LA COMPLAINTE DE BUGMAN

Autour de -1350 CI

WDF129-130-131-132 (Nick Kyme)

Pour le .pdf de la campagne, c'est par ici.

 

Josef/Joseph Bugman est décrit la première fois comme un "Régiment de Renom" dans le Citadel Journal Spring 1985. Il a depuis été repris de multiple fois et son historique largement ré-écrit dès le livre d'armée des nains de WFB4. Les grandes lignes restent depuis. De toute façon, l'histoire de Bugman est le sujet de nombreux poèmes épiques et chansons à boire dont la trame doit diverger certainement d'une à l'autre.

Nain, Pierre et Acier (p99) le décrit à l’age de 105 ans (plutôt jeune donc - pour rappel, l’espérance de vie des nains tourne autour de 240 ans) déjà veuf de sa famille et de sa brasserie. C’est, à l'époque, un nain de 1,48m pour 65kg avec les cheveux châtains et les yeux marrons.

Joseph Bugman est contemporain des Guerres Gobelines (entre -1500 et 50 CI) et il vécut sans doute plutôt autour de -1400 -1300. En effet, le père (ou le grand-père selon les versions) de Josef fuit Ekrund qui tombe en -1498 CI (NPA p107) et un de ses compagnons, Bazrak Bolgan « a participé aux premières Guerres Gobelines ».

Par ailleurs, il faut garder à l’esprit qu’à cette date-là, l’Empire n’existe pas et que les humains ne sont organisés qu’en tribus (le lecteur rectifiera de lui-même Nick Kyme tout aux long des scénarios ci-après). Notez que, même à cette époque reculée, les humains étaient certainement déjà capables de payer pour avoir de la bonne bière. Karak-Norn et Karak-Hirn n'existaient pas non plus.

Si vous souhaitez vraiment respecter l’historique, à cette époque-là, les nains n’ont pas d’armes à poudre (qu’ils ne découvrent qu’en -420CI) : remplacez donc les arquebuses ou les tromblons par des arbalètes, les canons par des balistes ou des catapultes, etc.

Toujours selon NPA (p99), sa brasserie était située près du village de Wusterburg près de la Sol (ou Söll - un affluent du Reik) et on a deux emplacements : 1) dans le livre d'armée des elfes sylvains (si, si, p28) WFB4-5 à gauche ci-dessous, 2) WDF129 (p46) où la brasserie est installée plus au sud sur les flancs des Montagnes Noires plus près de Wusterburg pour le coup. Choisissez celui que vous préférez, de toute façon, c'était il y a plus de 3500 ans...

Citadel Journal Spring 1985 (p53) :

"Joseph Bugman est probablement le plus célèbre de tous les maîtres brasseurs de tous les temps. La communauté de la Brasserie Bugman, en fait une petite ville, a été fondée par le grand Samuel Bugman, grand-père mort depuis longtemps de Joseph.
A l’époque des Guerres Gobelines, Joseph était un marchand prospère et fortuné et un nain plutôt passif et satisfait. Sa communauté se tenait hors des affaires du temps et loin des pires excès des combats. Joseph lui-même ne s’intéressait pas à ce qui lui semblait être une querelle domestique. Après tout, « la bière est la bière » et la Bitter de Bugman était vendu aux gobelins comme aux nains.
Joseph se trouva impliqué malgré lui dans la guerre lors qu’un convoi qui transportait sa bière La Meilleure de Bugman à travers le Pays de Trolls fut attaqué par une bande de pillards gobelins. Les nains furent tués jusqu’au dernier notamment Bono le fils unique de [Joseph]. La nouvelle fut un coup terrible porté au vieux nain qui jura d’obtenir une vengeance sans compromission contre les gobelins pour ce vol et ce meurtre. Sans hésitation, Joseph prit son épée et son armure et rassembla une petite troupe avec ses ouvriers. Il y avait là tous ceux qui avaient perdu des proches ou des amis dans le massacre.
La troupe disparut dans les Bad Lands et on attendit parfois parler d’elle dans les années qui suivirent. Ces rumeurs venues du sud évoquaient les ravages des Rangers de Bugman qui pratiquaient les embuscades, des raids nocturnes et, généralement, semaient la consternation parmi les gobelins.
Un jour, blessés et épuisés, Bugman et les restes de sa petite troupe revinrent chez eux. Ils participèrent alors à leur dernière bataille en défendant la brasserie contre les armées des gobelinoïdes. Le corps de Joseph Bugman ne fut jamais retrouvé. On considère généralement qu’il est mort avec tous les membres de son régiment et leurs familles."

