RAMALIA

Blood Bath at Orc's Drift

Ramalia était une petite confédération de colonies du Nouveau Monde durant la seconde édition de Warhammer, n'apparaissant que dans la campagne Blood Bath at Orc's Drift et sur une carte du  second Citadel Journal.

Ramalia se trouve au nord-ouest du Nouveau Monde, entre les terres des elfes noirs et les Désolations du Chaos, bien que plus tard, lors du développement des elfes noirs (dans le WD 106), on peut voir que Ramalia se trouve au sud de Naggarond, et entouré de cités elfes noires (Ghag Hraef au nord, Ghaba Ghanaf à l'est et Khaef Korrond au sud, avec les Montagnes occidentales (ou Guluach Rondi) à l'ouest).

On y trouve quelques principautés coloniales d'elfes, de nains et d'humains. Carte de Ramalia.

Quoique décrit comme comptemporain (à cause des colons humains du Nouveau Monde), on peut supposer que Ramalia n'a eu qu'une courte existence : rasé par les orques de F'Yar ou les elfes noirs voisins. Déplacer la croix plus au sud collerait mieux avec le fluff des elfes noirs actuel.

Pour jouer Bain de sang au Gué de l'Orque, cliquez sur le lien (.pdf) !

LA REVANCHE DE F'YAR
Loin au nord ouest du Nouveau Monde, au-delà des terres des elfes noirs mais avant les frontières des Désolations du Chaos du Nord, les Guerres Gobelines de Ramalia se sont enfin terminées. Une alliance difficile entre les principautés coloniales des elfes, des nains et des hommes, s'est formée sous la bannière du demi-elfe Laeron. Ce puissant seigneur de guerre du Vieux Monde les a mené à la victoire contre les hordes des envahisseurs orques et gobelins qui vinrent de leurs repaires au-delà des montagnes Ramaliennes des Désolations Nordiques.
Ce fut la campagne d'hiver de Laeron dans les Collines de Kol qui mirent finalement fin aux Guerres Gobelines. La bataille des Champs de Kol fut la dernière bataille de l'armée orque en fuite. Là, les orques Kwae Karr, menés par le Roi F'yar, furent mis en déroute. Les Kwae Karr subirent une défaite humiliante et seule la vouivre du Roi F'yar le sauva. S'envolant vers les montagnes des Désolations Nordiques, il s'y enfonça et disparu.
Et c'est ainsi que, par décision unanime, les hommes libres couronnèrent Laeron roi, chevalier commandeur de la Grande Ligue de Ramalia. Fort dans leur union, les nations indépendantes purent grandir et étendre leurs frontières. Son justicier et gardien, le roi Laeron, les dirigea avec sagesse et la paix dura cinq ans. Pendant ce temps, F'yar, le roi orque exilé, resta caché dans les montagnes. Méprisé par sa propre tribu et rejeté par les autres tribus orques et gobelines de Ramalia, il complota seul, attendant le jour où il pourrait retrouver sa gloire d'autrefois.
"Saleté. Fils de vaches et rebuts de porcs!" cracha F'yar, pelletant un autre tas de fumier de vouivre dans un seau.
Avec une main velue griffue, l'orque frappa la croupe du gigantesque reptile ailé dont il nettoyait l'enclos. La vouivre remua ses ailes et bougea légèrement.
Un autre tas de fumier tomba sur le sol.
"Gah! Tes entrailles ne s'arrêtent donc jamais?" grimaça F'yar.
Il lâcha sa pelle et son seau avec dégoût et de sa démarche aux jambes arquées, sortit de l'enclos.
Grommelant des injures, F'yar marcha le long de la galerie de pierres jusqu'à la gigantesque caverne qui fut son repaire pendant les cinq dernières années. "Bagrash! Bagrash, espèce de vautour pleurnichard, où t'es? Qu'est-ce que les Kwae Karr ont dit, où tu te planques espèce de ver puant!" Se glissant hors des ombres projetées par les torches vacillantes, la silhouette bossue de Bagrash, le chaman orque de la tribu Kwae Karr, s'avança.
"Bonjour puissant roi, fléau des Terres du Nord, broyeur de cœurs."
"Arrête les courbettes," rugit F'yar, "qu'est-ce qu'ils ont dit?" Les yeux de Bagrash s'étrécirent.
"Ils vous refusent encore, votre magnificence", dit-il tout bas.
"Maudits bâtards," ragea F'yar, "sales couards planqués dans leurs taudis. Le roi F'yar pourrait les mener. Le roi F'yar pourrait conquérir les terres de ces paysans merdeux à la peau blanche du sud!"
