HISTOIRE DE MIDDENHEIM

Middenheim, la cité du loup blanc

Légende de la fondation de Middenheim
Lorsque le genre humain se multiplia et se dispersa à travers le territoire qui serait un jour connu en tant qu'Empire, il adora deux dieux plus que les autres. C'est la manière qu'ont les humains de ne penser qu'aux problèmes immédiats, à la fois dans leur travail et dans leur foi. Aussi leur dévotion allait entièrement à Taal, Dieu des Lieux Sauvages et à son frère cadet Ulric, Dieu des Loups et de l'Hiver.
Les deux dieux gagnaient de nombreux adorateurs et beaucoup de temples furent construits à leur gloire.
Cependant Ulric était préoccupé. Lorsqu'il rôdait dans les forêts sous l'apparence d'un loup ou parcourait les collines sous la forme du vent glacé du nord, il lui semblait de plus en plus que son frère le devançait en tout.
Il rendit visite à Taal dans son palais de la montagne et lui parla de ses préoccupations.
"Frère," dit Ulric, "nous sommes tous deux des dieux puissants; nous avons tous deux de nombreux adorateurs à travers le monde et nous sommes tous deux craints et vénérés, comme nous devons l'être. Cependant je sens que j'ai moins de renommée que toi."
Taal se pencha en avant, son habituel froncement de sourcils s'accentua avec intérêt. "Pourquoi donc, frère?" demanda-t-il, et sa voix était comme le vent dans les arbres.
"Tu as ton propre royaume," répliqua Ulric, "chaque lieu sauvage t'appartient. Mon royaume disparaît bien avant que je ne sois assez fort pour le protéger."
"Mais," riposta Taal, "tu possèdes mon royaume pendant presque la moitié de l'année, et ni moi ni aucun autre dieu ne peut bannir tes hivers de son pays. N'est-ce pas assez?"
"Mais même au plus profond de l'hiver, je suis soumis à ta domination," dit Ulric. "Mes loups n'ont pour proie que les faibles et les vieux parmi tes animaux, et mes neiges ne gèlent que les plus petites de tes rivières. Il n'y a aucun endroit qui soit à moi tout le temps : à l'arrivée de chaque printemps je reste sans rien."
"Alors qu'est-ce qui te ferait plaisir?" demanda Taal. "Tu ne peux compter plonger le monde dans un hiver sans fin, sous le prétexte que cela te rendrait plus grand que tous les dieux."
Ulric resta plongé dans ses pensées quelque temps, et le palais de la montagne de Taal fut recouvert de nuages de tempête chargées de neige.
"Je voudrais un lieu," dit-il enfin, "un lieu où je puisse fonder le plus grand de mes temples et où mes fidèles puissent venir me trouver même au plus chaud de l'été. Comme tu es mon frère, je pense que je peux te le demander, et je suis sûr que tu ne trouveras pas cela exagéré."
Taal réfléchit un moment, puis se tourna vers son frère.
"Parce que tu es mon frère," dit-il, "je vais te donner un tel lieu. Mais j'y mettrai certaines conditions."
"Premièrement, c'est moi qui choisirai ce lieu. Parce que tu es mon frère, je choisirai un lieu nous convenant à tous les deux, mais une fois que j'aurai choisi, tu devras accepter ce choix."
"Deuxièmement, tu devras accepter que les hivers n'y soient ni plus longs ni plus rigoureux que dans le reste du pays; bien que ce soit le centre de ton culte, il devra encore se trouver dans mon royaume, et ne devra pas entre tes mains souffrir plus que le reste."
"Troisièmement, tu devras te contenter de ce que je te donnerai, et ne jamais venir me demander plus. Je te ferai ce cadeau avec un amour fraternel, mais demander plus ferait de nous des ennemis.
Si j'accédais à des demandes ultérieures, je pourrais avoir l'impression que tu es thésauriseur et tu pourrais commencer à me mépriser et à convoiter mon royaume; et si je te refusais plus, tu pourrais croire que je suis insensible et pas un véritable frère pour toi. Donc cela doit être définitif, dans nos intérêts respectifs."
"Si tu acceptes mes conditions, je te donnerai un lieu bien à toi, qui le restera pour toujours malgré les saisons."
"Qu'en dis-tu?"
Ulric réfléchit un long moment, examinant soigneusement les conditions de Taal.
Enfin, il se décida. Les nuages de tempête disparurent et il reprit sa forme préférée - un grand loup blanc argenté.
"Très bien," dit-il : et sa voix était comme le hurlement d'une centaine de loups, "j'accepte tes conditions."
Alors Taal emmena Ulric à un endroit de son royaume où le sommet d'un rocher unique émerge de la forêt, pointant vers le ciel comme le doigt d'un dieu.
"Voilà le lieu," dit-il, "j'avais pensé me construire un temple ici, afin que les plus fervents de mes fidèles puissent prouver leur dévotion en montant jusqu'au sommet. Mais comme tu l'as demandé, je t'en ferai cadeau."
Ulric marcha autour du sommet et le regarda de tous côtés. Ensuite il frappa le rocher de son poing puissant, brisant le sommet et laissant un plateau de près de 260 ha.
"Cela constituera un bon emplacement pour un temple," dit-il, "et sur ce rocher s'érigera une grande cité fortifiée, à l'abri de tous les ennemis. Les feux dans mon temple brûleront éternellement, et les hommes devront venir me chercher ici plus que n'importe où au monde."
"Merci, frère, je suis plus que satisfait de ton cadeau."
Et le temps passa. Les humains de L'Empire trouvèrent le "Rocher du Coup de Poing" (ou Fauschlag dans leur langue), et construisirent sur son sommet une forteresse rocheuse et un temple imposant.
Et, quand les temps furent révolus, la forteresse se transforma en cité; et la cité fut nommée Middenheim - la Cité du Loup Blanc.