On apprend dans une seconde version de la description des rangers (Citadel Journal Spring 1986) qu'il n'est pas mort à la bataille de la brasserie et qu'il a rejoint Karak-Varn -après un périple de plusieurs années- où il a refondé ses célèbres rangers.

Depuis WFB4, Bono a disparu et Bugman ne rentre pas à temps pour combattre pour sa brasserie [LA nains V4-5 p95]:

"Un jour, Josef Bugman descendit la rivière avec un brassage spécial pour l’Empereur. Quand il retourna chez lui, il vit une colonne de fumée noire s’échapper de la brasserie et crut que la grande cheminée avait prit feu. Mais alors que sa péniche se rapprochait, il vit que sa brasserie n’était plus qu’un tas de ruines fumantes. Un groupe de pillards gobelins avait trouvé sa brasserie."

Les bières de Bugman

Chaque description de Bugman ou presque lui invente une nouvelle bière :

- XXXXXX ou 6X
- La Castle XXXXXXXXX. (CJS 86) Une bière spéciale pour fêter la reformation des Rangers à Karak-Varn. Elle est considérée comme sa grande oeuvre.
- La Bitter (CJS 85 p53)
- La Best Bitter (description des Rangers)
- La bière/Lambic de Troll [Troll Brew] (LA nains V4 p95)
- La Dark Bitter (NPA p99) réjouit "la cour impériale d’Altdorf et les convives du Haut Roi à Karaz-a-Karaz".
- La Dark Choice (NPA p99)
- La King’s Gold (NPA p99)

Il ne serait pas surprenant que la "Bière de Bugman" soit devenu, pour les nains, une sorte de marque déposée jalousement réservée à certains brasseurs contemporains se réclamant du savoir-faire du quasi-mythologique Bugman. Peut-être même que Bugman a eu le temps de fonder une nouvelle famille à Karak Varn et d'avoir des descendants.

Josef Bugman est connu comme le plus grand maître brasseur de son époque. Il est très respecté et tenu en haute estime par les nains qui, plus que tous les autres, considèrent l'art de brasser les bières comme aussi noble que celui de tailler la pierre, ou même que l'ingénierie. Le nom de Bugman est célèbre et synonyme de qualité et de toasts portés par les voix rauques des nains ivres. La famille Bugman est originaire des Monts du Dos du Dragon, mais les orques saccagèrent leur demeure ancestrale ainsi que les mines d'Ekrund [en -1498 CI (NPA p107)]. En ces temps de malheur, le clan prit la route du nord, vers les Montagnes Grises, certains s'y établirent, mais d'autres comme Zamnil Bugman, le père de Josef, élurent domicile dans l'Empire. Leurs talents d'artisans trouvèrent vite acquéreur et qu'ils fussent forgerons ou maçons, leur commence devint très vite florissant.

C'est dans les forêts du sud-est de l'Empire, dans la province du Wissenland, que Zamnil Bugman posa ses bagages et fonda la célèbre brasserie. Le lieu de l'implantation était idéal, les bois fournissaient le combustible tandis que les eaux pures et cristallines de la rivière Sol, affluent du fleuve Reik assuraient à la bière à la fois une excellente qualité ainsi qu'un rapide réseau de distribution.

Une fois établi en terre sigmarite. Zamnil changea son prénom afin qu'il soit facile à prononcer pour ses clients. Il choisit de se faire désormais appeler Samuel et, à sa naissance, son fils fut baptisé Josef. Ce dernier a sans doute aussi un vrai prénom en Khazalide, mais il n'a jamais été divulgué.

A la mort de son regretté père, Josef décida de lui rendre hommage en faisant prospérer son entreprise autant que possible. En très peu de temps, une grande communauté de nains issus de l'Empire et des Montagnes Grises se constitua autour de la brasserie avec des marchands, des forges, des ingénieurs et bien entendu d'autres brasseurs venus se placer sous le patronage de Bugman. Le nom de ce dernier devint célèbre à travers tout l'Empire, ses bières étant indiscutablement les meilleures. Tout le monde se souvient de la fameuse Lambic de Troll ou la légendaire XXXXXX.

