L'HISTOIRE DE TALABHEIM

Terreur à Talahheim p. 4-6
Une fois que Taal eut fait don à son frère Ulric de la montagne au sommet plat qui allait devenir Middenheim, il s’aventura dans les profondeurs des bois en direction de l’est, en quête d’un site où son propre culte allait pouvoir s’épanouir. La légende raconte que Taal se fit attaquer par un gigantesque Wyrm enragé. Les deux adversaires s’affrontèrent pendant des semaines, leur lutte allant jusqu’à ébranler les fondations du monde. Dans un ultime effort, Taal attrapa la créature par la queue et la projeta au sol à plusieurs reprises comme on décrasse un tapis, ce qui creusa le lit occidental de la Talabec. Il lança ensuite le dragon de toutes ses forces dans les airs et observa son corps embrasé s’écraser au sol.
Quand le monstre s’affaissa sur la région, sa chute créa un énorme cratère de plusieurs kilomètres de diamètre. Taal s’approcha pour voir ce qu’il était advenu de son ennemi, pour constater qu’il n’en restait pas grand-chose. Seuls quelques lambeaux de chair étaient disséminés au fond du trou, mélangés avec la terre qui devait du coup s’avérer particulièrement fertile. En outre, les écailles de la créature avaient disparu dans la terre et la roche. Les fermiers de Talabheim trouvent parfois des fragments de cette substance magique en travaillant les champs, ces vestiges du combat étant particulièrement prisés des forgerons pour la confection d’armes et d’outils.
À la vue du cratère, Taal éprouva une grande satisfaction. Il nomma l’endroit Taalahim « la victoire de Taal » et déclara que ses fidèles se rendraient en temps voulu sur le site pour le revendiquer. Il creusa un grand tunnel à travers le cratère, de manière à permettre à ses gens d’accéder à la cuvette si fertile qu’il renfermait. Au bout de plusieurs centaines d’années, la prophétie de Taal se réalisa. Les Talabecs, descendants de l’ancienne tribu des Taléutes, trouvèrent le cratère et le tunnel qui permettait d’y circuler. Kruger, chef des Talabecs, ordonna à son peuple de l’explorer et d’y construire une grande cité en hommage à Taal.
La ville de Talabheim ne fut pas établie avant la mort de Kruger. Il fallut attendre 40 CI et Talgris, le fils de Kruger, pour voir la cité enfin fondée. Elle conserva le nom de Taalahim durant des siècles, mais finit par s’appeler Talabheim. Elle est encore réputée comme l’un des sites les mieux défendus de tout le Vieux Monde.
DE SIGMAR ET TALABHEIM

Nous savons tous que Sigmar quitta le trône pour voyager vers l’est. Avant d’atteindre sa destination et de renvoyer ce qui restait de sa suite, Sigmar choisit de traverser Talabheim. On raconte qu’il chevaucha par le chemin du Sorcier sur son étalon blanc et admira la splendeur de la cité bourgeonnante. D’une voix puissante, Sigmar déclara que bien que Talabheim fût destinée à connaître de nombreuses tempêtes, elle ne tomberait jamais tant qu’elle resterait fidèle à sa divinité tutélaire, Taal.
Sigmar et ses hommes ne restèrent qu’un jour à Talabheim, mais ils marquèrent profondément le fondateur de la ville. Sigmar dîna avec Talgris, fils de Kruger, et les deux personnalités évoquèrent leurs jeunesses respectives. Talgris se montra très impressionné par Sigmar, qui avait connu son père et combattu à ses côtés. Sigmar déclina son invitation à rester quelques jours de plus, mais il fit don à son hôte de son cheval blanc, en échange de son hospitalité. Dans un geste fraternel plein de dignité, Sigmar laissa Talabheim derrière lui et quitta les terres de Talgris, pour ne jamais revenir.