L'histoire de Middenheim est relatée dans un grand nombre de sources. Il y a des manuscrits anciens et universitaires, des mythes et des légendes (certaines d'entre elles dans des poèmes épiques et d'autres de tradition orale), les archives des Temples et ainsi de suite. Les évènements principaux de l'histoire mouvementée de la cité sont soulignés dans la chronologie (ci-dessous). Elle est suivi de quelques courts extraits de sources diverses se rapportant, à une ou deux exception près, aux évènements principaux. Dans chaque cas sont données des notes sur l'endroit où peuvent être consultées ces sources, ainsi que sur les différents moyens qu'on les PJ de s'informer. Les extraits donnés ici ne représentent que la partie visible de l'iceberg.

Vous êtes parfaitement libres d'inventer d'autres mythes ou des variantes pour alimenter vos joueurs lorsqu'ils consultent les bibliothèques, parlent aux prêtres, etc.

Il y aura indiscutablement une grosse part de falsification et de déformation des faits selon l'origine des sources consultées - les archives du Temple d'Ulric ne font pas mention, par exemple, de l'humiliation du Grand Prêtre par Magnus le Pieux alors que la version de Sigmar a consacré trois ou quatre tomes à cet incident à l'autenticité douteuse (voir L'année de la Mortification plus bas).

L'argument de tout cet arrière-plan est double : premièrement, nous pensons que c'est amusant (il nous peinerait que quelqu'un dise le contraire), et deuxièmement, il fournit les bases sur lesquelles sont construites la plupart des aventures de L'Ennemi Intérieur.

En faisant fouiller l'histoire de la Cité par vos PJ, vous avez un moyen simple pour communiquer l'atmosphère et l'arrière plan de la campagne, et pour qu'ils se sentent impliqués dans quelque chose de plus grand que la vie; un moyen de leur montrer que leurs actions ne constituent qu'une petite scène d'une vaste fresque.

