LA TILÉE ANTIQUE

On n'a finalement pas mal d'informations sur la Tilée antique :

- La cité de Tylos/Kavzar qui précéda Skarogne. Cette ville, dont l'existence est attestée entre -2000 et -1780 CI, cohabite avec les nains des montagnes et les elfes de la côte (l'ancienne Luccini et, sans doute, Tol Eldroth).
- Après la guerre de la Barbe (-1500 CI), les tribus humaines de Tilée s'installent dans les anciennes implantations elfes que ces derniers ont désertés et commencent à commercer.
- Karak Izor est fondée en -1362 CI
- L'Empire Reméen (autour de la ville de Remas) est connu entre -200 et 1000 CI.

De plus, on a quelques infos sur les "dieux classiques" de Tilée en particulier Myrmidia. Enfin, la langue "classique" (la parallèle avec le latin est évident) viendrait également de Tilée.

 TYLOS/KAVZAR

Chronologie de Tylos/Kavtar [NPA, LA Skaven V4] :

-2000 : L'antique cité qui sera ensuite connue sous le nom de Skarogne est d'abord occupée par les hommes. Elle croît rapidement pour devenir la cité la plus peuplée de tout le Vieux Monde.

-1950 : Un clan nain errant venant des Montagnes Noires s'installe dans le sous-sol de la cité humaine de Tylos, entre les chaînes des Irranas et la Mer Tiléenne. Ce clan qui avait déjà des contacts commerciaux avec la cité est aussi en quête de gisement minéraux. La cité prend de l'ampleur grâce à l'aide des nains, de nombreux progrès en ingénierie sont réalisés avec leurs concours.

-1880 : Les humains commencent la construction de leur grand temple à Tylos. Des nains y participent et l'or qu'ils reçoivent en paiement compense quelque peu la pauvreté minière des montagnes alentour. Le travail se poursuit pendant les 100 années qui suivent. La Bataille du Golfe Noir se termine par une victoire naiine quand les trirèmes de Barak Varr débordent la flotte elfe dans l'étroite baie de la citadelle.

-1780 : Le Temple de Tylos est achevé et une pluie de pierres distordantes Mòrrslieb commence à pleuvoir sur la ville. Dans l'année qui suit, des hordes de rats géants envahissent la cité qui disparaît dans les Marais Flétris.

Traduction de la légende tiléenne "La Damnation de Kavzar" ou "La Malédiction des Treize" [LA Skaven V4 p4-5]

