Le Collège de Jade

EN TRAVAUX

SOURCES

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La magie de Jade se trouve près de l’eau et de toute végétation croissante. Elle agit sur la protection, le corps physique et les questions de vie et de mort. Certains sorts de Jade rappellent ceux des nécromants ; la plupart des sorciers en sont conscients, mais le collège refuse de l’admettre. Comme la magie de Jade est liée à l’eau courante et aux plantes, les différentes saisons l’influencent beaucoup. Ses pouvoirs se renforcent au printemps et en été, mais déclinent pendant l’automne et l’hiver.

Le Collège de Jade est installé au centre d’Altdorf. Entouré de murs élevés ordinaires, dépourvus de tout ornement, il n’a aucune haute tour et l’on ne voit rien d’autre de l’extérieur que l’enceinte protectrice. Ses portes étroites sont généralement fermées et les gardes postés à l’intérieur se manifestent quand des visiteurs viennent frapper.

Le bâtiment protégé par ses murs est totalement différent. Il est constitué d’arbres vivants auxquels on a donné la forme de murs, d’encadrements de porte, d’escaliers et même de fenêtres. L’extérieur est entièrement couvert de feuilles, même les petites tours. A l’automne, l’ensemble présente une apparence mélancolique. Tout le bois des murs et des sols est vivant et doit sa forme fonctionnelle à la magie. Cela provoque souvent des problèmes mineurs, mais ennuyeux, dus aux petits parasites ou aux suintements de sève. La plupart des bâtiments ont été aménagés en bureaux et en vastes salles de classe.

L’enseignement est affecté par le flot saisonnier de la magie de Jade. Les activités sont réparties en deux sessions annuelles. La première commence quand Mannslieb est pleine après Mitterfruhl (l’équinoxe de printemps) et dure deux cycles lunaires complets. C’est la « session de cinquante jours », la plus active des deux. De nombreux sorts sont appris à ce moment-là et les acolytes doivent travailler vingt-quatre heures par jour. La fin de la session est marquée par une grande fête dans les bois à l’extérieur d’Altdorf.

Les acolytes suffisamment impliqués pour être considérés comme des maîtres se voient remettre la faucille symbolisant leur statut au cours de cette célébration. Cette attribution est toujours inattendue et aucun d’eux ne sait qui sera honoré et qui ne le sera pas. Il n’y a pas d’examen ; les maîtres se réunissent pour discuter des candidats qui leur semblent prêts. Pendant les festivités, alors que les élèves dansent et boivent, un maître leur remet brusquement une faucille. A la fin de ces réjouissances, les étudiants s’en vont pour mettre leurs sorts en pratique et voyagent tout l’été.

A la première nouvelle lune suivant Mitterherbst (l’équinoxe d’automne), ils reviennent à Altdorf pour la « session de soixante-dix jours » qui dure jusqu’à Mondstille (le solstice d’hiver). Contrairement à la session de cinquante jours, celle-ci dure exactement soixante-dix jours. A cette époque où le pouvoir de Jade est faiblissant, les professeurs se concentrent sur les aspects plus académiques de la magie et le planning est moins exténuant. A la fin de la session, les étudiants partent jusqu’à la fin de l’hiver et ils se retrouvent au printemps.

En été et en hiver, seule une poignée de sorciers vivent au collège. Pendant l’été, la plupart de leurs collègues font leur service dans l’armée ou cherchent une retraite dans la campagne. En hiver, beaucoup rejoignent leur famille ou se rendent en Tilée ou en Estalie où le climat est plus clément et quelques-uns s’aventurent dans les forêts afin de renouer leurs vœux envers la Foi Antique. Au printemps et en automne, le collège affiche toutefois complet et l’on encourage tous ceux qui le peuvent à loger ailleurs.

Histoire du Collège de Jade

Quand Teclis fonda le Collège de Jade, la plupart de ses recrues étaient des druides. Il était apparu à tous que les pouvoirs de la Foi Antique et de la magie de Jade étaient très proches. Les druides tenaient un grand rassemblement dans un bosquet sacré appelé Nemetstein. Les bibliothécaires du collège ont conservé le récit d’un témoin direct de la réunion au cours de laquelle beaucoup d’entre eux décidèrent d’associer la Foi Antique aux enseignements de l’elfe haut. Pendant les deux cents ans qui ont suivi la fondation du Collège de Jade, ses sorciers se sont beaucoup éloignés de la Foi Antique ; de nombreux éléments de cette foi se retrouvent néanmoins encore aujourd’hui dans la vie quotidienne des sorciers de Jade.

