LES GNOBLARS

LA Ogres V6 p15 & WDF131 p6-13

Les gnoblars arrivent à peu près à la hauteur de la ceinture d'un homme et sont très proches de gobelins qui grouillent dans le Vieux Monde. Ces petites créatures sont dotés d'une intelligence vicieuse, malheureusement insuffisante pour compenser leur physique chétif. Leur corps malingre supporte une grosse tête aux appendices auriculaires et nasal hypertrophiés, alors que leurs bras rachitiques sont terminés par des mains aux doigts longs et agiles. En dépit de leur fragilité apparente, les gnoblars ont un dos et des jambes robustes et sont capables de porter des charges proportionnellement très importantes. Ce caractère atavique provient de la sélection effectuée par leurs maîtres ogres, qui mangent prioritairement les gnoblars les moins doués comme bêtes de somme.

Le trait le plus particulier d'un gnoblar est son nez, une protubérance bulbeuse qui lui permet de renifler l'odeur d'un prédateur à des centaines de mètres. Il est complété par un paire de grandes oreilles triangulaires pouvant s'orienter indépendamment l'une de l'autre au moindre bruit. Un gnoblar sur la défensive les tient droites et hautes dans une tentatives pathétique de paraître plus impressionnant, tandis qu'un gnoblar oreillard est neurasthénique ou déprimé. Cependant, ces créatures se sont aperçues depuis longtemps que le meilleur moyen d'avoir l'air effrayant est de se tenir entre les jambes d'un ogre bien nourri.

Bien qu'il n'y ait que peu de viande à manger sur un gnoblar, ils n'en restent pas moins la proie de nombreux prédateurs. Ils sont terrifiés à juste raison par les nains du Chaos car ceux-ci les réduisent en esclavage à la première occasion.

La force des gnoblars réside dans leur nombre. Peu importe qu'ils trépassent par centaines, victimes de l'une des nombreuses morts violentes coutumières dans les Montagnes des Larmes, ils restent légion à se quereller pour pouvoir servir un maître. La relation qui les unit aux ogres est si étroite que leurs traditions sont désormais intimement liées à ces derniers et à leurs campements.

LES GNOBLARS DES MONTAGNES DES LARMES ET LES OGRES

L'évolution majeure de la race gnoblar fut de se rendre compte qu'ils étaient plus utile aux ogres en tant que serviteurs plutôt que nourriture. Rapidement, des hordes de gnoblars quittèrent leur collines natales et vinrent installer leurs villages de bric et de broc dans le moindre recoin des Royaumes ogres. Depuis ce jour, les gnoblars se chargent d'accomplir les menus travaux que leur demandent leurs nouveaux maîtres, qui en échange ne prélèvent qu'un pourcentage restreint de petits peaux-vertes pour satisfaire leurs récurrentes fringales.

Les gnoblars essaient de plaire aux ogres, par exemples en leur apportant une chope de bière ou de petits animaux morts. S'ils tombent au bon moment, leur nouveau maître peut les adopter. L'ogre les mord et leur arrache un morceau d'oreille, laissant ainsi son empreinte dentaire afin de marquer sa propriété. Ce procédé, plus pratique et plus rapide que le marquage au fer, a aussi l'avantage d'être plus savoureux. Un gnoblar marqué est théoriqueemnt au-dessus des chamailleries et des bagarres constantes qui caractérisent son espères. Le petit être chanceux peut porter des vêtements pris sur les victimes de l'ogre, et même l'accompagner au combat. S'ils ne restent pas près de leur maître sur le champ de bataille, ces gnoblars se regroupent alors en bandes braillardes et jettent sur l'ennemi tous les objets contondants et coupants qui passent à portée de leurs petites mains griffues.

Un vieux proverbe ogre dit : "ma confiance en lui s'arrête là où je le lance." Il trouve ses origines dans une pratique consistant à lancer un gnoblar pour voir s'il peut faire un bon animal familier. Les gnoblars les plus gros, et donc ceux pouvant être lancés moins loin, ont en effet tendance à être plus indépendants et rebelles que leurs congénères plus petits. Les plus gringalets sont donc très prisés, car ils peuvent être projetés très loin lors des concours de lancer de gnoblars, sont plus obéissants, et sont surtout plus facile à manier attachés à un bâton lorsque l'ogre a besoin que la bestiole le gratte avec ses petits ongles crasseux à un endroit qui lui est d'ordinaire inaccessible. Les ogres développent fréquemment une préférence et de l'affection pour un gnoblar en particulier, vantant auprès de leurs camarades l’énormité et l'humidité de son nez, sa peau bien verte et son endurance. Malheureusement, les risques d'accident mortel et d'ingurgitation malencontreuse augmentent sensiblement pour un gnoblar lorsqu'il reste auprès de son maître.

