LE COLLEGE D'AMETHYSTE

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ROS 1

De tous les courants de magie, l’Améthyste est le plus difficile à détecter et à utiliser. Il entre et sort du courant du temps, s’attarde près de ce qui est mort et en cours de décomposition. Il forme une masse lourde au-dessus des cimetières, des champs de bataille et des lieux d’exécution. Il concerne la mort, la fatalité et les effets physiques directs qui affectent les corps vivants. Bien que les sorciers d’Améthyste méprisent les ornements triviaux, certains symboles récurrents sont associés à l’ordre, en particulier, une faucille, un crâne et des os, un sablier et une rose épineuse. Ces symboles sont aussi communément représentés sur les pierres tombales de tout l’Empire et ce, depuis bien avant la fondation du collège.

Le Collège d’Améthyste est un lieu sinistre. Accoté aux murs sud d’Altdorf, il domine le cimetière où l’on enterra des milliers de personnes après les ravages de la Peste Rouge. Ses murs courbes en pierres sombres, qui lui donnent une allure monolithique et imposante, surplombent les rues environnantes. Il possède peu de tours et encore moins de fenêtres, et présente une façade impénétrable et rébarbative. C’est un lieu bien moins accueillant que le temple de Mórr – qui n’est d’ailleurs pas très loin, au grand regret des deux communautés.

Les portes du Collège d’Améthyste sont toujours légèrement entrebâillées. Pourtant, peu de voleurs sont assez téméraires pour franchir l’entrée sinistre. Une légende évoque le cas d’un imprudent : il y a vingt ans, Cassio le Tiléen vola au Collège d’Améthyste quarante pistoles d’argent et une broche. Il dépensa l’argent, mais ne trouva personne pour acheter la broche. Peu après, sa femme trouva la mort dans un accident domestique qui le rendit aveugle. Il contracta ensuite une atroce maladie dégénérative. Rejeté par sa famille, il fut réduit à la mendicité. Tous ceux qui, par pitié, lui donnaient de l’argent voyaient ensuite la malchance s’abattre sur eux. Ils cessèrent donc de l’aider. Il en arriva bientôt à la conclusion que la broche était maudite et tenta de la rendre au Collège d’Améthyste. Il passa des années à ramper dans les rues d’Altdorf, tentant de retourner sur les lieux de son larcin. Ses suppliques pitoyables pour qu’on lui indique la direction étaient connues de toute la ville. Il n’atteignit jamais son but. Des années plus tard, lors d’un pogrom contre le Chaos, pris pour un mutant en raison de ses difformités, il fut poignardé et jeté dans le Talabec pour qu’il s’y noie. On ne l’a plus jamais revu, mais ceux qui racontent son histoire affirment qu’il n’est pas mort et qu’il mène une existence misérable dans les terres sauvages à l’extérieur de la cité. Depuis, plus personne n’a jamais essayé de voler le Collège d’Améthyste. Et si quelqu’un mentionne cette idée, on lui rappellera le destin de Cassio.

Ceux qui osent ouvrir les portes du collège doivent réussir un test de Cl, assorti des pénalités adaptées à la légitimité de leurs intentions. Sur un échec, le téméraire ne se risque pas à franchir l’entrée pour découvrir ce qui est peut-être tapi de l’autre côté, dans les ombres épaisses.

A l’intérieur, le bâtiment est silencieux. Les pièces voûtées sont sinistres. Peintes en mauve foncé ou en bleu nuit, elles sont meublées de quelques éléments sculptés dans des bois sombres. Le sol est couvert de poussière comme si personne n’était passé par là depuis des années, mais si le visiteur se tourne pour regarder derrière lui, il voit cette même poussière remplir rapidement l’empreinte de ses pas et toute trace de son passage disparaître. La plupart des pièces sont vides et les sons s’y réverbèrent : certaines sont ornées de mystérieux sarcophages. Le visiteur met parfois un certain temps avant de trouver quelqu’un. Quand enfin cela arrive, la personne parlera uniquement grâce à son mystérieux moyen de communication.

Le collège comprend de petits logements et de vastes salles nues, propices aux rituels. Dans une petite bibliothèque, des casiers fermés magiquement contiennent des quantités de livres traitant des aspects obscurs de la magie d’Améthyste, rédigés dans des langages secrets.

