MARIENBURG

LE QUARTIER DE PALEISBUURT ("QUARTIER DU PALAIS")

Marienbourg à vau-l'eau, p125 à130

"Ce n’est pas un mauvais endroit pour vivre – les riches préférant Goudberg ou Guilderveld, on y trouve surtout des bureaucrates ou des avoués – et ces étrangers prétentieux qui sont toujours en train de fourrer leur nez dans nos affaires."
- un tavernier local
 
"Si vous voulez étudier l’architecture, il n’y a pas mieux que le Quartier du Palais. Si vous vous intéressez au gouvernement, essayez plutôt la Bourse."
- un fonctionnaire
 
"Vous ne pouvez pas faire trois mètres dans Paleisbuurt sans tomber sur quelqu’un qui veut vendre ou acheter des secrets!"
- un employé du Stadsraad

Le Quartier du Palais est le centre officiel du gouvernement de Marienburg. Des générations de dirigeants – Barons et Directeurs – ont dépensé sans compter pour l’embellir. La plupart des bâtiments gouvernementaux sont des joyaux signés par les plus grands architectes du Continent et les étudiants de cet art viennent jusque d’Arabie pour les contempler. Paleisbuurt accueille également les célèbres Jardins Tivolo, ce précieux parc urbain constamment entretenu par une petite armée de jardiniers payés par le Staadtholder.

Le jour, le Paleisbuurt fourmille de gens employés par le gouvernement ou en affaire avec lui – toutes les classes de Marienburg sont amenées un jour ou l’autre à venir ici. Beaucoup, la plupart peut-être, visitent la Haute Cour : les avoués pour défendre leurs clients, leurs clients pour plaider leur innocence et leurs familles pour s’inquiéter. D’autres souhaitent rencontrer les fonctionnaires de Stadsraad, voire le Staadtholder en personne – à Marienburg, les dirigeants sont par tradition accessible au peuple.

Le quartier est beaucoup plus tranquille la nuit. Les résidents sont surtout des bureaucrates et des hommes de loi qui, après leur travail, n’aspirent qu’à passer une nuit tranquille en famille ou avec des amis. Les appartements à l’écart des principaux canaux se louent à des prix très raisonnables. Mais ce vernis paisible cache des intrigues subtiles, car les secrets des administrations et ambassades de Paleisbuurt attirent les espions comme la pierre distordante les Skavens.

Paleisbuurt abrite en effet l’exotique Allée des Ambassades, où résident les représentants officiels de toutes les Puissances du Vieux Monde. Pour protéger les intérêts de leurs gouvernements dans la cité, ces diplomates s’intéressent avec zèle aux plans du Directorat (et de leurs semblables) et ne reculent généralement devant rien pour obtenir les informations qu’ils veulent. Espions, agents et courtiers en information de tous les camps et de toutes les factions s’activent à Paleisbuurt, certains servant plusieurs maîtres à la fois.

Comme on peut s’y attendre, la Garde entretient une solide présence dans Paleisbuurt. Son quartier général se situe dans un bâtiment contigu à la Haute Cour. Les Coiffes Noires du quartier sont responsables de la garde des prisonniers enfermés sous ce tribunal et de la sécurité des bâtiments publics. Les restrictions budgétaires ne les concernent pas : le Q.G. renferme suffisamment d’armes à feu pour écraser les pires émeutes et plusieurs magiciens sous contrat renforcent leur capacité d’action et d’enquête.

LE NOUVEAU PALAIS
"Ca ressemble à un gros gâteau de mariage, hein ?"
-un touriste impérial

Ses fondations ont près de 1000 ans, mais les Marienbourgeois continuent d’appeler la résidence du Staadtholder le " Palais Neuf ", par référence à l’ancien siège de la famille dirigeante, la forteresse de l’Île de Rijker. La construction du palais a commencé sous le Baron van Buik à la fin du XVIème siècle et le gouverneur bretonnien y tenait quartier général sous l’occupation. Brûlé lors de la retraite bretonnienne, il a été reconstruit avec des fonds prêtés par l’Association des Marchands. Le rôle jué par ces prêts dans l’émancipation politique de Marienburg vaut au palais le surnom de " Berceau de la Démocratie ".