    Il y a bien longtemps, hommes et nains vivaient ensemble dans une immense cité. Certains prétendent que c'était la plus ancienne et la plus grande cité qui ait jamais existé et qu 'elle avait été construite au début des âges par des êtres antiques et sages, bien avant la naissance des nains et des humains. La cité s'étendait à la fois en surface et sous la terre, en harmonie avec les peuples qui y vivaient. Les nains régnaient sur leurs salles souterraines et exploitaient les richesses du sous-sol grâce à leur labeur quotidien tandis que les humains labouraient et cultivaient le maïs qui cernait la ville comme une couverture d'or. Le soleil brillait, les hommes riaient et tout le monde était heureux.
    Un jour, les hommes de la cité décidèrent qu'ils devaient remercier les dieux pour leur bonne fortune. Ils conçurent alors un temple à nul autre pareil. En son centre serait construite une salle colossale surmontée d'une unique tour qui s'élèverait très haut, si haut qu'elle devrait atteindre les nuages. Après une planification méthodique, ils entamèrent leur tâche monumentale, aidés par les longues barbes.
    Les semaines devinrent des mois, les mois des années et les humains bâtissaient toujours. Ils devinrent vieux et grisonnants à force de trimer sous la pluie, la neige ou le soleil. Enfin, après de nombreuses générations, l'édification de la tour elle-même commença. Au fil des ans, la tour s'élevait toujours plus haut et il devint de plus en plus difficile aux humains d'acheminer les pierres à une hauteur toujours croissante. Le travail se ralentit et l'achèvement de la tour sembla bien compromis. Alors dans la cité vint un homme qui leur offrit son aide. Il ne leur demandait qu'une faveur et prétendait que si elle était satisfaite, il finirait la tour en une seule nuit. Les humains se dirent qu'ils n'avaient rien à perdre et acceptèrent le marché de l'étranger vêtu de gris. Tous ce qu'il désirait en échange, c'était la permission d'ajouter sa propre offrande aux dieux dans la structure même du temple. Les humains acceptèrent et l'affaire fut conclue.
    Au crépuscule, l'étranger pénétra dans le temple et pria les humains de ne revenir qu'à minuit. Juste après leur départ, des nuages couvrirent la lune, drapant le temple de ténèbres. Dans la cité, les hommes attendaient et les heures s'écoulaient. Minuit approchant, seuls ou par petits groupes ils commencèrent à se rassembler sur la place du temple. Le vent souffla, chassant les nuages et tous regardèrent la tour du temple. Elle s'élevait vers le ciel, telle une lance blanche et pure. A son sommet, une cloche cornue luisait faiblement sous la lueur de la lune. Son offrande était là, mais l'étranger avait disparu.
    Les humains se réjouirent que l'œuvre de leurs ancêtres soit enfin achevée. Ils pénétrèrent dans le temple. A minuit, la cloche commença à sonner, une fois… deux fois… trois fois. Lentement, les lourdes ondes sonores parcoururent la cité. Quatre… cinq… six, la cloche sonnait comme les lentes pulsations du cœur d'un géant d'airain. Sept… huit… neuf… son glas s'amplifiait à chaque coup et les humains s'arrêtèrent sur les marches, les mains crispées sur leurs oreilles. Dix, onze… douze… treize ! Au treizième coup, des éclairs déchirèrent la nuit et le tonnerre gronda. Haut dans les cieux, le cercle de ténèbres de Mórrslieb s'illumina d'un seul coup et un silence de mort tomba.
    Les humains se réfugièrent chez eux, effrayés par les présages qu'ils avaient perçus. Le lendemain, en se levant, ils constatèrent que les ténèbres s'étaient abattues sur la cité. Des nuages tourbillonnant rugissaient au ras des toits et une pluie comme ils n'en avaient jamais vu ne cessait de tomber. Noire comme la cendre, elle tombait et formait de sombres flaques irisées sur le pavé des rues.
    Au premier abord, les humains ne s'en inquiétèrent pas outre mesure, ils attendaient que la pluie cesse pour pouvoir retourner à leurs occupations. Mais elle ne s'arrêtait pas, le vent soufflait toujours plus fort et les éclairs ébranlaient la tour. Les jours devinrent des semaines et la pluie tombait toujours. Chaque nuit, la cloche sonnait ses treize coups, et chaque matin les ténèbres envahissaient la cité. Les humains terrifiés redoublèrent les prières à leurs dieux. La pluie ne s'arrêtait pas pour autant et les nuages formaient une chape au-dessus du maïs gâté. Les humains se tournèrent vers les nains et demandèrent leur aide. Mais les longues barbes ne se sentaient pas concernés, que leur importait un peu de pluie à la surface ? Sous terre, tout était chaud et sec.
    Désormais, les humains se terraient dans leurs demeures. La peur leur tenaillant les entrailles. Ils envoyèrent quelques explorateurs à la recherche de nouvelles terres, mais aucun ne revint. Certains allèrent au temple offrir de la nourriture en sacrifice, mais ils trouvèrent porte close. La pluie s'intensifia. Des grêlons noirs tombaient du ciel, écrasant les récoltes détrempées et la terrible cloche sonnait toujours le glas dans la cité terrorisée. Bientôt de grosses pierres déchirèrent le ciel, écrasant les maisons telles des météorites noirs. Nombre d'habitants tombèrent malades et moururent sans raison apparente, les nouveau-nés subissaient d'horribles mutations. La vermine grouillante dévorait ce qu'il restait des stocks de grains et la famine commençait à menacer.
    Les anciens retournèrent voir les nains pour implorer leur aide. Ils voulaient conduire leur peuple à l'abri, sous terre. Les longues barbes se mirent en colère et dirent aux humains que les niveaux inférieurs étaient inondés et que les rats avaient dévoré leurs réserves de nourriture. Il ne restait donc pas de quoi abriter et nourrir tout le monde. Ils les jetèrent dehors et barricadèrent leurs portes.
    A la surface, dans les ruines de la cité, chaque jour était plus effrayant que le précédent. Les humains perdirent espoir et firent appel aux dieux ténébreux, murmurant les noms de princes démons depuis longtemps oubliés dans l'espoir d'un salut. Mais aucun ne répondait, au lieu de cela, la vermine devenait sans cesse plus nombreuse, plus forte et plus audacieuse. De furtives créatures à la fourrure miteuse infestaient la cité jusque dans ses moindres recoins. Chaque nuit la cloche sonnait, insolente et triomphante. Les humains vivaient traqués dans leur propre ville car des nuées de rats parcouraient les rues en quête de proies. A la fin, les humains rassemblèrent toutes les armes qu'ils purent trouver et allèrent frapper à la porte des nains, les menaçant de les faire sortir avec pertes et fracas s'ils ne se montraient pas. Aucune réponse ne leur parvînt. Les humains se saisirent de béliers et de madriers et enfoncèrent les portes, révélant des tunnels sombres et vides. Se ressaisissant, les survivants de ce qui avait été autrefois un peuple fier commencèrent à descendre. Dans l'antique salle du trône, ils trouvèrent les nains, mais il ne restait d'eux que quelques ossements et des lambeaux de vêtements. Soudain, dans la lumière vacillante de leurs torches, ils aperçurent des milliers d'yeux, les rats se rassemblaient pour la curée.
    Les humains se mirent dos à dos et luttèrent pour leurs vies, mais contre l'implacable férocité et l'immensité de la horde pouilleuse, leurs armes étaient dérisoires. La marée de rats monstrueux les submergea et les mit en pièces, leurs dents acérées déchirant la chair tendre alors qu'ils s'agglutinaient les uns sur les autres, faisant entendre leurs ignobles couinements.

