L'ORDRE GRIS

SOURCES

RoS 1

La magie Grise roule sur le sol. Le Collège gris s’intéresse particulièrement aux vents et aux climats, aux transports magiques, au renforcement et à l’affaiblissement de l’esprit. Les sorts de cette dernière catégorie sont uniquement enseignés à ceux qui sont jugés assez responsables pour ne pas en abuser.

De taille modeste, le Collège Gris est un antique bâtiment croulant en pierre, installé sur la rive gauche du Reik, près de l’université, mais encore plus près des quartiers de la ville les plus mal famés. Il n’est pas particulièrement impressionnant, mais il émane quelque chose d’irréel de ses murs, avec ses pierres manquantes et son lierre envahissant. La toiture laisse parfois passer la pluie, des oiseaux nichent sous les avant-toits et l’unique tour en ruine abrite une famille de chouettes blanches. Selon certains, il existerait des myriades de routes cachées desservant le collège, protégées par la magie autant que par le talent des sorciers y résidant, mais personne ne les a jamais trouvées.

L’intérieur du collège est aussi dégradé que l’extérieur, avec des gargouilles irrégulièrement disposées sur les murs. La plupart des pièces sont des chambres vides dans lesquelles résonne l’écho des pas. Le seul laboratoire continent du matériel alchimique rarement utilisé – il n’est pas inhabituel de trouver une toile d’araignée reliant un alambic à une cornue ou un nid d’oiseau dans un creuset. Une excellente bibliothèque réunit de nombreux volumes aussi rares que curieux. Ils traitent de toutes sortes de sujets, magiques et non magiques. Le bibliothécaire – un gardien sévère et férocement protecteur – refuse que les livres quittent la bibliothèque et, si nécessaire, il recourt aux pièges magiques pour l’empêcher.

Les sorciers Gris sont des vagabonds et le collège n’en héberge jamais que quelques-uns. Les étudiants habitent généralement dans la cité et ne viennent là que pour étudier. Les responsables du collège les considèrent comme des adultes capables de prendre soin d’eux-mêmes et d’organiser leur emploi du temps. Les sorciers Gris finissent généralement par s’ennuyer s’ils restent au même endroit trop longtemps et ils emmènent souvent leurs acolytes dans leurs voyages. Parfois aussi, ils enseignent pendant quelques mois, puis ils s’arrangent pour retrouver leur élève un ou deux ans plus tard afin de continuer leur formation. Les sorciers Gris ne cessent jamais d’apprendre et certains passent leur séjour à Altdorf à étudier auprès d’un de leurs collègues, tout en enseignant à d’autres.

Il n’existe pas de grade officiel dans le collège. Les candidats sont sélectionnés après avoir été interrogés ; s’ils sont acceptés, ils reçoivent immédiatement un bâton noueux symbolisant leur allégeance. Les sorciers Gris sont connus pour leur sagesse et ceux qui souhaitent entrer au collège doivent faire preuve de responsabilité et de bon sens. Des gens affirment qu’ils choisissent leurs collègues pour leur intelligence et non pour leurs aptitudes magiques. Il est vrai que, de temps à autre, ils ont réorienté un candidat vers un autre collège qui leur semblait plus approprié. Le Collège Gris demande parfois une faible cotisation aux étudiants et il arrive même que la formation soit gratuite.

Histoire du Collège Gris

A l’origine, le bâtiment abritait un collège élémentaliste abandonné que l’on avait laissé tomber en ruine. Lors de la fondation des collèges il y a 200 ans, le Gris s’y installa par choix. L’Empereur fit restaurer l’endroit du mieux possible, mais ses occupants le laissèrent ensuite se dégrader.