La ville n’a plus été pillée depuis plus de 700 ans, mais le Palais Neuf ressemble toujours à une forteresse : quatre tours massives l’encadrent, et l’unique porte est un monstre d’acier massif, forgé par les Nains de Karaz-a-Karak et couvert de runes de protection. Sous le commandement du Général Escottus van Haaring, l’élite des Coiffes Noires protège les lieux nuit et jour, bien décidée à mettre en pièce n’importe quel ennemi à coup de hallebardes et pistolets.

La paix et la prospérité ont bien sûr amolli la vénérable forteresse : nombre de fenêtres larges et modernes sont apparues dans la muraille au grand détriment du potentiel défensif et, au nord, le Staadtholder Willem van Tafte, " le Corpulent ", a même fait ajouter au siècle dernier une grande chapelle et une salle de banquet non fortifiées. Les gardes passent plus de temps à chasser les mendiants que les envahisseurs, et une des tours abrite une volière pour les fameux pigeons de concours du Staadtholder van Ræmerswijk.

Le Palais Neuf reste cependant le centre officiel du gouvernement de Marienburg : le Directorat s’y réunit dans la Galerie d’Azur et le Staadtholder y préside les réceptions officielles. C’est aussi le quartier général des Marcheurs de Brumes et la sécurité est donc parfaitement assurée, en dépit de la première impression. Ce palais recèle des secrets qui pourraient faire tomber plus d’un gouvernement du Vieux Monde.

Sjef Gerritse, Chambellan de la Salle du Bal
Guide-Racoleur, ex-domestique

D’une taille légèrement en dessous de la moyenne, Sjef cache ses cheveux blonds et clairsemés sous une volumineuse perruque poudrée. Ses yeux gris délavé, ornés d’un monocle, considèrent avec dédain les inférieurs et restent humblement baissés en présence de l’élite de Marienburg. Malgré l’aide des meilleurs cosmétiques, sa peau commence à trahir les effets de l’âge et d’une vie dissolue.
Cynisme et avidité ont toujours guidé la vie de Sjef. Cet ancien garçon de cuisine s’est hissé, par une habile série de ragots, flatteries, manipulations et trahisons, jusqu’à la position de cerbère de la Cour, décidant en maître es admissions et exclusions. Rare sont ceux qui ont pu obtenir leur ultime initiation dans la Haute Société sans payer tribut à cet abominable tyran. Une rumeur répandue par ses soins peut consacrer ou briser la carrière d’un arriviste.
Gerritse cache soigneusement sa haine des autres races qui l’a conduit à coopérer avec les Chevaliers de la Pureté, en dépit de leur allégeance à la doctrine de Solkan. Il s’est servi de son influence pour couvrir leurs traces après les attentats et incendies qui ont récemment ravagé Elfsgemeente, et leur a même permis d’utiliser certaines parties du Palais Neuf comme une vulgaire planque. Les relations entre Marienburg et l’Exarchat en souffriraient terriblement si cela venait à se savoir.
Sjef Gerritse connaît parfaitement tous ceux qui travaillent au Palais Neuf – et les méprise tout autant qu’ils le haïssent. Les agents secrets qui veulent se mêler aux réceptions officielles du Palais savent qu’il faut lui glisser quelques guilders pour obtenir satisfaction. Il est donc devenu un expert des milieux de l’espionnage à Marienburg. Tout en ayant quelques vrais amis, il cultive avidement se relations avec les Dix et les autres figures de pouvoir de la cité, comme le président Gyngrijk. Dans le même temps, tous les ambitieux de Marienburg recherchent ses faveurs. Quand il s’aventure hors du Palais à ses heures de loisirs, on le trouve généralement à sa table privée de la Mouette et du Trident.
Gerritse a toute la confiance et l’estime du Staadtholder. Profitant de cet avantage, il manœuvre pour devenir son secrétaire permanent, une fonction richement dotée d’avantages officieux. Il ignore cependant que le secrétaire actuel est aussi le chef des Marcheurs de Brumes, un détail qui risque d’être fatal à ses plans.

Citation : "Bien sûr que je peux vous faire entrer au Bal de Geheimnistag, très chère : comme domestique ou invitée, suivant l’importance et la nature des faveurs que vous êtes prête à m’accorder."