Presque tous les ogres ont un gnoblar familier dont l'apparence imite fréquemment celle de son maître. Le gnoblar d'un Tyran sera généralement un minuscule matamore avec un casque démesuré sur la tête, tandis que celui d'un crache plomb sera recouvert de suie et aura les oreilles pleines d'étoupe. "Dis-moi quel est ton gnoblar, je te dirai qui tu es", c'est du moins ce que l'on entend souvent dire...  

Les ogres se satisfont de la présence des gnoblars car dans la pratique, ils en usent selon leur gré. Ces petits peaux-vertes ont cependant trois caractéristiques qui en font de bons serviteurs et leur assurent une longévité toute relative. Tout d'abord, ils sont peu appétissants au regard des ogres, qui le trouvent maigrichons et insipides. Quelques-uns finissent bien en ragoût, mais c'est assez rare puisque l'ogre considère que manger du gnoblar est la marque d'un faible statut social, ou bien un signe de désespoir. Seuls le nez et les oreilles ont un peu de goût, et il n'est pas rare qu'ils servent d'en-cas.

La seconde raison est l'enthousiasme aveugle dont les gnoblars font preuve. Un esclave tente généralement de se rebeller ou de s'enfuir et doit faire l'objet d'une surveillance vigilante, mais les gnoblars ne semblent pas disposer de la volonté nécessaire et recherchent, même au prix de la servitude, la sécurité offerte par des maîtres puissants. Du point de vue de ces derniers, ce masochisme pragmatique compense en grande partie leur incompétence et leur stupidité.

 
DE LA NATURE DES GNOBLARS 

Le gnoblar est chétif, lâche et malveillant. En raison de ses nombreux prédateurs, il possède un instinct de survie très développé, qui n'est pas inutile puisque même ses congénères le considèrent comme une menace. Les gnoblars "chassent" en attirant leur proie près d'un campement ogre. Une fois que leurs maîtres ont fait étalage de leur goût immodéré pour la violence, ils peuvent traîner les blessés dans un coin pour les achever lentement. Lorsqu'un gnoblar a quelque chose à sa merci, il a tendance à se décharger de toute la frustration qu'il a accumulée, et ce n'est pas joli à voir...

Les ogres aussi torturent parfois leurs prisonniers pour se mettre en appétit, mais leur force mal maîtrisée, l'ennui ou plus simplement la faim met souvent rapidement fin au supplice. Quant aux gnoblars, ils tourmentent non seulement pour le plaisir, mais surtout en raison de la sensation de pouvoir que cela leur procure. Elle est si intense qu'elle induit une accoutumance, mais il est rare qu'un gnoblar ait sous la main une créature intelligente, autre qu'un congénère, à martyriser. Il faut donc toujours durer la torture aussi longtemps que possible, et se sent trahi lorsque sa victime rend l'âme, le privant de son passe-temps favori.

Les jeunes gnoblars se regroupent pour jouer avec de petits mammifères, ou même avec le plus faible du groupe s'ils pensent avoir le dessus. Les "sports" gnoblars sont en majorité des formes rituelles de chasse et de torture.

La Course s’Avortons

L’un des "sports" gnoblar les plus cruels est la course d’avortons. Cette pratique remonte à l’époque où les premiers gnoblars sont venus vivre dans les camps ogres, et aujourd’hui elle fait la joie de tous (ou presque). Cette course à lieu sur un parcours semé d’embûches (quelques fois elle se tient même dans la fosse à viandes) le long duquel se massent de nombreux spectateurs. Plus les obstacles sont dangereux, plus la foule est grande. A l’origine les ogres rassemblaient tous les gnoblars faibles ou blessés pour qu’ils participent à la course, sachant qu’hormis le vainqueur, tous étaient dévorés à la fin de celle-ci. Les malheureux gnoblars risquaient donc le tout pour le tout, en essayant de franchir aussi vite que possible des obstacles mortels, dans l’espoir de finir le premier. Aujourd’hui les gnoblars n’hésitent pas à recruter des candidats dans leurs propres rangs pour organiser des courses.

 
LA SOCIETE GNOBLAR 

Chez les gnoblars, les classes sociales sont nombreuses et évolutives. Le statut d'un individu s'y mesure à l'aune de son apparence physique. Tout comme chez leurs maîtres, les plus grands ont tendance à se hisser au sommet de la pyramide sociale. Cependant, ce critère reste secondaire en comparaison de la longueur des oreilles et dans une moindre mesure celle du nez. À l'instar des sociétés où une longue barbe ou un grand âge son synonymes de sagesse, les gnoblars considèrent que de grandes oreilles tombantes sont le signe de l'importance et de l'autorité de l'individu.

Ainsi, un gnoblar aux appendices faciaux développés se sentira supérieur et voudra tout régenter. Or cette attitude conduit à d'incessantes chamailleries tant les gnoblars perçoivent leurs oreilles de façon hypertrophiée. Cependant, les plus forts n'ont pas systématiquement les plus grosses oreilles. De fait, lorsqu'elles ne sont pas à la mesure de leurs ambitions, ils sont complexés, voire paranoïaques, s'imaginant que les autres passent leur temps à se moquer de leurs petits attributs auditifs, ce qui n'est pas tout à fait faux.

