KISLEV
La ville
La Reine des Glaces p.77 à 86
«
La ville s’élève au milieu de l’Oblast, comme un promontoire escarpé
planté au milieu de la plaine, dominant le paysage environnant d’une
manière vulgaire tout à fait typique de cette rude nation. Il est vrai
que ses remparts sont immenses, très impressionnants, mais jusqu’à
quelle hauteur faut-il qu’un mur s’élève avant de devenir inutile? Il
me semble que ces Kislevites ont bâti les plus hautes murailles qu’il
m’ait été donné de voir et pourtant, malgré leur côté spectaculaire, je
trouve ces remparts sans grâce et un peu trop rustiques pour mon goût. »
- Andreas Teugenheim, ancien ambassadeur à la cour de la Tsarine
Katarina, dans une lettre adressée à Altdorf
La cité qui
devait devenir Kislev fut fondée il y a plus de deux mille ans : à
l’époque, ce n’était qu’un petit comptoir commercial qui portait le nom
de Pelzburg, sur les rives de l’Urskoy. Ce comptoir parvint à atteindre
une relative prospérité grâce à ses relations avec les tribus nomades,
les immigrants Gospodars et les hardis marchands venus de l’Empire.
Malgré un certain nombre de pillages, sa localisation géographique
était excellente et la communauté se releva de toutes les calamités qui
l’accablaient, suivant la coutume des populations du Kislev. Le
comptoir traversa une période durant laquelle il fut sporadiquement
attaqué par des bandes guerrières Gospodars venues de l’est et, à un
moment ou un autre au cours de cette période d’incertitude, Pelzburg
fut rebaptisé Dorogo en l’honneur d’un grand chef de guerre du passé.
Le comptoir, qui était devenu une ville, continua à prospérer et noua
de solides relations commerciales avec les Nains et les autres nations
du Vieux Monde.
Vint le temps de la grande migration des
Gospodars qui traversa les Montagnes du Bord du Monde sous la férule de
la Reine-Khan Miska [vers 1500 CI]. La ville de Dorogo fut entièrement
rasée à l’occasion de cet événement. Consciente des atouts du site
privilégié sur lequel avait été bâtie Dorogo, Miska entama
immédiatement la reconstruction d’une cité qu’elle nomma Kislev, avant
de se lancer dans une longue et sanglante campagne destinée à unifier
sous son gouvernement les terres du centre et du sud du Kislev. Une
fois ces guerres enfin terminées, la Reine-Khan revint régner dans sa
jeune cité, mais ne devait jamais la voir achevée. Après s’être
auto-proclamée Tsarine de tous les territoires du Kislev, la fille de
Miska décréta que sa capitale serait la cité de Kislev et elle l’est
restée jusqu’à ce jour.
Depuis cette époque, Kislev a
magnifiquement prospéré, ses liens commerciaux avec les autres nations
n’ont fait que se renforcer et se sont même étendus au-delà des
Montagnes du Bord du Monde, jusqu’au lointain Cathay. Et, en même temps
que grandissait son influence, son rayonnement en tant que cité
croissait également: des ingénieurs et des architectes venus des quatre
coins du monde connu arrivèrent afin de bâtir des temples, des ponts et
des remparts. Kislev, dont la culture doit beaucoup aux coutumes
Kislevites si particulières que ce pays a su conserver depuis le temps
des anciens chefs de tribus ungols et des nobles Gospodars, est
réellement une cité unique; son atmosphère ne ressemble à aucune autre
dans le Vieux Monde.
Depuis qu’elle a été fondée et qu’elle
porte le nom de Kislev, la cité n’est jamais tombée aux mains d’aucun
conquérant, même durant le noir hiver de la Grande Guerre Contre le
Chaos [en 2301 CI] ou au cours de la toute dernière Incursion menée par Archaon [en 2522 CI, la Tempête du Chaos].
Tous les envahisseurs se sont cassé les dents sur ses remparts et les
citoyens de Kislev se considèrent eux-mêmes comme la personnification
de l’esprit du peuple Kislevite : résolus, déterminés à ne jamais céder
devant aucun ennemi et cuirassés d’un indomptable sens de l’honneur.
Évidemment, les visiteurs étrangers voient parfois les choses d’un œil
légèrement différent, car la cité, comme tant d’autres dans le Vieux
Monde, souffre des famines et des guerres qui accablent la nation. Les
mendiants et les éclopés qui hantent ses rues sont les inévitables
épaves des années de guerre qu’elle a endurées et, récemment, on peut
dire que Kislev a connu plus que sa part de batailles et d’effusions de
sang. Sa grandeur n’est plus que l’ombre de son ancienne gloire mais
ses rues et ses avenues, que les Kislevites nomment perspectives,
grouillent toujours d’une foule de gens venus des quatre coins du monde
: c’est une cité pleine d’énergie et d’animation, où l’on trouve
toujours mille choses à faire et à voir.
Dans la Fin des Temps,
la ville tombe aux mains du Chaos dès 2523 CI et se retrouve au nord du
Bastion Doré. La tsarine qui arrive trop tard part ensuite pour
Erengrad. |
Le plan de la ville de Kislev (clic droit pour agrandir)
LA GORA GEROYEV ET LES REMPARTS
Installée
sur les rives de l’Urskoy, Kislev est édifiée sur la Gora Geroyev, ce
qui signifie "la Colline des Héros". À l’origine, cette colline était
un lieu de sépulture réservé aux grands héros du Kislev. Sa terre rouge
est considérée comme sacrée et les habitants de la cité tirent une
sauvage fierté du fait qu’aucun ennemi n’a jamais réussi à passer les
remparts de la ville. Ces remparts sont très élevés et pourvus de
mâchicoulis astucieusement dissimulés à l’intérieur des gargouilles
ornementales qui décorent le sommet des murailles. On peut voir monter
la fumée des braseros préparés sur le chemin de ronde. La disposition
aussi précise qu’ingénieuse des tours en encorbellement et des
châtelets d’entrée est conçue pour que chaque mètre du terrain rocheux
qui se déploie à découvert devant les remparts soit une zone
meurtrière, sous les feux croisés des arbalétriers et des batteries de
canons.
L’attaquant qui se risquerait à tenter de percer les
remparts de la cité paierait un sanglant tribut, car Kislev compte
parmi les plus imprenables bastions du Vieux Monde et ses défenses
égalent sans difficulté celles de Nuln ou d’Altdorf. La base des
murailles présente un aspect très lisse, comme si les pierres avaient
été vitrifiées sous les effets d’une chaleur intense. Il s’agit de l’un
des souvenirs de la Grande Guerre Contre le Chaos, quand les hordes
d’Asavar Kul assiégèrent la cité et que les pierres solides se mirent à
couler comme une cire molle sous leurs assauts. Une route pavée monte
en lacets sur le flanc de la Gora Geroyev, jusqu’à un large pont qui
enjambe un vaste fossé et aboutit à la porte ouest de la cité.
Le plan montre assez mal cet aspect de forteresse imprenable. |
LA CITÉ ET LES PORTES FLUVIALES
Les
piétons et les cavaliers pénètrent dans la cité par quatre portes
principales, situées aux quatre points cardinaux. La porte de l’Urskoy
se situe à l’ouest : on la désigne également sous le nom de Porte des
Héros, car c’est par cette issue que les défenseurs de Kislev sortirent
vaillamment pour s’en aller remporter la victoire finale contre Asavar
Kul, durant la Grande Guerre. La porte sud est appelée Porte de Tor,
tandis que celle de l’est est dédiée à Dazh, car elle est la première à
recevoir les rayons du soleil levant. La porte nord est appelée Porte
du Zza, car elle mène vers le nord et au-delà ("Zza" est le mot
utilisé par les Kislevites lorsqu’ils doivent parler des
cauchemardesques Royaumes du Chaos).
Chacune de ces portes est
faite de lourds madriers de bois cloutés et renforcés de bandes de fer
noir et elles sont protégées par de puissants enchantements lancés par
la Reine de Glace elle-même afin de les rendre invulnérables au feu.
Leurs vantaux sont glacés au toucher et recouverts d’une fine couche de
givre miroitant; les gardes qui les ouvrent et les ferment sont équipés
d’épais gants de protection. Chaque porte est intégrée à la base d’un
puissant châtelet aux épaisses murailles de pierre et protégée par des
assommoirs situés dans la voûte qui la surplombe. On ne trouve jamais
moins de cent Kossars pour garder ces châtelets d’entrée et il s’en
trouve toujours des multitudes d’autres à portée de voix.
Les
remparts de la cité sont également interrompus par deux énormes portes
fluviales par lesquelles les navires entrent et sortent de la cité.
Chacune se présente sous la forme d’une gigantesque herse de fer que
l’on manœuvre grâce aux grues à vapeur Naines installées sur les
remparts, au-dessus des portes. Durant la journée, les grilles des
portes fluviales restent ouvertes mais on les ferme du coucher au lever
du soleil. Les mécanismes permettant d’actionner ces portes sont
également gardés par des détachements de Kossars.