Les sorciers Gris sont très attachés à la sagesse et à la diplomatie et quand ils sont impliqués dans une dispute. Au sein de leur collège ou avec d’autres mages, c’est généralement à titre de médiateur. Le premier Grand Maître Gris persuada les sorciers d’Ambre de continuer à adhérer au système de collèges et, il y a quatre-vingts ans, le Grand Maître Gris de l’époque négocia la paix entre le Collège Etincelant et l’Empereur après le grand incendie d’Altdorf. Toutefois, leur habitude de choisir leur Grand Maître pour un an a entraîné quelques conflits avec les autres collèges, particulièrement les Collèges d’Or et Céleste. L’histoire du Collège Gris a montré, à quelques exceptions près, ses excellentes capacités diplomatiques. Ses sorciers ne sont pas pour autant plus populaires auprès du peuple, qui n’a guère confiance en eux en raison de leur intérêt pour les illusions et les influences mentales.

Prix des cours : Faible

Prix d’un sort : Faible

Connaissance : Magie Grise 100 % ; Magie de Bataille 70 % ; Magie Mineure 70 %

Martha Pied-de-Bougie, Grand Maître Gris

Le Grand Maître Gris de cette année est Martha Pied-de-Bougie, une halfeling qui a quitté le Moot il y a dix ans pour étudier la magie. Elle est allée au Collège Gris sans connaître autre chose que la magie des taillis et, chose inattendue, elle fut acceptée. Elle a passé la dernière décennie à voyager et à apprendre auprès des autres maîtres Gris. Elle fut très surprise d’être désignée Haut Maître. Beaucoup, dont elle-même, attribuèrent cette promotion à ses talents d’organisation et au penchant des maîtres à attribuer les responsabilités à ceux qui risquent le moins d’en abuser. Martha étant relativement jeune, il est probable que les autres maîtres se servent simplement d’elle pour éviter les obligations qui les forceraient à rester à Altdorf.

Martha profite de sa présence à Altdorf pour apprendre le plus de choses possible auprès des autres sorciers et passe beaucoup de temps dans les autres collèges où elle discute avec leurs savants. Elle est très appréciée à la cour, où ses conseils terre-à-terre apportent un contraste rafraîchissant avec les proclamations prétendument importantes des autres Grands Maîtres. Elle s’y rend vêtue de sa robe grise, avec son bâton de chêne, toute digne, mais si les réunions deviennent ennuyeuses, elle sort un sac à ouvrage et se met à tricoter.

A cinquante-six ans, la fleur de l’âge pour une halfeling, elle est très populaire sauf auprès des autres Grands Maîtres qui estiment qu’elle manque de dignité pour sa charge.

 

 

RoS 2

Chapitre IV: Les Collèges de Magie Impériaux

EN BREF

Domaine: Ombres
Symboles: l’Épée du jugement, le Capuchon, les Volutes de brume
Collège: l’Ordre Gris
Vent de magie: Ulgu

Ulgu est le Vent gris de magie, la réalité aethyrique de la sensation d’égarement et de confusion. Il est la force immatérielle de la désorientation et la tromperie naturelle. Il est le trouble, la perplexité, le paradoxe. Ulgu représente tout ce qui a trait à l’équivoque, l’obscur et la mystification.

Pour les personnes dotées du troisième œil, Ulgu apparaît comme une sorte d’épais brouillard impénétrable qui s’étend sur la terre, engendrant une sensation de méfiance et de confusion chez ceux qui le traversent sans le savoir. Probable résultat de sa nature aethyrique, Ulgu semble attiré par les brumes et brouillards naturels du monde physique, où il flotte sur le fond frais et silencieux de l’air et enveloppe tout de ses ombres. Il est surtout affecté par les vents qui soufflent sur le monde mortel et se mue en gigantesques nuages sous l’action des orages et des rafales, circonstances pendant lesquelles la magie grise est la plus vigoureuse.

Mais il reste cependant très fort dans les brumes stagnantes et humides qui font frissonner l’air et baignent tout de leurs ombres grises.

Aperçu

Les magisters de l’Ordre gris ont adopté Ulgu, Vent gris de la duperie et de la confusion. Une traduction plus précise de la définition de cet art occulte, tel qu’il est décrit dans l’Ordonnance Impériale sur la Sorcellerie sous le nom de «cryptomancie», serait la magie dont l’exercice et l’influence touchent au secret et cachent la réalité.

La magie Grise

Le domaine des Ombres est la magie induite par les aspirations, les desseins et les prédispositions du Vent gris. C’est le domaine de l’illusion, de la confusion et de la dissimulation. On l’appelle communément umbramancie.

