LA Mercenaires WFB5 p. 87 à 95
Dès le début, les Tiléens naviguaient sur la mer dans des bateaux primitifs en peaux. Après le contact avec les elfes, ils conçurent de rapides et élégantes galères, et devinrent d'excellents marins. Les marchands tiléens ne seraient jamais allés très loin sans leurs excellents navires. Ils ont longtemps utilisé des galères propulsées à la fois par des rameurs et par des voiles, qui étaient idéales pour la tranquille Mer Tiléenne. Les cités de Tilée, surtout Remas, possèdent de grandes flottes de galères de guerre afin de combattre les corsaires d'Arabie et les pillards nordiques. L'expérience de cette guerre navale continuelle combinée au génie inventif des tiléens rendit leurs galères plus grandes tout en les améliorant au cours des siècles. Les galères tiléennes furent finalement capables de s'aventurer au-delà de la Mer Tiléenne et jusque dans les mers nordiques.
À l'époque où les mercenaires tiléens combattaient en grand nombre dans les guerres civiles de l'Empire, Marienburg loua une flottille de galères de guerre à Remas. Peu après, la ville construisait sa propre flotte de galères de guerre encore plus imposantes pour naviguer sur la Mer des Griffes. Des siècles plus tard, lorsque les Tiléens commencèrent à embarquer des canons sur leurs galères, ils optèrent pour des pièces bien plus légères que celles des impériaux, mais les nombreux arbalétriers d'élite de l'équipage compensaient le manque de puissance de feu.
Les navires marchands tiléens, contrairement aux galères de guerre, sont purement propulsés par leurs voiles, et mieux adaptés aux mers agitées. Ces navires sont similaires à ceux de la Bretonnie et de l'Empire, en plus légers et comparables aux navires corsaires dans l'agencement de la voilure. Cela les rend très rapides et moins dépendant d'un vent arrière, l'idéal pour de longs voyages sur des océans inexplorés. Les Tiléens ont ainsi pu s'aventurer loin de chez eux afin de commercer.
Avant les croisades d'Arabie, la Mer Tiléenne était infestée de corsaires et de pirates, mais les Tiléens ont par la suite pris le dessus et chassé ces indésirables de leur mer. Dès lors, les marins tiléens eurent tout loisir de s'aventurer plus loin. Suite à la défaite du sultan Jaffar face aux croisés du Vieux Monde, les marchands tiléens eurent accès aux ports d'Arabie, qui leur ouvrirent les routes de l'ouest et du sud. Les navires tiléens pouvaient être vus dans tous les ports du Vieux Monde, chargés de marchandises exotiques venues d'Arabie et de pays inconnus.
LES ANCIENNES ROUTES COMMERCIALESLa rencontre avec les elfes
Les Hauts Elfes n'ont jamais complètement abandonné les océans autour du Vieux Monde même s'ils ont déserté leurs anciennes colonies. Lorsque les tribus tiléennes fondèrent des états et leurs propres cités, les elfes étaient prêts à reprendre contact. A la même époque, le commerce des Tiléens avec les nains de l'est était florissant. La plus grande part de ce commerce restait terrestre.
Le principal souci des marchands tiléens a toujours été de développer leur commerce, en bref, de gagner de l'argent. La plupart des marchands qui ont réussi ne se sont pas contentés de sécuriser de vieilles routes commerciales, mais en ont créé de nouvelles. Les plus anciennes routes sont la route maritime qui mène à Ulthuan, la route terrestre qui mène au royaume nain, la prolongation de cette route à travers les montagnes vers l'Empire, et la route qui franchit la Mer Tiléenne vers Tobaro.
Ce furent les navigateurs elfes qui rouvrirent la route commerciale vers leurs anciennes colonies du Vieux Monde, bien des siècles après les avoir abandonnées. Ils y trouvèrent les Tiléens, qui avaient utilisé les décombres de maçonnerie elfe pour construire leurs propres cités sur place. Les elfes s'entendirent bien avec les Tiléens, ceux-ci étant prêts à échanger toutes sortes de choses contre de luxueuses marchandises exotiques d'Ulthuan. Les elfes, eux, désiraient retrouver d'anciens artefacts et sculptures trouvés par les Tiléens parmi les ruines elfiques. Ces contacts ont sans aucun doute stimulé le goût des Tiléens pour l'art et le profit.