LES PONTS
Dans
sa traversée de la cité, l’Urskoy est enjambé par quatre ponts : trois
d’entre eux ont été édifiés de main d’homme et le quatrième a été créé
par magie. Le premier est le Pont Bachór, un pont de pierre grise très
simple, sans ornements ou presque, qui tire son nom des individus
turbulents qui travaillent aux docks. Il se trouve au début du quartier
des docks de Kislev, également connu sous le nom de Dokziema et marque
nettement la limite du territoire des dockers et des débardeurs, qui
régentent les affaires louches de ce quartier avec une redoutable
efficacité. Les personnes de qualité (ou, plus simplement, les gens qui
n’ont pas envie de se faire détrousser et/ou assassiner) évitent la
Dokziema qui n’est qu’un coupe-gorge et un nid de vagabonds.
Le
deuxième pont de la ville est appelé le Pont de la Blyad par les gens
du coin, à cause de la Main de Velours de Madame Katya, une maison
close située à son extrémité nord ("Blyad" est un mot Kislevite qui
signifie "prostituée", "catin"). Ce pont très robuste, de
construction Naine, est agrémenté de belles sculptures : ces dernières
années, peut-être pour épargner la pudeur des individus dont les
silhouettes furtives se faufilent en direction du repaire d’iniquité de
Madame Katya, on lui a ajouté un chapiteau de bois qui court tout du
long, ce qui en fait un pont couvert. Il y a certainement des gens en
ville qui se souviennent de son nom originel, mais la plupart des
Kislevites préfèrent l’appeler par son surnom actuel.
Le Pont
Dorogo a été baptisé ainsi en souvenir de l’un des anciens noms de la
cité. C’est un magnifique ouvrage de fer forgé qui prolonge la voie
triomphale de la perspective Urskoy, lui permettant d’enjamber le
fleuve pour continuer son chemin en direction du Palais Bokha.
Construit en 2411 CI, grâce à une collaboration entre les ingénieurs de
la forteresse Naine de Karaz-a-Karak et ceux du Collège d’ingénierie
d’Altdorf, ce pont est monté sur des pistons pneumatiques qui
permettent à son tablier de se relever et de s’abaisser à partir de la
rive nord.
Le dernier pont est appelé Pont de la Reine. Cette
arche de glace scintillante traverse l’Urskoy un peu avant les remparts
est de la cité. Il fut créé par la Reine de Glace pour remplacer
l’ancien pont, après que celui-ci a malencontreusement été détruit par
un boulet de canon Apocalypse, lors du dernier siège de la cité [2522 CI]. Il
relie les quartiers Koztowny et Merkantlny. C’est une sculpture de
glace d’une beauté à couper le souffle, qui ne fond jamais, même en
plein cœur de l’été et, bien qu’il soit intégralement fait de glace, on
ne fait pas de sol plus stable dans tout le Kislev.
LES ÉGOUTS
Financés
par le Tsar Alexis et conçus par Josef Balzaguette, un astucieux
ingénieur de l’Empire, les égouts qui sillonnent le sous-sol de Kislev
font partie des plus grandes merveilles d’ingénierie qui existent dans
le nord. Grâce à leur construction, la menace du choléra fut écartée
une bonne fois pour toutes de la capitale Kislevite. Un immense
labyrinthe de tunnels sinueux court sur plusieurs kilomètres sous les
pavés de la cité, semblable à celui qui s’étend sous le Fauschlag de
Middenheim, à l’exception du fait que ceux de Kislev sont faits de
briques et de mortier plutôt que de roches naturelles. Des centaines de
tonnes de déchets humains et animaux se déversent dans les
canalisations ovalisées qui circulent dans le sous-sol de la cité, à
travers les roches et la terre de la Gora Geroyev pour aller se
déverser dans l’Urskoy, en aval de la ville.
Tout
le monde sait
que les égouts sont fréquentés par des individus qui préfèrent
dissimuler leurs affaires aux yeux inquisiteurs des gens de la surface
: selon une expression populaire, lorsque quelqu’un ou quelque chose
"pue comme une rivière de bouse", cela signifie soit que l’individu en
question prépare un mauvais coup, soit que les marchandises dont on
parle sont d’origine douteuse. Les originaux des plans des égouts sont
peut-être conservés quelque part au palais Bokha, mais s’ils existent
encore, personne ne sait exactement où ils se trouvent.
Le WDF125
(p.44) confirme que le système d'égout a été conçu par Josef Bazalgette
(manque le "u"). Cela permit d'éradiquer les épidémies de choléra de la
capitale kisléviste.
|
LA GRACKIZIEMA
Le quartier des érudits
Le
quart nord-ouest de la cité est connu sous le nom de quartier des
érudits à cause du nombre d’édifices religieux, d’échoppes littéraires
en tous genres, de juristes et de scribes que l’on peut y trouver. Le
guet patrouille constamment dans les rues de ce quartier et les maisons
y sont relativement riches, bien qu’elles ne puissent se comparer aux
fastueux édifices du quartier Koztowny. C’est dans ce quartier que
résident un grand nombre de scribes, de fonctionnaires de police et de
bureaucrates appartenant à l’administration de la Tsarine et les
nombreuses tavernes du quartier sont des lieux où fleurissent débats et
causeries intellectuelles. C’est ici que de nombreux auteurs Kislevites
parmi les plus grands, tels que Kostoy et Verbosk, ont appris les
rudiments de leur art et il semble que toutes les échoppes, ou presque,
possèdent une presse rotative en état de marche, en train d’imprimer le
dernier pamphlet d’un auteur en herbe. Dans le passé, des révolutions
ont été fomentées ici et les agents de la Tsarine surveillent ce
quartier en permanence, afin de repérer rapidement les Agitateurs ou
les Démagogues les plus virulents parmi ceux qui haranguent la foule
depuis les plates-formes du marché des Prédicateurs.
SITES ET MONUMENTS
Les lieux suivants ne sont que quelques exemples de ce qu’un visiteur peut découvrir dans cette magnifique cité.
Le Temple de Myrmidia (1 sur la carte)
Au
milieu des bâtisses de Kislev, ce temple se distingue nettement des
édifices voisins par son style architectural proche de celui des
temples Estaliens ou Tiléens, avec son dôme décoratif et ses flèches
caractéristiques des temples de ce style. Le temple de Myrmidia est un
lieu où les guerriers aiment à se réunir et ses salles résonnent de
glorieuses anecdotes et du tintement des épées, car les combattants
peuvent venir mettre leurs capacités à l’épreuve avant de partir pour
la guerre. Le bâtiment est surmonté d’une grande statue en bronze à
l’image de la déesse Myrmidia et l’intérieur est décoré d’étincelantes
épées de glace et d’aigles de bronze sculpté. Les parois extérieures
sont ornées de boucliers et de lances en bas-reliefs, ainsi que de
statues de marbre représentant les grands guerriers qui firent
l’histoire du Kislev. Des chevaliers de l’Ordre du Soleil Hivernal
protègent le temple : cet ordre fut fondé quelques années après les
croisades, lorsqu’un groupe de chevaliers du Soleil s’arrêtèrent à
Kislev, en route vers le nord et un funeste destin dans le Pays des
Trolls À l’intérieur du temple, une frise de glace sculptée commémore
leur noble sacrifice et les guerriers qui partent au combat dans le
nord ont l’habitude de venir y prendre un éclat de glace qu’ils
emportent dans l’espoir qu’il leur portera bonheur. Grâce à la déesse,
la glace repousse en quelques instants, sinon il ne resterait plus
grand-chose de la frise !
Le Bistrot Raskolnikov (2 sur la carte)
Cet
établissement, connu pour ses débats mouvementés et ses conversations
intelligentes, est l’endroit où les membres de l’élite intellectuelle
de Kislev viennent rencontrer des individus partageant les mêmes idées
et s’entretenir de questions d’importance cruciale, telles que les
dernières nouvelles du monde ou leurs dernières créations poétiques. À
l’origine, il s’agissait simplement d’une maison particulière où les
membres de l’intelligentsia aimaient à se retrouver. Comprenant les
possibilités commerciales que lui offraient ces réunions, le
propriétaire se mit rapidement à proposer des tisanes, des vins, des
spiritueux, des cigares et des confiseries. Aujourd’hui, le Bistrot
Raskolnikov est devenu l’équivalent d’une taverne, mais une taverne à
la clientèle si élitiste que le patron n’envisagerait pour rien au
monde de proposer de la bière ou du Kvas. Ceux qui désirent partager de
nouvelles idées ou qui aiment à se présenter comme des écrivains
viennent chez Raskolnikov dans l’espoir que leurs œuvres seront lues et
critiquées par les grands auteurs et les poètes qui fréquentent la
maison. Ici, les soirées sont toujours animées, mais quand les auteurs
favoris de la bonne société Kislevite viennent offrir une lecture à
haute voix de leurs dernières productions, il devient tout à fait
impossible de trouver une place assise.