L’umbramancie, donc, est un terme fourre-tout pour désigner l’art de l’illusionnisme, qui correspond à la branche de la magie qui s’occupe de tromper les sens. Les umbramanciens de l’Ordre Gris semblent pouvoir donner vie aux pires cauchemars et réaliser les rêves les plus doux. Ils sont les maîtres des apparences et des mensonges élaborés. Il va sans dire que l’umbramancie est un avantage certain sur le champ de bataille où les troupes alliées peuvent apparaître moins nombreuses, plus fournies ou plus redoutables que la réalité.

Mais la mission secrète des sorciers de l’Ordre Gris est encore plus sinistre.

Devoirs et engagements

Bien que les umbramanciens soient tenus de servir les armées de l’Empire et de ses provinces, comme tout magister de l’un des Collèges de Magie, multiplier les forces militaires d’un claquement de doigts n’est ni leur spécialité ni leur fonction la plus appropriée.

Quand on regarde la propriété délabrée que l’Ordre présente comme son Collège, on a du mal à réaliser que ses propriétaires font partie des organisations au plus long bras de l’Empire. Mais l’extérieur minable de la bâtisse n’est que la façade d’un Ordre aux desseins secrets et parfois inavouables. Derrière les murs miteux qui encadrent l’Ordre Gris, se cache un réseau d’espionnage, efficace et impitoyable. Mais l’Ordre des Ombres ne travaille pour aucun noble d’une province ou d’une autre, pas plus qu’il n’œuvre directement ou politiquement pour l’Empereur, même si ses magisters lui servent souvent de conseillers.

Les umbramanciens, comme les hiérophantes, ont pour mission première la persécution de l’ennemi au sein de la société impériale et la protection des idéaux de l’Empire. Mais tandis que les sorciers lumineux sont avant tout des exorcistes qui traquent et sauvent ceux qui sont possédés par les démons et la magie la plus noire, les umbramanciens font office de diplomates, d’espions et même d’assassins. Leur tâche consiste à trouver et éliminer les réseaux illicites qui, des ombres, minent les structures civiles, militaires, politiques et religieuses de l’Empire. Leurs sorts de persuasion, de distraction, de dissimulation et de subterfuge s’avèrent particulièrement précieux dans cette entreprise.

Mais cela signifie aussi qu’ils risquent souvent de rentrer en conflit avec les répurgateurs qui perçoivent toutes les «sorcières patentées» comme indignes de confiance et trop impliquées dans leurs propres affaires. Les répurgateurs sont d’ailleurs loin de penser, comme les grandes autorités de l’Empire, que dénicher la corruption qui se trame dans les organisations qui peuvent apparaître, ou sont, au-dessus de la loi n’est que l’une des nombreuses missions de l’Ordre Gris.

Grâce à leur maîtrise des ombres et de l’illusion, et leur aptitude à détourner l’attention, les sorciers gris peuvent facilement infiltrer les organisations, entrer et sortir des bâtiments sans être vus, tuer des gens et faire passer quelqu’un d’autre pour le meurtrier, ou d’une manière plus générale, créer la confusion générale et le doute. Les umbramanciens sont relativement peu nombreux, mais ils se montrent très efficaces.

L’ORDRE GRIS

Il est pratiquement impossible de reconnaître un magister de l’Ordre Gris si lui-même n’a pas l’intention de se faire repérer comme tel. Le vieillard inoffensif qui voyage avec une compagnie de théâtre; la jeune prestidigitatrice qui gagne quelques piécettes sur la place du bourg; le magister aux frusques délavées par le voyage qui boit une bière à la table du fond avec un groupe d’aventuriers tapageurs; le nouvel initié d’un culte démoniaque; le mendiant, le prêtre, le négociant, l’aristocrate, le diplomate ou le soldat désillusionné, les umbramanciens peuvent se faire passer pour à peu près n’importe qui.

