La plupart des visiteurs arrivent à Altdorf par bateau mais il existe une route principale qui traverse la cité. Elle mène, au nord-est, vers Middenheim et, au sud-ouest vers la forteresse de Montagne de Helmgart qui garde la passe de La Hachure, dans les Montagnes Grises et reste vigilante face aux raids de la population humanoïdes de cette chaîne de montagnes.
Depuis la périphérie, on peut entrevoir le palais impérial qui se dresse au-dessus du Reik et domine la ville. L'enceinte de la cité, des murs blancs surmontés de toits de tuiles rouges, est une vision magnifique, ainsi qu'une formidable défense pour la cité. Au vu des récents évènements de Kislev, l'empereur Karl Frantz a récemment ordonné que les défenses soient renforcées et, actuellement, les murs sont parcourus par les engingneurs nains, débordant d'activité, qui œuvrent à la consolidation des fortifications existantes.
Il y a des allées et venues constantes de messagers impériaux, d'ambassadeurs des Provinces éloignées et même des représentants de la lointaine Arabie. Les diplomates y viennent de toutes les régions connues pour y mener des négociations, tandis que les nobles et les roturiers fortunés y envoient leurs enfants pour qu’ils reçoivent une éducation et trouvent une bonne épouse. Tout au long de l'année, Altdorf sert en quelque sorte de cour de récréation à la noblesse. Nombreux sont les jeunes nobles qui délaissent les domaines de leurs parents pour rejoindre la cité. Là, ils passent leur temps à boire et à étaler leur richesse dans les rues. Souvent, ils sont supposés étudier à l'Université, mais ils n'assistent que rarement aux conférences. Cette absence aux cours aurait tendance plutôt à soulager les professeurs qui peuvent ainsi se consacrer à des étudiants sérieux ou, pour les plus chanceux, à des recherches; à moins qu'ils ne se contentent eux-mêmes de vivre sur leurs généreux revenus. Les membres des familles les plus riches sont toujours reconnaissables à leurs vêtements opulents et à leurs joyaux scintillants. Aux dires de la population, la cour impériale de Altdorf pourrait, par les nuits sans lune, être visible depuis Nuln.
La cité est renommée pour ses universités, ses bibliothèques, ses sorciers -la capitale abrite les collèges de Magie- et autres aspects de l'étude. C'est là que les plus prometteurs des étudiants du Vieux Monde travaillent sous l'autorité des meilleurs enseignants, pendant que des sorciers d'âge canonique peinent sur des chefs-d'oeuvres magiques qui furent entrepris avant même qu'ils soient nés et qui se poursuivront après leur mort. C'est là, également, que des clercs et des pèlerins venus de tous horizons, viennent rechercher la bénédiction sous les murs de la haute Cathédrale de Sigmar dans laquelle le Grand Théogone tient sa cour. C'est un bâtiment merveilleux, surmonté de nombreuses flèches ornées de sculptures, avec des arc-boutants et des coupoles dorées.
La cité est également un port de commerce bourdonnant d'activité, renforcé par la présence de marchands venus de tous les coins du Vieux Monde. Altdorf est l’un des centres de commerce majeurs de l’Empire, ses salles des comptables et ses marchands s’étant enrichis grâce à l’activité du port.
Derrière le chatoiement du palais impérial et la majesté de la cathédrale de Sigmar, Altdorf a aussi une face sombre. Dans le port et d’autres quartiers sévit une misère noire, là où les ouvriers et les mendiants s’échinent pour survivre tandis que le fruit de leur labeur enrichit les gras commerçants et les fonctionnaires corrompus. Beaucoup de ceux qui sont piégés ici et dans d’autres districts cherchent une échappatoire dans la drogue et l’alcool. Dans le palais fortifié des répurgateurs, les adorateurs du Chaos présumés et leurs victimes sont torturés jusqu’à ce qu’ils parlent. Trop souvent, les noirs filets de l’Ordre prennent également des innocents. Dans la rue des Mille Tavernes, derrière les lanternes de fête et les odeurs alléchantes, des conspirateurs et des cultistes (qui ne sont pas tous humains) fomentent complots et crimes, des plus banals aux plus grandioses. Pour le nouvel arrivant, Altdorf est une ville pleine d’opportunités et de dangers.
