LES SORCIÈRES KISLEVITES
La Reine des Glaces p. 41 à 46Cette page décrit les deux types de sorcières typiquement kislevites :
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Une
antique tradition magique a survécu parmi les Ungols, et son influence
s’étend jusqu’aux Gospodars. Les femmes-médecine sont les détentrices
de la tradition orale de leurs tribus, servant d’intermédiaires avec
les esprits de la steppe et de guetteuses capables de repérer la
corruption du Chaos.
Naturellement, tout le monde les hait.
Bien
sûr, il s’agit d’une légère exagération, mais les femmes-médecine (ou
les vedma) ne sont réellement populaires nulle part. Les raisons en
deviennent évidentes quand on examine plus en détail leurs activités.
Connaissance et sagesse
Les
femmes-médecine ont une réputation de sagesse parce qu’elles
connaissent une bonne partie de l’histoire des tribus ungols et savent
gérer les créatures des steppes. Elles se servent de ce savoir pour
aider la tribu. Dans certaines régions, ce rôle de détentrices du
savoir peut les rendre populaires, mais dans les steppes
septentrionales du Kislev, leur champ de connaissances se limite
presque exclusivement aux désastres du passé et aux déprédations des
serviteurs du Chaos.
Par conséquent, leurs conseils se limitent
souvent à dire aux gens qu’ils n’ont pas le droit de faire certaines
choses qui leur paraissent pourtant tout à fait sensées. « Cette vallée
a l’air à l’abri et fertile, mais elle renfermait autrefois un culte
qui pactisait avec les démons », « Voyager vers le sud à cheval peut
vous apporter la fortune, mais si la rota n’accomplit pas un rituel
spécifique, les spectres d’une bande de pillards kurgans seront libérés
et se lanceront à sa poursuite », etc.
Parmi les Ungols, nul ne met
en doute la sagesse des femmes-médecine. Aucune histoire traditionnelle
ne raconte ce qu’il advient quand on le fait. Chaque année, certains
Gospodars rapportent de nouvelles histoires concernant ceux qui ont
ignoré les conseils des vedma, et les Ungols relatent celles des
derniers désastres qui sont survenus chez leurs conquérants. Plus un
groupe a passé de temps dans les steppes, moins il est susceptible
d’ignorer les conseils d’une vedma, mais il y en a toujours qui
nourrissent certains soupçons quant à l’origine du savoir de ces
chamanes. Certains Ungols nourrissent des doutes similaires, mais font
remarquer que s’il y a vraiment un démon dans les collines, c’est sans
doute que la vedma a été informée de sa présence par le monstre
lui-même…
Point positif : quand elles finissent par être les
représentants les plus âgés d’un groupe, les femmes-médecine ont
souvent une réelle mesure de sagesse, ce qui fait que suivre leurs
conseils mène très rarement à de véritables désastres. Leur obéir n’est
peut-être pas très agréable, mais c’est généralement sûr, ce qui est
très important dans les steppes.
Les esprits
Les
femmes-médecine s’occupent également de la myriade d’esprits mineurs
qui habitent dans les steppes. Toutes ont la Vision, la capacité de
voir ou de ressentir d’une manière ou d’une autre les créatures
surnaturelles, ce qui leur permet de chercher les esprits susceptibles
de causer des problèmes à une rota et de s’occuper de leur cas.
Ces
esprits sont d’ordinaire malveillants et malicieux, et tenter de les
détruire ou de les chasser ne fait qu’entraîner des représailles pires
encore. Les femmes-médecine tentent parfois cette approche quand un
esprit représente une trop grave menace, mais en temps normal, elles
parviennent à un accord pour l’apaiser, ce qui implique généralement
pour les villageois d’accomplir une tâche étrange et difficile ou
désagréable. Les sacrifices ne sont pas rares, mais un esprit qui
demanderait un sacrifice humain signerait son arrêt de mort. D’étranges
rituels ou interdictions s’appliquant au village tout entier font aussi
souvent partie du marché. Les esprits qui demandent aux habitants de
faire quelque chose qui leur plaît sont incroyablement rares, et les
femmes-médecine rapportent donc rarement de bonnes nouvelles de leurs
négociations.