Chronologie de Middenheim

Date (C.I.)

Evènement

-50

Artur, chef des Teutons, découvre le rocher Fauschlag, site de la future Middenheim. Il recrute l’aide d’un clan de nains pour creuser un tunnel vers le sommet et y construire une puissante forteresse.

63

Ulcan, Grand Prêtre d’Ulric, a des visions envoyées par les dieux et construit un temple sur le site (fini en 113) – début d’un flot ininterrompu de pèlerins.

100-550

La progression du Culte de Sigmar conduit à un conflit ouvert avec le Grand Prêtre d’Ulric. La tension culmine lorsque le Graf Wulfgaeng (qui manque de peu d’être élu Empereur) exerce une pression sur la nouvelle dynastie pour allouer le statut provincial à la Cité.

555

Pour éviter une sécession complète de Middenheim avec l’Empire, la charte est ratifiée. Le premier Chevalier Éternel est créé – symbole de l’invincibilité de la Cité.

1111

La Peste Noire ravage l’Empire, mais la majeure partie de la population de Middenheim évite la contagion, grâce à la stricte politique d’isolation appliquée par le Graf Gunther; malheureusement beaucoup meurent de faim.

1152

L’Âge des Guerres commence. Le Middenland est annexé par la Cité Souveraine et le Graf Erich de Middenheim prend également le titre de Grand Duc de Middenland, gagnant deux votes électoraux.

1360

Les différences d’opinion entre le Graf Heinrich et le Grand Prêtre d’Ulric conduit ce dernier à partir vers Talabheim pour encourager la Grande Duchesse Ottilia à débuter l’Âge des Trois Empereurs (cf Histoire de l'Empire).

1547

Le rapprochement entre le Grand Prêtre et le Graf/Grand Duc Heinrich est parachevé par l’acceptation par le culte du vœu de célibat pour tous les prêtres (pour éviter que le Grand Prêtre d’Ulric ne fonde une dynastie rivale). Lorsque la tentative du Graf/Grand Duc pour le trône échoue, il déclare que l’élection est truquée et qu’il est l’Empereur légitime.

1550

Début de la Guerre Civile – guerres de Middenheim avec Talabheim, le Middenland devient à nouveau une province séparée.

1812

Les Middenlandais font le siège de Middenheim – repoussés grâce à l’aide des nains. Le sous-sol de la Cité est scellé à jamais et les travaux de reconstruction et de renforcement sont entrepris.

1979

Les Âges Sombres : dispersion des cultes du Chaos à travers L’Empire : la "Guerre des Magiciens" s’achève à Middenheim par le bannissement et l’exécution de nombre de démonistes et de nécromants.

2302

Incursions du Chaos : Magnus le Pieux visite la Cité et humilie le Grand Prêtre qui fait des tentatives pathétiques pour le dénoncer comme hérétique.

2369

Gunthar von Bildhofen (frère de Magnus le Pieux), s’étant opposé à l’actuel Grand Théogone du Culte de Sigmar, ne parvient pas à se faire élire Empereur. Venant de Nuln, son arrivée à Middenheim marque un grand tournant dans l’histoire des Todbringer (parents éloignés et futurs souverains).

2371

Mariage de la petite fille de Gunthar avec Boris Todbringer; leur fils devient le premier Todbringer Graf de Middenheim (arrière-grand-père du Graf actuel).

LES EXTRAITS

Les premières archives

La version reconnue des premiers fondateurs de la Cité vient du "Conte d'Artur et du Vent Sacré" - un poème épique attribué à un maître de sciences tribales de l'époque de Sigmar.