Les oreilles et le nez sont donc des sujets de compétition permanente entre gnoblars, et même ceux qui ne sont pas particulièrement favorisés mémorisent la taille de celles et ceux de leurs voisins car seul le mépris accompagne les gnoblars aux appendices les moins développés.

Comme pour tout le reste, les gnoblars essaient bien entendu de tricher. Ils mettent au point nombre de techniques pour allonger ou fait gonfler ces organes, ou confectionnent des postiches. La quasi-totalité de ces tentatives pathétiques se solde par un accident ou un résultat ridicule, mais de temps en temps un gnoblar très malin ou particulièrement chanceux atteint son objectif et gravit quatre à quatre les barreaux de l'échelle sociale. Certains gnoblars désespérés vont même jusqu'à requérir l'aide du boucher ogre de la tribu. Ce dernier a recours à des méthodes expéditives pour faire gonfler le nez et les oreilles de l'infortuné gnoblar, qui peut s'estimer heureux s'il survit à cette expérience traumatisante.

Les seigneurs

Il arrive qu’un ogre s’intéresse à un gnoblar en particulier, il lui arrache alors un morceau d’oreille avec les dents pour le marquer comme étant sa propriété. Cette pratique est généralisée car l’empreinte est indélébile, facilement identifiable et unique. Il s’agit en outre de la marque de propriété la plus importante qu’un ogre puisse donner à un gnoblar, qui dès lors devient à la fois un animal de compagnie et le chef des autres esclaves de l’ogre. Les gnoblars ainsi promus bénéficient d’une relative sécurité et d’un statut qui leur permet de déambuler dans le camp ogre tout en molestant leurs semblables en toute impunité. Ils s’affublent ainsi du titre pompeux de "Seigneur Gnoblar", mais lorsqu’ils ne sont plus à portée de voix, les autres gnoblars emploient pour les nommer des qualificatifs bien moins élogieux, dont le plus mesuré est sans doute "lèche-bottes".

Les ogres sont très attentifs à leur choix lorsqu’ils marquent un gnoblar, et ce dernier comprend bien qu’il ne doit son statut qu’à la protection de son maître. C’est pourquoi plus ces gnoblars en abusent, plus ils craignent de la perdre et développent une paranoïa aiguë qu’ils soulagent en essayant de plaire à leur protecteur.

Dès lors qu’un ogre a mordu plusieurs gnoblars, ils sont tendus et passent leur temps à se chamailler pour s’attirer les faveurs du maître, tout en vivant dans la crainte qu’il n’estampille d’autres gnoblars.

Malheureusement, satisfaire un ogre pour s’attirer ses bonnes grâces est une tâche pour le moins ardue. Les seigneurs gnoblars n’ont donc d’autre choix que d’accepter la présence de rivaux qui vont partager leur fardeau.

Les gnoblars qui ont perdu leur protecteur font peine à voir, comme ils conservent définitivement leur marque, ils continuent à arpenter le camp en usant de son nom pour extorquer nourriture et objets de valeur, Mais la mascarade dure rarement très longtemps, et dès que la nouvelle de la mort de l’ogre est connue, une foule constituée des victimes passées du seigneur gnoblar se rue sur lui pour réclamer vengeance. Le malheureux a les oreilles et le nez arrachés à coups de dents pour signifier sa perte de position. S’il a de la chance, c'est-à-dire que la chasse a été bonne, il sera battu jusqu’à l’inconscience. Sinon, ses congénères cannibales pourraient bien ne pas se contenter de ses appendices faciaux.

Malgré tout, certains parviennent à dissimiler la mort de leur maître pendant de longues périodes. Porter la marque d’un ogre vivant à son insu, ou celle d’un ogre inconnu ou mort depuis longtemps sont des fraudes courantes. Il existe toutes sortes d’astuces pour obtenir de fausses marques de dents : de la découpe faite avec un couteau, un piège à loups ou une vielle mâchoire d’ogre jusqu’au gnoblar qui s’introduit dans la tente d’un ogre durant son sommeil et laisse pendre son oreille dans la bouche de ce dernier tandis qu’il ronfle.

Ainsi un vieux crâne d’ogre ou simplement une paire de mâchoires sont très prisés parmi les gnoblars et il n’est pas rare que la morsure de grands héros ogres continue a être arborée par des gnoblars longtemps après leur trépas.