La seule autorité non collégiale à laquelle l’Ordre Gris doit théoriquement rendre des comptes est l’Empereur en personne, ce qui, dans les faits, n’est pas si clair qu’il y paraît. Les magisters Gris assurent leur devoir en temps de guerre, comme cela est stipulé dans l’Ordonnance sur la sorcellerie. Néanmoins, Volans, qui fut le premier patriarche, et les seigneurs magisters que l’Ordre Gris (aujourd’hui sous la responsabilité du magister patriarche Reiner Starke) engendra par la suite, interdirent formellement que l’Ordre ne vende ses compétences à un quelconque Comte Électeur ou autre autorité pour l’assister dans ses diverses manœuvres politiques. Leur mission était de s’opposer au Chaos sous toutes ses formes, et non d’influencer indûment les luttes politiques internes de l’Empire. Un Empereur pouvait être amené à abdiquer devant le Chaos ou, pire, à succomber aux atours de ces ténèbres, à partir de quoi, il cesserait d’être un allié et pourrait devenir un ennemi de l’Empire. Il parut peu opportun de prendre le risque qu’un ennemi potentiel soit conscient des pouvoirs et activités réelles de l’Ordre, c’est pourquoi l’Empereur, les Électeurs, les autorités religieuses, les guildes de marchands et les burgomeisters de l’Empire en savent peu ou prou sur les opérations clandestines que les umbramanciens mènent directement sous leur nez.

Mais l’œuvre des sorciers Gris n’est jamais achevée. Les organisations de l’Empire abritent de nombreux personnages influents qui ne sont autres que des adorateurs du Chaos, qui ont les moyens d’entraver et de bloquer les activités par ailleurs secrètes des umbramanciens. C’est une des raisons pour lesquelles l’Ordre est à ce point éparpillé à travers l’Empire. Plus ils seraient centralisés, plus il s’avérerait facile de les empêcher d’agir et de suivre leurs déplacements.

On trouve des sorciers Gris au service de représentants importants de l’Empire, de commerçants et de nobles, qui ne savent pas toujours à qui ils ont affaire. Les seigneurs de l’Ordre Gris affirment que tous leurs magisters sont extrêmement respectueux des articles très stricts de l’Ordonnance sur la Sorcellerie et qu’il ne peut en être autrement.

Les magisters gris ne peuvent user de leur magie que pour le bénéfice de la société impériale et ont la formelle interdiction de s’en servir pour leurs propres intérêts ou pour le seul profit politique ou financier de leur employeur.

Tous les umbramanciens sont tenus de prononcer des vœux de pauvreté et n’ont pas le droit d’amasser des biens ou des richesses qui ne servent pas directement la cause de leur Ordre. Toute infraction aux règles strictes de l’Ordre sera jugée sans la moindre clémence.

L’Ordre des Ombres a exécuté et pacifié un nombre de ses membres qui laisse tous les autres Ordres de Magie loin derrière, ce qu’il faut prendre comme un reflet de la tolérance inexistante de ses responsables vis-à-vis du non-respect de la loi et de la corruption au sein de l’Ordre, plutôt qu’une preuve du manque de fiabilité de ses magisters.

Les umbramanciens

Quand ils ne sont pas déguisés, les sorciers de l’Ordre Gris portent des toges de travail qui présentent, sans grande surprise, des nuances de gris. Ils portent souvent de volumineuses capes avec une vaste capuche et des écharpes pour se couvrir le visage. Le corps qui se cache sous la toge est souvent mince et anguleux, comme celui d’une personne qui voyage presque constamment et ne s’autorise aucun excès.

Le symbole du domaine des Ombres est l’Épée et, pour l’honorer, les sorciers Gris, qui sont souvent d’habiles combattants, portent généralement de telles lames, souvent dissimulées sous leur cape.

Les magisters les plus âgés de l’Ordre Gris se promènent également avec un bâton noueux en bois.

Mentalité

Les umbramanciens restent rarement longtemps au même endroit. Il s’agit d’individus curieux et indépendants qui ne tiennent pas en place, et cette personnalité alliée à leurs responsabilités les pousse à passer l’essentiel de leur vie à voyager d’un lieu à l’autre. En raison de la nature de leurs missions, les périples entrepris le sont le plus souvent sous le masque de la nuit, si bien que les gens qui les voient passer en concluent en général que quelque méfait ou motivation cachée se trame là derrière. Les sorciers Gris ne parlent pas souvent de leurs faits et gestes, ni de grand-chose d’ailleurs, car ils savent bien avec quelle suspicion les regardent leurs contemporains, et préfèrent donc rester dans l’anonymat.