Rejoindre le Collège d’Améthyste

Les sorciers d’Améthyste acceptent peu d’acolytes. Ceux qui désirent apprendre cette magie doivent passer des tests rigoureux et faire des vœux sérieux. Le plus important de ces vœux consiste à ne jamais mésuser de la magie d’Améthyste et à ne jamais l’exploiter à des fins personnelles. Le suivant est de ne jamais révéler les secrets de la confrérie d’Améthyste. Pour renforcer ce serment, le candidat doit prononcer un troisième vœu, celui de ne jamais parler. C’est pourquoi les sorciers d’Améthyste communiquent grâce à une discipline magique inconnue du reste du monde par laquelle ils projettent les mots dans les esprits des autres. Ils ne parlent jamais à haute voix.

Le collège n’accepte que les gens capables d’apprendre à communiquer sans parler. La première chose que les sorciers enseignent aux candidats, c’est le langage secret qu’ils emploient pour écrire les livres de connaissances les moins importants et qui sert généralement à communiquer. Il existe des livres dans ce langage qui enseignent un langage plus secret et des livres dans cet autre langage qui enseignent un langage encore plus secret.

Les candidats ne peuvent apprendre le deuxième langage secret qu’après dix ans d’instruction au collège, période qui leur aura permis d’étudier de nombreuses techniques de concentration et de méditation. Pendant ce temps, ils quittent rarement, voire jamais, ces murs. Ayant maîtrisé ce langage, ils reçoivent leur faucille et accèdent au statut de maître. Ils doivent ensuite passer un certain temps dans l’armée si les circonstances l’exigent ou parcourir le monde. Après dix autres années, ils peuvent apprendre le troisième langage et les secrets ultimes du collège. A ce stade, ils n’ont plus le droit d’en sortir. Il n’y a actuellement que quatre maîtres du troisième langage en vie.

Notez que les membres du Collège d’Améthyste doivent connaître le Langage Secret – Améthyste avant d’apprendre la compétence Incantations – Magie d’Améthyste Niveau 4.

De même, ils doivent connaître Améthyste Intérieure avant d’apprendre à lancer des sorts de niveau 5. De plus, seule la maîtrise d’Améthyste Profonde permet d’entreprendre des recherches sur la magie d’Améthyste et d’en développer de nouvelles formes, de quelque niveau que ce soit.

Les sorciers d’Améthyste n’ayant pas le droit de parler, ils [doivent lancer leurs sorts] sans les incantations appropriées [, ce qui est plus difficile]. L’essentiel de leur magie a été toutefois conçu en fonction de cette contrainte – elle peut normalement être utilisée en silence sans pénalité, mais si les gestes de l’enchanteur sont restreints, les conséquences seront plus graves que la normale. Quand la gestuelle lui est interdite, le sorcier est soumis à une double pénalité, la première pour l’absence de geste et la seconde pour le silence.

Le Collège d’Améthyste ne fait rien payer à ses élèves, mais les acolytes doivent lui remettre tous leurs biens terrestres au moment de leur admission. Dans certaines circonstances, un nouveau membre peut être autorisé à conserver quelques possessions, mais la confrérie instille chez ses apprentis l’idée que rejoindre le Collège d’Améthyste est, comme la mort, le passage d’une ancienne vie, qu’il faut abandonner et oublier, à une nouvelle.

Il est extrêmement rare qu’un sorcier d’Améthyste quitte sa communauté autrement qu’en mourant. Quand cela arrive, le sortant est autant rejeté par ses anciens collègues que par les sorciers des autres collèges et les gens ordinaires, car la lividité de la magie d’Améthyste continue de peser sur lui. Les seuls qui vont s’intéresser à lui sont les répurgateurs et les exorcistes, pour s’assurer qu’il ne va pas s’orienter vers les formes les plus obscures de la magie et régler le problème si nécessaire.

Histoire du Collège d’Améthyste

Les mystères qui enveloppent l’ordre et sa magie ne sont pas le pur produit de la paranoïa. Le Collège d’Améthyste a vraiment quelque chose à cacher : sa magie est probablement la plus puissante des huit couleurs. Elle agit directement sur le monde vivant et, placée entre de mauvaises mains, elle pourrait provoquer des dommages inimaginables.