Par ailleurs, les femmes-médecine sont très proches
des esprits et par conséquent, elles peuvent les envoyer harceler leurs
ennemis. Certaines menacent très exactement de faire ce genre de choses
quand plusieurs villages se querellent, et quelques-unes sont même
capables de mettre leurs menaces à exécution. Par conséquent, même les
femmes-médecine qui ne disposent pas personnellement de pouvoirs
magiques peuvent avoir accès à des renforts surnaturels, lesquels n’ont
pas forcément à coeur les intérêts des humains.
Les corrompus
À
force de vivre aussi près des Désolations du Nord, une contrée
régulièrement foulée par des hordes de mutants, déformée et remodelée
d’innombrables fois par les forces du changement, on doit s’attendre à
ce que le peuple du Kislev manifeste parfois des signes de corruption.
Ce
genre de manifestation est très dangereux. Ceux qui sont touchés par
les Puissances de la Corruption sont des espions et des traîtres tout
désignés. Dès que les symptômes apparaissent, les femmes-médecine
peuvent les déceler grâce à la Vision et prendre les mesures qui
s’imposent. Elles emmènent l’individu corrompu loin dans l’oblast et il
disparaît comme s’il n’avait jamais existé.
La corruption se
manifeste normalement chez les nouveaux nés et les parents livrent
leurs enfants altérés sans protester. Ce qui ne veut pas dire qu’ils
apprécient. S’ils sont capables d’admettre que la mutation de leur
enfant n’est pas la faute de la femme-médecine, il est difficile de ne
pas en vouloir à une sorcière qui vous enlève la chair de votre chair.
C’est
encore plus difficile quand la corruption n’est pas visible et que
seules les femmes-médecine peuvent la détecter. Dans ce genre de cas,
les Gospodars protestent souvent et, parfois, la femme-médecine doit
agir furtivement pour écarter la menace du village.
Parmi les corrompus
Presque
tout le monde s’imagine que les femmes-médecine tuent les corrompus,
afin que leurs esprits souillés ne puissent pas revenir hanter les
vivants. Elles encouragent cette croyance, mais la vérité est tout
autre.
Les corrompus sont en réalité emmenés dans des communautés
lointaines et cachées où ils sont réduits en esclavage et forcés de
prêter main-forte aux vedma pour accomplir leurs desseins, aussi
sinistres soient-ils. La plupart des corrompus trouvent rapidement la
mort, victimes de brutales tortures ou dépouillés de leur énergie
vitale pour alimenter certains rituels. Ceux qui ont assez de
résistance pour supporter la cruelle caresse des vedma finissent par
être envoyés dans le Nord et périssent au combat dans les Désolations
du Chaos. Les femmes-médecine se justifient en affirmant que la seule
façon pour une âme corrompue de se purifier est de combattre les forces
qui ont suscité la corruption: elles donnent donc ordre aux corrompus
de se battre et de mourir pour le Kislev.
Il existe bien des
théories quant aux origines de cette tradition, même si les manigances
des femmes-médecine ne s’ébruitent pas en dehors de leurs rangs. Ceux
qui sont au courant affirment qu’elles obéissent simplement aux mêmes
coutumes que les Norses, lesquels envoient également les altérés
au-devant de leur destin dans les profondeurs de la Terre des Ombres.
D’autres encore pensent qu’envoyer ces pauvres mortels souffrants à une
mort violente revient simplement à purger le pays d’une corruption
indésirable.
Recrutement
Les
femmes-médecine recrutent toutes les jeunes filles choisies par les
esprits, c’est-à-dire toutes les jeunes filles dotées de la Vision (la
compétence Sens de la magie). Elles sont enlevées à leurs parents
tandis qu’elles sont encore jeunes et on les fait disparaître
discrètement pour les former avec les autres femmes-médecine. Chez les
Ungols, cette pratique est acceptée, quoique rarement avec bonne grâce.
Chez les Gospodars, les femmes-médecine doivent parfois enlever les
candidates, ce qui aggrave leur réputation de voleuses d’enfants.