Les umbramanciens sont réputés pour leur sens pratique. Un esprit aiguisé et un sens prononcé du devoir font partie des conditions requises pour les apprentis de l’Ordre. Les sorciers Gris ont une grande estime dans la diplomatie, la rhétorique et l’aptitude à débattre, en particulier lorsqu’ils décident de prendre part à une dispute, dans laquelle ils assument généralement le rôle de médiateur. L’histoire de l’Ordre des Ombres est jalonnée, à de rares exceptions près, de grands ascètes, de diplomates habiles et d’opposants farouches à tout ce qui peut être associé aux puissances des ténèbres.

Les magisters de l’Ordre Gris sont peut-être rarement perçus comme des individus honnêtes, mais ils se montrent d’une loyauté irréprochable vis-à-vis de leur Ordre et de l’Empire. Teclis sélectionna les plus fiables et honorables de ses protégés humains pour étudier le Vent gris, car il ne connaissait que trop bien les tentations qui allaient bientôt se présenter sur leur route.

Le symbole de leur Ordre est là pour rappeler à ces érudits des sciences occultes que la quête de savoir et de sagesse ne suffit pas. Elle est vaine si elle ne contribue pas activement à améliorer la société.

Les apprentis

En raison de la nature de leurs activités, les umbramanciens ne prennent pratiquement jamais d’apprentis sortis de l’adolesence. Plus la personne a eu le temps de vagabonder à travers le monde, plus le monde aura d’emprise sur elle. Du moins, est-ce ce que pensent les magisters de l’Ordre Gris. Par ailleurs, dans la mesure où ils sont particulièrement méfiants, ils n’acceptent que très rarement des candidats qui viennent se présenter au Collège, chaque magister préférant la méthode qui consiste à sillonner l’Empire pour dénicher ses propres apprentis, de préférence des jeunes gens qui ne s’y attendent pas le moins du monde.

Comme les umbramanciens sont amenés à beaucoup bouger, ils sont souvent accompagnés de leurs apprentis dans leurs pérégrinations à travers l’Empire. C’est pour cela que les apprentis de l’Ordre Gris ont généralement l’expérience du monde tel que leur mentor souhaite leur montrer, ce qui les prédispose à suivre ses traces le moment venu.

Perception du peuple

De tous les Ordres, les magisters de l’Ordre Gris sont les plus mystérieux, et ceux que l’on reconnaît le moins facilement. Les gens du peuple ne les aiment pas et ne leur font pas confiance, les considérant comme sinistres et intrigants, encore plus que les autres magisters (à l’exception possible des sorciers de l’Ordre de Shyish). Ils sont ainsi souvent appelés «sorciers roublards» par le peuple, alors qu’ils préfèrent eux même se présenter comme les «gris protecteurs». Leurs pouvoirs, s’ils sont considérables, ne se prêtent pas vraiment à la faveur des roturiers, étant limités à des sorts de dissimulation, d’illusion, de confusion et parfois de mort sournoise.

Locaux et terrains du Collège

L’Ordre Gris est abrité par une bâtisse en pierre délabrée, dont la position pourrait paraître inconfortable puisqu’elle se trouve dans les ruelles du quartier d’Altdorf le plus misérable et mal famé, généreusement fourni en bordels douteux et tavernes agitées.

Même la garde évite de s’y rendre trop souvent, à moins d’être en nombre, et les honnêtes citoyens ne prendront pas le risque de pénétrer dans un tel coupe-gorge. Mais les umbramanciens ne sont pas des citoyens comme les autres.