C'était Artur, Chef des Teutons, qui vit le premier le grand sommet rocheux qui porte maintenant la cité de Middenheim. Il l'appela Le Fauschlag - ce qui signifie le Coup de poing - mais on ne sait pas ce qui, de la légende ou du nom, naquit en premier. La légende de la création du rocher du Coup de Poing et les extraits suivants du conte d'Artur peuvent être trouvés dans la Maison des Sciences du Temple d'Ulric. Il n'est pas réellement nécessaire pour les personnages d'avoir accès à cette vaste bibliothèque, car Frère Bengt, un des jeunes clercs, est largement reconnu comme le plus expert de la Cité sur l'histoire ancienne, et il sera heureux, à la moindre occasion, de régaler de ces histoires des visiteurs ignorants.

Ce fut quelques 50 ans avant le couronnement de Sigmar qu'Artur conduisit sa tribu à travers la Drakswald vers le Fauschlag. Car le grand rocher n'était qu'à quelques kilomètres des Montagnes Centrales et de tels endroits sont riches en fer; et là où il y a du fer, il y a des mines; et là où il y a des mines, il y a commerce et richesse; et toutes ces choses ont besoin de la protection d'une forteresse.

Les gens d'Artur n'étaient pas connus comme bâtisseurs, mais les nains des Montagnes Centrales avaient été chassés de leur ancienne demeure, et voulaient aussi aider les Humains en échange de la protection offerte par le sommet.

Une centaine d'années passèrent avant que le travail soit achevé et une forteresse rocailleuse apparut sur le plateau de Fauschlag. Pendant ce temps, Artur se battit avec Sigmar en combat singulier et fut vaincu. Sigmar devint Empereur et termina son règne par un dernier voyage, comme un simple humain. Mais durant la 60ème année de l'Empire, la forteresse fut achevée. Et c'est ainsi que les Teutons - derniers nomades d'une nation guerrière et membres de la tribu qui avait autrefois rivalisé avec celle de Sigmar - s'établirent définitivement.

Depuis, bien que quelques petites veines d'or aient été découvertes dans le Fauschlag, les Nains n'ont jamais pu retourner dans les Montagnes Centrales, et les mines promises n'ont jamais été ouvertes. Nombreux furent les prospecteurs qui montèrent des expéditions optimistes dans ces temps reculés de L'Empire, mais peu revinrent. Et ceux qui rentraient en chancelant dans la jeune cité fortifiée ne rapportaient que des cicatrices et des histoires terrifiantes d'Ogres et de Trolls.

La fondation du temple d'Ulric

L'histoire qui suit figure dans de nombreuses frises, fresques, gravures et mosaïques du temple. Et, bien sûr, Frère Bengt la raconte exceptionnellement bien et très longuement :

C'était au temps où Wulcan, fils d'Artur et Grand Prêtre du Culte d'Ulric, eut une vision. Ulric lui-même apparut à son serviteur, couvert d'une peau de loup gris argenté et surplombant le rocher Fauschlag. Le dieu frappa le rocher avec le manche de Blitzbeil - sa hache de guerre massive - et une fontaine de feu en jaillit. "Ici se dressera mon temple," gronda-t-il. "Aussi longtemps que ce feu brûlera dans son foyer, ton peuple durera."

Rempli de l'énergie d'Ulric, Wulcan se hâta de consacrer un temple sur le site sacré. Il fallut près de 50 ans pour achever cet édifice massif, mais Wulcan vécut assez longtemps pour le voir terminé; le plus grand de tous les temples du Vieux Monde. La flamme jaillissant de là où était tombé le coup d'Ulric brûle encore dans un grand foyer, devant l'autel principal du Temple. On dit que le feu ne peut faire aucun mal à un vrai fidèle du dieu - et beaucoup "d'hérétiques" ont péri dans ces flammes pour "prouver" leur foi. La flamme a cependant une autre propriété magique connue de peu de gens; en effet, toute lame qui y sera plongée gagnera des pouvoirs magiques temporaires. Les pouvoirs conférés varient - parfois l'arme gagne un bonus au toucher et aux dommages, parfois elle permet simplement à l'utilisateur de frapper des créatures immunisées aux armes non-magiques. Dans tous les cas, les propriétés magiques de l'arme diminuent rapidement et on ne les a jamais vues durer plus d'une semaine.