Magie
La
plupart des femmes-médecine n’ont aucun pouvoir magique en dehors de la
compétence Sens de la magie. Toutefois, quelques-unes reçoivent plus de
dons des esprits et ont le pouvoir de lancer des sorts. Ce pouvoir a
deux effets secondaires. Premièrement, la femme-médecine semble
vieillir plus vite que la normale, ce qui fait qu’à trente printemps,
elle ressemble à une vieille femme de soixante ans. Cette apparence
n’affecte pas les capacités mentales ou physiques de la femme-médecine,
ce qui fait que cette vieillarde peut s’avérer bien plus alerte qu’elle
n’en a l’air. C’est pourquoi on appelle « vedma » (« vieille sorcière »
en kislevite) les femmes-médecine qui utilisent la magie. Les staraja
vedma sont celles qui utilisent la magie de base, tandis que les
matriarches vedma sont les plus puissantes d’entre elles. Deuxièmement,
la magie ralentit le processus de vieillissement réel de la sorcière.
Une sorcière peut facilement vivre plus de cent ans, et certaines sont
bien plus âgées encore.
Organisation
Les
femmes-médecine ont une organisation à l’échelle de la nation, mais ses
activités sont plutôt restreintes. Ce sont des femmes-médecine uniques
ou de petits groupes qui gèrent la plupart des problèmes, et elles
éprouvent rarement le besoin (ou le désir) de faire appel à leurs
consœurs. Néanmoins, toutes les femmes-médecine reconnaissent
l’autorité des vieilles mères, les plus âgées et les plus sages d’entre
elles. La plupart de ces femmes sont des staraja vedma, mais certaines
font simplement partie des plus âgées des femmes-médecine. Les vieilles
mères déterminent où les corrompus sont formés et quelles missions ils
reçoivent. Elles sont aussi responsables de la formation initiale des
femmes-médecine et choisissent lesquelles deviendront des vedma. En
théorie, elles pourraient orienter les femmes-médecine vers d’autres
objectifs, mais la politique qui se réduit à « combattre le Chaos »
semble la bonne depuis des générations, et il semble bien improbable
qu’elle change de sitôt (si tant est qu’elle change un jour).
Beaucoup
de femmes-médecine vivent dans des villages ou des groupes nomades et
veillent sur leur communauté. La plupart des vedma vivent loin des
autres humains, seules dans des régions isolées ou en voyageant d’un
endroit à un autre. Cette répartition n’a rien d’obligatoire, et il
existe des exceptions dans les deux sens, bien que les femmes-médecine
isolées soient plus rares que les vedma qui vivent dans des communautés
sédentaires. Souvent, il existe plusieurs femmes-médecine dans la même
localité, mais dans ce cas, l’une d’entre elles est la femme-médecine
de la communauté tandis que les autres sont ses apprenties et ses
assistantes. Cette tradition permet de s’assurer que les
femmes-médecine ont l’expérience nécessaire avant d’endosser la
responsabilité d’une communauté et fournit une garantie de succession
en cas de décès soudain de l’une d’entre elles.
Attitude
"La seule chose qui soit pire que d’avoir une vedma dans une stanitsa, c’est de ne pas en avoir." - Chaglyn, Ataman Ungol
"Les vedma ont leur place parmi nous. Du moment qu’elles sont loin de moi." - Radii Tyurin, Cavalier ailé Gospodar
"C’est une sorcière ! Brûlez-la !" - Gerd von Blachelsdorf, mercernaire de l’Empire
Les
Ungols n’aiment pas les femmes-médecine, mais ils les tolèrent et
suivent leurs conseils, car ils savent que les alternatives sont encore
pires. Presque tous les villages ungols s’unissent pour défendre leurs
femmes-médecine contre les menaces extérieures, comme des répurgateurs
de l’Empire ont pu le constater à leurs dépens. Naturellement, dans
certains cas, ils ne se décident à intervenir que quand les
répurgateurs les ont un peu torturées, juste au cas où elles
serviraient vraiment le Chaos.
Les Gospodars sont bien plus méfiants
vis-à-vis des femmes-médecine. Ils pensent qu’elles ont toutes des
pouvoirs magiques, lancent des malédictions aux gens (et en particulier
aux Gospodars qui leur déplaisent) et se servent de leur magie pour
séduire les hommes virils. D’un autre côté, les Gospodars reconnaissent
à contrecoeur que les femmes-médecine jouent un rôle important et, par
conséquent, ils ne les persécutent pas. La plupart préféreraient
toutefois qu’elles le fassent de loin.