Le Collège n’est pas particulièrement imposant et ne diffère pas sensiblement des bâtiments voisins. Ses membres vont et viennent en empruntant un certain nombre d’entrées secrètes situées dans les rues alentour. La légende avance en outre qu’une myriade d’itinéraires cachés permet de se rendre au Collège, aussi bien à la surface que par voie souterraine. Ce réseau s’étendrait sous toute la ville et serait protégé par de puissants sorts de désorientation. Le fait qu’aucun étranger au Collège n’ait découvert un tel passage n’est d’ailleurs peut-être pas si surprenant.

Le bâtiment est de taille modeste, donc, et en pierre ancienne et sévèrement croulante. Rien d’impressionnant, si ce n’est que les murs dégagent quelque chose de troublant, avec leurs pierres manquantes et leurs fenêtres sales et recouvertes de mousse. Le toit présente des trous bien visibles et semble laisser pénétrer la pluie. Des nids disposés dans les gouttières et dans la seule tour de l’édifice, aussi en ruine que le reste, accueillent une famille de chouettes blanches.

À l’intérieur, le Collège est pratiquement aussi décrépi qu’à l’extérieur, des gargouilles réparties sans logique apparente décorant les murs. Les pièces semblent abandonnées et l’écho se fait entendre au moindre pas. On trouve un laboratoire équipé d’accessoires qui paraissent très anciens. Les alambics et les cornues sont encombrés de toiles d’araignée, et des cloches en verre fissurées sont encore occupées de vieux nids d’oiseau. L’ensemble paraît déserté depuis bien longtemps.

Certains racontent que l’on peut trouver une grande bibliothèque quelque part dans la propriété, abritant de nombreux et rares grimoires renfermant un étrange savoir, ainsi que les récits secrets de membres de nombre des sombres cultes de l’Empire. Mais à moins d’être soi-même sorcier Gris, il est vain d’espérer trouver

cette bibliothèque, si tant est qu’elle existe. D’après la rumeur, il n’est encore personne qui ait pénétré dans le Collège sans y être invité et qui en soit ressorti, ce qui explique pourquoi les criminels de ce quartier minable ne s’intéressent pas à la bâtisse.

Certaines nuits, on peut voir de faibles et étranges lueurs vaciller derrière les fenêtres sombres. Elles ne servent probablement qu’à faire peur aux curieux et à conférer à l’endroit un parfum de mystère, mais qui peut l’assurer?

Les sorciers Gris vagabondent en permanence, c’est pourquoi ils sont peu à résider au Collège, quelle que soit la période de l’année. Bien malin celui qui devinera ce qui se passe entre les murs décrépis de cette bâtisse.

 

Personnalités

Reiner Starke, magister patriarche de l’Ordre des Ombres

On sait vraiment très peu de choses sur le magister patriarche Starke et l’on n’est même pas sûr de la fiabilité des informations. On dit qu’il s’agit d’un homme très sérieux, plutôt grand et maigre, aux cheveux gris et à la barbe argentée, taillée court. Il n’est pas facile de lui donner un âge, car il apparaît parfois comme un vieillard cacochyme et d’autres fois sous les traits d’un homme en bonne santé approchant la quarantaine. Ses yeux sont en revanche toujours perçants et gris comme un ciel d’orage. Personne ne peut soutenir son regard, à l’exception des plus inébranlables. On dit aussi que, quand il en a l’humeur, il peut afficher un sourire engageant et qu’une étincelle vient illuminer son regard. Mais malgré sa présence imposante, Starke a la réputation d’un grand professeur de magie, que ses apprentis respectent comme nul autre.

Starke se montre sans pitié quand il traite avec ceux qu’il considère comme des ennemis de l’Empire et cautionnera à peu près tous les moyens susceptibles selon lui de protéger sa patrie. Dans les régions plus reculées, il est parfois pris à tort pour un répurgateur ou un thaumaturge. S’il se trouve dans un village ou un domaine dont les habitants ne lui paraissent pas suffisamment dévoués à Sigmar (la foi représentant d’après lui le facteur d’unité le plus important de l’Empire), il n’hésitera pas à prendre les mesures qui s’imposent pour les ramener vers la piété, par l’intimidation, le sermon et bien entendu, la magie. Il va sans dire que le taux de fréquentation des temples de Sigmar croît sensiblement après les visites de Starke.