Le Temple de Verena (3)
En
plus de sa fonction d’édifice religieux, le temple de Verena remplit
également la fonction de tribunal de la cité. C’est ici que l’on rend
la justice à Kislev et que se tiennent la majorité des procès
officiels. C’est un grand bâtiment, fait de marbre blanc importé des
monts Apuccini de Tilée, à la longue façade ornée d’une colonnade. Une
chouette d’argent posée au sommet du linteau veille sur son entrée
principale, derrière laquelle s’ouvre une immense salle illuminée par
des centaines de chandelles et éclairée par de hautes fenêtres
étroites. Tout au bout, on peut voir une colossale statue de Verena,
une chouette perchée sur l’épaule et un livre ouvert sur les genoux.
Dans les nombreuses pièces secondaires qui donnent sur cette grande
salle principale, on trouve les greffiers du temple, les salles
d’audience et également la bibliothèque qui recèle l’une des plus
importantes collections d’ouvrages érudits et de grimoires de sagesse
de toute la cité.
Dans Quelque Chose de pourri à Kislev
(p.79), le temple de Véréna est situé "pratiquement en
face du palais du Tsar". Ce n'est pas le cas ici. Toutefois,
l'architecture de style Tiléen est la même et forme un contraste
étrange avec les autres
bâtiments.
[Bibliothécaire en chef : Frère Stefan. Stefan est un petit homme d'au
moins soixante-dix ans, mais l'éclat de ses yeux noirs et ronds et la
rapidité de ses mouvements contrastent avec son apparence vénérable. Il
accueille les PJ vivement et gaiement.] |
Le Cabinet des Épistoliers (4)
Dans son immense
majorité, la populace de Kislev est originaire de centaines de Stanitsy
éparpillées dans la steppe Kislevite, les gens viennent à la capitale
pour y trouver du travail, dans l’espoir de gagner suffisamment pour
pouvoir soutenir leurs familles restées au village. À l’origine, le
Cabinet des Épistoliers n’était composé que de quelques érudits
volontaires, désireux d’aider les illettrés à envoyer des nouvelles de
leur travail, de leur santé et de leur vie quotidienne à leurs
familles. Naturellement, ceci supposait qu’il y ait une personne
capable de lire les lettres à leur arrivée dans le village de
destination mais, souvent, le simple fait de recevoir une lettre était
suffisant, même si son destinataire ne pouvait pas la lire. Avec
l’afflux toujours croissant de travailleurs venus de la steppe, le
besoin d’une organisation un peu plus permanente se fit sentir et le
Tsar Alexandr offrit une rétribution à tous les hommes de lettres qui
accepteraient de consacrer un peu de leur temps au Cabinet des
Épistoliers, à transcrire les nouvelles que les paysans souhaitaient
envoyer à leurs familles et à leur lire les éventuelles réponses. Au
fil des années, le Cabinet des Épistoliers a tellement pris
d’importance qu’il a fallu l’agrandir, si bien que son propriétaire a
dû acquérir les maisons mitoyennes et percer les cloisons. De
l’extérieur, l’endroit ressemble à un groupe d’humbles maisonnettes,
mais l’intérieur est un véritable dédale de tas de papier, de
bibliothèques surchargées de registres et d’alcôves destinées à
l’écriture des lettres. Le Cabinet se glorifie de posséder une
collection de lettres absolument incomparable, un véritable trésor pour
tout ce qui touche à la description des coutumes, de l’histoire, des
superstitions et des légendes des populations de la steppe.
Le Marché des Prédicateurs (5)
C’est
l’un des deux plus importants marchés de Kislev : il tire son nom de la
longue plate-forme qui se trouve à l’extrémité ouest, depuis laquelle
les Démagogues les plus enragés de la cité peuvent à loisir décharger
leur bile pour l’édification des commerçants et de la clientèle. De
nombreux citoyens y viennent pour le plaisir de voir ces orateurs et de
les écouter se déchaîner. En règle générale, plus les discours sont
outrés et extravagants, moins celui qui les hurle a de chances de se
faire bombarder de légumes pourris. Le marché lui-même est assez
florissant et on y trouve essentiellement des marchandises non
périssables, telles que de la maroquinerie, des épées, des flèches, des
selles et autres articles semblables. C’est également l’endroit où la
justice de la ville inflige ses punitions, le plus souvent au moyen
d’un nœud coulant : l’estrade qui sert aux prédicateurs de rue est
avant tout un gibet. Les lois de Kislev sont complexes et sa justice
s’avère souvent aussi brutale qu’expéditive. Ainsi, les verdicts rendus
au temple de Verena sont-ils rapidement appliqués ici.
Frica Fourrures (6)
Pour
ceux qui désirent quitter la cité et partir en quête d’aventures, les
fourrures représentent un investissement indispensable car elles leur
permettront de se protéger du froid glacial du grand nord. Celles de
Frica sont les plus belles de la ville ou, du moins, c’est ce que le
propriétaire de cette échoppe, un rusé Halfling du nom de Frica,
aimerait vous faire croire. Chez lui, on trouve toutes sortes de
fourrures et il est possible de lui vendre ou de lui acheter
pratiquement tout ce qui se fait en matière de vêtements de fourrure ou
doublés de fourrure. Toutefois, Frica est un rude négociateur, qui
parvient presque toujours à persuader ses clients de dépenser beaucoup
plus qu’ils ne l’avaient initialement prévu.
La caserne du Griffon (7)
Le
plus fameux de tous les régiments des cavaliers ailés est la légion du
Griffon. Elle est composée de chevaliers originaires des plus nobles
familles, qui voyagent dans tout le pays et au-delà et s’engagent comme
mercenaires lorsqu’ils ne sont pas rappelés par la tsarine. Fondé pour
constituer la garde personnelle du tsar Gospodar IV, ce régiment acquit
une semi-indépendance après avoir rencontré une horde de bêtes du Chaos
lors d’une expédition dans les Montagnes du Bord du Monde. Vladic
Dostov, leur commandant de l’époque, tua un griffon en combat singulier
et conserva la dépouille comme trophée. C’est là l’origine de leur nom
et, depuis, les ailes de bataille qu’ils portent dans le dos sont
traditionnellement faites de plumes de griffon. Leur caserne fortifiée
abrite plus d’une centaine de guerriers et peut en accueillir cinquante
de plus. On y trouve des écuries, une salle commune et tout le matériel
nécessaire à l’entraînement. Ces redoutables cavaliers sont toujours
prêts à se lancer dans la bataille pour défendre leur cité. Malgré la
honte qui les a accablés récemment, lorsque l’un d’entre eux a été
démasqué et condamné en tant que meurtrier, ils restent l’un des corps
d’armée les plus honorables de Kislev.
Les casernes des kossars (8)
Au
temps de l’invasion gospodar, les kossars étaient des mercenaires
appartenant à une tribu ungol qui s’attaquait aux autres tribus ungols.
Ils avaient développé un style de combat particulier, à l’arc et à la
hache, qu’ils enseignèrent aux guerriers gospodars. Aujourd’hui, les
régiments de kossars sont composés de soldats ungols et gospodars,
entraînés et entretenus par la tsarine en tant qu’armée régulière du
Kislev. Ils sont bien entraînés et capables d’attaquer l’ennemi à
distance grâce à leurs arcs, avant d’engager le combat au corps à
corps, armés de leurs grandes haches. Chacune des portes de la cité est
défendue par une caserne fortifiée, occupée par un détachement de
kossars ; en cas de siège, ces austères bâtiments de pierre noire
peuvent être tenus durant des jours contre toutes les attaques.
Le temple de Dazh (9 sur la carte)
Installé
en bordure de la place Geroyev (et bien en face du temple d’Ulric), le
Temple de Dazh se présente sous la forme d’une vaste arène ouverte sur
les cieux afin de permettre aux fidèles de rendre hommage à leur dieu
sous le firmament où il réside. Le temple de la cité, l’un des plus
somptueux du Kislev, est dominé par une immense statue dorée à l’image
de Dazh. L’air y est alourdi de la fumée de centaines de braseros et de
foyers allumés, qui ne doivent jamais s’éteindre et qui sont entretenus
jour et nuit par les prêtres. À cause de la proximité du temple de Tor,
le climat de ce quartier est sujet à de fréquentes variations. En plus
d’une occasion, on a vu une belle et tiède journée d’été gâchée par le
tonnerre et les éclairs en moins de temps qu’il n’en faut pour se
rendre à pied d’un temple à l’autre.
Les prêtres de Dazh portent
des bijoux d’or et les prêtres de haut rang sont tellement couverts de
ce métal précieux qu’ils flamboient littéralement. Dans n’importe
quelle autre cité, un tel étalage de richesses attirerait l’attention
de tous les malandrins de la ville, mais aucun Kislevite n’oserait
tenter de dérober quoi que ce soit au temple : chacun sait que c’est
Dazh qui a révélé le secret du feu à leurs ancêtres et que sans ce don,
les hivers du Kislev seraient fatals à sa population.