Les étrangers ont tendance à
croire que les vedma kislevites sont de toute évidence des sorcières
qui pactisent avec les Sombres Puissances. Les habitants de l’Empire
sont particulièrement enclins à croire ce genre de chose, si bien que
les répurgateurs qui viennent au Kislev s’attirent souvent de graves
ennuis.
Vedma célèbres
L’histoire
a connu bien des vedma de renom. En voici trois exemples, mais il en
existe bien d’autres, dont certaines ont plusieurs exploits légendaires
à leur actif.
Baba Khubleya
Quand
naquit Khubleya, on dit que les esprits se rassemblèrent, plus nombreux
qu’ils ne l’avaient jamais été, faisant un épouvantable raffut pour lui
voler sa jeunesse. C’était un bébé affreusement laid, à la peau ridée,
aux cheveux blancs clairsemés, à la bouche pleine de dents pourries.
Les femmes-médecine reconnurent immédiatement les signes et
l’emmenèrent pour la former. À huit ans, Khubleya est maintenant une
diseuse de bonne aventure extrêmement puissante, et les Ungols sont
prêts à traverser tout le pays pour que cette enfant surnaturelle leur
prédise l’avenir.
La Vedma Marine
L’histoire
n’a pas retenu le nom de la sorcière qu’on appelle aujourd’hui la Vedma
Marine. Autrefois, elle conseilla le Khan Wieran quand il se défendait
contre les Gospodars, à l’époque où Erengrad était encore la capitale
ungol du Norvard. Toutefois, ses malédictions ne faisaient pas le poids
contre la magie des sorcières de glace et, après une guerre cruelle,
son peuple fut repoussé vers la mer des Griffes et massacré. La légende
prétend qu’elle y vit toujours sous les flots, envoyant les esprits de
son peuple harceler les Gospodars avec toute sa rage.
Baba Osuleg
Vivant
selon la légende dans une hutte isolée bâtie avec les os d’Ungols
défunts, l’affreuse Baba Osuleg entraîne et forme une vaste communauté
de corrompus dans le Pays des Trolls. Toutefois, elle a récemment
développé une mutation, et ses siècles de bons et loyaux services ne
lui seront d’aucune utilité si les femmes-médecine le découvrent.
Aussi, Baba Osuleg fait des préparatifs pour les repousser, car son
travail, plus important qu’un ou deux bras supplémentaires, ne doit
être interrompu sous aucun prétexte.

«
Il y a bien longtemps, nombre de clans gospodars vivaient dans la
steppe Sans Fin. Comme aujourd’hui, il s’agissait d’une vaste province
battue par les effroyables énergies du Chaos. Les Gospodars étaient
assaillis par toutes sortes d’ignobles adversaires, et les dieux-démons
leur offrirent une trêve s’ils acceptaient de courber l’échine et de
les vénérer. Mais les Gospodars constituaient un peuple obstiné.
Contrairement aux tribus voisines, les Kurgans, les Hungs et les
Norses, ils ne cédaient pas aux menaces. Au contraire, ils se
tournèrent vers d’autres dieux, des dieux capables de les protéger de
la souillure venue du nord, du moins l’espéraient-ils. Le plus
important d’entre eux était Ursun l’Ours, qui leur enseigna l’art de
survivre aux hivers glaciaux, de combattre le Chaos et de respecter les
esprits de la terre. Mais même avec l’aide d’Ursun, la situation des
Gospodars était désespérée.
C’est
alors qu’un grand esprit, qui s’appelait « la Veuve Vénérable », «
Kislev » ou simplement « la Terre », murmura à l’oreille d’une
prêtresse-chamane kislevite. Il lui promit de grands pouvoirs si elle
jurait de s’emparer d’un lointain royaume glacé où il avait été
emprisonné par les dieux-démons. La chamane, qui voulait désespérément
aider son peuple, accepta sans hésiter et reçut en retour le pouvoir de
l’hiver. Avec l’aide de la Veuve Vénérable, elle maîtrisa rapidement
ses nouveaux pouvoirs et les utilisa pour rassembler ce dont elle avait
besoin pour tenir sa promesse. Bientôt, elle avait réuni les divers
clans gospodars en un seul peuple et s’était placée à leur tête en tant
que première reine-khan. Ceci fait, elle emmena son peuple avec elle et
entama sa quête du pays de la Veuve Vénérable.