La chute de Kavzar ou les treize sonneries du glas [Les Fils du Rat Cornu p28-29-30]

De tous les mythes qui entourent l'existence des skavens, l'un des plus persistants est probablement le conte de La Chute de Kavzar, aussi intitulé Les Treize Sonneries du glas. La version à laquelle se réfèrent le plus souvent les érudits est un ancien poème épique en 13 strophes, en tiléen dans sa version originale ou sous sa forme traduite. Toutefois, les sources de ce poème ont toujours soulevé des interrogations, particulièrement en raison du fait qu'en dépit de son titre le texte ne fait absolument aucune mention de Kavzar. En outre, le nom de Kavzar n'a rien de tiléen. Au cours de mes recherches, j'ai découvert une antique version de cette épopée, conservée par les nains depuis des millénaires et clairement antérieure à l'oeuvre tiléenne. La description des événements est quasiment identique dans les deux documents, à l'exception du fait que le poème nain dépeint ceux-ci sous un jour beaucoup plus favorable que la transcription humaine, dans laquelle les nains sont calomnieusement décrits comme indifférents à toutes les souffrances des hommes.

À l'origine, cette oeuvre était évidemment en khazalid. Je vous la présente ici en reikspiel et je dois une immense reconnaissance au grand érudit nain Svenrik Marteaunoir, dont la traduction, contrairement à toutes celles que j'ai pu voir ou à l'oeuvre tiléenne, respecte
à la fois le rythme et les rimes de l'original. Cependant, comme dans le cas de la légende tiléenne, l'auteur de ce texte reste inconnu.