La Mission Shalléenne (10 sur la carte)
Quand
l’hospice du Lubjanko tomba en déliquescence, les prêtresses
Salyakarines, privés de leurs soutiens, sollicitèrent le temple
Shalléen de Couronne pour obtenir des subsides afin de construire une
mission à Kislev. Après bien des chicanes et des polémiques, le temple
finit par accéder à leur demande et la mission « Shalléenne » vit le
jour. Alors que le Lubjanko est un lieu où l’on meurt, la Mission
Shalléenne est un endroit vibrant de vie et tous ceux qui sont amenés
entre ses murs de marbre blanc pour y être soignés en ressortent
invariablement rétablis. Après avoir passé la modeste porte de la
mission, le visiteur se retrouve dans un agréable jardin clos tout
bruissant des roucoulements des colombes et du gargouillis de la
fontaine installée au centre. Les simples plantes médicinales qui
poussent dans ce jardin prospèrent toute l’année, quelle que soit la
dureté de l’hiver. Les murs sont ornés de cœurs et d’images de la
déesse de la guérison et de la compassion. Sur la gauche du jardin se
trouve le temple, un bâtiment blanc d’aspect très ordinaire, avec des
bancs très simples et une statue de Shallya toute blanche. Plusieurs
chapelles sont alignées de l’autre côté du jardin et l’infirmerie se
trouve dans le fond : c’est là que les membres du culte, pour la
plupart des femmes, soignent les malades et prennent soin des
nécessiteux.
On ne refuse jamais personne à la Mission
Shalléenne et, en échange, on attend de ceux qui ont été guéris de
leurs maladies ou de leurs blessures qu’ils déposent une petite obole
dans tous les oratoires et temples dédiés à Shallya qu’ils croiseront
ensuite sur leur chemin. Quelle que soit sa dénomination officielle, la
plupart des Kislevites s’entêtent à faire référence à la mission sous
le nom de « Temple de Salyak » et les pressions locales ont été
suffisamment fortes pour que les Shalléennes acceptent de se plier aux
usages traditionnels (et donc bien meilleurs) de la pratique
salyakarine.
Le Temple de Tor (11 sur la carte)
Il est installé sur l’un des
côtés de la Place Geroyev, sur un monticule fabriqué avec de la terre
ramenée des grandes steppes. Pour autant que l’on puisse dire qu’un
bâtiment soit niché contre un autre, le temple de Tor se tapit vraiment
dans l’ombre du palais Bokha. Il est fait de gros blocs de pierre
taillés dans les flancs des Montagnes du Bord du Monde et coiffé d’un
toit d’énormes madriers hérissés de tiges de cuivre. Au-dessus du
temple, quelle que soit la saison, le ciel est toujours chargé de
nuages noirs et menaçants, gonflés par la promesse du tonnerre et des
éclairs. Souvent, ces éclairs s’abattent sur le temple et lorsque cela
se produit les prêtres de Tor y voient le présage des événements futurs
: ils lisent l’avenir dans les dessins des éclairs bleutés qui dansent
sur les parois du temple. Une énorme statue de Tor en argent trône dans
le temple; elle le représente sous la forme d’un guerrier à la
puissante musculature et à la mâchoire carrée, armé de la gigantesque
hache au manche de chêne dont il se sert pour fendre le ciel en deux
afin de faire naître ses éclairs.
La Place Geroyev (12 sur la carte)
Située au
cœur de la cité, la Place Geroyev est une immense étendue carrée et
dallée de granit, sur le périmètre de laquelle on peut admirer de
grandes statues de métal à l’image des Tsars de lointain passé. La
place est entourée de belles maisons de pierre rouge, aux fenêtres
étroites et aux hautes toitures couronnées de tours élancées terminées
par des bulbes. Sur l’un des côtés de la place, on peut voir les
temples de Dazh et de Tor, tandis que le temple d’Ulric leur fait face,
de l’autre côté. Pourtant, aussi spectaculaires que soient ces
bâtiments, ils ne sont rien comparés à l’énorme édifice qui domine la
place de toute sa hauteur : le Palais Bokha. Le centre gazonné de la
place accueille souvent une foire aux chevaux. Presque tous les jours,
on peut y voir un vaste enclos dans lequel tournent des dizaines de
poneys sous l’œil averti d’une foule d’acheteurs potentiels. Il y a
toujours de l’animation sur la place Geroyev : c’est l’un des lieux de
promenade favoris des Kislevites qui s’y donnent rendez-vous pour
échanger les derniers potins et commenter les nouveautés. Le premier
jour de chaque semaine, les crieurs de la tsarine viennent arpenter la
place en agitant leurs clochettes afin d’annoncer les dernières
nouvelles de l’étranger et proclamer les édits du Palais Bokha.
La Perspective Goromadny (13 sur la carte)
C’est
une longue avenue qui traverse la cité sur une distance de presque un
kilomètre, en direction de la place Geroyev au centre de la ville.
Autrefois, c’était la voie triomphale des armées qui la parcouraient
régulièrement, de nos jours, elle pue le désespoir et sa gloire est
depuis longtemps passée. Néanmoins, elle reste l’une des principales
avenues de la ville et un endroit où les affaires vont bon train.
Derrière leurs étals, les marchands apostrophent les passants, les
voleurs à la tire détalent en slalomant dans la foule après avoir
détroussé leurs victimes, tandis que des mendiants estropiés supplient
qu’on leur donne une petite pièce et que des filles de joie
peinturlurées exposent leurs appâts d’un air résigné sous les portes
cochères. À son début, à la porte de la ville, l’avenue est assez
étroite mais elle s’élargit régulièrement et finit par devenir un large
boulevard bordé de tavernes, encombré nuit et jour d’une foule de
soldats en goguette qui chantent des chansons guerrières à tue-tête et
se remémorent le glorieux passé de Kislev.
Les Écuries Pulka (14 sur la carte)
Dans
la cité, tout le monde sait que les Écuries Pulka, qui se trouvent à
côté de la porte du Zza, sont un endroit où un cavalier peut avoir la
certitude que sa monture recevra les meilleurs soins possibles. Selon
une plaisanterie bien connue, les chevaux qui sont en pension ici sont
souvent bien mieux traités que bon nombre de leurs cavaliers. Le
propriétaire et patron est un Dolgan du nom d’Obedaï Pulka. Ses tarifs
sont extravagants, mais tous les cavaliers qui en ont les moyens lui
confient leur destrier en sachant qu’il sera nourri et abreuvé avec ce
qu’il y a de mieux. Pulka possède un incroyable talent pour prendre en
main un animal épuisé et lui rendre toutes ses forces avant que son
cavalier ne vienne le récupérer. Certains n’hésitent pas à suggérer
qu’il utilise peut-être des moyens contre nature pour parvenir à de
tels résultats, mais ces commérages malveillants sont probablement
motivés par les origines Dolganes de Pulka : en effet, nombreux sont
ceux qui soupçonnent les Dolgans d’être devenus un peu trop proches de
leurs chevaux.
Le Temple de Morr (15 sur la carte)
Il est bâti contre le
rempart nord de la cité et c’est un bâtiment d’aspect lugubre, entouré
de hautes murailles. De nombreuses niches contenant de petits autels
dédiés au dieu des morts sont creusées dans la paroi extérieure des
murailles, afin que les vivants n’aient pas besoin de pénétrer dans le
temple. Contrairement à ce qui se passe dans le reste du Kislev, Morr
est bien considéré, et même vénéré, au sein de cette capitale raffinée.
À Kislev, à la différence de ce qui se passe traditionnellement dans
l'Oblast, les défunts sont amenés au temple de Morr, un édifice massif
et austère dans lequel on pénètre par de larges portails surmontés
d’énormes linteaux gravés des symboles du monde des morts : là, dans
une atmosphère alourdie par une entêtante odeur d’encens, les corps
sont préparés pour leur voyage vers l’au-delà et ils sont enterrés dans
le jardin de Morr qui s’étend derrière la muraille. Souvent, les
proches des défunts qui peuvent se le permettre demandent des
funérailles Kislevites traditionnelles. Cette pratique consiste à
attacher la dépouille sur le dos d’un cheval (acheté aux Écuries Pulka
toutes proches) que l’on chasse ensuite vers les étendues de la grande
steppe. La plupart des prêtres de Morr ne sont pas favorables à cette
coutume car elle retarde l’arrivée de l’âme du défunt dans le royaume
de Morr et laisse son corps en proie aux esprits de la terre qui
peuvent essayer de l’utiliser pour pratiquer leur magie impie. Ainsi,
quelques-uns des sinistres Gardes Noirs de Morr accompagnent souvent le
défunt dans sa dernière chevauchée et s’assurent qu’il reçoit les
sacrements appropriés une fois qu’ils sont parvenus suffisamment loin
dans la steppe.