MadAlfred - toujours lui - propose un article en anglais sur Altdorf
(publié à l'époque dans le fanzine Strike to Stun n°6) : The
imperial capital of Altdorf (.pdf) et la carte
qui va avec (.gif) |
LA VILLE
Altdorf est une ville gigantesque. Selon certaines rumeurs, il n’en existerait aucune carte exacte, mais d’autres prétendent que l’Empereur en possède une, à moins qu’il ne s’agisse de l’un des Collèges de Magie. Quoi qu’il en soit, il est en général impossible de se procurer un plan complet et fiable de la ville. Les gens se dirigent en se repérant par rapport aux monuments importants et à certains sites précis.
Notes sur la carte La carte précédente est issue de La Campagne Impériale (p.103), reprise et coloriée dans Les Tours d'Altdorf (pour WFRP2 - p. 22-23) et quasi-identique à celle de la Fin des Temps (ci-dessous à gauche).La description d'Altdorf ci-dessus, pourtant contemporaine de la première carte, parle d'une succession d'îles sédimentaires que l'on ne voit pas. Mais le principal problème vient des ponts sur le Reik : la description du Reik affirme que le dernier pont sur le Reik est à Nuln et la ville est présentée comme un grand port où arrivent les navires de mer. Comment ces derniers passeraient sous des ponts avec leurs mâts ? Sachant que le Reik et le Talabec sont comparables à l'Amazone et au Nil, on a du mal à imaginer une ville qui serait à la confluence de deux aussi grands fleuves... Je ne suis pas seul à me poser la question. A l'époque de La Gazette de Nuln, cela avait été un sujet de discussion avec un certain Captain Frakas qui avait proposé la carte suivante (à droite). Pourquoi pas ? Altdorf en 2525 CI (il y a une île en plus). Proposition de vue à une échelle plus grande par Captain Frakas |
Les égouts d'Altdorf Altdorf possède un réseau d’égouts souterrain. Une partie
de ce réseau fonctionne même bien et collecte les eaux usées et les
eaux de pluie pour les déverser dans le fleuve, loin de la ville.
D’autres canalisations sont maintenant bouchées et ne sont plus que des
marécages souterrains fétides, des pépinières de maladies et des zones
de reproduction pour les rats et toutes sortes de choses plus
répugnantes encore. Certains tunnels n’ont jamais été terminés et
servent de repaires aux criminels et de tanières aux adeptes des cultes
interdits.Beaucoup de canalisations sont suffisamment grandes pour permettre à un humain de s’y déplacer à pied, du moins s’il prend la peine de se baisser un peu. Les nains et les halflings ne rencontrent pas ce problème. Ceci est fait exprès ; c’est la seule solution que l’on a trouvée pour en permettre l’entretien tout en limitant l’augmentation de la population des rats. De plus, la plupart de ces canalisations souterraines desservent les quartiers les plus aisés car elles ont été construites dans le but de diminuer les odeurs. En conséquence, elles peuvent constituer un moyen idéal pour se déplacer dans les quartiers riches sans être vu. Dans les égouts opérationnels, le fond du tunnel est recouvert d’une couche de détritus au-dessus de laquelle circule un ruisseau d’eau courante. On y trouve parfois des passerelles pour les piétons, mais ce n’est pas toujours le cas. Tous les personnages qui pataugent dans l’eau des égouts courent le risque de contracter une maladie [la diarrhée sanglante et la courante galopante sont toutes deux adéquates]. Les égouts bouchés retiennent des marigots d’ordures croupissantes, ce qui est encore plus rebutant. Si les canalisations de collecte d’eaux usées n’ont jamais été construites, des conduits inachevés peuvent se révéler complètement secs ou aussi répugnants que les égouts bouchés. |
Le Volkshalle [EeF p.24]
Le Volkshalle fait partie du palais impérial. A l'intérieur, les électeurs sont
installés autour d'une table circulaire au milieu de la salle.
Juste derrière chacun d'eux est assise sa personne de
confiance, sur un siège dont la forme rappelle un banc
d'église. [...] Sur les gradins prennent place, derrière chaque
électeur, les membres de sa suite. Sur le schéma, on
lit : Sudenlandais, Talabeclandais, Middenlandais, Middenheimers,
Averlandais, Clercs ulricains, Clercs sigmarites, Garde
impériale (derrière l'Empereur), Clercs sigmarites,
Clercs sigmarites (bis), Ostlandais, Stirlandais, Nulnois, Halfelings
et Talabheimers.
Lors d'une réunion des électeurs, il n'est pas
possible à une personne non invitée de franchir le
cordon établi par la Garde d'Altdorf et la Garde
impériale. Même avec cela, toute personne qui entre dans le Volkhalle est
fouillée. Cet examen est superficiel et n'est pas trop
soigné. Il n'y a que 30% de chances pour qu'une petite arme
cachée (comme une dague) soit découverte.