Il était autrefois une noble cité
Élevée au sommet d'un ancien promontoire.
Les nains et les humains qui l'avaient érigée
L'avaient édifiée selon leur bon vouloir.
C'était à la surface qu'habitaient les humains
Et les nains s'établirent dedans les souterrains.
Nul ne souffrit jamais ni manque ni chagrin
De tous ceux qui vivaient dans la belle Kavzar.
La cité légendaire était tout entourée
De vallons ondulants sous de riches moissons
Et sous leur chef de pierre les collines abritaient
Des métaux et des gemmes en somptueux filons.
Les rues de la cité étaient pavées d'argent
Et ses hauts bâtiments tout en or lambrissés,
Aussi sages que loyaux étaient ses habitants
Généreux et vaillants, les hommes de Kavzar.
Voyant les mille faveurs dont les comblaient les dieux
Les hommes de la cité, voulant les glorifier,
Décidèrent d'élever un palais digne d'eux
Pour la plus grande gloire de leur divinité.
Au sommet de leur ville ils voulurent élever
Un temple majestueux surmonté d'une tour
Pour que chaque visiteur, marchand ou troubadour
Admire la grandeur des dieux et de Kavzar.
Mais les hommes de Kavzar n'étaient point bâtisseurs
Ils s'en allèrent donc solliciter les nains,
De tous leurs artisans ils choisirent les meilleurs
Et prirent les plus belles pierres que puisse tailler la main.
Ils établirent leurs plans avec le plus grand soin,
Désireux qu'ils étaient de monter jusqu'aux cieux,
De monter hardiment au domaine des dieux
Qui, voyant devant eux les oeuvres de Kavzar,
Abaisseraient sur elle un regard bienveillant.
Les jours devinrent semaines et les semaines mois
Et bientôt le printemps en l'été bascula,
Les hommes de Kavzar travaillaient vaillamment.
Puis l'été s'évanouit dans le froid de l'hiver,
Les semaines devinrent mois, les années s'écoulèrent
Mais les hommes persistaient opiniâtrement.
C'est ainsi que les grands bâtisseurs de Kavzar
Transmirent à leurs fils leur oeuvre en héritage.
Après qu'une centaine d'années fut passée
Le puissant temple enfin dans la ville fut dressé.
Son ombre s'étendait sur tout le voisinage
Il miroitait de jade, de gromril et de marbre
Sa tour enfin dressée comme un grand candélabre
Si pointue et si haute qu'elle perçait les nuages.
Les heureux habitants de la belle Kavzar
L'admiraient, pleins de joie, les yeux écarquillés.
C'est alors qu'ils connurent une déconvenue
Leur tour était si haute et tellement pointue
Qu'on n'y pouvait fixer le moindre chevalet
Et que nul ne savait comment l'escalader.
Il était impossible d'atteindre le sommet
Pour y poser la flèche qui la couronnerait.
Dépités et contrits, les braves gens de Kavzar

Déplorèrent amèrement leurs rêves anéantis.
Ce jour-là arriva dans la ville attristée
Un homme au manteau long, coiffé d'un capuchon
Qui leur promit son aide et celle de sa magie.
Le tonnerre gronda à son apparition,
Le vent tempétueux poussa de noires nuées
Mais il fit le serment de terminer la tour.
À ces mots les pauvres citoyens de Kavzar
Le prièrent aussitôt de leur porter secours.
Tout d'abord l'étranger voulut que l'on marchande
Et formula ainsi son unique demande:
Il voulait la promesse qu'au sommet de la tour
On ferait une place à sa divinité.
Les bonnes gens de la ville ne virent pas le danger
Ils étaient dépourvus de toute fourberie.
Et tous les habitants de la fière Kavzar
Le prièrent d'user de sa sorcellerie. Au soir
Dans leurs demeures ils étaient tous rentrés.
Ils revinrent à minuit sur la pointe des pieds.
L'inconnu savait-il une puissante magie?
Les avait-il aidés comme il l'avait promis?
Levant les yeux au ciel, vers la tour, au sommet
Une cloche carillonnait, lancée à toute volée.
Et tous les malheureux qui vivaient à Kavzar
Virent bien que sonnait la dernière de leurs heures.
Elle retentit une fois et puis deux et puis trois
Quatre, cinq, six et sept, en un lugubre pleur
Huit et neuf, dix, onze, la cloche du malheur
La douzième sonnerie les fit trembler d'effroi
C'est alors qu'elle sonna une treizième fois.
Une pluie impitoyable, aux gouttes comme des pierres
S'abattit sans pitié sur la pauvre Kavzar
Dont tous les habitants s'enfuirent vers leurs foyers.
L'aube ne vint pas. Dans le ciel couleur d'encre
Une noire tempête bouillonnait comme un chancre.
La tour du temple était environnée d'éclairs
Et les pavés tremblaient sous les coups du tonnerre.
À travers la tempête une cloche résonna
Égrenant lentement les treize sonneries du glas.
Sous les yeux horrifiés de son peuple, Kavzar
Succomba sous les coups de la fatalité.
Les jours devinrent semaines et les semaines mois
Sans relâche le déluge martelait la cité
Les champs si généreux étaient empoisonnés,
Les collines ravinées par la boue des torrents.
Les rues avaient perdu leurs beaux pavés d'argent
Et tout l'or des façades avait été lavé.
Ayez grande pitié des bonnes gens de Kavzar
Qui envoyèrent au loin plus de cent estafettes
Pour appeler à l'aide partout dans la contrée,
Mais si les cavaliers traversèrent la tempête
Jamais ils ne revinrent de cette chevauchée.
Les hommes de Kavzar se tournèrent vers les cieux
De leur porter secours ils implorèrent les dieux.
Pour unique réponse des averses glacées
Sans la moindre merci s'abattirent sur Kavzar.