Teclis ordonna aux premiers sorciers d’Améthyste de se montrer prudents avec leur pouvoir. Ils détiennent littéralement un pouvoir de vie et de mort : un sort comme Caresse Mineure de Laniph permet de comprimer le cœur d’un homme dans sa poitrine et de le faire mourir de causes apparemment naturelles. Il fixa le niveau de responsabilité nécessaire pour les futurs sorciers d’Améthyste : la connaissance de l’équilibre entre la vie et la mort et la capacité à considérer ces domaines comme deux forces, et non comme un moyen d’arriver à ses fins, par exemple acquérir du pouvoir ou assouvir une vengeance. Cette tradition est maintenant totalement ancrée dans les préceptes du collège.

Il est très rare qu’un sorcier d’Améthyste devienne un renégat, mais par trois fois au cours du siècle passé, les maîtres du collège ont dû s’associer pour traquer et tuer un de leurs collègues. Ces chasses sont alors menées dans le plus grand secret. Certains renégats se tournent vers la nécromancie ou la démonologie, rejoignent les forces du Chaos ou perdent simplement l’esprit : et si les sorciers de la plupart des collèges peuvent se permettre une certaine excentricité, la folie d’un sorcier d’Améthyste est particulièrement dangereuse. Même si tous les sorciers d’Améthyste sont considérés avec suspicion par les exorcistes, les répurgateurs et les prêtres des principaux temples, leur nature secrète et leur silence ne facilitent pas la détection des renégats par des gens de l’extérieur. En revanche, grâce à la maîtrise des magies de l’esprit, les sorciers d’Améthyste cachent difficilement certaines de leurs pensées à leurs compagnons. Les trois qui y parvinrent étaient effectivement très puissants, et chaque fois, il fallut la puissance combinée du reste du collège pour les éliminer. Un des secrets des maîtres d’Améthyste concerne le sort raté qui a ravagé les alentours du Collège Etincelant il y a quatre-vingts ans ; c’est en effet un sorcier d’Améthyste renégat qui l’a lancé.

Prix des cours : Néant (mais voir ci-dessus)

Prix d’un sort : Néant (mais voir ci-dessus)

Connaissance : Magie d’Améthyste 100% ; Magie de Bataille 40%

Günther Klaus, Grand Maître d’Améthyste

Günther Klaus est le grand Maître d’Améthyste depuis trente ans. Nul ne connaît son âge. Il porte un manteau mauve foncé et il est constamment enveloppé d’une aura de peur. Il ne quitte le collège que pour les réunions importantes du conseil ; même là, il ne rompt pas son vœu de silence, mais frappe parfois le sol de sa faucille pour indiquer son approbation ou sa désapprobation. Personne ne doute jamais de ce qu’il veut dire.

Günther s’adresse rarement à ceux qui ne sont pas maîtres d’Améthyste, même par télépathie. Cela fait si longtemps qu’il utilise les langages secrets de son ordre que même si quelqu’un parvenait à le contraindre à parler, il aurait du mal à trouver des mots en occidental ordinaire.

Sorcier d’Améthyste

Tout sorcier de magie de Bataille de niveaux 3 et 4 peut intégrer le collège à titre de sorcier d’Améthyste de niveau 4, à condition d’avoir pris toutes les promotions et toutes les compétences d’un sorcier de niveau 3 et d’être prêt à prononcer les vœux appropriés.

Notez qu’un personnage souhaitant s’orienter vers cette carrière doit passer au moins dix ans au Collège d’Améthyste d’Altdorf avant d’être autorisé à le quitter avec le statut de membre licencié indépendant du collège. S’il veut partir avant cela, il doit renoncer à son appartenance au collège. Cela signifie qu’à moins de diriger une campagne au long cours, ce n’est pas un choix très judicieux pour les PJ. Si le MJ organise une campagne dans laquelle tous les personnages commencent au début de leur 4e carrière, la présence d’un sorcier d’Améthyste peut s’envisager. Sinon, il vaut mieux la réserver aux PNJ.