L'ancienne route des nains
Des marchands nains arrivèrent aussi en Tilée par les routes de montagne de l'est. Ils étaient avides de voir ce que les elfes avaient laissé après être enfin partis. Des aventuriers nains ont sans aucun doute pillé les ruines elfes avant même que les Tiléens ne les repeuplent. Finalement, les nains revinrent pour trouver les cités à nouveau habitées, cette fois par des hommes. Les Tiléens étaient très intéressés par ce que proposaient les marchands nains en échange des gemmes et des métaux exotiques obtenus auprès des elfes. Ils proposaient du fer, du cuivre, de l'or, de l'argent et même leur expertise en métallurgie et en maçonnerie. On peut supposer que les Tiléens ont réussi à persuader les nains de leur apprendre à construire des fortifications réellement solides pour leurs cités. En fait, une plaisanterie tiléenne affirme même que la combinaison d'architecture elfe et de maçonnerie naine donne une tour penchée !
Les nains étaient avides de s'approprier les marchandises elfes, mais ceux-ci ne leur donneraient certainement pas même pour tout l'or des Montagnes du Bord du Monde. De même, les elfes avaient besoin de gemmes et de métaux, mais les nains refusaient tout échange avec eux à cause de leurs rancunes. Les Tiléens commerçaient avec les deux et s'enrichissaient.
LE COMMERCE AVEC LE NORD
Les marchandises elfes et naines pouvaient être échangées en Bretonnie et dans l'Empire contre toutes sortes de choses, comme de l'or, des fourrures du grand nord ou, bien sûr, des chevaux de guerre ! Comme les Bretonniens refusent de vendre leurs destriers, ce qui est de toute façon interdit par le roi, les Tiléens ont obtenu la plupart de leurs chevaux de l'Empire.
Le commerce avec l'Empire se développa, contrairement aux échanges avec la Bretonnie. Cette stagnation était en partie due au royaume caché d'Athel Loren que les marchands n'aimaient pas traverser. Contourner la forêt en longeant les Monts Irrana était tout aussi dangereux. De plus, il régnait un climat d'hostilité perpétuel entre Miragliano et les ducs et les barons bretonniens de l'autre côté des montagnes. Le commerce par mer était préférable, mais faisait courir le risque d'une rencontre avec des corsaires d'Arabie, des Nordiques, des Elfes Noirs ou des pirates.
La route vers le Nord
Bien que les montagnes des Voûtes soient plus hautes que celles d'Irrana, et bien plus périlleuses, surtout en hiver, une route naine peu utilisée contourne les plus hauts pics et traverse la bien nommée "Passe des [Crocs] de l'Hiver". Celle-ci relie la Tilée au Royaume Nain, et continue jusqu'à l'Empire, soit par les tunnels nains sous la montagne, soit par le Col de Feu Noir.
Les mercenaires suivent cette route depuis le nord pour atteindre la Tilée, où ils sont sûrs de trouver un emploi. Les convois de marchands empruntent la même route, traversant souvent le Royaume Nain pour gagner du temps. Les nains font alors payer aux marchands humains un péage conséquent. Cependant, la seule alternative est de risquer le voyage par la route naine le long des principautés frontalières et jusqu'à l'Empire par le Col de Feu Noir.
C'est ce commerce florissant entre l'Empire et les cités tiléennes qui facilita la tâche pour les Comtes Electeurs lorsqu'il s'agissait de recruter des mercenaires pour les guerres civiles qui déchiraient l'empire avant Magnus le Pieux. En fait, à l'époque des trois empereurs, de nombreux tiléens combattaient dans les camps opposés !