Grand-Roi-Seigneur Bezef

Le Grand-Roi-Seigneur Bezef fut le gnoblar en chef de Graissus Dents d’Or, l’Archityran des Royaumes Ogres. Doté d’une belle paire d’oreille tombantes et d’un gigantesque nez péninsulaire, ce gnoblar n’était pas non plus dénué de malice. Il atteint rapidement sa position dominante en devenant le favori de Graissus. Mais son ascension fit des jaloux parmi la horde de gnoblar qui avait durant des années besogneusement servi l’Archityran. Se sentant à juste titre menacé Bezef œuvra à attiser les querelles incessantes qui agitaient les autres gnoblars. Tant et si bien que l’irréparable advint : une rixe dans le garde manger du maître induit un retard lors du service de son troisième petit-déjeuner. Graissus entra dans une rage indescriptible et fit écraser tous ses gnoblars à l’exception de Bezef, qui était resté aux pieds de son maître à astiquer une dent d’or.

Bezef employa ensuite son semblant de génie pour se forger un empire gnoblar de deux tribus et demi. C'est-à-dire que tandis que Graissus recevait le tribut des ogres qu’il avait soumis, Bezef extorquait aux gnoblars de ces derniers des piles de trucs brillants et de vêtements presque neufs. Le Grand-Roi-Seigneur eut une fin tragique, il fut écrasé durant la nuit lorsque l’Archityran ivre s’affala sur le pot de chambre qu’il était en train d’astiquer avec dévotion.

Les ventres de bois

La milice et les chefs autoproclamés des bidonvilles n’acceptent dans leurs rangs que les plus grands gnoblars et ils attirent donc les membres les plus avides de pouvoir de leur race. Ils demeurent cependant entièrement soumis à leurs maîtres ventre-durs, source de leur statut, tout en étant un peu moins enclin à les vénérer comme les autres gnoblars. Ils restent tout de même des faibles d’esprit bien peu courageux et finissent tous par devenir des sycophantes patentés. 

Les mordilleurs d’hommes

Cette caste se considère comme l’élite des gnoblars et ses membres se parent de pièces d’équipement originaires de pays lointains. Ils sont bercés d’histoires des guerres s’étant déroulés un peu partout dans le Vieux Monde et déambulent donc dans le campement tels des héros de retour de conquête. Exposés en permanence aux récits des mangeurs d’hommes, ces gnoblars n’aspirent qu’à leur ressembler. Cependant rares sont ceux qui quittent effectivement le camp pour partir à l’aventure vers des terres étranges et sauvages, et ceux qui en reviennent le sont encore plus. Ainsi, ils passent leur temps à ressasser des histoires racontées par d’autres et dont le sens leur échappe le plus souvent, tant et si bien qu’ils transmettent des histoires bizarres et improbables qui ne captivent un publi de petits gnoblars que parce qu’ils espèrent pouvoir récupérer quelques miettes de nourriture, voire un fond de bière ogre.  

Les guerriers

Cette caste est constituée des gnoblars les plus forts et les plus émancipés, les guerriers sont les durs et les brutes de la race gnoblar. Dans l’ensemble, ils se déplacent en bandes et passent leur temps à chasser, se battre et à tyranniser les autres gnoblars. Lorsque les ogres ne sont pas à portée de voix, ils se montrent fiers de leur indépendance et certains vont même jusqu’à se vanter de ne recevoir aucun ordre de la part des ogres, mais bien évidemment, ces fanfaronnades s’évaporent en présence de l’un de ces derniers. Ils toisent les gnoblars plus petits qui servent les ogres et les affublent de quolibets tels que "lèche-botte", "lustre-plaque", et d’autres biens pires. Ils méprisent tout particulièrement ceux qui sont marqués à l’oreille par leur maître et qui servent comme animal de compagnie. Cependant, ils sont bien trop effrayés pour leur faire autre chose que leur donner un léger coup de pied lorsqu’ils s’éloignent trop de leur ogre.

Les guerriers s’imaginent volontiers comme de grands combattants, et en temps de guerre, ils se rassemblent pour rôder sur le champ de bataille en quête de butin ou de blessés à achever avant l’arrivée des autres gnoblars. Ces bandes sont généralement constituées d’un nombre faramineux de chefs autoproclamés, ce qui génère des chamailleries constantes. Les ogres considèrent ces rassemblements de gnoblars comme de la chair à canon, et les voir se faire massacrer est toujours perçu comme une bonne mise en jambes avant le gros de l’action. Bien qu’ils prétendent le contraire, les guerriers font preuve de la lâcheté commune à tous les gnoblars. Ainsi, au premier signe de faiblesse du camp ogre lors d’une bataille, on peut les voir fuir en masse.