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Alignement : Neutre (Ranald le Distributeur)

Compétences : Acuité Auditive ; Bagarre ; Baratin ; Chance ; Conduite d’Attelage ; Corruption ; Cuisine ; Esquive ; Etiquette ; Héraldique ; Langage Secret – Jargon des Voleurs ; Natation ; Sens de la Répartie.

Dotations : Superbe livrée aux couleurs du Palais Neuf, dague, clés de l’aile van Tafte, bâton et orbe de sa charge, boîte de tabac à priser importé.

STADSRAAD
"J’ai entendu dire que les Sergents d’Armes avaient reçu l’ordre de réduire autant que possible le bruit des bagarres dans le Burgerhof, pour que les cris ne réveillent pas les gens qui dorment à Rijkskamer."
- un juge à la Haute Cour

A l’opposé du Palais Neuf, de l’autre côté des Jardins Tivolo, se dresse le splendide Stadsraad, conseil municipal de Marienburg et parlement des Wastelands. Bâti dans un accès de fierté populaire après l’indépendance, ce grandiose édifice de pierre crème arbore avec ostentation trois coupoles, des colonnes tiléennes, une frise d’or et un imposant escalier menant aux portes d’entrée. Les dômes des deux chambres se terminent par de majestueuses statues de Marius, tandis que celui qui coiffe le grand atrium est surmonté d’une statue dorée de la figure héraldique de la cité, une sirène tenant une épée et une bourse pleine.

L’édifice se dresse à l’ouest de Mariusplein, une esplanade parsemée de statues de marbre de style tiléen et délimitée d’un côté par le Nouveau Palais et un moindre temple de Manaan, et de l’autre par la Haute Cour, le siège du Barreau et diverses administrations dont les Archives Municipales. A l’opposé, les marches de la Grande Volée descendent jusqu’aux luxueux appontements sur le Reik où sont reçus les cortèges des visites officielles.

La salle centrale du Stadsraad est aussi une entrée monumentale, le grand atrium. Sur le sol, une vaste mosaïque représente la sirène symbole de la cité-état. Des niches creusées tout autour de la salle accueillent des statues représentant la plupart des divinités; elles veillent pour l’éternité sur le destin de Marienburg et reçoivent les prières du Grand Prêtre de Véréna, Leontine Tolenaar, à l’ouverture de la première session de chaque nouvelle année. Ranald et Sigmar brillent par leur absence, comme de juste.

Le Burgerhof est moins vaste. Des rangées de bancs encadrent l’allée centrale, qui se termine par une estrade portant les bureaux des divers scribes et le trône du Président. Des débats animés opposent ici les diverses factions, et les questions acerbes fusent parfois ainsi que les légumes pourris – les députés de moindre importance, " l’arrière-banc ", sont des lanceurs particulièrement enthousiastes. Sur le côté de l’estrade, une porte mène à la bibliothèque et aux bureaux de la chambre basse, dont celui du président Gyngrijk.

Le Rijkskamer est beaucoup plus spacieux et confortable, comme il sied à une Chambre Haute. Les bancs sont remplacés par des sièges couverts de velours et l’endroit est aussi nettement plus propre, les dignitaires de cette noble assemblée préférant s’adresser des discours ampoulés plutôt que des choux pourris. Quand le Staadtholder convoque le Rijkskamer, la salle se transforme en une mer de couleurs et de courtoisies, robes et perruques splendides, hommages fleuris, etc. Ces réunions sont toutefois rares et le personnel passe l’essentiel de son temps à dépoussiérer et à polir le mobilier dans l’éventualité d’une session impromptue.

