresses plutôt que de rechercher un moyen de les vaincre. Il faut dire que les lahmianes n’hésitent pas à faire un exemple public de ceux qui osent conspirer contre elles et à exposer leurs corps exsangues et mutilés au gibet de la grande place, pour l’édification de tous.