Les trappeurs

Ces gnoblars spécialisés forment un groupe très indépendant, issu des rangs des guerriers. Alors que ces derniers passent l’essentiel de leur temps à se chamailler au camp et chassent un peu, les trappeurs le quittent durant d’assez longues périodes où ils essaient d’attraper de petits animaux. Dans l’ensemble, ils exercent une prédation sur tout ce qui est trop petit pour être, aux yeux d’un ogre, digne d’un intérêt alimentaire. A l’instar de leurs congénères, les trappeurs préfèrent piéger leur proie puis la piquer avec un truc pointu alors qu’elle est à leur merci. En conséquence, ils développent une certaine compétence dans le piégeage, et s’il arrive parfois qu’un dispositif fonctionne à leurs dépens, il y a toujours un confrère qui se fera une joie d’en profiter et d’ajouter le gnoblar malchanceux aux prises du jour, après l’avoir torturé à mort, bien sûr. Les trappeurs sont en adoration devant les chasseurs ogres et mendient l’honneur de pouvoir traquer à leur côté les bêtes des cavernes. Il est rare que les pièges des gnoblars fonctionnent tant ils sont minuscules en comparaison avec la proie qu’ils ont plutôt tendance à enrager, mais le chasseur trouve toujours une utilité à ces aides pathétiques, ne serait-ce que pour servir d’appât. Quiconque voyage dans les Montagnes des Larmes doit se méfier s’il croise une bête blessée qui pourchasse une petite bande de gnoblars, car souvent le chasseur ogre n’est pas très loin…

Les ferrailleurs

Les ferrailleurs, également appelés pies, sont les marchands de la société gnoblar. Sans doute en raison de la grande pauvreté dans laquelle cette race vit, ses membres ont tendance à accumuler tout ce qu’ils trouvent, en particulier les objets brillants ou manufacturés. Les choses abandonnées par les autres races constituent la base de l’économie gnoblar. Comme les ogres obtiennent l’équipement qui leur est nécessaire par le pillage, et qu’ils ne réparent pas, les gnoblars sont les heureux propriétaires de détritus en provenance des quatre coins du Vieux Monde. Tel cet arc elfique qui côtoie des fragments d’un chariot de la route de l’Ivoire et les restes d’une bannière impériale, l’ensemble subissant l’outrage de constituer une tente gnoblar.

Les ferrailleurs ont poussé à son paroxysme cette tendance à s’accaparer, et ils entassent tout ce qu’ils parviennent à récupérer, échanger ou voler. Les clans les plus fortunés font du négoce en allant de tribu en tribu avec des caravanes de véhicules tractés par des rhinox et escortés par des gardes. Bien qu’ils commercent avec tous ceux qu’ils rencontrent, le voyageur civilisé aura bien du mal à trouver dans leur stock une marchandise d’intérêt. Quant aux ogres, ils se contentent de leur prendre ce dont ils ont besoin. Les pies vendent bien différents "artefacts" récupérés sur les corps de grands héros, ou issus des fouilles de fabuleuses ruines. Ces objets sont visiblement faux et remplacés après chaque vente, mais comme le dit l’adage, derrière chaque légende se cache une part de vérité.

Certains ferrailleurs, tandis qu’ils manipulent des objets issus du monde entier, se sentent inspirés et tentent d’émuler les créations d’autres races. Malheureusement, l’incompétence, le vol et les chamailleries constantes mettent un frein important au génie des inventeurs gnoblars. Ces derniers compensent ces handicaps avec un enthousiasme aveugle et un mépris du danger. Ainsi, si leurs machines restent généralement inefficaces et dangereuses, certains modèles fonctionnent plutôt bien. C’est par exemple le cas du lance-ferraille, engin inspiré par les débris d’une catapulte naine et réalisé par Max "le fouineur".

Quoi qu’il en soit, la chose la plus précieuse et efficace dans les caravanes de ferrailleurs est sans nul doute le rhinox. Les spécimens dressés par les gnoblars sont rares et irritables, mais leur possession rend de multiples services. Dans certains bidonvilles, des gnoblars se spécialisent dans l’élevage et le dressage de diverses espèces animales, de l’inoffensif bousier au colérique rhinox. Ces derniers sont si agressifs de nature que, selon les critères humains, il est impossible de les domestiquer. Toutefois, en ce qui concerne les gnoblars, les dommages occasionnés par l’animal sont tout à fait acceptables et mêmes assez amusants lorsqu’ils impliquent quelques congénères. Les très jeunes rhinox sont ainsi volés à leur mère par des trappeurs et remis aux éleveurs ou ferrailleurs du même clan pour qu’ils soient dressés.

L’apprentissage se résume souvent à la présence de groupes de gnoblars équipés de bâtons pointus sur les flancs et l’arrière de l’animal, mais la méthode semble être efficace. Les maîtres dresseurs gnoblars ont un rite d’initiation particulier ou l’apprenti doit se glisser sous le rhinox et couper un morceau de son épaisse fourrure avec un couteau. La partie charnue parfois ôtée par mégarde aidant beaucoup dans la domestication de la bête. 