Prix des cours : Raisonnable

Prix d’un sort : Raisonnable

Connaissance : Magie de Jade 100% ; Magie de Bataille 70% ; Magie Mineure 60%

Dagmar von Arburg, Mère de Jade

Le Grand Maître de Jade est appelé Mère ou Père de Jade. La première détentrice de la fonction fut Katelina Matthias.

La détentrice actuelle est Dagmar von Arburg. Âgée de 62 ans, elle a des cheveux gris et des yeux noirs saisissants. Elle vit dans le Collège de Jade et s’intéresse de près à la gestion quotidienne. Certains n’hésiteraient pas à la qualifier de fouineuse. Elle aime les intrigues et semble être impliquée dans tout. Dagmar n’est toutefois pas très populaire à la cour où elle a une petite faction de partisans.

Sorcier de Jade

Tout sorcier de magie de Bataille de niveau 3 et 4 peut intégrer le collège au titre de sorcier de Jade de niveau 4 à condition d’avoir pris toutes les promotions et acquis toutes les compétences d’un sorcier de niveau 3. Notez que les personnages souhaitant devenir sorciers de Jade doivent passer un minimum de 1D4+8 mois de formation au Collège de Jade à Altdorf avant d’être autorisés à en partir.

Une remarque sur les niveaux de pouvoir de Jade

La magie de Jade est une force changeante qui flue et reflue avec le cycle des saisons. Le niveau de pouvoir des sorciers de Jade varie en fonction de l’époque de l’année.

Au printemps (du 17 Nachexen au 17 Sigmarzeit) et à l’automne (du 17 Nachgeheim au 17 Kaldezeit), leur niveau de pouvoir est normal. En été (du 18 Sigmarzeit au 16 Nachgeheim), il s’accroît de 50%, en arrondissant à l’entier supérieur. En hiver (du 18 Kaldezeit au 16 Nachexen), il est réduit de moitié, en arrondissant à l’entier inférieur [reportez-vous au calendrier impérial].

Ces modifications ne se produisent pas en une nuit : lorsque la saison commence (à la date indiquée ci-dessus), le niveau de pouvoir change de 1 point par jour jusqu’à avoir atteint sa nouvelle valeur. De plus, les sorciers de Jade ne peuvent lancer de sorts que pieds nus, de façon à être en contact avec la magie de Jade qui circule dans le sol. En mer ou suspendus au-dessus du sol, ils ne peuvent accéder aux énergies dont ils ont besoin pour lancer les sorts de leur collège.

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Domaine : Vie

Collège : le Collège de Jade

Symboles : les Spires de la vie, la Spirale, le Triskèle, le Chêne, la Feuille de chêne, le Rameau de gui, la Faucille.

Vent de magie : Ghyran

Ghyran est le Vent vert de magie, l’élan de l’Aethyr vers la croissance et l’expression du besoin de nourrir et d’être nourri. Ghyran est la nutrition, la croissance, la fertilité, l’écho de l’Aethyr et le miroir de la vie.

Ghyran se précipite à la manière de la pluie sur le sol terrestre, et ceux qui ont le troisième oeil peuvent voir qu’il y forme des flaques et des tourbillons. Ces mares et ces ruisseaux de magie verte et scintillante forment petit à petit des rivières immatérielles qui irriguent la lande à l’instar des cours d’eau, sans être soumises aux lois de la physique. Quand les Vents de Magie soufflent au plus fort, on raconte que Ghyran déferle sur le pays comme un raz de marée, avant de s’épancher dans la terre ou d’être attiré par les fleuves, les ruisseaux, les lacs et les sources du monde des mortels. Pour une raison mystérieuse, ses énergies semblent se lier particulièrement bien avec l’eau et saturent la terre de sa puissance vitale. C’est ainsi que l’on retrouve de grandes concentrations de la force de Ghyran dans les rivières, étangs et sources, ainsi que dans la végétation et d’autres êtres vivants. Ghyran remonte avec l’eau par les racines des plantes, alimentant tous les êtres vivants. Il est à la fois ce qui provoque la croissance et se nourrit d’elle. Quand les Vents soufflent fort, les rues de toutes les villes sont inondées des flots de Ghyran, qui parcourent les pavés en quête de matière organique, tel un ruisseau immatériel que le commun des mortels ne peut ni voir ni ressentir.