Quiconque devenait empereur jugeait habituellement prudent de continuer à utiliser des mercenaires tiléens, mais aussi d'engager tous ceux de ses rivaux vaincus, afin de priver ses adversaires de telles troupes. Il devint donc une tradition pour les empereurs d'engager des Tiléens. Les arbalétriers sont les plus appréciés, car l'Empire ne possède à l'origine que des archers recrutés parmi les forestiers ou même kislevites. Malgré la disponibilité d'armes à feu, une arbalète entre les mains expertes d'un Tiléen reste une arme redoutable en termes de portée et de précision.
Notez que l'on peut rallier la Tilée à l'Empire en remontant la rivière Cristallo en bateau fluvial. Celle-ci passe sous la Voute où elle rejoint la source (Alimento) qu'elle partage avec la rivière Sol (Wissenland). Le passage sous la Voute (carte de la Voute), découvert en 2235 CI par Guido Pasolini, est nommé la Rivière des échos. (Cf Sombre est l'Aile de la Mort p. 5 à 8). La route terrestre de la Tilée à l'Empire n'est pas des plus simples : pour franchir les monts Apuccini, il faut prendre la Via Nano (effectivement contrôlée par les nains de Karak Izor), traverser les Principautés Frontalières et franchir les montagnes Noires par la Passe des Crocs de l'Hiver (qui n'est ternu par personne). Cette dernière est bien décrite dans la campagne des Pierres du Destin de WFRP1 (voici une carte récapitulative). Carte de la Voute : la passe Mont Didier, celle des Crocs de l'Hiver et la rivière des Echos. |
NORCA ET LE GRAND NORD
Des drakkars pleins de barbares chevelus ont fait leur apparition dans la Mer Tiléenne dès le IXe siècle. Les côtes de Tilée furent ensuite ravagées régulièrement, ainsi que les côtes d'Arabie et d'Estalie. En plusieurs occasions, des bandes de pillards furent encerclées loin de leurs navires par les Tiléens. Ceux-ci offraient alors aux Nordiques excellents guerriers, des emplois de mercenaires.
Bientôt, un commerce lucratif se développa. Des fourrures, de l'ambre et bien d'autres marchandises du nord lointain affluèrent en échange d'or tiléen, de vin et d'objets obtenus des elfes ou des nains. Les armes runiques naines étaient spécialement appréciées des chefs nordiques, à tel point qu'une seule épée runique suffisait à louer les services d'un chef nordique et de sa bande.
À travers le contact avec les Nordiques, qui se renforça grandement avec l'établissement d'une forteresse nordique à Sartosa, les marchands tiléens eurent vent de leurs voyages, comme celui de Losterik et de son rus Losteriksonn vers la Lustrie et d'autres pays lointains. Leurs cartes, dessinées sur des peaux de phoques et de morses, furent avidement recherchées par les marchands tiléens. Ils amassèrent de cette façon de grandes connaissances de la véritable géographie du monde Connu que seules celles des elfes d'Ulthuan surpassent.
Les elfes ne divulgueraient jamais leurs secrets à d'autres races, désirant en profiter seuls. De même, les nains ne révèlent que très peu de chose sur ce qu'ils savent de peur que d'autres pillent les trésors avant eux ! Les Nordiques, au contraire, sont non seulement prêts à faire le récit de leurs expéditions héroïques, mais ils sont en plus vantards, embellissant leurs histoires d'un mélange de détails vrais et de "on-dit" douteux qui augmentent en proportion de la bière versée dans leurs chopes dans les tavernes de Tilée !
L'ARABIE ET LES TERRES DU SUD
Le vaste pays désertique qu'est l'Arabie se trouve de l'autre côté de la mer en face de la Tilée et de l'Estalie. Il y a plusieurs cités habitées, certaines sur la côte et d'autres à l'intérieur des terres, ainsi que bien des ruines désertes remontant aux légendaires Guerres de la Mort. Les hordes de morts vivants y avaient surgi de l'est pour dévaster les anciennes civilisations arabiennes. Il fallut de nombreux siècles pour que celles-ci renaissent. Pendant ce temps, la culture d'Arabie fut maintenue en vie par les tribus nomades qui sillonnaient les déserts les plus inhospitaliers, impossibles à détruire et trop coriaces pour mourir. De génération en génération, ces tribus repeuplèrent de nombreuses anciennes cités et établirent de nouvelles dynasties pour y régner.