Une vingtaine d’années plus tard, une nouvelle religion prospéra à travers l’Empire. Un prédicateur dément de Nuln prétendait avoir eu une vision dans laquelle Sigmar était couronné par Ulric en personne, ce qui suggérait qu’il avait rejoint les dieux. Bien que la nouvelle foi sigmarite se répandît au nord jusqu’au Reikland, les gens de Talabheim restèrent fermement attachés au culte de Taal. Mais la religion de Sigmar s’embrasa et le nouvel Empereur lui donna son aval. C’est alors que la déclaration de Sigmar – certains diront sa prophétie – au sujet de Talabheim se chargea de sens et que les gens se mirent à craindre ce culte parvenu. Bien que les sigmarites fondassent un temple au coeur de la ville, les Talabheimers s’en tinrent pour l’essentiel à la vénération de Taal.
TALABHEIM ET L'ÂGE DES GUERRES
La Comtesse de Talabecland et le Comte-Électeur de Stirland. [EaW]
Bien que la progression du culte de Sigmar ne fléchît pas pendant des siècles, elle s’accompagna au sein de l’Empire d’un ressentiment croissant de la part de ceux qui suivaient les dieux anciens. Les fidèles d’Ulric et de Taal voyaient le mouvement sigmarite comme une menace à leur mode de vie. La situation ne fit qu’empirer lorsque la question religieuse fit irruption dans l’arène politique. En 1359 CI, le grand-duc du Stirland, défenseur notoire et marionnette du culte de Sigmar, fut élu Empereur. Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. La grande-duchesse Ottilia du Talabecland refusa de reconnaître son avènement. Pour ne rien arranger, le Comte Électeur du Stirland imposa une série d’impôts au culte d’Ulric. En réponse à cet affront, Ottilia se proclama elle-même Impératrice en 1360 CI et déclara le culte de Sigmar hors la loi au Talabecland.
Cf. bataille du Talabec, le 8 Nachgeheim 1360 CI
La religion, devenue un véritable instrument politique, se retrouva au centre des guerres de l’Empire. Le culte d’Ulric du Talabecland, soutenu par les fidèles de Taal, prit les armes contre les ennemis sigmarites. Les querelles se poursuivirent durant deux cents ans, avec un Empereur au Talabecland et un autre au Stirland. En 1547 CI, le grand-duc Heinrich du Middenland chercha à réunir suffisamment de suffrages pour s’établir légalement comme Empereur. Il présenta son projet à Frederik V de Talabheim, le soi-disant « Empereur ottilien ». Ce dernier déclina sans appel son offre.
Heinrich s’en revint à Middenheim enragé et se proclama tout de même Empereur. Puis, en 1550 CI, il déclara la guerre à Frederik V, ainsi qu’à tout le Talabecland. Frederik, qui n’était pas un agneau, déclara à son tour la guerre à l’Empereur autoproclamé à Nuln, tout en défendant sa province contre les armées de Middenheim. En 1557 CI, Middenheim dépêcha un ost pour détruire la cité de Talabheim, mais jamais les envahisseurs ne purent passer la muraille formée par le cratère. Néanmoins, le port de Talagaad fut rasé, puis occupé par l’armée de Middenheim. Il s’ensuivit un siège misérablement infructueux, qui dura presque vingt ans.
Talabheim surmonta bien cette période. Grâce à l’enceinte verdoyante du Taalbastion, la ville était capable de subvenir à ses besoins quasi indéfiniment. Il fallut certes se serrer la ceinture, mais les habitants de Talabheim souffrirent peu. Ces guerres eurent en fait des répercussions plus durables sur la ville, notamment par la rédaction d’un système complexe de lois et de décrets. Tandis que le reste de l’Empire semblait sombrer dans la confusion, les seigneurs du Talabecland rejetèrent fermement cette anarchie grandissante en créant moult règles plus contraignantes les unes que les autres.