Aperçu

Les magisters de l’Ordre de Jade étudient le domaine de la Vie, qui est alimenté par Ghyran, le Vent vert de magie. L’agromancie, que l’on pourrait traduire grossièrement par «magie de la terre », fut le terme restrictif et plutôt aride désignant le domaine de magie de l’Ordre de Jade dans l’Ordonnance sur la Sorcellerie. Il ne faut pas perdre de vue qu’au moment de la rédaction de l’Ordonnance, les effets et préférences des divers Vents de magie adoptés par les Collèges ne s’étaient pas encore complètement manifestés. C’est pourquoi les distinctions entre les arts occultes se perdaient parfois dans les noms qu’on leur donnait. La magie de Jade, ou druidisme, concerne l’agriculture, la flore, et les flux et périodes de fertilité de la campagne et de toutes les créatures vivantes (y compris les humains). On pourrait également l’appeler magie de l’eau ou magie de la terre.

Magie de Jade

La magie de Jade, ou du domaine de la Vie, comprend les sorts qui s’intéressent aux changements de saison, à l’agriculture, la fertilité, la croissance, la terre, le terroir et l’eau. Ces sorts sont alimentés par Ghyran, le Vent vert de magie, qui a par le passé inspiré tant de sorciers de village et d’occultistes de bas étage, en particulier les légendaires élémentalistes (de l’eau et de la terre), et bien entendu, le druidisme. Tous ces tâtonnements maladroits associés à Ghyran peuvent désormais tendre vers la maîtrise et se manifester dans le domaine de la Vie tel que l’enseigne le Collège de Jade.

On dit que les magisters de Ghyran, ou les druides comme on les appelle parfois, sont les plus sensibles aux cycles naturels de la campagne, ce qui les découragerait de passer trop de temps dans l’étroitesse des grandes cités de l’Empire. En raison de leur compétence et de leur amour des forces de la nature et de tout ce qui est vivant, les magisters de Ghyran sont souvent sollicités pour soigner des cultures malades ou fertiliser un sol stérile. Ils peuvent transformer un terroir mort en champ fertile, éliminer le mildiou et la rouille, encourager la fécondité des hommes et des bêtes, et l’on chuchote même qu’ils seraient capables de provoquer une croissance violente et illimitée chez les créatures et les plantes, si tel est leur désir. Mais ces magisters ont également le pouvoir de contrôler les flux d’eau et la terre sur laquelle ils se tiennent. Au combat, ils peuvent invoquer des geysers fumants dans les rangs ennemis et même faire trembler et fissurer la terre sous leurs pieds.

Les druides de l’Ordre de la Vie apprennent à vivre en harmonie naturelle avec la campagne, à cultiver la terre d’une manière qui soit aussi bénéfique pour elle que pour ceux qui en vivent. Les magisters de Jade sont à ce point liés à la vie florale de ce monde, que leur vigueur magique a tendance à croître et décroître au gré des saisons. Leurs pouvoirs sont vaillants au printemps, souverains en été, faiblissants à l’automne et anémiques en hiver, mais on dit également qu’ils s’épanouissent avec la pluie.

Le druidisme ou le domaine de la Vie

«Druide» était le nom traditionnellement donné à ces étranges hommes et femmes de légende, censés être les premiers représentants sacrés de l’humanité. Dans les zones rurales de l’Empire, certains mythes racontent que Taal et Ulric adoptèrent des tribus d’hommes et que les humains du Vieux Monde révéraient les esprits de la terre et de la nature, réunis sous l’appellation commune de «Grande mère». Mais cette religion était différente des cultes d’Ulric et de Sigmar. Il s’agissait plutôt d’un profond respect pour la Mère en tant que représentant abstrait des forces naturelles de ce monde, et non perçue comme une déité souveraine.

On ne sait s’il s’agissait là d’une approche plus ancienne du divin, telle que la concevaient les plus lointains ancêtres de l’Empire, ou simplement une manière de vénérer les dieux différente, qui aurait évolué au fil des millénaires. On ne peut en tout cas nier que les druides de cette époque reculée étaient les gardiens de la tradition et des saisons, ainsi que de la sainteté de la nature. On raconte qu’ils menaient des rituels tribaux dans leurs bosquets d’arbres sacrés ou, plus souvent, au coeur de grands cercles de pierres probablement érigés par leurs soins.