Nieut Gyngrijk, Président du Burgerhof
Démagogue, ex-avoué et estudiant

La quarantaine, taille moyenne et bedaine. Ses yeux gris et brillants semblent tout d’abord joyeux et chaleureux, mais ses désagréables regards en coin trahissent sa véritable personnalité, calculatrice et égoïste.
Dans une ville gouvernée par les accords en coulisse, le Président Gyngrijk est le parfait politicien de la plèbe. Né dans une famille de la classe moyenne à Noordmuur, il s’est rapidement forgé une réputation d’orateur enflammé dans les tribunaux de Marienburg en défendant les droits des travailleurs. Mais il n’a rien d’un idéaliste – seul le pouvoir et l’argent l’intéressent vraiment. Sa naissance lui ayant refusé les privilèges des riches, il a conquis avec pragmatisme sa propre base de pouvoir : la masse des naïfs et des aigris en mal de boucs émissaires.
Sa réussite lui a valu l’attention des Directeurs. Mais au lieu de lui offrir un séjour anonyme à Rijker, ils ont préféré tirer parti de sa vénalité pour conclure un accord mutuellement profitable : il allait devenir leur créature, et surtout celle de la faction van de Kuypers. Il mettrait ses formidables compétences au service de leurs intérêts au Burgerhof, et recevrait en échange tous les avantages auxquels il aspirait. Cela fait maintenant sept ans qu’il les sert avec brio.
Mais Nieut ne se satisfait pas d’être le pion de Jaan van de Kuypers. Il aspire désormais à la récompense suprême – Staadtholder de Marienburg, rien de moins.
Le Président a des contacts réguliers avec tous les Directeurs, et plus particulièrement van de Kuypers, van Haagen et de Rœlef. Ses liens avec la famille de Rœlef ont récemment pris une tournure plus intime car il s’est mis à courtiser la nièce de Clotilde de Rœlef, Clara, qui est depuis peu en âge de se marier. Nieut Gyngrijk est devenu un visiteur régulier du Rood Haan Paleis, à Oudgelwijk. Clotilde de Rœlef réfléchit sérieusement à cette union qui ferait basculer la considérable influence publique du Président dans la faction anti-Kuypers. Nul ne sait ce que peut en penser Clara.
Le Président Gyngrijk se rend fréquemment dans les quartiers ouvriers de Marienburg, où il "serre les mains" et fait savoir à tout le monde qu’il est dans le camp du peuple. Il est particulièrement populaire à Kruiersmuur. Les elfes et les nains se montrent bien sûr beaucoup plus réservés.

Mais quelqu’un le déteste activement. Rumeurs et évènements suspects l’ont convaincu qu’on en veut à sa vie. Mais qui. Ne voulant prendre aucun risque, il s’est adressé au Service d’Escorte Marquandt qui le fait protéger en permanence par un garde du corps.

Citation : "Comment ça va? Heureux de vous voir! C’est toujours un plaisir de rencontrer le peuple!"

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Alignement : Neutre (Hændryk)

Compétences : Acuité Auditive ; Alphabétisation ; Astronomie ; Cartographie ; Danse ; Eloquence ; Etiquette ; Histoire ; Identification des Plantes ; Langage Secret – Classique ; Langue Etrangère – Tar-Eltharin ; Langue Hermétique – Magikane ; Législation ; Natation ; Numismatique ; Pictographie – Avoué ; Résistance à l’Alcool.

Dotations : Robes, médaillon (Cuivre Trois-Fois-Béni) et sceptre de fonction, pistolet chargé et caché, anneau de Maître de la Ligue des Plaideurs, sachet de caramels à l’eau de mer.

L’ALLEE DES AMBASSADES
"Bien sûr qu’ils nous espionnent à partir de leurs ambassades – mais au moins comme ça nous connaissons leurs bases."
- un agent des Marcheurs de Brumes
 
"Les Coiffes Noires feraient bien de prendre des leçons de galanterie auprès de ces étrangers! La semaine dernière, justement, je rentrais de St. Arne quand trois voyous m’ont accosté pour me dérober mon sac! Mon garde du corps s’est enfui, le lâche. Mais trois gardes sont sortis d’un coup de l’ambassade bretonnienne. Non seulement ils ont récupéré mon sac, mais ils ont aussi ligoté ces brigands en paquet cadeau pour la patrouille. Et tout ce qu’ils voulaient en récompense, c’est ma main à baiser."
- une matronne de Guilderveld