Talabheim montra un penchant pour l’indépendance durant l’Âge des Guerres, lorsqu’on fit appel en 1750 CI à l’aide de Horst le Circonspect, alors Empereur du Talabecland, pour repousser une armée d’envahisseurs approchant de la ville. Horst refusa d’envoyer ses troupes à la rescousse de la cité, qui se révolta et fit sécession avec le Talabecland. La ville alla jusqu’à couronner son propre Empereur,
Helmut II. Incapable d’assaillir la muraille de Talabheim, Horst ne put rien faire d’autre que proférer de vaines menaces. L’aliénation du Talabecland et de Talabheim se prolongea pendant plusieurs centaines d’années, jusqu’à ce que l’Empereur Magnus de Nuln ratifie la réunification de 2304 CI.
LA GRANDE GUERRE CONTRE LE CHAOS

Lorsque le tsar kislevite envoya quérir de l’aide auprès des provinces de l’Empire en 2302 CI, il ne reçut nulle réponse favorable. Celle de Talabheim ne différa en rien de celles des autres provinces ou citésétats. La cité s’était attiré de nombreux ennemis depuis l’Âge des Guerres et le parlement s’inquiétait davantage de la sécurité des siens que de celle du Kislev. Les cultes du Chaos firent surface à Talagaad, se réjouissant de l’arrivée imminente de leurs pervers maîtres, mais ils furent farouchement éradiqués et ne firent pas long feu. Il fallut que Magnus de Nuln intervînt pour voir la réunification de l’Empire, après des siècles de méfiance et de guerre. Tandis que Praag tombait aux griffes du Chaos dans le nord, Magnus se présenta à Talabheim pour demander l’aide de la cité. De même que, par un miracle inattendu, Magnus venait d’emporter la loyauté de l’Ar-Ulric de Middenheim, il réussit également à convaincre les dirigeants de Talabheim de le rejoindre dans la lutte contre le Chaos. Au moment où Magnus mit le pied dans la ville, il est dit que les loups de la Forêt Sacrée hurlèrent si puissamment en choeur que les parois du cratère se mirent à trembler comme sous l’effet du tonnerre, tandis qu’un cerf présentant sur le front une marque en forme de marteau apparut sur le seuil du temple de Taal à Talabheim. Tout semblait indiquer que le dieu de la ville soutenait Magnus.
Talabheim mobilisa ses troupes et se joignit à l’ost de Magnus. Ils marchèrent ensemble vers le nord et les armées du Chaos tombèrent sous leurs épées. Les Talabheimers, particulièrement à l’aise dans les bois, se montrèrent précieux dans cet affrontement, profitant de leurs qualités de pisteurs et d’éclaireurs pour assurer leur propre protection, tout en harcelant les hardes des hommes-bêtes qui erraient dans la campagne. À la suite de cette guerre septentrionale, Magnus fut unanimement reconnu Empereur en 2304 CI. Le Comte Électeur de Talabheim renonça à sa propre couronne et la lignée des Empereurs ottiliens arriva à son terme.
Talabheim fut ensuite en proie à diverses épidémies apportées par les skavens dans le sillage de la guerre. La population de la ville en fut décimée. Talagaad, en particulier, fut lourdement touché par les virulentes maladies qui accablèrent ses quartiers défavorisés. Les pestiférés réfugiés du nord n’arrangèrent rien et nombre d’entre eux furent accueillis aux portes de la ville à la pointe de piques et d’arbalètes.
LA TEMPÊTE DU CHAOS ET SES RÉPERCUSSIONS [2522 CI]

Bien que Talabheim eût envoyé durant la Tempête du Chaos des troupes menées par le Comte Électeur Halmut Feuerbach (qui cherchait depuis longtemps à accroître son influence sur la cité indépendante) en renfort de l’Empereur Karl Franz, l’armée de la cité joua un rôle relativement modeste dans le conflit. Moins de la moitié des hommes de Talabheim restèrent pour assurer la défense du Taalbastion et contrer l’arrivée de la horde du Chaos. Les forces d’Archaon ne s’en prirent jamais officiellement de front à Talabheim, mais l’activité des cultistes et des mutants se multiplia, souvent cachée parmi les vagues de réfugiés du nord, forçant la cité à adopter une attitude défensive.