En 1240, les cités de la côte d'Arabie étaient prospères. Les corsaires, à bord de leurs felouques de guerre pillaient les côtes de Tilée et d'Estalie. Pour contrer cette menace, les tiléens engagèrent davantage de Nordiques dans leurs drakkars. Il en résulta un grand rassemblement de corsaires et l'attaque de la forteresse nordique de Sartosa, qui fut prise dans un bain de sang.
Les Nordiques se battirent jusqu'à la mort, mais les corsaires, rusés et nombreux, eurent le dessus. Dès lors, les attaques de corsaires sur les côtes de Tilée empirèrent. Les Tiléens se rendirent compte qu'ils étaient plus difficiles à piéger que les Nordiques, et bien moins désireux de mettre un terme à leurs pillages pour devenir mercenaires. Les chefs corsaires étaient en effet liés par des serments tribaux aux Emirs et aux Cheiks, et ils ne pouvaient pas changer d'allégeance pour de l'or. Les choses devinrent encore pires avec l'avènement du Sultanat d'Arabie. En 1435 ou vers cette époque, un obscur sorcier arabien du nom de Jaffar unifia les tribus nomades grâce à son charisme et à son pouvoir d'invoquer des génies du désert. Il prit le titre de Sultan de toute l'Arabie. Qu'il ait été inspiré par des visions, des illusions, des génies, son ambition, sa cupidité ou par les machiavéliques skavens, le Sultan décida d'envahir l'Estalie. A la tête d'une immense horde, il débarqua en Estalie et prit Magritta. Peu après, Tobaro était assiégée par son armée. Ce fut le début des croisades d'Arabie, tandis que des milliers de chevaliers de la Bretonnie et de l'Empire répondaient à l'appel au secours des fiers Estaliens désespérés et acculés. Des mercenaires de Tilée se joignirent nombreux aux croisades, libérant Tobaro et aidant à reprendre Magritta. Une fois le Sultan repoussé en Arabie puis vaincu à Al Haikk, les Tiléens purent commencer à débarrasser la mer des corsaires. En 1501, Sartosa fut enfin reprise par une armée mercenaire menée par Luciano Catena. A l'époque, plusieurs contingents arabiens servaient les princes marchands de Tilée comme mercenaires. La chute du Sultan les avait libérés de tout serment de loyauté envers lui et il était à présent condamné pour ses pactes impies avec des génies maléfiques. La marche des croisés et le répit temporaire gagné sur la menace des corsaires ouvrirent l'Arabie aux marchands du Vieux Monde. Les marchands tiléens furent prompts à conclure des marchés lucratifs avec les Emirs des cités côtières et les Cheiks des terres intérieures. La plus grande partie des richesses de l'Arabie ayant été pillées par les croisés, et la plupart de leurs felouques de guerre ayant été brûlées ou coulées, les marchands arabiens étaient plus qu'heureux de pouvoir commercer.
Les marchands tiléens aventureux ne tardèrent pas à inspecter les marchandises présentées dans les souks et les casbahs. Ils commercèrent avec les nomades du désert et entendirent parler des mystérieuses jungles des [Terres] du sud. Les navigateurs locaux leur parlèrent de la forteresse elfique loin au sud, et comment les Hauts Elfes s'efforçaient d'empêcher quiconque de faire voile vers l'ouest ou l'est. Bien entendu, des cartes furent achetées à la moindre opportunité, ainsi que d'étranges appareils de navigation et d'astronomie conçus par les sorciers d'Arabie. Les marchands tiléens maîtrisèrent vite l'art du marchandage, et leurs acquisitions ne leur coûtèrent que très peu d'or !