Ils descendirent alors au coeur des souterrains
Espérant obtenir l'assistance des nains
Mais ceux-ci ne pouvaient en rien les soulager
Car ils souffraient eux-mêmes les pires difficultés.
Les rats étaient venus pour piller les celliers
De leurs demeures de pierre maintenant inondées.
Épuisés, consternés, ils durent s'en retourner
Affronter leur destin dans les rues de Kavzar.
Les fièvres et la peste les fauchèrent par centaines
Les réserves qu'ils avaient étaient contaminées,
Ils étaient tous accablés de chagrins et de peines,
Les morts jonchaient les rues, recouvrant les pavés.
La tempête fit pleuvoir des rochers enflammés
Qui saccagèrent tout ce qui n'avait brûlé.
L'univers n'était plus que cendres et fumées
Versant d'amères larmes sur les ruines de Kavzar
Ils osèrent implorer les puissances du Chaos.
Ils engendrèrent alors des monstres contrefaits,
Les jeunes comme les vieux subirent le fléau,
Les forts comme les faibles également frappés.
Et pendant tout ce temps, descendues de la tour,
Les treize sonneries résonnaient dans les cours,
Les treize sonneries marquant leur dernier jour,
Les treize sonneries qui ébranlaient Kavzar.
C'est alors qu'arrivèrent les skavens pernicieux,
Des rats démesurés armés de coutelas
Dont les griffes acérées luisaient d'un noir éclat
Et dont la soif de sang faisait briller les yeux.
Les skavens affluèrent, pullulants, par milliers,
Les skavens innombrables investirent la cité.
Les rares survivants coururent se réfugier
Dans le bastion des nains en dessous de Kavzar.
Mais il était trop tard. Leur destin les trouva
Car les nains eux aussi affrontaient les skavens.
Ils menèrent ensemble cette guerre souterraine
Ils furent main dans la main en ce dernier combat
Hommes et nains alliés, luttant jusqu'au dernier.
De tous les habitants de l'ancienne cité
Aucun ne survécut pour dire qu'il y était
Pour chanter la mémoire de la glorieuse Kavzar.
Les skavens allaient griffant, mordant et dévorant
Rongeant les os, rongeant les chairs avidement!
Les hommes et les nains tombèrent en même temps
Sur les anciennes pierres toutes rougies de sang.
Au sommet de la tour, les treize sonneries du glas
Annoncèrent la victoire des sinistres hommes-rats
Nos plus grands ennemis, victorieux conquérants
Avaient pris possession de la grande Kavzar.
À présent écoutez la morale de l'histoire:
Hommes et nains toujours doivent rester alliés!
Défiez-vous des pactes avec les étrangers
Sous peine de voir la ruine un jour nous menacer!
Repoussez le Chaos, sans trêve ni repos!
Pourchassez ses laquais, qu'ils soient petits ou gros!
Afin que plus jamais on ne puisse succomber
Au funeste destin de la noble Kavzar.

L'histoire relatée dans La Chute de Kavzar est en grande partie véridique. La communauté fut fondée par l'une des premières tribus d'humains, entre les Montagnes Iranna au nord et la mer Tiléenne au sud. Peu après son installation, un groupe de nains en quête de gisements de minerai découvrit également la région. Prenant immédiatement conscience de la richesse des montagnes et du sous-sol, les deux races conclurent une alliance. Les humains et les nains travaillèrent et vécurent en parfaite harmonie, s'entraidant du mieux possible. 