"Mais... votre ignominie, vous devez les convaincre, leur montrer votre puissance, restaurer la terreur de votre nom."
"Oui, oui... puissance, terreur!" cria F'yar, ses bras cagneux en l'air, pointant vers la voûte pierreuse de son sinistre domaine, "mais comment?"
Il pointa un doigt accusateur vers Bagrash, une grimace pleine de crocs sur son visage.
"Et cette femmelette de demi-elfe, le roi Laeron?"
"C'est la veille du Festival du Jour de Ramalia, votre démonitude", répondit Bagrash.
"Les peuples de Ramalia fêtent leur victoire des Guerres Gobelines. Le Roi Laeron est à la citadelle de la cité de Palesandre et ses sujets y voyagent pour rendre hommage à son héroïsme durant la guerre."
"Une fête hein?" dit F'yar, à travers ses dents serrées.
Bagrash se contenta de hocher sa tête. Le roi enragé se calma brusquement, ses yeux jaunes fixés sur le sol, en pleine réflexion. Lentement, une idée se forma dans l'esprit de F'yar et graduellement, il se mit à ricaner horriblement. Sa gorge, mal habituée au rire, commença à se gonfler et se rétracter incontrôlablement.
"Quelque chose d'amusant, votre infamie?" demanda Bagrash d'un ton surpris. F'yar commença à hululer et hurler comme un chacal, traînant ses pieds dans un étrange tourbillon de danse. "Mais oui... oui!" siffla-il, et aboya "... quel plaisir!". "Vengeance! Douce vengeance... Ils ne l'oublieront jamais... jamais... JAMAIS!"
Les propos incohérents de F'yar montaient dans une frénésie de malice et de hargne. Il jubilait follement, roulant ses yeux et grinçant des dents, dansant sa danse de joie démente. Déconcerté, Bagrash se retira et se prépara à sortir, certain que le roi orque venait de perdre la raison. Dès que Bagrash tourna le dos, F'yar s'arrêta soudainement et fit un geste mystérieux. Les yeux exorbités et l'écume aux lèvres, il pressa ses poings ensembles, comme pour écraser un petit oiseau.
"Vous verrez", siffla-t-il. "Vous verrez tous!" Il repris sa folle danse en rond et Bagrash se précipita hors de la caverne, terrifié. Le rire dément de F'yar résonant encore dans ses oreilles, comme les exultations impitoyables d'un démon enfin libéré.
* * *
Les célébrations avaient duré toute la journée. La cité de Palesandre criait de joie et ses cloches sonnaient leur message de bonheur et de bonne volonté. Le Festival du Jour de Ramalia était de retour et tous les peuples libres de Ramalia se réjouissent. Le cœur en joie, les elfes, les nains et les hommes rendirent hommage à la venue du roi Laeron, leur sauveur. Sur le balcon de la Tour du Roi, Laeron salua une dernière fois ses sujets et se retira, épuisé mais souriant. Le ciel d'hiver était rempli d'étoiles et le roi se préparait pour le banquet de ce soir.
"Perion," Laeron appela son fidèle serviteur. "amène-moi du vin pendant que je me change et me prépare pour le festin."
"Avec plaisir, mon seigneur.", répondit Perion en souriant.
Le serviteur se courba gracieusement, puis se retourna avant de courir gaiement dans l'escalier menant à la cave. Sifflotant une joyeuse mélodie, Laeron ouvrit sa garde-robe et jetta un oeil sur sa grande collection de robes et de capes de cérémonie. Hésitant encore un peu, il regarda le lit royal où l'on avait posé soigneusement son pourpoint, ses hauts-de-chausses, ses chausses et sa braguette.
"La rouge, je pense", pensa Laeron, prenant sa cape favorite.
Pendant ce temps, Peron s'était fait accosté lors de son retour de la cave, où un besoin pressant provoqua un certain retard : goûter les nombreux vins. Maintenant, bien enivré, il titubait sur un palier en essayant de tenir une conversation cohérente avec l'Intendant de la citadelle, qui demandait une audience avec le roi avant le festin.
"... Mais c'est c'que j'veux dire, mon vieux", marmonna Perion, donnant à l'intendant une tape dans le dos affectueuse. "... le roi est occupé", faisant un geste avec dédain, "... laissez le un peu tranquille, il a pas eu un moment tranquille de la journée."