Le port aux épices de Copher possède à présent un quartier tiléen séparé de la haute cité par un mur. Il existe aussi de petites enclaves de marchands d'autres nationalités, comme la rue des Cent Nains, connue pour ses échoppes de forgerons, d'armuriers et de fabricants de perruques. Mais la majorité des échanges entre l'Arabie et le Vieux Monde passe tout de même par les Tiléens. Les guerres entre Cheiks rivaux sont assez fréquentes au cœur de l'Arabie, et les Tiléens évitent autant que possible de s'impliquer dans la politique locale. Il leur est cependant arrivé de financer des armées de mercenaires pour combattre les morts vivants venus de l'est.
Parfois, les chefs arabiens engagent des mercenaires pour explorer les antiques nécropoles ou cités en ruines. Ils profanent les tombes pour éviter que les morts ne se relèvent et brûlent tout parchemin impie qu'ils y trouvent. L'or et les trésors découverts sont partagés entre les mercenaires comme butin. L'or n'est pourtant pas le seul motif de ces expéditions de pillage de sépultures. Les marchands tiléens de cités comme Remas ou Verezzo peuvent payer le prix fort pour des sphinx en pierre exotiques ou des statues de l'ancienne Khemri afin de décorer leurs villas et piazzas. Les morts s'indignent parfois de tels outrages et se lèvent alors pour se venger des profanateurs. Une fois, des centaines de guerriers squelettes jaillirent de leurs urnes funéraires pour protéger la momie de leur ancien seigneur. Les nomades s'enfuirent, fous de terreurs, laissant le reste de l'armée mercenaire se frayer un chemin hors de la nécropole jusqu'à la mer. Même les Tiléens ne peuvent pas négocier avec les Rois des Tombes !
L'AVENTURE LUSTIENNE
Il y a une différence fondamentale entre WFB3 et WFB5. Dans le premier, la Lustrie est découverte en 2402 CI par les norses [WFB3 p. 198], dans l'autre c'est beaucoup plus tôt : 888 CI par les norses puis en 1492 CI par Marco Colombo (La conquête du Nouveau Monde WFB6 p. 4). Notons que Skeggi est le nom de la fille de Lost Eriksson
(ou Erik le Perdu), toute première enfant nordique
née sur le continent (LA HL V6 p. 16). |
A la suite de l'attaque elfe noire sur Remas en 1487, il y eut bien des spéculations sur la provenance de ces pillards. Les Hauts Elfes dénoncèrent les Elfes Noirs, mais sans apporter de réponses. Mais les marchands de Remas étaient avides de vengeance et étaient prêts à financer des expéditions d'exploration vers l'ouest. Les cartes rapportées d'Arabie après les croisades ne révélaient que les côtes et les mers des pays du sud, et pas grand-chose sur l'autre côté de l'océan occidental. Puis en 1491, Marco Colombo, un marchand de Remas, acheta une carte à un navigateur nordique. Celle-ci montrait la côte de Lustrie, révélant qu'un autre continent se trouvait derrière Ulthuan. Elle précisait également l'emplacement approximatif des colonies nordiques établies des siècles auparavant par Losteriksonn. La carte donnait d'autres détails intéressants, comme les repères indiquant la durée; du voyage ou les runes indiquant les vents dominants et les dangers rencontrés.
Marco finit par convaincre Orlando, un prince en exil de Trantio au service de Remas, de lui accorder trois de ses navires les plus récents et des équipages mercenaires. Malheureusement, il se trouva que l'équipage était composé de mercenaires indisciplinés dont Orlando voulait se débarrasser ! En 1492, Marco commença son long voyage vers la Lustrie en mettant le cap sur la ville nordique de Skeggi. Les navires de Marco, le Nino, le Bimbo et le Pintolaga, évitèrent miraculeusement de croiser un vaisseau haut elfe, qui aurait certainement tenté de stopper l'expédition pour préserver leur monopole commercial.