Après
des siècles de massacres dans la steppe Sans Fin, une descendante de la
reine-khan mena les Gospodars au-delà des Montagnes du Bord du Monde.
Là, stupéfaite, elle découvrit une immense plaine enneigée qui
palpitait d’une énergie magique glacée. Elle s’effondra immédiatement à
terre et versa des larmes gelées, car elle savait que sa quête avait
finalement abouti. À l’époque, beaucoup de femmes savaient désormais
manier la magie du froid de la reine-khan et quand les Gospodars firent
résonner leurs cors de guerre, les autochtones (les Ungols, les
Roppsmenns, les Ostermarkers et les Ostlanders) n’eurent pas une chance
contre eux. Les Gospodars déferlèrent des montagnes et fondèrent une
nouvelle nation sur les terres de ceux qu’ils avaient conquis. Leur
reine-khan, Shoïka, devint la première tsarine du Kislev.
Aujourd’hui,
bien des siècles plus tard, celles qui pratiquent l’ancienne magie du
froid des légendaires reines-khans sont connues sous le nom de
sorcières de glace, et notre pouvoir n’a pas été émoussé par le temps. » - Militsa Lushadoch Gmelin, Sorcière de Glace
Les sœurs de glace
Les
sorcières de glace du Kislev ne sont pas seulement des femmes capables
de canaliser les flux magiques glaciaux de la Veuve Vénérable: elles
forment une fraternité qui oeuvre dans un but commun. Fondées il y a
plus d’un millénaire par les reines-khans, les sorcières de glace ont
manœuvré pour finir par influencer presque tous les aspects de la vie
kislevite.
Elles s’efforcent de s’assurer que rien n’est hors de
leur portée. Elles éradiquent les philosophies et la magie concurrentes
et promeuvent ceux qui sympathisent avec leur cause. Même les cultes
sont étroitement surveillés et guidés depuis des siècles. Les sorcières
prennent bien soin de s’assurer qu’aucune religion kislevite ne gagne
autant de pouvoir que dans d’autres nations du Vieux Monde: ce type de
suprématie annonce souvent le début de l’éradication de leurs
semblables.
Certains les soupçonnent de se livrer à ces
manipulations. Mais comme les sorcières font partie intégrante du
Kislev et de ses défenses, et ce, depuis sa fondation, rares sont ceux
qui y croient.
Les protectrices du Kislev
La
plupart des Kislevites croient que le premier devoir des sorcières de
glace est de protéger le Kislev. Ils ont tort. En réalité, les
sorcières de glace protègent la magie de glace qui parcourt le pays.
Pour la plupart de ces sorcières, défendre le Kislev n’est qu’un moyen
permettant d’atteindre ce but.
Toutefois, protéger leur magie n’est pas chose facile.
D’abord,
elles doivent en défendre la source. Le réseau de lignes telluriques
transportant la magie de glace dans tout le Kislev passe par de
nombreux nœuds géomantiques dont la plupart sont couronnés d’antiques
oghams (des pierres levées). Certains de ces sites magiques abritent
des ruines elfiques, alors que d’autres renferment les sites sacrés
d’antiques tribus humaines depuis longtemps disparues, comme les
Scythiens et les Belthani. La plupart de ces sites sont protégés par
une sorcière de glace, qui vit souvent dans une communauté gospodar des
environs. Les sorcières pensent que la disparition de ces sites
réduirait, voire même souillerait, leur magie de glace, et elles sont
donc prêtes à tout pour les défendre.
Une méthode utilisée par les
sorcières de glace pour assurer la sécurité de leur magie consiste à
attaquer et à détourner les menaces potentielles bien avant qu’elles
n’arrivent jusqu’aux sites importants. Ce genre de tactique nécessite
une certaine influence auprès des communautés locales, car chaque
stanitsa finance des rotas de cavalerie et de soldats pour protéger ses
environs. Par conséquent, les sorcières de glace gardent des contacts
avec la plupart des communautés gospodars et même ungols, pour
s’assurer que les menaces sont annihilées d’autant plus vite.