La croissance de Middenheim

Les seules dimensions du temple auraient pu suffire à assurer un flot constant de pèlerin mais le message de sa fondation se répandant, ce flot devint un torrent. En ces jours, le Culte de Sigmar en était encore à ses débuts (et loin d'être universellement accepté en dehors du Reikland), aussi, pendant quelque temps, Middenheim devint le foyer religieux de tout L'Empire.

Et avec la construction du temple, la fortune de la ville augmenta rapidement, et de façon irréversible. Les routes devenant plus sûres et plus fiables, le commerce s'accrût rapidement - et Middenheim se retrouva à un grand carrefour des routes entre Altdorf et Salzenmund, et Talabheim et Marienburg.

Le rocher des mages

Ce fut vers cette époque que Middenheim commença à acquérir sa réputation de capitale magique de L'Empire. Le Graf Heinrich - le Gouverneur de la Cité à l'époque - était enthousiaste à l'idée de recruter l'aide des Magiciens de L'Empire afin de renforcer de façon magique les défenses de la Cité. Il les autorisa à créer une Guilde des Sorciers et des Alchimistes et adjugea même au Grand Mage et à son assistant de généreux appointements sur les fonds publics. Cette tolérance, pour ne pas dire ce soutien, accordée aux magiciens par les officiels, fit que chaque prétendant sorcier de L'Empire se précipita pour mendier une place d'apprenti.

Le Chevalier Éternel [+ PDUp59]

"Écoutez maintenant les paroles de Sybil, la femme-sage, porteuse du regard qui va au-delà du temps et de l'espace. "Peuple de la Cité Centrale, joyeux convives dans la bouse! Regardez vos fils! A moins que l'un de vous ne soit de grande vertu, vous êtes condamnés. Que ceux qui ont de la sagesse choisissent un champion parmi les hommes d'honneur qui restent. Car j'ai lu l'avertissement dans les étoiles - trouvez parmi vous le Chevalier Éternel ou périssez dans les abîmes!"

Les origines du poste de chevalier éternel remontent à la préhistoire (ou presque), c'est-à-dire à l'époque où Middenheim reçut la première sa charte de cité-souveraine. La légende raconte que, lorsque Middenheim fut construite, une vieille devineresse prédit que – sauf si la cité était toujours protégée par un chevalier de grande vertu et désintéressé, chois par les hommes les plus impénétrables et les plus brillants de Middenheim – la ville entière périrait dans un avenir proche. Immédiatement, un volontaire s'avança pour sceller son destin à celui de Middenheim. Le peuple se réjouit et récompensa le héros en lui versant un honorable traitement prélevé dans les coffres de la cité. Ce chevalier fut désormais appelé Chevalier éternel, car un tel protecteur serait nécessaire de tout temps et un sorcier confectionna une armure de plates blanche et magique portée par chaque chevalier, l'un après l'autre. Ainsi, bien des individus titulaires de leur tâche perdurera jusqu'à la nuit des temps.

Chaque chevalier est nommé par le Graf et béni par le Grand Prêtre. Certaines personnes croient qu'il n'existe qu'un seul Chevalier, dont l'esprit passe de corps en corps. D'autres se moquent (en privé) d'une telle "superstition", mais personne ne doute de la valeur de la charge du Chevalier et de la réalité de l'armure magique.

Si les premiers chevaliers éternels étaient de grands guerriers (en fait, le tout premier était le propre fils du devin et, à l'époque, il était plutôt désargenté), ce n'est pas la cas du titulaire actuel. Peu de personne accordent encore à cette tâche l'importance qu'elle eut pendant des siècles, mais la superstition générale fait que le graf et ses conseillers ont préféré en perpétuer la tradition.