L'expédition finit par débarquer sur les côtes de Lustrie, mais bien au nord de Skeggi, à proximité de la cité des hommes-lézards de Tlax. Marco avait déjà entendu parler des hommes lézards par les Nordiques et les marins arabiens. Il avait donc apporté des prisonniers skavens en offrande au dieu serpent, qui avait apparemment un appétit insatiable pour ces sacrifices. Ceci facilita grandement le premier contact avec les prêtres mages locaux, qui furent même d'accord pour confier la défense maritime de leur royaume aux mercenaires de Marco !
Après avoir servi comme mercenaire pendant quelque temps et avoir accumulé de grandes richesses, Marco assista à la destruction par les hommes-lézards des mêmes pillards elfes noirs qui avaient attaqué Remas quelques années plus tôt. Peu après, les hommes de Marco se mutinèrent et partirent avec le trésor. Mais n'ayant pas le talent diplomatique de Marco, ils furent rattrapés et capturés par les hommes lézards un peu plus au nord sur la côte. Le trésor fut rendu à Marco, en qui les prêtres mages locaux avaient confiance.
Marco pensa alors à rentrer chez lui avant que l'on ne pense qu'il n'ait disparu pour de bon ! Prenant la mer avec un seul navire, il évita une fois encore les Hauts Elfes et parvint à destination. Entretemps, Orlando, l'armateur de Marco, avait quitté le service de Remas pour celui de la république de Trantio. Hélas, la république n'avait pas respecté ses engagements à cause de vieilles vendettas contre sa famille et son armée mercenaire campait à l'extérieur de la cité, impayée et affamée. Pire, Orlando avait été mortellement blessé par la dague d'un assassin !
Il fut ravi lorsque Marco revint chargé de trésors. L'armée fut payée, nourrie et réarmée, puis de nouveaux mercenaires furent engagés. Grâce à une potion lustrienne que Marco avait ramenée, Orlando vécut assez longtemps pour voir son armée vaincre les forces engagées par ses rivaux pour se débarrasser de lui. Marco prit alors le commandement avec la bénédiction d'Orlando et prit la cité de Trantio elle-même. Les dirigeants furent alors déposés à la grande satisfaction des citoyens.
Marco épousa ensuite la seule héritière d'Orlando qui avait été emprisonnée par les autres familles dans une grande tour à l'inclinaison dangereusement exagérée. Après avoir vengé Orlando; de ses ennemis, Marco fut en position de restaurer la principauté de Trantio, avec lui-même sur le trône de prince.
Marco utilisa le reste de sa fortune pour établir l'influence de la famille Colombo à Remas et de la famille Orlando à Trantio. Ensemble, ils auraient le monopole du commerce avec la Lustrie. Il finança l'expédition de cinq navires qui réussirent à atteindre Skeggi à la troisième tentative. Ainsi fut ouverte une route fiable, bien qu'intermittente, entre la Lustrie et la Tilée, avec l'aide de navigateurs mercenaires nordiques, particulièrement doués pour éviter les navires elfes.
LA ROUTE DE LA SOIE
L'ancienne route naine allant de Tilée jusqu'aux montagnes du Bord du Monde et aux anciennes forteresses naines est connue depuis longtemps des marchands tiléens. Ce sont habituellement les marchands nains qui utilisaient cette route pour atteindre les cités et la côte de Tilée pour y échanger des métaux et des gemmes contre de l'or elfe, des perles, des bois exotiques et d'autres produits luxueux en provenance d'Ulthuan. Bien sûr, quelques Tiléens entreprenants ont suivi la même route jusqu'au royaume nain pour tenter d'y introduire d'autres luxes tels que le vin, le parfum ou le savon, mais sans grand succès !
De ce qui se trouvait à l'est du royaume nain, on ne savait pas grand-chose. Les nains se contentaient de se lisser la barbe et de secouer la tête en conseillant aux Tiléens de ne pas s'y aventurer. Au-delà des montagnes, disaient-ils, ne se trouvent que des étendues sauvages infestées de gobelins et de mauvais nains. Ceux qui y voyageaient deux jours ne pouvaient que le confirmer.