Les gnoblars-torches

Un petit groupe de gnoblars effrayés et complètement sourds sert les craches-plombs. Ils sont emmenés au combat perchés sur l’épaule de leur maître, d’où ils peuvent mettre le feu aux poudres lorsque l’ordre leur en est donné. L’ogre peut ainsi se concentrer sur son tir et s’assurer qu’il tient le canon dans le bon sens. Ces infortunés gnoblars portent tous la marque d’explosions malencontreuses. Leurs maigres possessions sont noircies et à demi brûlées car le mélange unique de curiosité et de stupidité propres aux gnoblars ne fait pas bon ménage avec la poudre noire. Seuls les plus chanceux ne finissent pas éparpillés en petits morceaux fumants.

Ces pratiques ont donné naissance au jeu "Boum" qui consiste en un affrontement de six à dix gnoblars. En utiliser plus serait un gaspillage de poudre, à moins qu’il s’agisse d’une occasion spéciale. Chaque gnoblars a une petit boîte remplie de poudre et munie d’une mèche accrochée sur son dos, on donne à chacun une torche, et le jeu commence. Les gnoblars les moins intelligents se battent comme à leur habitude avec griffes et coups de pied, et ils explosent assez rapidement. Par contre les survivants auront appris, par la pratique, que poudre et flamme ne font pas bon ménage. Ceux qui l’auront découvert en allumant un congénère seront officiellement adoptés comme gnoblars-torche, ceux qui en auront fait l’expérience à leurs dépens participeront au banquet de réjouissance d’une toute autre façon… 

Les brutes

La plupart des gnoblars servant directement les ogres se retrouvent dans cette catégorie. Ils ont de larges oreilles tombantes et de gros nez et molestent tout gnoblar plus petit qu’eux. Mais leur arrogance diminue en présence des plus grands gnoblars et de ceux qui servent l’élite ogre.

Leur apparence varie beaucoup et dépend de l’équipement qu’ils récupèrent ou extorquent à leurs semblables. Par contre, tous ont tendance à singer leurs maîtres, les adorant tels des héros. Si leurs costumes sont similaires, cela vient sans doute du fait qu’ils utilisent les objets donc l’ogre se débarrasse. Les brutes s’identifient tant à leur protecteur que la perte de ce dernier constitue un terrible choc émotionnel, et nombreux sont ceux qui refusent de croire à leur disparition.

Les portes-dents

Cette caste est sans aucun doute celle qui suscite le moins d’envie parmi les gnoblars servants les ogres, car les bouchers, qui sont généralement servis par des esclaves de différentes races, usent sans discrimination sur ces derniers de violence et de torture, aussi bien pour le plaisir que pour affirmer leur autorité. Malgré cela, de nombreux gnoblars désirent servir un boucher, à la fois pour avoir accès à la meilleure nourriture, mais aussi pour pouvoir voir de près la gastromancie. Cependant, cet optimisme se dissipe rapidement lorsque le porte-dents découvre que contrairement aux autres ogres, le boucher ne tolère ni l’incompétence, ni l’anarchie, ni le vol qui sont en général associés à la présence de gnoblars.Or si ces derniers sont endurcis, ils sont également crétins et peu attentifs, si bien que pour obtenir un semblant d’ordre, le gastromancien doit maintenir ses gnoblars dans un perpétuel état de terreur. Les survivants sont abbatus et essaieraient sans doute de disparaître dans un bidonville si les bouchers n’avaient pas l’étrange don de les retrouver sans peine, pour ensuite les torturer durant des jours. En réalité, il semble que la traque aboutisse plutôt grâce à la délation qu’à l’emploi de pouvoirs magiques.

Mais finalement, la meilleure raison de ne pas devenir porte-dents est que les bouchers ont tendance, au cœur de la mêlée, à requérir en une bouchée leur entière participation pour épicer un peu leurs sorts de gastromancie.

Les rebuts

Les rebuts malodorants constituent la plus grande partie de la population gnoblar. Ils sont la lie de l’espèce, trop faibles, paresseux, stupides ou blessés pour essayer de se faire un nom ou de servir un ogre. Ils survivent tant bien que mal grâce à une économie basique qui encourage un nombre incalculable de métiers indésirables, dangereux ou inutiles. Cuiseur de ragougnasse, déterreur de scarabées, ramasse bâton, appâte belette ou goûteur de purin ne sont que quelques-unes des carrières ouvertes aux jeunes gnoblars.

Les rebuts réalisent la plupart des tâches ingrates dans les campements ogres, tout en étant battus par leurs congénères des classes plus élevées. Leur seul espoir de progression sociale est d’intégrer l’un des clans servant les ogres, et les plus ambitieux peuvent devenir gnoblar de compagnie de l’un deux. Cependant, la compétition est rude et les rêves de nombreux rebuts se terminent souvent dans le chaudron du voisin ou sous le pied d’un ogre distrait.