Aucun tâche ou fonction n'est rattaché à cette charge et le chevalier éternel ne devrait jamais, théoriquement, quitter les enceintes de la ville ou quelque chose d'effroyable surviendrait.

Le graf convoqua alors ses guerriers et ses chevaliers, et leur donna sa bénédiction avant de les envoyer dans la forêt afin qu'un seul puisse en revenir avec un signe ou une marque de son mérite. Celui qui revint s'appelait Siegfried, et sur sa lance pendait la tête de Zakash, le guerrier du Chaos dont les raids avaient ôté à beaucoup de familles leurs enfants et leurs maisons. Le peuple se réjouit, et le graf donna à Siegfried la moitié de son trésor. Ensuite, et c'est le plus merveilleux à raconter, une armure complète d'une blancheur éblouissante apparut sur l'autel du temple d'Ulric et le Grand Prêtre la remit immédiatement au Chevalier, confirmant sa place de guerrier choisi par Ulric.

Middenheim et les Middenlandais

Bien que la Cité tire son nom de la grande province connue comme Duché de Middenheim, cette dernière fut toujours gouvernée depuis Carroburg sur le Reik. Ce fut ainsi jusqu'à l'Âge des Guerres.

En 1152, alors que le Grand Duc de Middenland agonisait, et que ses fils se querellaient pour savoir qui lui succéderait, le Graf Erich conduisit son armée à travers la Drakswald et prit d'assaut Carroburg. Il s'empara du titre de Grand Duc de Middenland et pendant près de 200 ans, ses héritiers gouvernèrent deux provinces.

Mais en 1550, durant l'Âge des Trois Empereurs, "l'Empereur Siegfried", qui s'était auto-proclamé, présuma de ses forces. Déclarant la guerre au "second" Empereur de Talabheim, il partit de la Cité à la tête d'une puissante armée. Et pendant qu'il assiégeait vainement Talabheim, les nobles de Middenland saisrent leur chance et désavouèrent son gouvernement. La tentative de Siegfried pour prendre Talabheim échoua, son armée resta démoralisée et démunie par la désertion et les épidémies, anéantissant ses espoirs de reprendre Carroburg. Ainsi l'homme qui avait espéré gouverner un Empire acheva son règne plus démuni que lors de son arrivée sur le trône.

Mais ce n'était pas la fin des conflits entre la Cité et le Duché. En 1812, les Middenlandais faillirent prendre la Cité d'Ulric. Après un siège de neuf mois, le Grand Duc Karl-Heinz pénétra dans les tunnels qui rayonnent dans le Fauschlag, et il aurait pris la Cité dans la courageuse défense des Nains-guerriers habitant ces tunnels. Ce fut la dernière chance du Grand Duc, car l'hiver arrivant, son armée se dispersa vers la chaleur des fermes. Les nains de la Cité furent salués comme des héros et entreprisrent la tâche de sceller les tunnels "à jamais". Depuis lors, honneurs et respect leur furent accordés dans la Cité.

Tous ces évènements sont rapportés dans diverses annales et archives de la Cité. Les ouvrages les plus remarquables sur le sujet sont La Montée de Middenheim, Chute et Faux Pas par Sigmund Strechel, et Les Guerres d'Attitudes par Renst Gibbonstein (ainsi appelées à cause du contraste entre la statue martiale d'Artur sur le terrain du Palais du Graf, et l'humble posture de la statue du Grand Duc Karl-Heinz à Carroburg). Ces deux ouvrages peuvent être trouvés dans les bibliothèques du Collège de Théologie, et du Temple de Véréna (voir la page sur les religions à Middenheim). Mais ces évènements sont bien connus des habitants de Middenheim, car ils sont encore commémorés par des parades militaires et des fêtes aux anniversaires.

L'Année de la Mortification

La désintégration de L'Empire sur près de 500 ans a été consignée par ailleurs (voir LCI, p13). Mais, à Middenheim, on se souvient de l'année 2302 non seulement comme le début de l'Incursion du Chaos, mais aussi comme "l'Année de la Mortification".