Tandis que le marché s'étendait, la demande grimpait en flèche. Pour approvisionnée des grandes cités de l'Empire, Bugman accompagnait souvent lui-même des cargaisons par voie fluviale ou le long de la vielle route naine, ces voyages étaient parsemés de dangers, et en raison des possibles attaques de gobelins ou d'hommes-bêtes, les convois étaient escortés par des nains en armes.

La brasserie fut également fortifié et protégée par des murs épais. Elle était aussi défendue par les bras vigoureux de nains des clans des Montagnes Grises. Une guilde de brasseurs fut fondée et Josef en prit la tête. En un temps record, la petite entreprise familiale s'était muée en une large communauté prospérant au-delà de toute espérance.

Outre le fait qu'elle était à présent bien défendue, la brasserie était également située en un lieu tenu secret, nul n'imaginait donc qu'elle puisse être attaquée et détruite. L'esprit tranquille, Josef Bugman la quittait donc assez souvent pour accompagner ses barges chargées de bière qui descendaient la rivière Sol.

LA MENACE GRANDIT

Ce que Bugman ne savait pas, c’est qu’une horde de gobelins était en train de se constituer dans les forêts de l’est, en un lieu appelé le Pic des Fougères. Ces peaux-vertes venaient des Montagnes Noire et d’au-delà, chassées par l’acier et la détermination des compagnies mercenaires au service de l’Averland et du Wissenland. Au début, les différentes tribus de réfugiés se querellaient sans cesse, mais l’émergence d’un chef puissant parvint à les unir.

Ce roi gobelin se nommait Grup le Glouton et sa tribu surveillait avec envie les chariots chargés de bière qui empruntaient les routes peu fréquentées. Grup, dont la panse rivalisait avec celle de Grom, et dont l’intelligence n’était pas en reste, commença à ourdir une abominable machination.

Avec sa poigne de fer et les effectifs importants de sa tribu, il se mit à brutaliser les gobelins du voisinage. Pour constituer son armée, il lui fallait un élément motivateur : la bière. Il lui suffisait juste de trouver l’emplacement de la brasserie, la détruire et distribuer la précieuse boisson à ses sujets.

Ce projet en tête, il envoya le très rusé bandit Chicot-de-snot et ses redoutables chevaucheurs de loups porter la première estocade. Ainsi débuta cette « guerre de la bière », sans que les nains aient été officiellement prévenus...

Les rangers de Bugman

Si on suit le vieux fluff, les rangers de Bugman sont recréés au moment de l'arrivée de Josef Bugman à Karak Varn. [Citadel Journal Printemps 1986 :]