S’il est possible que ces premiers druides ne soient pas que des mythes, on ne peut penser qu’ils posèrent eux-mêmes tous les cromlechs et mégalithes éparpillés à travers le Vieux Monde, car il s’agit de l’oeuvre des Anciens, ces elfes qui puisaient la magie du Vieux Monde pour l’orienter vers le Grand Vortex d’Ulthuan. Quoi qu’il en soit, il est fort probable que des humains magiquement sensibles aient pu prendre conscience des immenses quantités d’énergie qui parcouraient ces pierres et les aient prises pour des focaliseurs de la force naturelle de la terre, ce qui n’est pas totalement faux et pourtant loin de la vérité.

Quand Teclis rassembla tous les occultistes et les sorciers de village qu’il put trouver à travers l’Empire, il découvrit également quelques vestiges éparpillés et philosophiquement dénaturés de la tradition druidique dans les zones les plus rurales de l’Empire. Ces individus avaient survécu aux siècles de persécution et à la montée des cultes plus récents et actifs.

Ils ne vinrent pas tous de bon gré, mais une fois que Teclis leur montra les énergies pures de Ghyran, tous ceux qui avaient un tant soit peu de sensibilité magique, ainsi qu’une affinité véritable avec les saisons et la nature, comprirent que la pureté que leur offrait Teclis constituait la voie idéale de leur vocation. Les deux tiers de ceux qu’approcha Teclis le suivirent.

En l’espace de cent ans, après la fondation des Collèges de Magie, on vit apparaître plusieurs druides dans les campagnes de l’Empire. Mais s’ils semblaient correspondre à la description des druides de légende, ces nouveaux personnages appartenaient à l’Ordre de la Vie et n’étaient autres que les magisters du Vent vert de magie. Certaines rumeurs font en outre état d’une forme bien plus ancienne de druidisme qui survivrait dans l’île embrumée d’Albion.

Les magisters druides de Ghyran se réunissent dans d’anciens bosquets situés au sein de mégalithes ou à l’intersection de lignes telluriques, pour encourager le libre flux de ces énergies à l’intérieur de ces limites ainsi que la puissance nourricière de Ghyran dans les zones contaminées par la magie noire. Ils luttent également contre les maladies végétales et la famine que les Seigneurs de la Ruine tentent d’imposer sur l’Empire.

Devoirs et engagements

Les magisters druides n’ont pas d’engagements à respecter sur le modèle de la plupart des autres Collèges. Non seulement, ils ne s’intéressent guère à ces choses, mais ils sont par ailleurs difficilement en mesure de les honorer. Bien qu’il existe bel et bien un Collège associé à leur Ordre dans la cité d’Altdorf, les magisters druides préfèrent vivre et mener leurs affaires dans les régions les plus rurales et n’ont pas vraiment de site central dans lequel ce genre d’accord pourrait être conclu.

Heureusement, le Collège de Jade est très autonome, puisqu’il est construit à l’intersection de lignes telluriques particulièrement chargées de Ghyran, ce qui permet aux magisters de se passer de grosses sommes d’argent pour en assurer la maintenance. Les contributions de Karl Franz (à la fois en tant qu’Empereur et que prince d’Altdorf) suffisent à couvrir les dépenses engendrées par les salaires des gardes et l’entretien du mur extérieur. La responsabilité principale officiellement attribuée aux magisters druides du Collège de Jade consiste à s’assurer que les fermes de l’Empire restent fructueuses et productives. Il s’agit d’une mission très importante, quand on connaît la somme de maladies végétales naturelles et surnaturelles qui affectent l’Empire, en particulier dans le nord. De grandes étendues du Vieux Monde sont contaminées par les traces de poussière de malepierre, qui peuvent avoir un effet dévastateur à long terme sur le paysage. Les magisters druides prennent bien soin d’assurer l’équilibre constructif entre les forces naturelles et aethyriques sur la campagne.