Dans Quelque Chose de pourri à Kislev (p.77), le
temple de Morr est décrit comme il suit : ce bâtiment bas et
massif, en basalte noir, surplombe la colline des Héros et fait face au
Geroyon, le Mémorial des Héros, un cénotaphe directement sculpté dans
la pierre de la colline en commémoration de ceux qui moururent au
combat, lors des Incursions du Chaos en 2302-3 CI. Il a apparement
changé de place mais on peut garder l'idée du cénotaphe. [Initié de
service : Olga Pochorovna, Clerc principal : Grigoriy Smertovitch
Moryevitch (tous les clercs de Morr de Kislev prennent son nom comme
patronyme supplémentaire), un homme d'une quarantaine d'années, grand
et imposant. Ses cheveux noirs, légèrement broussailleux, sont coupés
courts et il arbore une magnifique barbe qui lui arrive presque à la
taille. Il parle et agit sans précipitation et sa voix est profonde et
puissante.] |
Le Palais Bokha (16)
La puissante forteresse du
palais Bokha s’élève majestueusement à l’extrémité est de la place
Geroyev, en une succession de balcons et de gradins de pierre blanche
qui s’empilent les uns au-dessus des autres et de remparts festonnés de
drapeaux colorés, jusqu’au point culminant du palais couronné d’un
énorme dôme doré. L’une des ailes du palais est entièrement faite de
glace sculptée : ses remparts de givre miroitant et ses arcs-boutants
translucides scintillent de l’énergie de la magie des glaces et par une
journée ensoleillée, cette immense sculpture glacée qui surgit du sol
est un spectacle à couper le souffle. Des chevaliers en armure, coiffés
de heaumes à l’image d’ours grondants, patrouillent jour et nuit le
périmètre du château, et malgré son exquise beauté, les défenses du
palais sont tout aussi redoutables que celles des remparts de la cité.
C’est la résidence de la Reine de Glace et c’est ici qu’elle accorde
ses audiences aux émissaires venus de l’étranger et à ses boyards. Le
bas peuple de Kislev ne pénètre jamais à l’intérieur du palais, sauf
circonstances exceptionnelles mais, une fois l’an, la Reine de Glace
permet à son peuple de venir se promener dans les chemins enneigés de
son jardin d’Hiver : à cette occasion, on distribue de la nourriture et
de petits cadeaux à chacun.
L’intérieur du palais est au moins
aussi impressionnant que son extérieur. Chaque plafond repose sur des
colonnes finement travaillées et chaque mur est décoré d’œuvres d’arts
ou de bas-reliefs. Le grand vestibule est pavé de glace et surmonté
d’un plafond voûté entièrement recouvert d’une mosaïque représentant le
couronnement d’Igor le Terrible. Un immense lustre datant de l’époque
du Tsar Alexis est suspendu au centre de cette voûte soutenue par
d’énormes colonnes de glace couleur sépia, veinées de fins filets d’or
et couronnées de chapiteaux cannelés et sculptés à la main. Les murs
sont faits de glace lissée et translucide et les sols sont recouverts
de nombreux tapis importés de Bretonnie, de Tilée et d’Estalie. C’est
un décor splendide, conçu pour intimider les visiteurs par sa royale
opulence.
La salle la plus célèbre de ce palais est connue sous
le nom de Galerie des Héros et elle se trouve à l’intérieur de l’aile
glacée du palais, qui fut édifiée par magie. Elle tient son nom de la
collection de portraits de Tsars qui y sont exposés et qui constituent
une véritable histoire vivante des anciens souverains de cette contrée;
on peut y voir les portraits des tsars Alexis, Radii Bokha, Alexandr,
ainsi que des grandes Reines-Khans Miska et Anastasia. La Galerie des
Héros n’est que l’un des tronçons d’une immense galerie de glace en
trois parties, dont l’intérieur scintille des mille reflets
éblouissants de chandelles allumées, plantées sur une centaine de
candélabres d’argent. À l’une de ses extrémités, cette galerie se
termine sur une unique arche gigantesque et une arcade de colonnes de
glace donnant dans une immense pièce semi-circulaire, emplie de tables
toujours dressées pour le dîner.
La Cour de Givre [LRdG p. 23]
Le
coeur du gouvernement du Kislev se trouve au sein du palais de glace
enchanté de la tsarine. Ses murs, plafonds et sols sont bâtis en blocs
de glace entretenus et façonnés par magie. Bien que les températures
soient bien inférieures au point de gel, Katarin semble totalement à
l’aise dans cet environnement inhospitalier. Malheureusement pour ses
courtisans et autres traîne-savates du palais, ce confort ne convient
qu’à elle. Pour modérer les rigueurs des conditions de vie à la cour,
la tsarine a décrété que la tenue vestimentaire exigée pouvait inclure
plusieurs épaisseurs de fourrure. De même, elle n’attend pas de la
plupart de ses convives qu’ils s’assoient sur ses fauteuils de glace.
En revanche, comme son trône est sculpté dans un bloc de glace, et
comme il se présente sous une forme différente chaque jour, sa majesté
et le pouvoir qu’elle affiche suffisent à figer le coeur des visiteurs
les plus chaudement vêtus. En présence de la tsarine, certains
protocoles sont acceptés de tous, chacun faisant de son mieux pour les
respecter. Les gardes du palais sont là pour faire appliquer
l’étiquette. Ce sont des hommes redoutables, dont l’adresse martiale
n’est plus à prouver et dont la robustesse rivalise avec celle des
vaillants nains des Montagnes du Bord du Monde. Si les règles de la
cour sont strictes, Katarin a su les garder simples. Elle souhaite que
les gens les respectent, bien plus qu’elle ne cherche une excuse pour
punir ceux qui les enfreignent. • Nul ne peut tourner le dos à la
tsarine, au sens littéral du terme. Elle quitte presque toujours la
pièce aussitôt la fin d’une entrevue pour laisser partir les visiteurs. •
Nul ne peut s’asseoir en présence de la tsarine. Katarin fait des
exceptions pour quelques individus influents ou de valeur, qui ne
peuvent rester debout trop longtemps. Même dans ce cas, ces personnes
se lèvent généralement quand elle entre dans la pièce à part celles qui
n’ont plus de jambes. • Nul ne peut se tenir derrière la tsarine.
L’interprétation de cette règle veut que toute personne présente dans
la pièce se trouve dans son champ de vision. Cette règle est
strictement observée quand la tsarine est assise. Elle a l’habitude
d’attendre quelques instants avant de s’asseoir, afin de laisser le
temps à tous d’apparaître devant elle. • Nulle tête ne peut dépasser
celle de la tsarine. Heureusement, Katarin est grande et son trône est
toujours posé sur une estrade. Chacun est néanmoins censé s’incliner
lorsqu’elle entre dans une pièce ou en sort. • Nul individu en
dessous du rang de boyard ne peut s’adresser directement à la Reine de
Glace, et les boyards eux-mêmes ne peuvent le faire que lorsqu’ils y
sont invités. Cette règle s’applique le plus souvent, mais on sait que
la tsarine fait des exceptions à l’occasion, selon les circonstances. •
La garde personnelle de Katarin n’est pas soumise à ces règles, afin
que ses membres puissent faire leur travail. Ceux-ci la précédent
toujours lorsqu’elle entre dans une pièce, aussi bien pour parer à
toute menace que pour avertir les courtisans de l’arrivée de la reine. Grâce
à ces règles simples, chacun est conscient de l’endroit où se trouve la
tsarine et de l’endroit où porte son regard. En raison de ses toilettes
spectaculaires et du protocole, il est bien difficile de flâner à la
cour sans que votre subconscient vous pousse à considérer la tsarine
comme le centre du monde.
[Si la
cour de Radii Bokha avait l'atmosphère était un peu plus chaude, le
commun ne peut pas adresser la parole au tsar sans être puni d'un coup
de pommeau d'épée dans les côtes. "En cas d'insistance, la pointe pourrait entre en action." - QCPK p.18]
|
La Fontaine Suspendue (17 sur la carte)
Derrière
le palais, au centre du quartier Koztowny, la Reine de Glace a créé une
fabuleuse fontaine faite de glace, suspendue dans les airs, qui crache
en permanence un nuage de cristaux étincelants qui tintent musicalement
en tournoyant dans l’atmosphère. Chacun de ces cristaux scintille comme
un diamant et, bien qu’il n’y ait aucune soufflerie pour les projeter
dans les airs et aucun bol pour les recueillir, ils disparaissent par
magie avant de toucher le sol. Cette ravissante fontaine tourne
lentement sur elle-même, tandis que des arcs-en-ciel jouent dans le
nuage de minuscules fragments de glace. C’est un lieu très apprécié des
riches citoyens de la cité, qui viennent souvent l’admirer lorsque les
nuits sont fraîches, car la musique change avec les saisons et les
motifs que dessinent les cristaux qui volètent dans les airs sont
profondément relaxants et enchanteurs à regarder.
Le Jardin d’Hiver (18 sur la carte)
Ce
jardin gelé, qui fut créé en même temps que l’aile glacée du palais,
démontre merveilleusement les pouvoirs de la Reine de Glace. Tout ce
qui s’y trouve est fait de glace magique : de ses fleurs scintillantes,
semblables à des grappes de diamants, à ses arbres de givre blanc. Des
allées recouvertes de graviers serpentent entre d’exquis ornements de
glace: des arbres sculptés, des oiseaux exotiques et des animaux
légendaires. Dans le jardin d’Hiver, il est toujours minuit, quel que
soit la saison ou le moment du jour à l’extérieur de ses haies givrées.