Il est
donc essentiel que les dirigeants locaux prêtent l’oreille aux propos
des sorcières de glace. Au fil des siècles, elles se sont infiltrées
dans la plupart des nobles lignées du Kislev en tant que femmes,
maîtresses et confidentes. Une fois installées de la sorte, elles
travaillent sans relâche pour noyauter la société kislevite, confier
les postes les plus influents aux leurs et s’assurer qu’on prenne leurs
sœurs en considération. Maintenant, on les écoute presque toujours et
on leur obéit souvent. Leur influence au Kislev est presque sans égal.
Les hommes
Les
sorcières de glace sont les gardiennes de bien des prophéties et
légendes. L’une d’entre elles prétend qu’un sorcier corrompra un jour
le flux immaculé de la magie de glace, la changeant à tout jamais.
Elles craignent tellement la naissance de ce sorcier que dès l’époque
de la tsarine Shoïka, les hommes ont toujours eu interdiction de
devenir lanceurs de sorts au Kislev. On a justifié ce décret en
prétendant qu’ils n’étaient pas faits pour la magie et qu’ils
succomberaient assurément à la corruption, des croyances que partagent
désormais toutes les couches de la société. À ce jour, les sorciers de
village ont toujours été traqués et tués par le gouvernement. S’il
s’agit de nobles, leurs pouvoirs magiques leur sont retirés par les
sorcières grâce à un rituel semblable à celui de la pacification dans
l’Empire […] Toutefois, ce rituel fait de sa victime une coquille vide,
et beaucoup succombent ensuite à la folie et au désespoir.
Pour
l’éviter, certaines lignées de nobles Gospodar font passer
clandestinement ceux de leurs fils qui ont des dons magiques dans les
Collèges de Magie de l’Empire. Rares sont ceux qui en reviennent, car
le Kislev n’accepte pas les hommes qui pratiquent l’art féminin de la
magie. Cependant, ce récent développement inquiète les sorcières, car
il invalide leurs arguments prétendant que les hommes sont toujours
corrompus par la magie. Par conséquent, nombre de sorcières en
appellent à l’action, et quelques-unes ont déjà échafaudé des plans
pour résoudre le problème.
Recrutement
Chaque
année, lors des fêtes de l’équinoxe d’hiver, les sorcières de glace
visitent les communautés gospodars locales et évaluent des files de
gamines paysannes tremblotantes pour déterminer si elles ont en elles
l’étincelle de la magie. Ce talent est fort peu commun, et il est rare
qu’on trouve ne serait-ce qu’une seule fille ayant le potentiel requis.
Toutes celles qui l’ont sont emmenées sur-le-champ pour commencer leur
apprentissage de sorcières.
Parmi les nobles, le rituel est presque
identique mais se déroule normalement à l’intérieur. Là, des jeunes
filles sur leur trente et un sont menées devant une tante, une
grand-mère ou une autre parente à l’attitude glaciale qui les met à
l’épreuve pour déterminer si l’une d’entre elles a le don de ses
ancêtres les reines-khans. Quand c’est le cas (le talent est plus
répandu chez les nobles), la fille est retirée de la société et formée
au domaine de sa parente.
Toutefois, on accepte des apprenties à
tout moment. Dès qu’une sorcière de glace tombe sur une fille gospodar
ayant le don de la magie, son devoir l’oblige à la prendre comme
apprentie ou au moins à l’emmener chez une autre sorcière pour qu’elle
y reçoive une formation. Après tout, bien rares sont les sorcières
nobles qui s’abaisseraient à prendre une simple paysanne sous leur aile.
Magie
Comme
on est en droit de s’y attendre venant d’une magie née des guerres dans
la steppe Sans Fin, la magie de glace engendre un terrible taux de
mortalité, non seulement chez les ennemis des sorcières, mais également
chez ces dernières. Bien des apprenties ne survivent pas à leur
formation. En fait, on en trouve encore aujourd’hui dans des recoins
isolés de l’oblast, transformées à jamais en statues de glace par la
magie qu’elles n’ont pas pu contrôler.