C’était un petit matin clair du début du printemps, lorsqu’une charrette attelée à une mule arriva en grinçant aux portes de Karak Varn. Les deux gardes en faction jetèrent un coup d’œil suspicieux à son conducteur, un petit personnage à la silhouette voûtée, profondément enveloppé sous plusieurs couvertures nauséabondes et infectées de puces. Ce devait sûrement être un nain mais ils ne pouvaient en être certains.
« Qui êtes-vous et quelles raisons vous mènent ici ? », somma l’un des gardes. Le conducteur de l’attelage bredouilla imperceptiblement.
« Je viens voir votre roi, j’ai… », répondit-il, en rassemblant les couvertures autour de lui et en se laissant glisser au bas de son siège, «… apporté quelque chose pour lui ». Fébriles, les gardes se regardèrent l’un l’autre.
« Qu’est-ce donc ? » demanda le premier alors que l’autre, au même moment, se déplaçait vers l’arrière de la charrette et commençait à soulever la bâche qui en couvrait sa cargaison.
« JE TE DEFIE DE TOUCHER A CA ! ». Surpris par la vigueur et la puissance soudaine de la voix du conducteur, le garde lâcha brusquement la bâche, comme si elle l’avait brûlé. [...]
« J’en ai assez bavé pour arriver jusqu’ici », grommela le muletier. «  Maintenant, j’en ai assez de traiter avec la piétaille. Si vous n’y voyez aucune objection, J’aimerai m’entretenir avec votre chef ».
De toute évidence, un tel discours ne pouvait sortir que de la bouche d’un nain. La charrette fut alors admise à pénétrer dans la forteresse. Le temps que le roi n’arrive sur les lieux de la scène, une petite foule s’était déjà formée.
L’étranger retira brusquement la bâche de la charrette, révélant un grand tonneau. Un silence de plomb s’abattit sur l’assemblée.
« Maintenant, je ne peux pas garantir qu’elle ait apprécié le voyage » annonça-t-il à la ronde. Il extirpa une choppe crasseuse en métal de la masse des couvertures, fit couler un peu du liquide du tonneau et l’inspecta attentivement.
« Hmmmm », reniflât-t-il, « elle s’est troublée ». Il en but bruyamment une lampée, fit une grimace et recracha.
« C’est pire que ce que je pensais »…« mais ça devrait aller en la laissant se reposer pendant un mois ou deux » continua-t-il. « Cependant, cela devrait déjà suffire pour vous en donner un aperçu ». Il tendit la choppe au roi.
Après un moment d’hésitation, le roi accepta la choppe et après avoir méticuleusement essuyé le bord du revers de sa manche, il en avala une gorgée. L’effet fut remarquable. Ses sourcils s’arquèrent jusqu’à la base de sa couronne, ses yeux exorbités se remplirent de larmes et, plié en deux, il fut pris par une incoercible quinte de toux. Après quelques secondes, quand la toux se calma, s’en ensuivit un profond et retentissant rot. Il fallut encore une minute pour qu’il puisse enfin parler.
« Je ne peux pas y croire ! » s’exclama-t-il. « Cela ne peut être… ! C’est de la…Bugman ! »
Il y eut un vif chahut général dans la salle. De nombreuses années s’étaient écoulées depuis la bataille de la Brasserie Bugman et le nom de Joseph Bugman, au même titre que sa célèbre bière, la Bugman’s Best Bitter, n’était plus qu’un souvenir à moitié oublié et auréolé de légendes.
« C’est exact », s’exclama l’étranger. « Les gobelins m’ont laissé pour mort. Il m’a fallu toutes ces années pour tracer ma route jusqu’ici…mais laissons cela, j’en oublie jusqu’à mes manières ». Il rejeta ses couvertures et tous purent contempler le vieux nain grisonnant et salement cabossé qu’il était.
« Joseph Bugman, Maitre Brasseur et accessoirement Capitaine des Rangers Bugman’s, à votre service » :
Des années après avoir survécu miraculeusement à la Bataille de la Brasserie Bugman, Joseph Bugman était parvenu à la forteresse naine de Karak-Varn. Au début, personne ne le reconnut mais quand le Roi du bastion nain gouta la bière qu’il avait rapportée avec lui, son identité fut authentifiée sans aucun doute. Sa réputation et ses compétences de brasseur attirèrent de nombreux nains à des kilomètres à la ronde pour se rallier à sa bannière et la compagnie de Rangers Bugman fut reformée à Karak-Varn. L’expédition pour reconquérir et rétablir la brasserie Bugman prit alors les proportions d’une guerre sainte.

Equipement des rangers : hache à deux mains, hache, épée courte et arbalète. Armures légères et boucliers.

Cri de guerre : Le cri de guerre des vieux Rangers, 'Mhinz Abeir', avec sa réponse 'Zyor Rond' a été conservé par les nouveaux Rangers, mais un nouveau cri de guerre, consistant à crier 'Ayt Peinz' et à répondre 'Khaari', est utilisé depuis. Les deux cris à la signification inconnue semblent être dans une langue arcanique naine.

Hauts faits : L’histoire de la survie de Joseph Bugman et de son long voyage jusqu’à Karak-Varn font l’objet de nombreux poèmes épiques et de chansons à boire. La réalisation de la Bugman’s Castle XXXXXXXXX, bière spéciale qui commémore la reformation de la compagnie des Rangers Bugman, est considérée comme une grande réussite, au même niveau que la Bataille de la Colline de la Guelle de Bois, lorsque les Rangers détruisirent une importante troupe d’embuscade gobeline alors même qu’un concours de boisson impromptu venait de se terminer quelques heures avant l’attaque.

Uniformes : D’épais manteaux de brasseurs portés par-dessus une cotte de mailles, une lourde cape, une culotte de peau et de lourdes bottes. L’uniforme est dans divers nuances de cuir, de brun et de gris. Les boucliers portent les armes de la famille Bugman [Un chope moussue inscrite de la rune "B" (notez que la rune originale était plus complexe (cf haut de la page).].

2 versions de Bugman et de ses rangers.