La lumière de la lune baigne son paysage blanc d’une clarté monochrome.
Le silence et le sentiment d’isolement sont si présents qu’ils en
deviennent presque des éléments physiques à l’intérieur de cet espace
sauvage, au milieu des dragons et des aigles environnés d’un froid
glacial. Les chevaliers de la tsarine patrouillent régulièrement ce
sous-bois scintillant. Durant quelques jours dans l’année, la tsarine
autorise ses sujets à venir profiter des merveilles de son jardin.
La Maison de la Balalaïka de Madame Biletnikov (19 sur la carte)
La
Balalaïka est un instrument très populaire au Kislev. On ne compte plus
les chansons folkloriques célèbres qui ont été composées sur cet
instrument. Un bon joueur de Balalaïka trouvera toujours de quoi se
nourrir lorsque les hommes du Kislev se retrouvent ensemble. Lorsqu’ils
sont chez eux, cette musique leur évoque de glorieuses histoires
d’amour et d’honneur et lorsqu’ils sont à l’étranger, elle leur fait
toujours monter les larmes aux yeux en leur rappelant les souvenirs de
leur steppe bien-aimée et de la cité qu’ils ont quittée. Madame
Biletnikov fabrique des Balalaïkas très acceptables, mais sa véritable
affaire est la collecte d’informations. Les joueurs de Balalaïka
trouvent des contrats par l’intermédiaire de sa boutique et certains
sont engagés pour jouer dans les salons des riches et influents membres
de l’élite de la cité, où toutes sortes de nouvelles scandaleuses, de
commérages et d’intrigues sont évoqués, sans se préoccuper des humbles
oreilles d’un joueur de Balalaïka. Ils rapportent toutes ces
informations à madame Biletnikov. À condition d’avoir les poches bien
pleines, ceux qui ont un besoin urgent de savoir ce qui se dit dans les
demeures des riches citoyens de Kislev trouveront qu’il n’existe pas de
meilleur endroit que celui-ci pour apprendre toutes sortes de choses.
Le Jardin d’Été (20 sur la carte)
C’est
un endroit bien différent du jardin d’Hiver. Une agréable température
estivale y règne toute l’année : c’est un autre des avantages que
procure le fait d’avoir une souveraine dont les pouvoirs lui viennent,
dit-on, de la terre elle-même. Des barrières magiques entourent cet
agréable jardin verdoyant, empli de fleurs colorées et de topiaires
décoratives, et le protègent de la froidure du Kislev. Ici, les riches
et les puissants peuvent venir prendre l’air sans devoir supporter de
se frotter à la populace. Ce jardin se trouve au cœur du quartier
Koztowny et son périmètre est patrouillé en permanence par des
mercenaires chargés de s’assurer que les seuls visiteurs autorisés à y
pénétrer sont ceux qui sont doués des vertus que confère la richesse.
Le Théâtre Korotovsky (21 sur la carte)
Les
Kislevites adorent les histoires héroïques et pleines de
rebondissements qui parlent à leurs âmes passionnées. Le théâtre
Korotovsky, dont les pièces et les spectacles grandioses font revivre
sur scène les légendes du Kislev, est un endroit apprécié des riches
citoyens. Il est dirigé par Vladimir Korotovsky, tristement célèbre
pour son tempérament tyrannique. Autrefois, c’était un bâtiment
magnifique, d’une splendide opulence, mais il se dégrade de plus en
plus et semble lentement succomber à une sorte de gangrène de givre
venue du jardin d’Hiver tout proche. À l’intérieur règne un froid
mortel qui, loin de décourager les amateurs de théâtre, semble encore
accentuer à leurs yeux son élégance un peu roturière. On peut y
assister à toutes sortes de représentations et on a même vu des troupes
itinérantes fouler les planches du théâtre Korotovsky. De nombreuses
tentatives ont été faites pour le réparer; nombreux sont les membres de
sa riche clientèle qui aimeraient lui voir retrouver sa gloire passée
(essentiellement parce qu’ils n’apprécient guère de voir un bâtiment
dans un tel état de décrépitude au beau milieu du quartier Koztowny).
Le Marteau des Dieux (22 sur la carte)
Lors
des grandes occasions ou des cérémonies, de nombreux riches Kislevites
aiment se montrer en armure ou exhiber leur nouveau sabre ou leur
pistolet à poudre noire. Pour ces personnalités, il n’existe qu’une
seule boutique digne de ce nom : le Marteau des Dieux, l’échoppe d’Oleg
Borodin, forgeron et armurier, un véritable artiste capable de façonner
les plus incroyables œuvres d’art. Sa forge se situe sur les berges de
l’Urskoy, à côté du pont de la Reine. Pour se rendre compte à quel
point son travail est estimé des riches Kislevites, il suffit de savoir
que ceux-ci vont jusqu’à condescendre à se rendre dans le quartier
Merkantlny pour visiter sa boutique afin d’acquérir l’une de ses armes.
Ses prix sont élevés, et même vertigineux, mais la qualité de ses
pièces justifie largement ses tarifs exorbitants.
La Vierge de Fer (23 sur la carte)
Il
s’agit également d’une échoppe de forgeron, mais elle est beaucoup
moins noble que le Marteau des Dieux. Sa propriétaire, Saskia Dolgana,
est une femme des steppes aux bras musculeux, dépourvue de toute
prétention. Originaire d’un village sur les rives de la Lynsk, elle a
appris les techniques de la forge auprès de son père, et lorsque
celui-ci mourut, Saskia reprit son commerce car son frère, parti à la
guerre contre les Kyazaks, n’en était pas revenu. Un beau jour, Saskia
quitta son village pour se rendre à Kislev et sa conscience
professionnelle fut outragée devant la mauvaise qualité des productions
des forgerons de la cité. Elle résolut alors de montrer à ces citadins
ramollis ce que c’était que du travail bien fait. Ses manières rudes et
sa langue de vipère lui ont valu le sobriquet de Vierge de Fer, un
surnom qui lui est resté et qui lui va comme un gant. Les objets
produits dans cette grande forge sont simples et fonctionnels, mais
chaque pièce est estampillée d’une inscription qui dit: « garanti
incassable ». Jusqu’à présent, cette maxime s’est toujours vérifiée.
Le Sentier Tortueux (24 sur la carte)
On
dit souvent qu’au Kislev, on trouve treize diseuses de bonne aventure à
la douzaine et cela est encore plus vrai dans la cité de Kislev. Le
Sentier Tortueux est le nom de l’échoppe de l’une de ces devineresses,
installée sur la Perspective Koztowny et qui dévoile son avenir à une
clientèle fortunée. Ceux qui fréquentent cette pythonisse ne se
rappellent généralement pas de ce qui s’est passé durant leur visite, à
l’exception de la prédiction qu’on leur a faite en échange d’une bonne
poignée d’or. Au fil des années, de nombreux chasseurs de l’occulte à
l’âme soupçonneuse ont essayé d’enquêter sur cette devineresse sans
nom, mais chacun d’eux est toujours ressorti de sa boutique légèrement
perplexe, avec la sensation que tout allait bien et des souvenirs
extrêmement vagues de la conversation. En vérité, les prédictions de la
diseuse de bonne aventure du Sentier Tortueux sont tellement nébuleuses
qu’il est vraiment difficile de savoir si elles sont exactes ou non et
pourtant sa clientèle lui reste fidèle.
Le Reliquaire d’Alexeï Urskoy le Bienheureux (25 sur la carte)
Fièrement
dressé à l’extrémité de la perspective Urskoy, le Reliquaire d’Alexeï
Urskoy le Bienheureux est un monastère aux hautes murailles de pierres
grises, qui est consacré à tous les grands héros du Kislev. C’est à
l’intérieur de son épaisse enceinte, très semblable à une forteresse,
que reposent les défunts souverains du Kislev, ainsi que ses généraux
les plus héroïques. Le père de la Reine de Glace, le grand Tsar Radii
Bokha est enterré là et un tombeau a déjà été préparé pour la reine, en
prévision du moment où le souffle de Morr passera sur son front. Cet
impressionnant édifice était en réalité un refuge du temps où les
souverains de la cité craignaient les assassinats, mais ce n’est plus
qu’un mausolée entretenu par les fidèles serviteurs des Tsars.
Le Lubjanko (26 sur la carte)
À
la fin de la Grande Guerre Contre le Chaos, le Tsar Alexis fut horrifié
par la manière dont ses soldats blessés avaient été soignés et il
décida immédiatement la construction d’un hôpital qui serait situé
contre le rempart est de la cité. Trop d’hommes étaient morts
inutilement à la suite de leurs blessures et Alexis était bien
déterminé à faire en sorte que Kislev puisse s’enorgueillir de posséder
le meilleur établissement de tout le Vieux Monde pour le traitement des
blessures de guerre. Durant un certain temps, l’imposant bâtiment du
Lubjanko abrita tous les blessés de guerre et ceux qui avaient été
traumatisés par les horreurs qu’ils avaient vues. Hélas, il ne tarda
pas à devenir un endroit où l’on se débarrassait sans distinction de
tous les malades, aliénés et estropiés. Aujourd’hui, des étages entiers
ne sont plus que des mouroirs où ceux qui ont été grièvement blessés
sont abandonnés, laissés à pourrir pour les dernières misérables heures
de leur existence.