Moins officiellement, la responsabilité principale des magisters druides de Ghyran, par ailleurs liée à leurs autres devoirs, consiste à protéger les lignes telluriques qui traversent les territoires impériaux, et les cromlechs où elles se rencontrent, pour s’assurer que leurs énergies circulent proprement et rapidement. C’est dans le cadre de cette tâche qu’ils mènent des rituels saisonniers dans les grands mégalithes de Eyvberry, Muttersfeld, Fruchtbarfelsen et de nombreux autres cromlechs plus réduits de l’Empire, pour renforcer la vigueur des énergies qui parcourent les lignes telluriques. Mais ces rituels permettent également l’opération double qui consiste à puiser les éléments maîtrisables de Ghyran depuis les lignes et à leur permettre de se diffuser dans la campagne environnante, afin d’encourager la croissance saine et abondante des plantes.

En temps de guerre, une mobilisation est envoyée au Collège d’Altdorf, et les quelques sorciers de Jade qui y résident, selon une rotation établie, répondent à l’appel. Si les magisters de Ghyran présents au Collège sont trop peu nombreux pour satisfaire la demande, des familiers magiques sont envoyés à d’autres membres de l’Ordre, ou des inscriptions secrètes seront laissées sur les mégalithes sur la route du champ de bataille, tout cela pour quérir une participation supplémentaire. En temps normal, les sorciers de Jade ont pour devoir de surveiller la santé physique des soldats et de vérifier que la terre leur fournit tout ce dont ils ont besoin, car il ne faut pas oublier qu’une armée ne marche pas l’estomac vide. Mais on dit également que les magisters druides sont capables de deviner les déplacements de l’ennemi en écoutant les cours d’eau et les forêts de l’Empire.

Les sorciers de Jade

Les sorciers de Jade sont souvent habillés de toges et de vêtements en coton et en laine, teints de nuances de vert. Ces ensembles sont généralement décorés des symboles de leur Ordre (la spirale, le triskèle, la feuille de chêne, etc.), et les druides sont souvent pieds nus de manière à mieux ressentir les énergies de Ghyran quand ils se déplacent. Ils portent chacun une faucille, petite ou grande, qui représente l’insigne d’un magister véritable de l’Ordre. Il leur arrive fréquemment d’inclure des céréales, des fleurs et autres graines ou végétaux dans leurs vêtements ou leur chevelure, ce qui peut les faire passer pour tout juste sortis d’une fête de fin de moisson.

Ils portent parfois des bâtons de bois vert, comme du noisetier, du chêne, de l’if ou autre variété considérée comme sacrée par le magister.

Les seigneurs magisters de l’Ordre sont réputés pour la verdure qui leur pousse naturellement sur la tête.

Mentalité

Les magisters de Ghyran sont les plus en phase avec la campagne de tous les Ordres de Magie et on les croise à peine plus souvent dans les villes que les magisters chamaniques de Ghur. Ils adorent la nature et tout ce qui vit, et la pluie les ravit. C’est parce qu’ils sont si intimement liés au flux et au reflux de la nature, que leurs pouvoirs ont tendance à aller et venir au gré des saisons.

Les druides de l’Ordre de la Vie sont vigoureux et joviaux, débordants d’énergie et d’un humour déconcertant, bien différents de l’image austère que l’on accorde généralement aux magisters. Ils se passionnent pour tout ce qui concerne l’agriculture et sont experts dans l’art de maintenir la bonne croissance de tout végétal. Ils prennent leur engagement vis-à-vis de la nature très au sérieux et s’opposent farouchement aux fidèles de Nurgle, qui n’engendrent que corruption et décomposition. Ils n’ont également que mépris pour toutes les formes de nécromancie et de magie noire, car elles s’opposent à la vie. Les magisters druides se montrent plutôt méfiants à l’égard de ceux de Shyish, qui ne se préoccupent que du résultat.

Fait rare pour les Collèges de Magie, il y a autant de femmes druides que d’hommes, peut-être même plus, mais c’est probablement naturel pour un Ordre qui préfère fonder ses propres communautés. Il est également courant pour les magisters de Ghyran de s’unir entre hommes et femmes, et d’avoir des enfants, qu’ils élèvent toujours eux-mêmes selon la tradition de l’Ordre.