La pratique qui consiste à ne rien gaspiller, également conne sous le nom de cannibalisme par ceux qui aiment les mots savants, est très répandue chez les rebuts, et lorsque les temps sont durs, les faibles ne meurent ni de faim ni de froid… La richesse n’y fait rien, et louer les services d’autres gnoblars comme gardes du corps est inutile car tôt ou tard, ils vont s’apercevoir que vendre leur employeur aux bouchers ogres et dérober ses biens est également source de profit. Après tout, les gnoblars ont beau être stupides, ce type de raisonnement vient aisément à l’esprit des moins vifs d’entre-eux. C’est pourquoi tout rebut qui se respecte prétend toujours être pauvre et cache, souvent en les enterrant, ses objets brillants. Il ne les sort de leur cachette que lorsqu’il pense que nul ne le voit faire et jubile en les caressant. En effet, les gnoblars sont fascinés par tout ce qui brille et accordent de ce fait beaucoup de valeur à ces objets.

LES CAMPEMENTS

 Lorsqu'une tribu nomade ogre arrive sur un nouveau territoire, pitance rime avec abondance, même pour les gnoblars. Des carcasses à demi dévorées et autres reliefs de repas orgiaques encombrent le camp des ogres sustentés. Cette période voit les gnoblars se multiplier très rapidement, car même les plus faibles parviennent aisément à trouver de la nourriture. Mais une fois que les ogres ont ravagé la contrée et dévoré tous les animaux plus gros qu'un lapin (les gnoblars se chargent de tout ce qui est plus petit), la vie devient difficile. Un camp rempli d'ogres affamés n'est pas vraiment synonyme de sécurité, et les rares morceaux de viande décomposés qui traînent font l'objet d'âpres luttes. Les gnoblars malins utilisent les plus faibles et les plus stupides pour sauver leur peau. Dans les bidonvilles gnoblars, survivre consiste souvent à pousser un "ami" ou un parent dans le chaudron.

Les bidonvilles 

Ce sont les lieux où les gnoblars se regroupent pour vivre indépendamment de leurs maîtres ogres. À mi-chemin entre la décharge et la fourmilière, des centaines de gnoblars y accumulent tout ce qu'ils trouvent dans les parages, en l'incorporant à leurs bicoques. L'habitation gnoblar varie donc énormément en fonction des matériaux employés et du "génie" des constructeurs. Certains possèdent des tentes faites de peaux animales tendues sur des branches, ou des huttes sommaires faites de bric et de broc, d'autres entassent simplement tout ce qu'ils trouvent et creusent un trou sous la pile. Voler des matériaux à son voisin est une pratique répandue, et le gnoblar qui abandonne son foyer sans surveillance risque fort de ne plus rien trouver à son retour, ou pire : découvrir qu'un groupe s'est installé à sa place. Les gnoblars ont cependant un certain esprit de communauté et lorsque les temps sont durs, des voisins se rassemblent pour chasser et tuer les plus faibles d'entre eux. Des tractations préalables définissent le partage du corps et des trucs brillants lui ayant appartenu. Des gnoblars très malins (pour peu que cela existe) arrivent parfois à retourner leurs assaillants contre eux-mêmes, et profitent de la confusion pour mordre un bras ou une jambe.

Les Montagnes des Larmes sont un lieu dangereux pour les gnoblars, et les campements ogres leur offrent une source de nourriture et de matériaux, ainsi qu'une certaine sécurité. Cette dernière est toute relative si l'on considère ceux qui ont été éviscérés par curiosité, écrasés accidentellement, tués à coups de pieds au cours d'un jeu ogre, sur lesquels on s'est assis par inadvertance, ou bien ceux qui ont offensé par mégarde un ogre (si l'offense est délibérée, il s'agit d'un suicide). Nonobstant ces risques de la vie quotidienne, les gnoblars aiment à vivre près des ogres, et les bidonvilles s'installent dans tout espace laissé libre dans les camps, pour ensuite s'étendre vers l'extérieur dès que la place vient à manquer. Toutefois, les ogres ne supportent pas l'intrusion des gnoblars dans leur espace vital, et ils sont cantonnés aux zones de peu d'intérêt comme les tas d'ordures, les amas de rochers, les fosses à détritus et les lieux d'aisance. Si un ogre considère qu'une habitation gnoblar est trop proche de sa yourte, il l'aplatira (de préférence avec ses occupants encore à l'intérieur) avant d'en disperser les restes. Les gnoblars malins l'ont bien compris et essaient de convaincre leurs voisins les plus gros de s'installer dans ces zones dégagées, mais à risque. Lorsque tout l'espace sûr et disponible du camp est occupé, et qu'il est impossible d'entasser plus haut des débris, ou de creuser plus profondément, l'extérieur des camps commence à être colonisé. Un observateur prudent, toute imprudence étant récompensée d'un coup de massue derrière la nuque ou d'un vieux piège à loup rouillé, peut estimer le nombre de gnoblars d'un campement ogre à l'étendue de ses bidonvilles. Pourquoi quelqu'un voudrait mesurer une telle chose est une toute autre question...