Le Lubjanko est devenu le lieu où se
retrouvent tous les infortunés : il est peuplé d’orphelins, de
clochards, de malades, d’infirmes et de fous. Tous les miséreux
viennent échouer entre ses murs, sa façade de pierres noires et ses
hautes murailles couronnées de pointes de fer sont là pour rappeler à
tous la terrible destinée qui attend ceux qui partent à la dérive. Les
mères menacent leurs enfants désobéissants de les abandonner dans ce
lieu cauchemardesque et les soldats blessés prient tous les dieux de
leur épargner le Lubjanko.
La nuit est un moment redoutable au
voisinage du Lubjanko. Les hurlements des fous et les lamentations des
mourants qui résonnent dans ses couloirs emplissent l’atmosphère d’une
éprouvante cacophonie. C’est un endroit que la plupart des gens
évitent. Les bâtisses délabrées qui l’entourent sont généralement
désertes, de même que les rues et les criminels eux-mêmes fuient les
avenues bruissantes d’échos qui entourent le mouroir qu’est devenu le
Lubjanko. Les seuls qui osent s’aventurer dans les ténèbres hantées qui
l’environnent sont des individus aux desseins particulièrement
malsains, mais même ceux-là se dépêchent de faire ce qu’ils ont à faire
et ne traînent pas par là plus que nécessaire.
La Perspective Urskoy (27 sur la carte)
C’est
la voie triomphale qu’empruntent les armées Kislevites pour accompagner
les défunts que l’on veut honorer jusqu’au Reliquaire d’Alexeï Urskoy
le Bienheureux. La Perspective Urskoy marque la frontière entre le
quartier Merkantlny et la Dewastaziema, le quartier des pauvres. C’est
une avenue peu fréquentée, de nos jours, sauf pour aller d’un quartier
à l’autre, car elle ne conduit à aucune des portes de la cité. Les
extrémités de la perspective Urskoy ne sont pas particulièrement
peuplées, car qui désirerait vivre à l’ombre d’un monument dédié aux
morts ou trop près du froid glacial du palais de la Reine de Glace ? La
majorité des habitations et des commerces sont rassemblés vers le
milieu, non loin de l’extrémité sud du Pont Dorogo.
Le Bastion des Tchékistes (28 sur la carte)
La
plupart des souverains du monde possèdent leur propre réseau personnel
d’espions et d’informateurs, mais aucun n’est aussi redouté que
l’organisation des Tchékistes du Kislev. Selon un adage bien connu, ce
que les Tchékistes estiment légal prend force de loi. Le quartier
général fortifié de ces terribles représentants de la force publique
est un bâtiment lugubre, entouré d’un haut rempart, auquel on ne peut
accéder que par une lourde porte noire. Derrière cette porte s’étend
une cour pavée, totalement nue, devant un bâtiment de pierres gris
ombre, austère et sans fenêtres, à la façade percée d’une unique porte
noire en son centre. L’intérieur de ce bastion recèle bien des tortures
et bien des façons de mourir pour les ennemis de la tsarine et ceux qui
conspirent dans la vénération des Dieux Sombres. Les armures et les
uniformes noirs distinctifs des tchékistes sont connus et craints de
tous les citoyens de Kislev. Ceux qui pénètrent à l’intérieur de leur
forteresse sont considérés comme « disparus » et, en vérité, il y a
fort peu de chances pour que quiconque les revoie vivants.
Sous
la forteresse, un étroit passage briqueté descend vers de sinistres
cachots, les murailles éclairées à la lueur vacillante des bougies de
ces caveaux ont vu d’innombrables souffrances et ces horreurs semblent
à présent imprégner l’atmosphère comme une sorte de malédiction. La
peinture écaillée des murs porte les traces d’anciennes éclaboussures
de sang. Au bout du couloir, on peut discerner une solide porte de fer
pourvue d’un grillage à hauteur de regard : c’est la porte qui mène aux
cellules. Elle s’ouvre sur une large galerie au sol jonché de paille,
qui s’étire dans les ténèbres et dont les parois de brique sont
interrompues à intervalles réguliers par des portes étroites en fer
rouillé. L’air est empuanti d’une lourde odeur de sueur rance, de
déjections humaines et de terreur. Se retrouver jeté dans les cachots
des Tchékistes équivaut à être condamné à une très courte vie de
tortures, puis à la mort.
L’ambassade de l’Empire (29 sur la carte)
Située
derrière le temple d’Ulric, l’ambassade de l’Empire est installée tout
près de la Perspective Urskoy : elle se trouve au bout d’une rue
étroite, coincée entre deux grands bâtiments dont les ombres la
plongent dans les ténèbres en permanence. La rue aboutit sur une vaste
cour ornée en son centre d’une fontaine de bronze d’où coule une eau
glaciale et bouillonnante qui sort d’un calice sacré. L’ambassade est
protégée par une barrière de fer noir dans laquelle s’ouvre un large
portail et une paire de gardes vêtus de l’élégante tenue bleu et rouge
des soldats d’Altdorf se tient en faction devant le bâtiment. Sous
l’ambassadeur Andreas Teugenheim, les bâtiments se sont détériorés
faute de soins, mais son successeur, Kaspar von Velten, a fait le
nécessaire pour lui rendre toute sa grandeur, bien qu’il n’ait pas vécu
pour voir l’achèvement de l’œuvre qu’il avait commencée. On peut voir
un buste en bronze de l’ambassadeur von Velten dans la cour et ce buste
est devenu une sorte de talisman pour les soldats qui ont pris
l’habitude de le toucher pour éloigner le mauvais sort.
Le Temple d’Ulric (30 sur la carte)
Il
se trouve juste en face du temple de Dazh, de l’autre côté de la place
Geroyev : c’est un imposant édifice de pierres blanches, dont la porte
de bois noir est flanquée de statues de loups grondant férocement. Le
bâtiment est carré, couronné d’un dôme et présente un extérieur
relativement simple et dépourvu de décorations. À l’intérieur, on
trouve de nombreuses salles réservées aux prêtres et des salles
d’entraînement car Ulric est un dieu guerrier qui attend de ses
serviteurs qu’ils soient capables de se battre. Ce temple fut édifié
sur le site d’un ancien sanctuaire d’Ursun, ce qui a failli mener les
deux cultes à un affrontement sanglant (après d’innombrables et amères
disputes). À la suite de cela, les partisans d’Ursun ont proclamé
qu’ils n’érigeraient plus le moindre cairn ni la moindre pierre levée
dans l’enceinte de la cité. Pour les plus dévots des fidèles d’Ursun,
la cité de Kislev est à présent devenue un lieu sacrilège et ils
pensent que ce n’est qu’une question de temps avant que le Père des
Ours ne se décide à la foudroyer de son courroux.
Dans Quelque chose de pourri à Kislev (p.78) le temple d'Ulric de Kislev est situé dans le
complexe du palais (car dans cet ouvrage Ursun n'existe pas). Le toit en dôme s'élève au-dessus des murs crénelés, chacun
étant décoré en son centre par une tête de loup en relief. C'est une base des chevaliers de l'ordre du Loup Blanc.
[Clerc subalterne : Valentina Lupovna. Elle a environ trente ans en 2512 CI, ses
cheveux bruns commencent à présenter quelques traces de gris et ses
yeux sont couleur noisette. Sa taille est moyenne et sa silhouette est
trapue. Elle porte un manteau noir garni de peau de loup gris.] |
Le Marché Matin (31 sur la carte)
Alors
que le marché des Prédicateurs propose des objets manufacturés, le
marché Matin est celui des produits frais : fruits, légumes, viande,
pain. Des bateaux venus du sud remontent le fleuve et viennent
décharger leurs marchandises à la Dokziema. Une fois là, un court
trajet suffit pour amener ces denrées sur la place du marché. Ce marché
tire son nom du fait que les meilleurs produits arrivent généralement
sur les étals tôt dans la matinée et qu’à midi la plus grande partie
des nourritures les plus fraîches et les meilleures ont déjà été
vendues.
Fabor (32 sur la carte)
Les précieux objets fabriqués par le maître
artificier Murtok Fabor sont célèbres dans tout le Vieux Monde et
recherchés des amateurs les plus raffinés. L’atelier du maître se situe
dans l’ombre glacée du jardin d’Hiver et du théâtre Korotovsky. Ses
appareils à mouvement d’horlogerie, ses œufs mécaniques et ses
automates si réalistes qu’ils semblent vivants font le délice des
enfants et des adultes aux quatre coins du Vieux Monde. Les secrets de
leur assemblage et de leur fonctionnement ont déconcerté les plus doués
des membres du Collège d’ingénierie d’Altdorf, à tel point que certains
n’ont pas hésité à affirmer que de tels objets ne peuvent avoir été
construits sans l’aide de la magie, ce qu’aucun ingénieur qui se
respecte ne saurait approuver.