Puis un jour, les frères Ricco et Robbio, des marchands tiléens de Karaz-a-Karak, achetèrent une bannière en soie de vieille mais excellente facture à des aventuriers nains qui avait voyagé loin vers l'est. Ils affirmèrent l'avoir prise à une bande de hobgobelins. La bannière portait un symbole de dragon, et les nains, qui ne tenaient pas à conserver ce qu'ils prenaient pour une bannière elfe, s'empressèrent de l'échanger contre de l'or.
Cette bannière signifiait une chose pour Ricco et Robbio. Si c'était une bannière elfe capturée par les hobgobelins, cela pouvait être une réponse à la question qui a trituré les méninges de nombreux marchands tiléens : pouvait-on atteindre Ulthuan en allant vers l'est par voie terrestre au lieu de voguer vers l'ouest ? Si une telle chose était possible, cela signifiait qu'Ulthuan se trouvait à l'extrémité du grand continent du Vieux Monde ! Cela voulait également dire que le monde était rond et non plat comme le pensaient la plupart des gens.
Les navigateurs elfes n'ont jamais révélé grand-chose sur Ulthuan. Les Nordiques semblaient penser qu'il s'agissait d'une île. Marco Colombo, dans ses écrits, spéculait sur sa nature : était-ce une île ou une péninsule d'un grand continent attaché au nord de la Lustrie ? Il pensait, comme bien d'autres, que cela expliquait l'origine des Elfes Noirs et la raison pour laquelle ils combattaient les Hauts Elfes.
Ricco et Robbio pensaient qu'en voyageant assez loin vers l'est, ils arriveraient à Ulthuan, ou peut-être même en Lustrie, ou sur la côte opposée du Vieux Monde face à Ulthuan. Hélas, cette côte devait être sous le contrôle des Elfes Noirs, qui n'étaient pas vraiment considérés comme des partenaires commerciaux viables. Le travail minutieux de la bannière de soie suggérait une origine haut elfe. Peut-être avait-elle été capturée par les Elfes Noirs puis volée par des laquais hobgobelins à leur solde ?
Ricco et Robbio enquêtèrent dans les forteresses naines des montagnes du Bord du Monde à la recherche d'autres artefacts d'origine elfe venus de l'est. Ils amassèrent une petite collection d'objets comprenant des parchemins couverts d'inscriptions apparemment elfes, des armes et de la soie, que les marchands nains étaient heureux de troquer contre de l'or.
Les deux frères retournèrent à Verezzo, leur cité natale, et essayèrent d'y trouver un financement pour leur expédition vers l'est. Ils voulaient trouver une route terrestre vers Ulthuan et même la Lustrie. Celle-ci permettrait d'éviter les dangers d'un long voyage en mer et de montrer aux Hauts Elfes qu'ils pouvaient dominer les océans, mais pas le continent. Cela mettrait aussi Verezzo à armes égales avec Remas, qui jouissait à l'époque d'un monopole sur le commerce maritime occidental.
Le prince de Verezzo fut très enthousiaste, et tous les princes marchands de la cité suivirent son exemple. Des marchands de Luccini, Miragliano et Pavona contribuèrent aussi à leur entreprise. Il fut décidé, étant donné la nature très dangereuse du voyage, que seule une puissante armée pouvait espérer traverser le continent. Une grande armée mercenaire fut donc assemblée, menée par les meilleurs commandants mercenaires de l'époque et accompagnée d'un important contingent civil de marchands, d'artisans et autres, accompagnés de leurs femmes et de leurs suites. Le convoi de ravitaillement s'étendait sur plusieurs kilomètres.
Leur objectif était d'établir un comptoir commercial aussi loin à l'est que possible. Tandis que l'expédition traversait les principautés frontalières, elle fut renforcée d'autres contingents en quête d'aventure. Arrivés au Royaume Nain, plusieurs contingents nains rallièrent la colonne, notamment des Tueurs de Trolls, attirés par la certitude que l'expédition était vouée à l'échec ! En 1699, l'expédition, forte de plus de mille Tiléens et de divers autres mercenaires, quitta Karaz-a-Karak en direction de l'est, à travers les montagnes du Bord du monde vers la Route des Crânes et au-delà !