Celles qui survivent ne
doivent pas s’attendre à ce que les choses deviennent plus faciles. La
magie de glace peut échapper à leur contrôle à tout moment, et une
vigilance de tous les instants est requise, ainsi qu’une méticuleuse
préparation. De plus, la magie marque irrémédiablement celles qui la
pratiquent : les sorcières de glace sont froides, voire sans coeur
selon certains, reflétant la nature glaciale de la magie qu’elles
canalisent. [...]
Organisation
Les
sorcières de glace n’ont ni titre ni poste officiel. Elles disposent à
la place d’une structure politique changeante où la position de chacune
dépend de son rang au Kislev, de sa situation, de sa lignée, de ses
croyances, de la personne qui l’a formée, de l’identité de ses
apprenties, de ce qu’elle sait, de ses exploits, de sa capacité à
canaliser la magie de glace et d’une bonne douzaine d’autres facteurs.
Plusieurs factions sont nées au fil du dernier millénaire et la plupart
ne ménagent pas leurs efforts pour accomplir leurs desseins. Toutefois,
comme les sorcières de glace ne sont pas si nombreuses, ces factions
comptent rarement plus d’une poignée de femmes aux objectifs similaires.
Le
seul rassemblement officiel des sorcières est le conclave annuel
d’Erengrad à la Tour du Givre. Le lendemain du jour de Shoïka (le
solstice d’été et le nouvel an kislevite), les sorcières se rendent si
elles le peuvent à Erengrad pour y discuter des affaires importantes,
recenser les décès, partager leurs connaissances, rencontrer de
vieilles amies (ou ennemies) et s’entretenir de politique. La réunion a
lieu durant le solstice d’été, car c’est là que le flux glacial de la
magie de glace est le plus paresseux, ce qui permet de s’assurer que la
magie n’est pas utilisée lors des querelles, car il arrive qu’elles ne
soient pas d’accord.
Le conclave dure de quelques jours à une
semaine, selon le programme établi par les sorcières. À la fin, la plus
puissante d’entre elles (actuellement la tsarine Katarin, bien qu’elle
ne participe pas régulièrement) proclame les décisions prises par ses
sœurs pour l’année, lesquelles sont décidées par un vote à la majorité.
Le
palais Bokha abrite également une réunion informelle des sorcières de
glace nobles lors de Miskaden (l’équinoxe de printemps), après laquelle
on festoie et on danse. Les sorcières paysannes se méfient de cet
événement, car elles soupçonnent les nobles d’y décider de l’ordre du
jour et de leurs futurs votes au conclave, ce qui permet à la Reine de
Glace de s’assurer que sa politique se déroule comme prévu même si elle
n’y participe pas.
Attitude
"Quand
on parle des sorcières de glace, les préférences et les opinions n’ont
pas d’importance. Il s’agit là de devoir et de respect." - Androvo Elenasyn, Boyard Gospodar
"Baba Gyulk dit Dazhyn qu’elles bonnes pour terre. Elles protègent
Veuve Vénérable et lieux saints. Ça bien, Dazhyn pense. Mais Dazhyn pas
les aimer. Elles froides et se fichent de Dazhyn. Elles envoient krug
de Dazhyn à la mort." - Dazhyn le vif, Archer monté Ungol
"Ils ont une sorcière de glace ? Fuyez!" - Þórfn Þórsson, Sarl du Pays des Trolls
Les
Gospodars subissent depuis longtemps l’influence de leurs sorcières de
glace, et comme elles noyautent la caste dirigeante du Kislev, cette
domination ne risque pas de changer de sitôt. De plus, bien des
communautés gospodars du Kislev bénéficient de la surveillance et des
conseils des sorcières de glace, et la plupart peuvent faire une
démonstration de leurs pouvoirs dévastateurs quand surviennent des
envahisseurs. Par conséquent, les sorcières sont très populaires même
si la plupart des Kislevites s’en méfient malgré tout.
Contrairement
aux vedma ungols, les sorcières de glace sont incapables de détecter
facilement l’influence du Chaos, et elles n’enlèvent donc pas les gens
sans raison apparente. Par conséquent, même si elles sont moins
efficaces dans la lutte contre les influences subtiles du Chaos, leur
popularité n’en est que plus grande.