"Espèce de vieil ivrogne," dit l'Intendant, "J'ai le discours de banquet du roi. Il va vouloir savoir ce qu'il y a dedans."
"Comme vous voulez," dit Perion, vacillant légèrement "Viens."
Le serviteur remonta les escaliers, bien qu'assez lentement en raison de sa démarche titubante. Enfin, ils atteignirent la porte de la chambre du Roi.
"Attend là," dit Perion, tanguant vers la porte.
Après beaucoup de tâtonnements et de remuage de poignée de porte, le serviteur entra. L'intendant attendait impatiemment, fulminant silencieusement. Un cri d'horreur sortit soudainement de la chambre et les portes s'ouvrirent violemment.
"Le roi! Le roi, il... il..." bégaya Perion, son visage livide, tremblant de peur.
"Qu'y a-t-il?" dit l'intendant, poussant le serviteur pour se précipiter à travers la porte.
Sur le sol se trouvait le corps du roi, recroquevillé sur lui-même, les mains crispés sur son entrejambe et une expression de douleur figée sur son visage.
"Le roi est mort," murmura l'intendant sans réussir à y croire, se tournant vers le serviteur en pleurs. "Maître Perion," dit-il, "amenez le Procureur Marple. Un acte des plus infâme a été commis ce soir," ajouta-t-il avec tristesse.
"Un meurtre," annonça le Procureur Marple, l'homme chargé de maintenir l'ordre dans la Citadelle de Palesandre. "un meurtre des plus cruels." déclara-t-il aux nobles ébahis, assemblés dans la chambre du Roi.
"Mais comment cet acte ignoble a-t-il été commis?" demanda Finnorlay, le conseiller privé du Roi.
"Tué par une braguette empoisonnée alors qu'il s'habillait pour le dîner," répondit Marple, brandissant le sous-vêtement en question.
"Qui peut avoir fait une chose pareille," dit Finnorlay, la bouche béante.
"Effectivement, qui?"
Le Procureur Marple leva un doigt.
"Mais voyez là, honorables seigneurs et dames", dit-il, montrant la fenêtre.
Tous les regards se tournèrent dans cette direction. A l’unisson, ils eurent un hoquet d'incrédulité car, sur le rebord de la fenêtre, se trouvait un tas de fumier gigantesque.
"Ceci," déclara triomphalement le Procureur Marple, "est le fumier d'une vouivre!"
La foule continua de regarder, déconcertée.
"Et qu'est-ce que cela nous dit?"
Tous se turent.
"Que le seul chevaucheur de vouivre de ces terres est de retour - le roi F'yar, le chef des orques Kwae Karr; tyran du Nord, est l'assassin. Les dieux seuls savent les conséquences de son acte ignoble pour la Grande Ligue et son unité."
"Notre roi est mort", se plaignirent-ils. "Qui nous guidera maintenant?"
Mais il n'y avait pas de réponse à cela, si ce n'est l'ombre moqueuse du Roi F'yar découpée devant la lune, moquant les cieux, faisant appel aux tribus de son peuple et vantant son acte ignoble.
Les lamentations du peuple de Palesandre furent fortes et longues, se rependant partout dans les terres de Ramalia. Mais bientôt, le désespoir se transforma en dissidence. De vieilles rivalités et animosités raciales oubliées refirent surface. Sans la poigne ferme du roi, les elfes, nains et hommes recommencèrent une fois de plus à contester de vieilles frontières. Mal menée et mal nourrie, l'armée de la Grande Ligue était tout ce qu'il restait de l'ancienne unité de Ramalia, un dernier vestige d'espoir face à l'adversité.
Pendant ce temps, dans les Désolations Nordiques, F'yar profitait de sa nouvelle notoriété. Son meurtre audacieux restaura son autorité royale et il fut proclamé le seigneur de toutes les tribus orques du pays. Un marché fut conclu entre le roi F'yar et Murgol, roi des tribus gobelines. Pendant que les hordes gobelines se déversaient dans les terres orientales, attirant l'attention de l'armée de la Grande Ligue, le roi F'yar et son armée se préparaient à un assaut frontal sur Palesandre même. Le pays entier était sans défense contre la tentative sanglante de domination du roi F'yar. Tout espoir semblait perdu, car l'armée de de la Grande Ligue était convaincue que la véritable menace venait de l'est. La vengeance de F'yar ne sera complète que lorsque Ramalia sera à feu et à sang. Pour lui, rien ne semblait pouvoir entraver son chemin...