Quel que soit le résultat de la fouille, chacun est
autorisé à garder une arme simple, comme une
épée. Désarmer chacun serait faire affront
à leur honneur, mais les autres armes, comme les armes
à feu et les armes à distances, sont retenues pas les
gardes. Les [visiteurs] sont assurés qu'ils les
récupèreront après la réunion.
The Life of Sigmar (p. 6) parle de travaux d'excavation en 2231 CI pour construire sur la Konigsplatz un nouveau temple dédié à Sigmar. En creusant les fondations, les ouvriers tombèrent sur des sépultures humaines. |
Au voisinage du palais de l’Empereur
et du Grand Temple de Sigmar, on peut voir un ensemble de bâtiments en
pierres, d’allure austère. Ce sont les cours de justice, mais à
Altdorf, elles sont universellement connues sous le nom de citadelle du
Châtiment. Personne n’a envie de se retrouver là, assis sous le regard
inflexible d’un juge. Les emblèmes de Verena que l’on peut voir dans
chaque salle d’audience ont beau symboliser une justice équitable, les
juges qui y officient sont connus pour la sévérité de leurs sentences
qui dépassent souvent de très loin la gravité des crimes commis. À la
citadelle du Châtiment, les individus pris à se livrer au pillage, par
exemple, sont quasiment certains de se voir infliger la peine capitale.
Cet
ensemble est constitué de nombreux bâtiments, mais les plus importants
sont le tribunal impérial et la Tour d’Altdorf. Le tribunal domine les
environs et ses hautes murailles le font ressembler à un château fort.
À l’intérieur, on trouve différentes salles d’audience et les bureaux
de l’administration judiciaire, ainsi qu’une immense salle des
archives. Dans les sous-sols du tribunal, une petite prison accueille
les accusés pendant le déroulement de leur procès. La plupart des
détenus ne restent pas longtemps dans ces cellules car la justice est
prompte à la citadelle du Châtiment.
La Tour d’Altdorf est la
commanderie du guet de la ville. L’unité spéciale du guet chargée de la
surveillance de la citadelle du Châtiment y est stationnée. C’est une
affectation prestigieuse et de nombreux commandants du guet sont passés
dans les rangs de cette unité avant d’être promus. La Tour est un
simple édifice de pierre grise, dépourvu de tout ornement, mais elle
est robuste, bien conçue et a résisté à de nombreux assauts d’émeutiers
au cours des années. On raconte qu’il existerait un donjon secret sous
la tour, réservé aux ennemis particuliers de l’Empereur, mais si c’est
vraiment le cas personne n’en est jamais ressorti pour en parler.
De
nombreuses exécutions ont lieu dans les geôles installées sous le
tribunal, mais le complexe de bâtiments comprend également la «place
des Veuves », un terrain d’exécution public. Là, des bourreaux
encagoulés appliquent les sentences de la cour. Dans le nord, on
utilise généralement la hache pour ce genre de choses, mais à Altdorf
on préfère l’épée. Les exécuteurs des hautes oeuvres de la citadelle du
Châtiment utilisent de grandes épées à deux mains effilées comme des
rasoirs et ils sont suffisamment expérimentés pour détacher une tête
des épaules de son propriétaire en un seul mouvement. On procède
également à des pendaisons sur la place des Veuves, mais elles sont
moins courantes que les décapitations.
La
forteresse impériale est le quartier général administratif du guet
d’Altdorf. On y traite de tout ce qui concerne la police et
l’application de la loi, depuis la mise à prix de criminels,
hommes-bêtes, mutants et peaux-vertes jusqu’à l’arrestation des
malfaiteurs. Des rumeurs persistantes prétendent que les espions
impériaux opèrent également depuis ce bâtiment et, bien que personne ne
veuille confirmer ces rumeurs, elles sont exactes. Il existe d’autres
centres mais la forteresse est l’un des plus importants.
Le bâtiment
en lui-même est un vaste édifice de pierre pratiquement dépourvu de
décorations, à part le blason impérial qui se trouve au-dessus de
l’entrée principale, et la plupart de ses étroites fenêtres peuvent
faire office de meurtrières. Derrière ses épaisses murailles, on trouve
des réserves et un puits. Il pourrait soutenir un siège mené par des
individus déterminés pendant quelque temps et il a déjà tenu des
émeutiers en échec à de nombreuses occasions.