Bien des années passèrent avant que les Tiléens n'apprennent ce qu'il advint de l'expédition ou ce qu'elle découvrit. C'est en 1714 qu'une caravane marchande de yaks arriva à Verezzo chargée de soieries. Avec le chargement de soie, un message de Ricco et Robbio expliquait qu'ils résidaient à présent dans la partie la plus occidentale de l'Empire de Cathay ! Bien sûr, personne en Tilée, ou dans le Vieux Monde, n'avait jamais entendu parler de Cathay.
Il était à présent certain qu'il n'existait pas de route orientale vers Ulthuan ou la Lustrie. Le monde était bien plat et bien plus grand que tout ce que l'on avait imaginé. A la place des elfes, les Tiléens avaient rencontré un royaume complètement inconnu. C'était même un empire : très peuplé, de vastes dimensions et à aux richesses inimaginables.
Apparemment, Ricco et Robbio n'avaient pas pu entrer dans l'Empire de Cathay car, comme les Cathayens le leur avaient poliment expliqué, ils étaient des barbares grossiers et poilus ! Cependant, l'Empereur Wu, le plus grand de tous les empereurs de Cathay, fut intrigué par ces étrangers. Il fut enchanté de la restitution de la bannière de la garde de son palais et se déclara honoré de recevoir l'allégeance et le tribut du pays de Tilée !
Cela amusa tout le monde à Verezzo, où l'on se doutait que les rusés Ricco et Robbio avaient flatté la vanité du potentat oriental pour éviter d'être décapités ! La suite du message disait que l'empereur avait accepte d'engager l'expédition entière après qu'elle l'eut impressionné au cours d'un simulacre de bataille au cours duquel les mercenaires avaient tenu en échec une petite partie de l'armée de Cathay. Les Tiléens qui accompagnaient les yaks expliquèrent que la bataille n'avait pas du tout été un simulacre et que l'armée, bien que réduite pour Cathay, comptait trois fois plus d'hommes que celle des Tiléens !
Depuis lors, un quartier marchand s'est développé à Shang-Yang, la plus occidentale des villes fortifiées de Cathay sur la «route de la soie». C'est le nom sous lequel la route ouverte par Ricco et Robbio vers Cathay est à présent connue. Les caravanes marchandes empruntent très rarement cette route, et très peu atteignent leur destination à cause des terribles dangers du voyage et du fléau qu'est Hobgobla Khan. On dit que sa horde immense s'étend sur tout l'horizon lorsqu'elle se déploie pour la bataille !
Les mercenaires résidant à Shang-Yang sont devenus des "invités" de l'Empereur de Cathay et de précieux guerriers pour son armée. Il utilise ces troupes pour renforcer la défense de sa frontière occidentale contre la furie d'Hobgobla Khan. Evidemment, en le faisant, les Tiléens servent leurs propres intérêts en maintenant ouverte la route de la soie.
LA ROUTE DE L'ARGENT Dans L'Arsenal de WFRP2 (p. 112), on apprend qu'un tiléen, Nigel Francisco, a atteint l'Ind en suivant la Route de l'Argent qui tranverse le sud des Montagnes des Larmes/du Deuil : "L’Ind est l’un de ces endroits mythiques, l’une de ces terres censées se trouver au voisinage du Cathay. Un seul homme, un explorateur tiléen du nom de Nigel Francisco, a osé braver les périls de la route de l’Argent pour aller visiter cet endroit étrange,plus étrange encore que les légendes qu’on rapporte sur le Cathay. Comme preuve de son voyage, il a rapporté de nombreux trésors, parmi lesquels de petites pièces d’ivoire à l’image d’animaux et de personnes. Déclarant que ces pièces portent le nom de suvarnas, il a prétendu que les peuples de l’Ind n’ont que faire de l’or et des autres métaux et qu’au lieu de cela, ils utilisent l’ivoire et les gemmes pour commercer." |