L’Allée des Ambassades est une succession de résidences encloses, près du Vreemdelingvaart (" Canal des Etrangers "), au nord de Mariusplein. Comme l’enclave elfe de Sith Rionnasc’namishathir, chacune des ambassades bénéficie d’un statut d’extraterritorialité et se trouve donc en terre étrangère, au sein même de Marienburg. Contrairement à Sith Rionnasc, ce territoire est délimité par l’enceinte de chaque résidence – un espace qui, à Marienburg, reste bien sûr très restreint. Les forces civiles et militaires de Marienburg n’ont pas le droit de pénétrer ces lieux, si ce n’est à la demande des ambassadeurs concernés. Le viol de cette disposition est considéré comme un acte de guerre. Dans le même temps, Marienburg est responsable de la sécurité de chaque ambassade. Récemment, les commentaires provocateurs de l’Ambassadeur Impérial, le Baron von Heinsoo, ont suscité des émeutes et les Coiffes Noires de Paleisbuurt ont dû intervenir pour défendre les grilles de l’ambassade. Bien sûr, la Garde n’apprécie guère d’avoir à briser des crânes marienbourgeois pour protéger des étrangers ingrats.

Malgré toutes ces règles de bonne conduite, l’Allée des Ambassadeurs est un nid d’intrigues et d’espions. Le service de renseignement de Marienburg, les Marcheurs de Brumes, s’attache à découvrir ce qui se passe dans les ambassades, mais aussi à contrer les opérations d’espionnage lancées depuis chacune. Divers intérêts privés (dont les Maisons des Dix, les elfes de Sith Rionnasc et la Ligue des Gentilshommes Entrepreneurs) payent de même des agents indépendants pour voler les secrets des étrangers.

De leur côté, les ambassadeurs ne sont pas d’innocentes victimes. Toutes emploient des espions à divers degrés. Certains, comme les Arabes, se contentent de contacts relativement ouverts avec leurs semblables des ghettos de Marienburg qui leur rapportent ce qu’ils ont vu ou entendu. D’autres, comme les Bretonniens et les Impériaux, entretiennent plusieurs réseaux d’espions, lesquels ignorent l’existence des autres et n’ont de contact avec les ambassades que par des voies extrêmement détournées, quand ils en ont. Plusieurs ambassades emploient des Marienbourgeois de souche, et il existe des agents indépendants qui vendent leurs services et leurs informations au plus offrant, quand ce n’est pas à plusieurs clients qu’ils s’emploient à dresser les uns contre les autres.

Toutes les grandes puissances du Vieux Monde sont représentées sur le Vreemdelingsvaart : Arabie, Bretonnie, Empire, Kislev, Miragliano, Remas, Magritta et Bilbali. Des nations plus lointaines sont de même présentes : l’Empereur Dragon de Cathay et le Soleil Divin du Nippon ont récemment établi des relations formelles. Leurs coutumes étranges et langages impénétrables rendent leurs intentions obscures, mais il est clair que ces deux délégations ne s’apprécient guère.

Les PJ pourraient avoir affaire aux ambassades dans deux types de situations : contact avec leurs employés dans le cadre de leurs activités à Marienburg, ou implication (volontaire ou non) dans la toile d’intrigues qui englobe toute la cité.

Hong Fu Chu, Premier secretaire de l'ambassade de Cathay, recruteur du Chaos
Espion, ex-charlatan et bateleur (prestidigitateur)

Hong Fu Chu mesure 1,70 mètre et arbore un ventre bien gras. Marqué par la petite vérole, son visage rond compte plusieurs mentons. Son crâne est nu si l’on excepte deux mèches bouclées qui tombent de ses tempes et il porte de fines moustaches si longues qu’elles descendent sous son menton. Ses robes mandarinales dissimulent complètement des pattes d’oiseaux couvertes de plumes violettes jusqu’aux genoux articulés à contresens et armées de serres jaunes, une mutation offerte par son Seigneur Chaotique.
Cet être faux et comploteur ne cherche qu’à satisfaire son Seigneur Tsien-Tsin, qui souhaite apporter le changement aux barbares de ces contrées. Cruel comme un chat, il aime à offrir de longues séances de torture à son dieu, des sacrifices rituels qui durent parfois des jours.
Hong Fu Chu est arrivé à Marienburg il y a un an environ avec la nouvelle qu’une faction entièrement dévouée au Seigneur du Changement avait pris le pouvoir à la Cour Céleste. L’ambassadeur, un vétéran de la politique de Cathay, n’a pas mis la chose en doute, et n’en a, en tous cas, pas demandé confirmation à son Empereur. Il n’a pas non plus émis la moindre remarque sur la démarche inhabituelle de son nouveau Premier Secrétaire.
Chu ne s’aventure jamais hors de l’ambassade, mais utilise les contacts de celle-ci dans la communauté cathayenne pour travailler aux projets de son maître. Il prend lentement le contrôle de la pègre de la Petite Cathay, en veillant cependant à ne rien révéler de son influence croissante à Guan Lo Fat, patron du crime de ce ghetto. Il a également établi de discrets contacts avec un autre culte de Tzeentch établi dans la cité, les Flammes de l’Arc-en-Ciel, et projette d’utiliser à son profit leur influence sur Haam Markvalt.