Les Ungols n’aiment pas les
sorcières de glace, même s’ils les respectent généralement. Cette
aversion vient du fait que les sorcières de glace, et en particulier
les nobles, ont la réputation de réquisitionner les ressources ungols
dès que l’envie les en prend et d’appuyer leurs requêtes par la force
gospodar.
Toutefois, ce mépris n’est pas universel. Il ne semble pas
s’étendre à la tsarine, dont le statut et la réputation semblent
au-dessus de tout soupçon, bien qu’elle soit une sorcière gospodar. De
plus, les vedma soutiennent vigoureusement les desseins des sorcières
de glace, sinon leurs méthodes, car elles reconnaissent leurs efforts
pour préserver la terre de la Veuve Vénérable. Cependant, ce soutien
qu’apportent les vedma les rend encore moins populaires au sein de
leurs propres communautés.
Dans le nord du Vieux Monde, les
sorcières de glace sont généralement craintes, haïes ou les deux à la
fois. Elles terrifient la plupart des kyazaks, et la simple rumeur de
la présence de l’une d’entre elles suffit à en faire battre beaucoup en
retraite. Par conséquent, tuer une sorcière de glace est l’occasion de
grandes fêtes chez les Kurgans et les Norses, présageant souvent de
spectaculaires et sanglants rituels voués à leurs sombres dieux.
Les
autres habitants du Vieux Monde considèrent les sorcières avec la même
suspicion que tous les utilisateurs de magie. Leur présence prolongée
au sein de la noblesse du pays a suscité plus d’une croisade fanatique
contre le Kislev, car beaucoup de sigmarites les considèrent comment
des adoratrices éhontées du Chaos, des sorcières de la pire espèce.
Toutefois, cette méfiance est moins courante depuis la réunification de
l’Empire qui a eu lieu après la Grande Guerre. En dehors de l’Empire,
on ne connaît pas bien les sorcières de glace. De temps à autre, la
tsarine en envoie une au titre d’ambassadrice vers une cour lointaine
où l’étincelante magicienne gelée attirera assurément beaucoup
l’attention.
Sorcières de glace de marque
En
dehors de la Reine de Glace, bien des sorcières de glace sont connues
des Kislevites et certaines deviennent de vraies célébrités.
Vajena Ursolavnuka
Vajena
veille sur la région située au nord de Volovka depuis trente ans. Sa
maîtresse est morte durant sa formation, gelée sur place par la magie
qu’elle tentait d’enseigner à son apprentie. Vajena n’a donc jamais
reçu une éducation complète concernant les mœurs de la confrérie.
Depuis ce jour, elle s’est abandonnée à la magie glaciale et est
devenue froide, dure et insensible. Elle ne permet à personne de
s’introduire sur ses terres et a même tué deux sorcières de glace qui
enquêtaient sur son domaine.
Kazahaila Yevschenko
Après
s’être occupée de la Tour du Givre et avoir formé des dizaines
d’apprenties pendant cinquante années, la noble Kazahaila a disparu
dans l’oblast il y a plus de vingt ans. Toutefois, quand Erengrad, sa
ville d’origine, fut mise à sac, la rumeur circula que l’inflexible
sorcière était de retour. Si c’était vrai, elle aurait au moins cent
ans, et nombre de ses anciens adversaires écartent cette idée ridicule.
Toutefois, la rumeur persiste, et comme Kazahaila a toujours été
opposée aux lignées de la ville de Kislev, elle pourrait bien être la
proverbiale épine dans le pied de la Reine de Glace.
Daryna Borinado Bokha
Des
rumeurs circulent au sujet de sorcières perdues dans la glace, âmes
infortunées rendues folles par la magie glaciale de la Vénérable Veuve.
Quand la Reine de Glace envoya des messagers vérifier les progrès de sa
jeune cousine Daryna, ils furent témoins d’un épouvantable spectacle.
Bien que ce fût l’été, le palais isolé et toutes les terres alentour
avaient été gelés, ainsi que la sorcière de glace responsable de la
formation de Daryna. La jeune fille avait disparu, et certains
affirment que le jour où on la retrouvera, et à plus forte raison si
quelqu’un lui a fait du mal, la colère de la Reine de Glace sera
terrible.