Les apprentis

La majorité des apprentis du Collège de Jade sont des rejetons de magisters de Ghyran, ce qui a tendance à former une sorte de caste druidique isolée. Néanmoins, les sorciers de village qui présentent une affinité particulière avec la magie de la croissance et de la fertilité attirent souvent l’Ordre de la Vie à eux. L’argent n’est pas un souci pour le Collège de Jade qui ne s’inquiète pas de savoir combien peuvent leur offrir les apprentis. La terre leur apporte tout ce dont ils ont besoin et rend le pécuniaire superflu. Les initiés sont cependant liés à l’Ordre par des serments faisant intervenir des rituels sauvages et des offrandes de leur sang à la lueur de la lune du Chaos, si bien que seuls ceux qui s’engagent réellement sont acceptés au sein de l’Ordre de la Vie.

L’enseignement du domaine de la Vie est influencé par le flux saisonnier de Ghyran. À partir de la première nouvelle lune qui suit l’équinoxe d’automne, jusqu’à Mondstille (le solstice d’hiver), les études des apprentis et magisters de Ghyran se focalisent sur la théorie et les connaissances de l’Ordre, car le Vent vert n’est jamais très vigoureux durant cette période.

L’Ordre se montre plus actif à partir de la première pleine lune de Mannslieb après Mitterfruhl (l’équinoxe de printemps) et pendant deux cycles lunaires de plus. C’est la grande période d’activité de l’Ordre, dont les apprentis sont plongés jour et nuit dans une frénésie d’apprentissage et apprennent les sorts de la Vie par la tradition orale et la pratique. À la fin de ces quelques semaines, toutes les communautés de l’Ordre druidique participent à de grandes fêtes tenues dans certains bosquets et cromlechs.

C’est durant ces célébrations que les disciples qui ont montré une compétence suffisante pour être acceptés en tant qu’apprentis supérieurs reçoivent leur faucille de cuivre, et que ceux qui deviennent compagnons sorciers se voient confier ce même objet, mais en argent pur, symboles de leurs statuts respectifs. Cela arrive toujours sans que l’on s’y attende, et nul apprenti ne sait qui vont être les heureux élus. Il n’y a aucune forme d’examen.

Les druides supérieurs des différentes communautés se contentent de se réunir pour définir quels candidats sont dignes d’une promotion. Pendant la nuit, alors que les apprentis participent à des danses et chants au caractère rituel, un maître se présente subitement, vêtu comme l’Homme Vert ou la Terre Mère et confie une faucille à chacun des apprentis jugés prêts. À l’issue de ces festivités, les divers disciples retournent exercer leur magie et voyager jusqu’à la fin de l’été. Ceux qui souhaitent devenir de véritables magisters de l’Ordre doivent se rendre à Altdorf à Sonnstill (l’équinoxe d’été), où ils seront mis à l’épreuve par les seigneurs magisters (ou grands druides) qui s’y réunissent pour leur assemblée annuelle. Ceux qui passent les épreuves rigoureuses et souvent dangereuses avec succès reçoivent une faucille d’or et sont acceptés en tant que magisters druides à part entière.

Pendant l’été et l’hiver, seule une poignée de magisters réside au Collège. Ils sont pour la plupart au service des armées de l’Empire pendant l’été, ou quelque part dans la lande, en train de pratiquer leur art. La ville n’a finalement pour eux que peu d’attrait.

Perception du peuple

De tous les Ordres de Magie, celui de la Vie est probablement le moins indésirable. Cela ne veut pas dire que les gens ne craignent pas leurs pratiques, loin de là, mais quand un sorcier de Jade se présente dans une région rurale, les champs ont tendance à s’épanouir, le bétail à être productif et les femmes du village à concevoir et accoucher plus facilement. Ces raisons suffisent à faire bénéficier les magisters de Ghyran d’un certain respect. Au-delà de leur méfiance et de leur aversion envers les magisters, les habitants des grandes villes et des cités perçoivent souvent ces druides comme retardataires, par leur manière de se vêtir et leurs gestes, et probablement aussi comme déments. Mais, dans la mesure où il y a peu de chances que des magisters de Ghyran apparaissent en nombre dans les villes de l’Empire (à l’exception d’Altdorf), la question se pose rarement.

Le Collège de Jade est le foyer idéologique des magisters qui étudient le Vent de Ghyran et le domaine de la Vie. La bâtisse est entourée d’une immense muraille, ne comportant aucune meurtrière ou tour. Ces murs atteignent presque vingt mètres de haut, dépassant tous les établissements commerçants environnants.