Citation : "Tout comme le dragon se couvre d’une palette de couleurs sans nombre, la vérité arbore un éventail infini de visages. Laissez-moi vous montrer la Vérité dans les formes infiniment changeantes du Chaos."

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Alignement : Chaotique ("Seigneur Tsien-Tsin", ou Tzeentch)

Compétences : Alphabétisation ; Baratin ; Charisme ; Comédie ; Corruption ; Crochetage des Serrures ; Cryptographie ; Danse ; Déguisement ; Déplacement Silencieux Urbain ; Eloquence ; Escamotage ; Evaluation ; Filature ; Fuite ; Imitation ; Linguistique ; Séduction ; Sens de la Répartie ; Sixième Sens ; Vision Nocturne.

Dotations : Anneau de Sort (17 PM, Feu Rose de Tzeentch, mot de commande " Tsien-Tsin "), magnifiques tuniques de soie balayant le sol, coiffe à pompon carrée, 300 Gu en bagues et pierreries, éventail, dague (I +10, D -2, P -20) conçue pour injecter 4 doses d’Humanicide sur toute attaque qui inflige 1 point de dommages net.

L’AUBERGE DE LA MOUETTE ET DU TRIDENT
"Si je puis vous donner un conseil, allez passer votre lune de miel à Marienburg à l’Auberge de la Mouette et du Trident. Elle est située dans le plus beau quartier de la ville : vous aurez une vue splendide sur le fleuve et les meilleurs théâtres et commerces à quelques minutes. La nourriture y est aussi exceptionnelle. Tout est préparé par Wilhelmina Bourre-de-Chardon, la propriétaire. De nombreux couples y retournent régulièrement. Je transmets les réservations d’un couple d’Altdorf trois fois par an."
- un représentant des Diligences des Quatre Saisons

Dans cette cité aux multiples attractions, une foule d’auberges et hostelleries veillent au confort des voyageurs d’affaires ou de loisirs. Une des meilleures et des plus réputées, La Mouette et le Trident se situe à l’ouest du Pont Haute Tour. Dirigée par sa propriétaire, Wilhelmina Bourre-de-Chardon, elle propose des " petits-déjeuners compris " très appréciés des étrangers comme des autochtones. Le bâtiment compte deux niveaux et deux ailes et s’élève au bord du Rijksweg. Il offre des chambres très confortables et une vue magnifique depuis la terrasse. Les agents des compagnies de diligence ou de transport fluvial la recommandent à leurs clients jusqu’à Talabheim et Nuln, et il faut généralement réserver des mois à l’avance.

Ce succès s’explique d’autant mieux si l’on sait que l’établissement, un des hôtels les plus réputés de Marienburg, sert aussi de face à la plus grande entreprise de recel entre Erengrad, L’Anguille et Altdorf. Nombre de voleurs de la cité profitent du célèbre petit-déjeuner pour commander les " saucisses spéciales à la viande de goéland " - un mot de passe qui signale des marchandises à vendre. Le serveur répond toujours qu’il leur faudra attendre, de cinq à trente minutes, un délai qui est en réalité celui qui doit s’écouler avant qu’ils quittent leur table et se rendent dans la remise de l’auberge. Ils découvrent là Egbert, forgeron et garde du corps, et Tante Mina, qui fume l’immonde cigare qu’elle allume toujours au moment de traiter une affaire. Mina paye correctement, 35% de la valeur généralement, ou 30% si l’article est particulièrement "recherché". Un test réussi de Marchandage augmente ce prix de 5%. Elle insiste toujours pour que son client reste – et paye – pour le petit déjeuner; "un travailleur doit entretenir ses forces, mon mignon".