La distillerie « Le Joyau du Kislev » (33 sur la carte)
Installé
sur les berges de l’Urskoy, le Joyau du Kislev est une marque de Kvas
exportée dans l’Empire et partout ailleurs. Stola Ormanoff a fondé sa
distillerie il y a sept ans, grâce à l’adaptation d’une authentique
recette de famille, et il s’est bâti une excellente réputation. Son
kvas est considéré comme une boisson de qualité et il est de plus en
plus apprécié des riches aristocrates du quartier Koztowny, au point
qu’il a même été servi durant l’entracte d’une pièce donnée au théâtre
Korotovsky. Évidemment, de nombreuses personnes prétendent que sa
recette est loin d’être aussi bonne que celle de leur propre famille,
mais ces petites chicaneries n’ont pas empêché le Joyau du Kislev de
devenir la boisson la plus en vogue à Kislev en ce moment.
La Tête de Roppsmenn (34 sur la carte)
Cet
établissement a la réputation d’être la taverne la plus agitée de la
ville et on peut vraiment y voir une tête momifiée au-dessus du bar.
Elle est tellement racornie et desséchée qu’il est impossible de dire
s’il s’agit réellement d’une tête de Roppsmenn mais ceux qui ont le
courage de contredire la patronne ne sont pas nombreux car il s’agit
d’une Ogresse venue de l’autre côté des Montagnes du Bord du Monde et
son caractère n’est pas des plus amènes. Aucun client ne connaît son
nom : on l’appelle simplement la Grosse Aggie. Il y a des bagarres
presque tous les soirs mais la qualité de la nourriture est si bonne,
relativement parlant, et les portions sont si copieuses, que les
clients reviennent toujours.
Les Docks de l’Urskoy (35 sur la carte)
C’est un
quartier peu recommandable, peuplé de débardeurs au langage peu châtié,
de grutiers, d’ouvriers de toutes sortes et de prostituées. Le langage
qu’on y entend ferait rougir les oreilles d’une souillon de Marienburg
et ceux qui espèrent rester en vie ne se risquent pas à se promener
dans ces parages à la nuit tombée. Les vols et les meurtres sont la
norme sur les docks. Lorsqu’ils viennent décharger leurs bateaux, les
marchands font aussi vite que possible et doivent verser des sommes
substantielles aux gangs du quartier pour avoir la certitude qu’une
partie de leur chargement atteindra sa destination première. Les
tavernes sont sans doute les pires de Kislev. Plus d’un noble qui avait
pensé qu’il serait amusant de « s’encanailler » pour un soir a été
repêché le lendemain matin, flottant sur l’Urskoy, pour être conduit au
temple de Morr.
L’autel de Manann (36 sur la carte)
L’autel de Manann est une
longue structure de bois qui enjambe l’Urskoy. Il est décoré de toutes
sortes de symboles marins : un dessin de vague s’écrasant sur la grève,
des navires, de grands monstres des abysses. Bien sûr, la mer est loin
mais le fleuve est ce qui s’en rapproche le plus pour les prêtres qui
se trouvent dans cette partie du monde. Une couronne à cinq pointes est
suspendue au-dessus des eaux et tous les bateliers tendent la main pour
l’effleurer au passage afin d’invoquer la protection du dieu.
L’Aigle Manchot (37 sur la carte)
L’ambiance
de cette taverne située en lisière des docks est aussi houleuse que
celles des autres établissements du quartier. L’Aigle Manchot a brûlé
et a été reconstruit si souvent que personne ne saurait se souvenir du
nombre de fois où c’est arrivé : à chaque fois, la taverne a été sauvée
de l’anéantissement par la proximité du fleuve et ainsi, à chaque
reconstruction, elle a été rebâtie sur les vestiges carbonisés du
bâtiment précédent, ce qui donne au bar une odeur et une obscurité
inimitables. Pour faire honneur à son étonnante capacité de
régénérescence, son propriétaire, un Tiléen incroyablement optimiste du
nom d’Alessandro Navolas, a peint une enseigne représentant un puissant
phénix renaissant dans les flammes. Hélas, son talent de dessinateur
laissant gravement à désirer, la plupart des gens ont pensé qu’il avait
voulu représenter un aigle manchot et ce nom lui est resté,
malheureusement pour Alessandro.
Le Rebord du Monde (38 sur la carte)
Cette
taverne a été baptisée ainsi car elle constitue une halte
traditionnelle pour les soldats et les mercenaires qui veulent avaler
un dernier verre avant d’entamer un voyage par-delà les Montagnes du
Bord du Monde. Le fait que cette taverne se trouve sur le chemin qui
mène à la Main de Velours de Madame Katya n’a rien d’une coïncidence,
car il y a bien des choses qu’un homme peut avoir envie de faire avant
de partir pour une région aussi dangereuse que les Montagnes du Bord du
Monde. Chose rare pour une taverne de Kislev, l’ambiance y est plutôt
calme et l’on n’y entend pas de musique car les clients sont
généralement si consternés par la perspective de ce qui les attend et
par leurs chances de survie que de telles frivolités risqueraient d’en
inciter certain à échanger des coups de poing. Étant donné que tout le
monde sait que les guerriers et les mercenaires viennent souvent boire
ici, c’est également un lieu où ils peuvent trouver du travail. Ceux
qui sont de retour de l’est deviennent souvent des habitués du Rebord
du Monde, car les dangers modifient le cœur d’un homme et nombre
d’entre eux découvrent qu’ils préfèrent à présent l’atmosphère un peu
sombre de cette taverne.
La Ferronnerie des Docks (39 sur la carte)
Chez ce
forgeron, les moins fortunés peuvent se procurer à moindre prix des
armes, des armures et d’autres articles de métal forgé. Toutefois,
moindre prix signifie également moindre qualité. En règle générale,
c’est la forge où se fournissent les travailleurs des docks et les
bateliers qui arrivent de l’Empire sur leurs barges et qui n’ont pas
besoin d’objets de très bonne facture. Les prix sont bas mais la
production est souvent imparfaite et de mauvaise qualité.
La Main de Velours de Madame Katya (40 sur la carte)
C’est
l’un des plus tristement célèbres bordels de Kislev : la maison a
récemment connu un regain de fortune avec le départ de Vassily
Chekatilo, le baron du crime qui contrôlait tous les lupanars de
Kislev. De nombreuses rumeurs circulent au sujet de sa tenancière,
Madame Katya. Certains prétendent qu’elle serait de sang noble,
d’autres qu’il s’agirait d’une prêtresse de Shallya tombée dans la
dépravation (une rumeur qui pourrait expliquer pourquoi ses filles sont
les mieux soignées de la cité, en dépit du fait qu’elles travaillent si
près de la crasse des docks et de ses habitants, plus répugnants
encore). Pour une somme tout à fait raisonnable, les visiteurs peuvent
espérer se distraire dans la discrétion. Néanmoins, comme c’est le cas
pour beaucoup de choses à Kislev, ils en auront pour leur argent, mais
rien de plus.
Le Guet de la Cité / Les Soldats du Feu (41 sur la carte)
On
trouve ces bâtiments de pierre à l’allure de forteresses, pourvus
d’épaisses portes de bois et de meurtrières en guise de fenêtres, dans
chacun des cinq grands districts de la cité. Chacun de ces bâtiments
abrite la garnison du guet du quartier, les hommes qui sont chargés du
maintien de l’ordre à l’aide de leurs matraques à bout ferré et qui
sont investis de l’autorité de la loi. Dans une cité comme Kislev, leur
tâche s’avère aussi ingrate que difficile et, bien qu’il ne soit pas
aussi pénible de travailler dans le quartier Koztowny que de
patrouiller la Dokziema, chaque secteur présente ses propres
difficultés. Les effectifs varient mais il y a à peu près une
cinquantaine d’hommes par caserne, répartis en équipes qui travaillent
à tour de rôle. Ces hommes, qui assurent également la fonction de
pompiers de la cité, se précipitent dès qu’une alerte au feu est lancée
car les incendies représentent une menace mortelle dans une ville aussi
densément peuplée que Kislev.
Quelque chose de pourri à Kislev (p.78) évoque également le temple de Taal et Rhya : Un
petit parc entouré d'un mur est situé au pied de la Colline des Héros,
un souvenir de la forêt qui occupait autrefois le site, avant la
construction de la ville. Une série de bâtiments circulaires de pierre
occupe une clairière au centre du parc et constitue le temple principal
de Taal et Rhya à Kislev. [Clerc Supérieur : Magda Irenovna. C'est
une femme d'une quarantaine d'années, un peu grassouillette, une vraie
matrone. Ses yeux gris pétillent en permanence et sa rapidité et sa
précision de gestes sont rares chez les gens de son âge et de sa
corpulence.] |