Il est courant dans un camp d'attacher plusieurs gnoblars au sommet d'un mât ou d'un arbre pour servir de système d'alerte. En théorie, lorsqu'une menace apparaît dans la direction correspondant à l'un des gnoblars, il se met à crier et déclenche l'alarme. En pratique, le système est assez peu fiable en raison des fausses alertes et des disputes entre les quatre guetteurs. D'une façon ou d'une autre, les ogres s'assurent cependant qu'il y a toujours quelques gnoblars vigilants pour monter la garde.

L’arène gnoblar

Il y a toujours une arène gnoblar les jours de festin, ce jeu symbolise parfaitement les relations qui unissent les ogres et les gnoblars et tient une place bien particulière dans chacune des deux cultures.

Il trouve ses racines dans un jeu enfantin traditionnel chez les ogres : appâte-avorton. Les jeunes ogres qui s’ennuient s’amusent en jetant des restes de vêtements et des pièces sans valeur au beau milieu d’un groupe d’esclaves. Les résultats sont spectaculaires avec les gnoblars, et une violent bagarre éclate immanquablement tandis que les peaux-vertes essaient bec et ongles de s’approprier les babioles. Les ogres adultes ne renient pas non plus ce type de divertissement et le jeu enfantin est devenu un sport très populaire. L’arène gnoblar se tient les jours de fête et nécessite, comme son nom l’indique, une fosse ou une arène. Entre Dix et quarante volontaires gnoblars s’y pressent alors que les ogres repus au sortir du festin se massent alentours un tonneau à la main. Dès que le signal est donné, généralement par le tyran, un cogneur ou l’un des ventres-dur, des trucs brillants ayant quelque vague valeur sont lancés dans l’aire de jeu. Les gnoblars se précipitent alors pour les ramasser. Tout ce qu’ils parviennent à porter ou traîner jusqu’à la bordure de la zone leur appartient, y compris s’il s’agit de morceaux des autres participants. Autour de l’arène les paris vont bon train sur quel gnoblar va récupérer quel objet, ou sur lesquels vont survivre. Les buffles ivres beuglent en direction des concurrents sur ou contre lesquels ils ont parié. Des menaces fusent comme "hé nez-court, ramasse le casque espèce d’excrément de fouine !" ou "je vais t’écrabouiller si tu ne laisse pas Vert-dur ! Fais le mort ou je vais t’aplatir !", suivant la nature des paris. Des chansons paillardes et des injures sont également courantes, mais il est très mal vu pour les ogres d’intervenir physiquement dans la partie, même si jeter de la nourriture ou d’autres gnoblars est toléré. Il arrive toutefois qu’un buffle particulièrement énervé ou éméché (voire les deux à la fois) entre dans l’arène pour corriger un gnoblar qui lui a fait perdre de l’argent. Cela reste tout de même assez rare, car outre le fait de commettre un impair social, le fautif risque aussi d’influencer involontairement les paris de ses congénères. Et les ogres sont connus pour leur façon directe d’exprimer leur déplaisir.

L’arène gnoblar est également très populaire auprès de ces derniers qui n’hésitent pas à mendier, voler ou même travailler pour pouvoir avoir le privilège de suivre une partie. Cet intérêt est si grand que ce sport est en passe de détrôner des jeux traditionnels comme Arrache-nez. 

La Piège-Maison

Cette grande tradition gnoblar aurait été initiée par Oders Doigtpropre qui, après avoir été battu jusqu'à l'inconscience par les trois plus grosses brutes de son bidonville, décida de se venger. Il réussit à les convaincre que le Tyran laisserait sans aucun doute des gnoblars aussi distingués qu'eux installer leur taudis à côté de sa yourte. L'histoire rapporte que le Tyran projeta les restes aplatis de ces habitations brinquebalantes, et leurs propriétaires, à plus de cents pieds, loin hors du camp. Un peu plus tard dans la journée, Oders fut capturé et dévoré vivant par ses cousins qui pensaient que sa cervelle chaude conférait malice et ingéniosité à ceux qui la mangerait. Aujourd'hui encore, des ferrailleurs essaient de vendre des morceaux desséchés de cerveau de fouine ou de blaireau comme étant les restes du grand Doigtpropre.

Gogruk l’Affamé

Gogruk l’Affamé (un grand héros parmi les ogres) ne pouvait cesser de manger une chose dans laquelle il avait mordu. C’est ainsi qu’il avait toutes les difficultés à marquer ses gnoblars fétiches. Son histoire tragique devint une légende et des gnoblars désespérés ou avides de protection finissaient immanquablement dans son estomac. C’est après une session où il engloutit successivement vingt gnoblars qu’il eu une révélation : sa gloutonnerie était sans aucun doute une récompense de La Gueule. Gogruk devint donc boucher et prit l’habitude de consommer rituellement au moins vingt gnoblars pour honorer sa divinité. Naturellement personne n’a pris en soin de consigner l’avis des gnoblars sur la question.