Quelques-uns des touristes et couples en voyage de noces qui séjournent à l’auberge sont en réalité les envoyés des plus grandes organisations criminelles de l’Empire et la Bretonnie. Ils viennent voir ce qui est disponible ou répondent à une invitation personnelle de Tante Mina. Les marchandises volées sont revendues à 60% de leur valeur, voire plus pour les articles bien connus ou très disputés. Un test réussi de Marchandage en réduit le prix de vente de 5%. Nombre de clients font plusieurs fois le voyage chaque année.

Les PJ nouvellement arrivés à Marienburg peuvent entendre de la Mouette et du Trident quand ils essaient de vendre ou de retrouver des articles volés. S’ils viennent à l’auberge pour profiter de son célèbre petit-déjeuner, ils risquent de concevoir des soupçons en voyant deux ou trois hommes commander des saucisses de mouette pour disparaître ensuite un moment. S’ils passent alors la même commande, ils ne seront jamais servis, mais reçoivent une visite d’Egbert –n’ayant aucun sens de l’humour– qui vient voir qui lui fait perdre son temps. Tante Mina peut aussi assurer la formation de personnages intéressés par la carrière de Receleur ou fournir une introduction auprès d’Adalbert Henschmann. Celui-ci se montrera moins soupçonneux envers des gens qu’elle lui a envoyés.

Wilhelmina Bourre-de-Chardon, Propriétaire de la Mouette et du Trident
Receleuse, ex-commerçante et domestique

Lourde, ronde, petite (tout juste 1,20 mètre), une vraie grand-mère avec joues roses et cheveux gris en chignon. Elle affirme n’avoir "même pas 75 ans, mon mignon!"
Protectrice et indulgente, elle aime à nourrir les gens. Elle fume le cigare quand elle est seule ou qu’elle traite une affaire. Décidée et rigoureuse, elle ne plaisante pas en affaire.
Tante Mina travaille sans problème depuis quinze ans grâce au patronage de "Casanova" Henschmann (voir p. 71). Il y a des années, alors qu’Henschmann défendait sa peau dans une guerre des gangs qui allait lui permettre de prendre la tête de la Ligue, Tante Mina lui a donné asile à un moment critique. Henschmann ne l’a jamais oubliée et l’a installée, après sa victoire, à la Mouette et le Trident. Elle bénéficie d’une protection toute particulière, et personne de sensé n’oserait bousculer ou truander sa "petite maman".
Mina a des contacts dans toute la pègre de Marienburg et d’ailleurs, aussi bien grâce à ses liens avec Henschmann que par sa réputation d’honnêteté professionnelle. Dans les rares occasions où Hugo Delftgruber (voir p. 88) sort de sa boutique, il aime à venir lui présenter ses respects. Par pitié, Mina lui sert gratuitement des portions supplémentaires. Hieronymus Deecksburg (voir p. 112) vient également manger ici de temps à autre, mais il n’a pas encore découvert le secret de l’auberge. Elle a toujours refusé d’acheter sa viande chez Grœnewoud (voir p. 89), car elle « flaire quelque chose de louche » dans cette boucherie.

Citation : "Appelez-moi simplement Tante Mina, mes mignons. Vous désirez un petit-déjeuner? Vous préféreriez peut-être vous installer en terrasse ? Aujourd’hui, on peut voir l’Île de Rijker. Alors, qu’est-ce que ce sera? Des saucisses de mouette? Je vois… [murmuré]. Bien! Je vous verrai dans la remise dans dix minutes. Faites semblant d’aller au vestiaire. Et n’oubliez pas de payer votre petit-déjeuner. Vous ne voudriez pas fâcher Egbert, hein, mes mignons?"

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Alignement : Neutre (Ranald, moyen)

Compétences : Calcul Mental ; Commerce ; Conduite d’Attelage ; Cryptographie ; Cuisine : Déplacement Silencieux Rural ; Escamotage ; Esquive ; Etiquette ; Evaluation ; Numismatique ; Soins des Animaux.

Dotations : Tablier et louche, robe de toile pratique, deux ou trois recettes échangées avec des amis du Kleinmoot, 1D4 cigares lustriens.