Ils sont faits de briques et la face extérieure est lustrée de vert. Un symbole du Collège apparaît sur chaque brique: ici une spirale, là un triskèle, là-bas une feuille de chêne, etc. La muraille décrit grossièrement un cercle, formant en réalité le tour extérieur d’une spirale se refermant dans le sens des aiguilles d’une horloge, d’environ 200 mètres de circonférence.

C’est ainsi qu’après un tour, la muraille présente un décrochement de six mètres, où se trouve l’unique entrée du Collège, une simple porte en chêne apparaissant à la base de la muraille.

L’entrée est gardée jour et nuit par une rotation de guerriers lourdement armés et protégés, toujours au nombre de quatre, sélectionnés pour représenter les quatre étapes de la vie. L’un d’eux est jeune, un autre est dans la fleur de l’âge, un troisième d’âge mûr et le dernier plutôt vieillissant. Malgré leurs aspects différents, tous sont de très habiles guerriers, prodiges ou vétérans des arts de la guerre et du combat. S’ils sonnent l’alerte, tous les magisters présents dans le Collège accourent à leur aide.

Les magisters de l’Ordre sont autorisés à pénétrer dans les locaux sans la moindre question et peuvent même être accompagnés d’un ou deux amis. Un magister qui tente de faire rentrer un groupe important devra avoir une raison valable, sachant que les gardes se montreront indulgents. Tout autre individu doit pouvoir démontrer qu’il est le bienvenu. Comme c’est le cas avec la plupart des Collèges, quand une personne demande à rencontrer un magister particulier, les gardes envoient un messager pour vérifier que le magister en question souhaite cette entrevue qui, le cas échéant, aura lieu à la porte du Collège. Les gens ne sont pas autorisés à se promener à l’intérieur du Collège pour satisfaire leur curiosité.

Les personnes qui sont admises dans le Collège verront que la spirale se prolonge à l’intérieur. Sur leur gauche, ils pourront remarquer que la face intérieure de la muraille est supportée par des étais sur lesquels grimpent du lierre et diverses autres plantes. Sur leur droite, une rangée d’arbres et d’arbustes forme un autre mur qui paraît presque naturel. Le chemin qui se trouve entre les deux parois est recouvert d’herbe. Les visiteurs qui évoluent sur ce sentier se rendront compte que la puanteur de la ville y est remplacée par l’odeur pure de la nature, et que le bruissement du vent dans les arbres et le ruissellement à peine perceptible d’un cours d’eau sont venus se substituer au vacarme des humains. Les individus observateurs ne manqueront pas de noter qu’il y a peu de sons animaux dans cette étrange oasis et ceux qui sont encore plus attentifs pourront voir que le mur extérieur se trouve toujours sur leur gauche, si bien qu’ils ne se sont pas écartés davantage de la ville qu’au moment où ils ont passé la porte d’entrée. Et pourtant, on se croirait bien plus loin.

Au bout d’un tour, les arbres et arbustes viennent remplacer le mur de gauche et la spire de droite se montre plus variée, alternant buissons, arbres, pierres agencées, ou parfois mares et cours d’eau claire. Le sol présente un léger vallonnement artificiel, le tout créant un spectacle changeant à chaque pas, qui rappelle les diverses contrées de l’Empire.

Le Collège de Jade semble sensiblement plus vaste de l’intérieur que de l’extérieur, à tel point qu’atteindre le centre en suivant le chemin peut facilement demander une heure. Mais une fois que l’on a parcouru le premier tour, il devient possible d’emprunter des raccourcis qui mènent au bosquet d’arbres formant le coeur du Collège.

Ces arbres, qui sont essentiellement des chênes, avec quelques frênes, ifs, bouleaux, châtaigniers et platanes, ont été nourris par la magie et la patience des magisters qui en ont tiré une sorte de domaine vivant. Les branches et les feuilles forment les murs et le sol, tandis qu’un cercle d’imposants chênes au milieu du bosquet érigent les murs et colonnes d’une grande salle en dôme, dans laquelle se réunit le Collège lors des conseils. Au centre de ce cercle de chênes, se dresse un énorme monolithe aux reflets verts, incrusté de volutes complexes. Plusieurs chambres plus réduites sont disposées autour. Elles accueillent les membres du Collège qui décident de rester ici quelque temps. Les résidents permanents sont très peu nombreux et aiment changer fréquemment de quartiers, c’est pourquoi la plupart de ces chambres finissent par se ressembler, structurées par des branches soigneusement agencées, tapissées de mousse.