Lorsque Magnus le Pieux voyagea à travers L'Empire, prêchant l'union "de peur que les hordes du Chaos ne nous submergent" et rassemblant la population sous sa bannière, Middenheim fut longue à répondre. Le Grand Prêtre de l'époque vit une chance de discréditer les fidèles de Sigmar "une bonne fois pour toutes", et fit répandre par ses agents la rumeur que Magnus était au mieux un imposteur, et au pire un serviteur des dieux du Chaos qu'il prétendait détester.

Mais Magnus vint dans la Cité en secret et, alors que le Grand Prêtre prononçait un serment le dénonçant comme un blasphémateur, il surgit au beau milieu de l'assistance presque hystérique et se campa devant le Grand Prêtre sur sa chaire. "Si je suis un blasphémateur," dit-il calmement, "alors le Feu d'Ulric me brûlera certainement." Et il arracha son manteau et sauta dans les flammes. Les gens sursautèrent d'incrédulité, puis tombèrent à genoux. Car après quelques minutes dans les flammes, Magnus réapparut totalement indemne. Pas un seul de ses cheveux n'était même roussi.

Le Grand Prêtre eut beau crier "Sorcellerie!", le peuple savait qui croire. Il se rallia à Magnus et combattit à son côté aux frontières de Kislev, là où "la vague bouillonnante du Chaos se brisa puis se retira!"

La Mortification du Grand Prêtre d'Ulric n'est aujourd'hui mentionnée par ses clercs qu'en tant que méprisable ragot. Mais le Temple de Sigmar possède plusieurs versions de l'histoire - certaines passent même pour être des récits de témoins oculaires. Cependant, même Werner Stolz, Grand Prêtre de Sigmar et confident du Grand Théogone, régléchirait à deux fois avant de rappeler au Grand Prêtre d'Ulric cet évènements, ce qui montre le retour en force du culte d'Ulric.

Ceci est donc la "petite" histoire de Middenheim; un simple échantillon de quelques-uns des évènements principaux dont les échos résonnent encore dans les allées du pouvoir.

Agitation homme-bête dans la Drakwald (à partir de 2516 CI) [LA HB V6 p68-69 et chronologie p. 11]

Dans le LA HB V6, on a la description de le seigneur homme-bête Khazrak qui évince Graktar de la tête de sa tribu. Le nouveau seigneur homme-bête pille Jagerhausen, Immelscheld et Arenburg et rase le chateau du Graf Sternhauer près de Grimminhagen en 2517 CI.
En 2518, Boris Todbringer "II" (?) purge la Drakwarld et éborgne Khazrak à la bataille de Elsterweld. En 2519, Khazrak éborgne à son tour Todbringer lors d'une embuscade près de Norderingen.

La Tempête du Chaos (2522 CI) [HdS p. 57]

La cité du Loup Blanc s’est illustrée comme le roc contre lequel la déferlante [du Chaos] s’est brisée et désagrégée. [...]

Le siège de Middenheim a provoqué la ruine de nombre de ses bâtiments les plus somptueux, les murs n’ayant pas résisté aux tirs de canon, au feu et à la magie. Les grandes chaussées ont été couvertes des corps de combattants des deux camps et les portes orientales sont encore fissurées et endommagées car Archaon est passé à deux doigts de les franchir. L’essentiel de la population a fui à l’approche de l’armée ennemie, alourdissant le nombre de réfugiés venus dans les villes de l’ouest. Maintenant que les forces [du Chaos] sont dispersées pour un temps, l’immense tâche de la reconstruction incombe à ceux qui restent.

La chute de Middenheim (2527 CI)

Middenheim est l'un des derniers bastions impériaux durant la Fin des temps. La cité, assiégée par les Skavens et Archaon tombe en 2527 CI avant d'être le théatre de l'ultime bataille pour sauver le monde Connu.