Outre sa fonction de camp de réfugiés, Talagaad joua un rôle important dans la guerre, la communauté servant d’étape pour les provisions et les équipements militaires qui étaient acheminés par la Talabec. Un certain nombre de soldats de Talabheim furent assignés à soutenir la milice de Talagaad, qui avait du mal à gérer l’arrivée de milliers d’expatriés du Hochland. Pour l’essentiel, ces hommes servaient à renforcer la sécurité des docks contre les saboteurs mutants et les cultes du Chaos. À plusieurs reprises, ils aidèrent également la milice de Talagaad à contenir des émeutes, les denrées alimentaires disponibles au port se faisant de plus en plus maigres. De tous les réfugiés qui se présentèrent à Talabheim, le comte Ludenhof du Hochland était probablement le plus influent. Celui-ci avait fui Hergig juste avant la chute de la ville, pour s’exiler dans la sécurité toute relative de Talabheim jusqu’à la fin de la guerre. Le Chaos ayant désormais battu en retraite, Ludenhof s’en est revenu à Hergig, dans l’espoir de la reconstruire et de rétablir son autorité sur le Hochland. Le parlement de Talabheim soutient le comte, notamment pour qu’il puisse s’acquitter des nombreuses dettes qu’il a envers la ville, mais aussi parce qu’il veut s’assurer que les nombreux réfugiés hochlanders qui encombrent les rues de Talagaad ne vont pas s’y éterniser.
Talagaad, qui a toujours été un cloaque providentiel pour les classes défavorisées, est dans le pire état de son histoire depuis que les armées de Middenheim l’ont mis à sac en 1557 CI. Les rues sont bondées de réfugiés du Hochland et les tensions sont quasi permanentes avec la population kislevite. Les deux groupes se disputent presque tout dans ce bourg sordide, que ce soient la nourriture ou les emplois, et la milice a déjà bien du mal à empêcher que les choses atteignent le point de non-retour.
À l’inverse des citoyens de Talagaad, les gens de Talabheim n’ont que peu souffert depuis le début de la Tempête du Chaos. La criminalité s’est en revanche largement accentuée au sein de la Cité des Lois, au grand désarroi du parlement. La disparition de Halmut Feuerbach a également contribué à affaiblir le gouvernement de la cité-état, surtout que la comtesse Kreiglitz-Untern en a profité pour prendre le contrôle des affaires en son absence. Plusieurs habitants ont été brûlés vifs pour hérésie, mais aucun membre du gouvernement ne sait exactement dans quelle mesure le cancer s’est développé.

Terreur à Talabheim
Fin 2522 ou en 2523, Tallabheim est dépourvue de la moitié de sa garnison (qui tient le Bastion Doré) et affaiblie par une épidémie de peste. A ce moment-là, la ville subit un assaut skaven en règle. Ces derniers sont menés par le Prophète Gris Asorak OEil d’Acier et les clans Skryre, Rictus et Moulder. Ils ont saboté une vaste portion du Taalbastion située le long du Vieux Marché (à l'ouest de la ville) qui effondre. Une horde d'hommes-rats se rue alors sur la cité via cette brêche. Simultanément, des vermines de choc du clan Rictus, flanqués d'équipes armées du clan Skryre, attaquent depuis des postes stratégiques situés dans les égouts à l’est du quartier Châtelain et au sud du quartier de la Loi.
En une nuit, ils mettent la ville à genou et réduisent ses habitants en esclavage. La comtesse Elise réussit à s'enfuir de justesse. L'occupation dure un mois durant lequel les skavens s'occupent surtout de construire un énorme canon qui doit surprendre les armées impériales qui ne manqueront pas d'attaquer la ville. Leur contrôle de la ville n'apparaît pas total - une résistance se met en place - ce qui peut faire penser qu'ils ne sont pas si nombreux que cela. La construction du canon est un échec et Asorak est tué. Les troupes impériales, revenues du l'est, reprennent rapidement la ville en passant par le Chemin du Sorcier.

La Fin des Temps
Talabheim tombe définitivement en 2525 CI, vaincue par les forces combinées d'Orghotts Daemonspew et d'Epidemius.