Il y a des chambres où l’eau de pluie court en permanence le long des branchages, remplissant brièvement les coupes formées par les feuilles de lierre, avant de déborder et de reprendre leur descente. Dans d’autres pièces, les arbres et la vigne se faufilent par les parois et offrent leurs fruits à longueur d’année. Le Collège dispose d’une bibliothèque où les parchemins sont gardés avec amour dans le tronc d’un énorme arbre, que l’on atteint en parcourant de robustes branches. Mais la majorité du savoir de l’Ordre est gravé sous forme de runes et de symboles sur de larges troncs de chêne et des pierres érigées au coeur du Collège.

Le site est pour l’essentiel dénué de toute vie animale et les magisters n’y sont jamais très nombreux (en particulier durant l’hiver et l’été). Mais il faudrait être bien stupide et inconscient pour se montrer violent au sein du Collège du Jade, car on dit que les arbres et les plantes grimpantes peuvent prendre vie pour capturer et entraver de tels intrus.

Les magisters qui ont à faire à Altdorf passent l’essentiel de leur visite dans les locaux du Collège, qui leur est bien plus agréable que les rues de la ville. Il est donc possible pour un visiteur de croiser un magister en se promenant dans ces jardins. Lorsqu’il pleut, ceux qui savent les trouver pourront profiter des sentiers abrités par les arbres.

Il est loin d’être facile de pénétrer par effraction dans le Collège de Jade, ce que personne, à l’exception des cultistes les plus dérangés et des aventuriers les plus écervelés, ne s’aviserait de tenter. Quiconque tente d’escalader la muraille de vingt mètres sera assurément repéré et s’expose à de sérieux soucis avec la garde. Les plantes du Collège ne sont pas que de vulgaires buissons et remarqueront sans doute les intrus. Mais elles ne transmettront l’information aux magisters que s’ils le leur demandent, ce qui signifie qu’un visiteur qui ne suscite aucune méfiance n’a pas de raison de s’inquiéter. En revanche, si les druides cherchent à en savoir plus, les plantes pourront leur fournir une description détaillée de l’étranger qui se cache derrière elles. Quand un importun de ce type est découvert par un magister, il risque fort de passer ses derniers jours sous forme de buisson ou de monolithe à la forme intéressante.

Personnalités

Tochter Grunfeld, matriarche du Collège de Jade

L’actuelle matriarche du Collège de Jade s’appelle Tochter Grunfeld, également connue sous l’appellation de Mère de Jade. Contrairement à ce qui se passe pour les autres Ordres de Magie, le responsable de l’Ordre de la Vie peut aussi bien être un patriarche qu’une matriarche. Grunfeld s’est retrouvée à ce pose après la mort de la précédente matriarche, la magister Arburg, tuée dès le début de la récente guerre contre les hordes d’Archaon.

Grunfeld est plutôt grande, avec un visage rond et plaisant, à la peau bien bronzée. Sa chevelure blanche flotte au gré du vent, et tous ceux qui la rencontrent ont l’impression que du lierre y pointe çà et là. Son âge est délicat à déterminer, comme c’est le cas avec de nombreux magisters de son talent et de son expérience, mais l’on sait qu’elle était déjà active dans la région de Wurtbad, dans le Stirland, il y a au moins six décennies. Elle est la mère de six enfants. Chacun d’entre eux fut élevé au sein de l’Ordre qu’il ou elle sert désormais comme magister druide ou druidesse.

On raconte que Tochter a passé l’essentiel de sa vie à combattre les maladies envoyées par les ténèbres et les terres polluées qui s’étendent au nord-est de Wurtbad. Quand le vent souffle depuis là-bas, il emporte avec lui des traces de malepierre et le frisson de la tombe, contaminant les champs et les forêts de cette région, par ailleurs verdoyante. La rumeur veut que Grunfeld ait l’intention de déplacer sa communauté davantage vers le nord-est pour traiter le problème à la source.

La contrée pervertie que l’on appelle Sylvanie l’attend à l’horizon, avec toute l’impatience d’une tombe fraîchement creusée.