La grande porte reste
ouverte de l’aube au crépuscule et tous ceux qui le désirent peuvent
entrer dans le hall d’accueil. Là, l’odeur musquée de la foule en sueur
se superpose avec vigueur à la puanteur des rues et des relents plus
fétides encore semblent parfois remonter des niveaux inférieurs. Le
hall est très grand, haut de plafond et divisé en deux par un long
comptoir de bois. Ce comptoir constitue la frontière entre les parties
de la forteresse qui sont ouvertes au public et celles qui ne le sont
pas et, tant que les portes sont ouvertes, il est tenu par plus d’une
douzaine d’hommes du guet. Même la nuit, il y a toujours six gardes à
cet endroit. Les parois du hall réservé au public sont couvertes
d’annonces de mise à prix, d’affiches réclamant la capture de criminels
et autres documents officiels. Il y a toujours en permanence
une
demi-douzaine d’hommes du guet mêlés à la foule afin de garder l’oeil
ouvert en cas de grabuge. C’est certainement l’endroit de l’Empire
où l’on rencontre le plus grand nombre de chasseurs de primes. Il n’est
pas rare d’y voir passer des gens portant une tête coupée à la main; en
effet, les chasseurs de primes rapportent la tête de leur proie comme
preuve de la réussite de leur mission. Ceux qui ont tué des monstres
rapportent généralement de plus petites parties du corps de ces
créatures comme preuves.
Les hommes de service au guichet finissent
par être complètement immunisés contre toute forme de surprise; si un
groupe d’aventuriers posait une tête de dragon sur la table et
demandait à percevoir la prime, cela provoquerait sans doute une
réaction mais seulement parce que le personnel ne saurait pas répondre
immédiatement sur le montant de la prime à verser pour une telle prise.
Ils sont toujours prêts à réprimer les débordements et ne s’inquiètent
pas des morts qui pourraient s’ensuivre lorsqu’ils prennent les mesures
qui s’imposent.
Les zones privées du bâtiment sont très différentes.
Tous les bureaux qui s’y trouvent se ressemblent énormément ; ils sont
tous dotés d’une fenêtre minuscule, doivent être éclairés par des
lanternes ou des chandelles et font à peu près la même superficie.
Ainsi, les personnes affectées à la forteresse reçoivent un bureau
qu’elles conserveront pendant toute la durée de leur carrière,
indépendamment de leur ascension dans la hiérarchie. Ici, l’usage veut
que l’on ne se mêle pas de ce que les gens font dans leurs bureaux tant
que le travail est fait et qu’il n’y a pas d’infraction à la loi. En
conséquence, tous les bureaux sont différents et ceux qui sont occupés
depuis longtemps finissent par refléter la personnalité profonde de
leur occupant. Plus un officier est connu, plus on entend de rumeurs au
sujet de son bureau; tel officier, célèbre pour ses impitoyables
chasses aux hérétiques, pourra avoir la réputation d’avoir fait
empailler les têtes de ses prises pour les accrocher au mur comme des
trophées, quand son bureau n’est peut-être plein que d’une collection
d’ours en peluche.
Il n’est pas facile de s’introduire dans le
secteur administratif de la forteresse. En théorie, un visiteur doit
avoir une raison particulière de rencontrer une personne bien définie,
qui doit escorter son visiteur tant que celui-ci se trouve dans les
bureaux. Dans la pratique, cette règle sera strictement respectée lors
des premières visites d’un personnage. Toutefois, dès que des personnes
commencent à être bien connues pour avoir collaboré avec les officiers
en plusieurs occasions et pour avoir fait du bon travail, on leur
permet de pénétrer seules dans les bureaux et on peut même les
autoriser à amener leurs propres visiteurs.
Il existe une entrée
secondaire située à l’arrière du bâtiment, gardée par deux hommes du
guet et surtout utilisée comme issue de secours. Cependant, les
personnalités qui n’ont pas envie de se frayer un chemin parmi la
populace du hall d’accueil l’utilisent à l’occasion.
L’un des plus grands armuriers de l’Empire est un nain qui répond au nom de Dalbran l’Assommoir. Dalbran, qui vit au sein de l’Empire depuis près de 30 ans, est l’autorité suprême en matière de confection d’armure. Il dirige une forge d’Altdorf qui emploie trente artisans et près d’une centaine d’apprentis. Une partie de sa réputation lui vient de sa participation à la fabrication de l’armure de l’Empereur. C’est lui qui a été chargé d’y intégrer des éléments provenant de l’armure portée jadis par Magnus le Pieux et de couler le gromril noir qui fut utilisé pour améliorer encore cette armure. Les services de Dalbran sont hors de prix, mais ceux qui ont les moyens de se les offrir ne sont jamais déçus.