Points de Folie : 1 Folie : Phobie (noyade)

Sander van Okker, Faussaire
Ex-scribe

Dans une ville comme Marienburg, où tout dépend de la paperasserie, factures, billets à ordre et lettres d’introduction, on peut se faire beaucoup d’argent quand on est un faussaire de premier ordre. Sander van Okker aime à penser qu’il en est un. Et il a tort.
Van Okker est un petit homme maigrichon vêtu dans un mélange de style qu’il juge audacieux, mais qui n’est que mauvais goût. Ses joues et son menton fuyant sont mal rasés et une fine moustache brune lutte pour survivre sur sa lèvre supérieure. Il jure affreusement avec les marchands et diplomates qu’il s’acharne à accoster dans les tavernes de la périphérie de Paleisbuurt et du Suiddock.
Il s’appuie sur un réseau de plus en plus clairsemé d’amis et contacts qui sont prêts à le recommander, ou peuvent se contenter d’un travail bâclé. Quand cela ne suffit pas – ils ont tendance à disparaître ou à perdre confiance – il racole lui-même les clients.
Les tarifs de van Okker dépendent de son humeur et de l’échéance du loyer, mais il commence généralement par exiger 5 Gu pour une simple signature, et ses prix montent avec l’importance du travail. Il refuse de travailler ailleurs que chez lui, un appartement crasseux à l’extrémité du Suiddock : le plus petit document ne peut donc être expédié en moins de deux ou trois heures. Les pièces plus importantes peuvent prendre plusieurs jours, voire des semaines, suivant son enthousiasme au travail et l’état de ses affaires de cœur. Il tombe amoureux très souvent.
Van Okker pourrait vraiment être ce faussaire de premier ordre qu’il imagine être s’il travaillait sérieusement. Sa technique est excellente, mais il tend à ignorer les détails ennuyeux : il utilise le mauvais type de papier, écorche un nom propre, et prétend ensuite expliquer son erreur ou son inattention par l’imprécision des instructions. Cela le place naturellement très bas sur la liste des faussaires réputés de la ville, et il faut donc souvent débusquer de nouveaux clients, les anciens revenant rarement.
Il montre aussi trois petits défauts : il est distrait, avide et bavard. Il est donc toujours en train d’échafauder des plans et des arnaques, cherchant sans fin de nouvelles façons de gagner de l’argent et le gros coup qui le rendra riche – et néglige par ailleurs les travaux qui le font vivre et qui pourraient lui valoir, un jour, une réputation favorable.
C’est le genre d’individu capable de reproduire un billet de transport pour un marchand douteux, et de vendre ensuite les informations figurant sur le document à un de ses amis de la Ligue des Gentilshommes Entrepreneurs. Le marchand ne manque jamais de comprendre comment la cargaison a été volée, mais van Okker tombe toujours des nues quand ses pigeons arrivent à le retrouver. Dans ce cas très fréquent, il va généralement passer quelques jours chez sa tante à Aarnau.
Il a déjà eu maille à partir avec la Garde, et suffisamment de ses clients sont enfermés à Rijker pour qu’il redoute d’y finir aussi. Mais c’est la quête de la gloire qui l’entraîne dans cette vie minable et il ne peut y renoncer. Il sait qu’un jour, il emportera le gros lot ou mourra en essayant, et n’a toujours pas compris que la deuxième issue est de loin la plus probable. .

Citations : "Juzte un humble copiste, ha ha ha, c’est ça. Juzte un humble copiste. Et qui peut tout copier. Même zi je n’ai pas vu l’original, zi vous vouez ze que je veux dire, mezzire."
"Ecoutez, vous m’avez demandé de refaire la lettre que vous m’avez montrée. Vous n’avez rien dit sur les filigranes. Zûr que je les ai vues, mais vous n’avez rien dit. Alors je n’ai pas pensé que c’était important. Maintenant je veux mon argh! Laizez-moi ! A la Garde! A LA GARDE!"

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Alignement : Neutre (Ranald)

Compétences : Alphabétisation ; Art ; Baratin ; Calcul Mental ; Langage Secret – Classique ; Langue Etrangère – Dialecte Bretonnien ; Langue Hermétique – Magikane.

Dotations : Outils de gravure, loupe, épée, matériel d’écriture, 2 ou 3 sceaux de sa fabrication, cires de diverses couleurs.