Bien qu'ils vécussent séparés, les humains en surface et les nains sous terre, les nains fournissaient la pierre, le métal et les compétences d'artisans nécessaires à l'évolution de la ville des humains, tandis que ces derniers travaillaient aux champs pour nourrir la population des deux communautés. Associée à prospérité de la région et des montagnes, la coopération entre ces deux grandes races permit à la cité d'atteindre sont apogée en termes d'architecture et de culture en l'espace d'une seule génération. Les techniques de construction et les talents d'ingénieur des habitants étaient les plus exceptionnels qu'on ait jamais vus dans le Vieux Monde, et il allait falloir attendre des siècles avant que les réalisations d'une communauté humaine n'arrivent à la cheville des merveilles qu'on trouvait dans les rues de cette ville. Le fleuron de la cité était son immense tour, qui reste à ce jour le plus haut bâtiment jamais érigé dans le Vieux Monde et qui se prolongeait dans le sous-sol, à une profondeur égale à sa hauteur si l'on en croit la légende. 

Toutefois, malgré toute leur science, les bâtisseurs de la cité furent incapables de hisser le dernier élément au sommet de leur tour spectaculaire. C'est alors que l'étranger encapuchonné mentionné dans le mythe de Kavzar fit son apparition. L'identité de ce personnage reste la plus impénétrable énigme liée aux skavens et n'a toujours pas été élucidée. Les rares fois où ils parlent de leurs origines, les skavens se réfèrent à ce personnage sous le nom du "Façonneur", et on prétend qu'il appartiendrait à "une race plus ancienne que la leur". Si l'on y ajoute la pluie de malepierre invoquée par la suite, la conclusion la plus probable est que le Façonneur était l'un des Anciens, et que la première cloche hurlante (que les hommes-rats nomment la Grande Cloche Hurlante), suspendue au sommet de la tour de la cité, était conçue pour invoquer des météorites depuis les cieux.

Quels qu'aient pu être l'identité et les desseins réels de l'étranger, l'effrayant pouvoir attribué à la cloche suscite l'incrédulité. En sonnant, elle déclencha une averse, un brouillard et un froid sans fin, emprisonnant la cité autrefois splendide dans une chape de ténèbres et de détresse. Puis vint le déluge de malepierre, déformant et pervertissant la région à tout jamais. Les récoltes furent empoisonnées, le minerai corrodé et les humains et les nains décimés par la maladie, la famine et le meurtre. La cité elle-même, dans toute la gloire et la splendeur de son architecture, fut dégradée et corrompue par cette averse de Chaos brut, puis transformée en un labyrinthe cyclopéen dont la hideur était à la mesure de son ancienne beauté. Et tandis que les habitants périssaient et que la ville était transformée, des créatures naissaient, qui allaient dévorer les rares survivants et feraient à jamais leur foyer de cette parodie de cité. Les hommes-rats étaient nés d'un massacre et leur tout premier acte en ce monde fut un génocide. 

Il existe une troisième version de la Malédiction de Kavzar dans Loathsome Ratmen.

Ecrite par Wilhelm Leiber d'Altdorf. L'introduction donne :

"Nous commençons par ce qui pourrait bien être la première apparition connue d'activité Skaven, préservée dans les treize strophes de l'ancient poème épique Tiléen, La Malédiction de Kavzar. Bien que généralement ignoré par la plupart des érudits comme un exemple de poésie fantaisiste sombre d'une époque passée, quand on le lit à la lumière des éléments que nous avons déjà vu, il semblerait que les évènements relatés dans La Malédiction de Kavzar semblent avoir un fond de vérité. Dit simplement, de nombreux évènements décrits semblent s'accorder avec ce qu'on sait des Hommes Rats, indiquant que l'auteur inconnu du poème avait au moins connaissance d'eux. Pour la question plus large de l'endroit où se trouvait la péninsule de la cité Tiléenne du poème, ou de savoir si les gens de la cité sont les ancêtres des Tiléens modernes, c'est un problème pour une autre fois (ce ne sont d'ailleurs pas les seuls mystères associés au poème. Pas des moindres est le fait que, bien que le poème s'intitule La Malédiction de Kavzar, la cité n'est jamais appelée par ce nom dans le texte). Pour le moment, je vous présente simplement une traduction général de la substance du poème, suivant celle d'Erich Toller et arrangée suivant ses treize strophes (Erich Toller, La Malédiction de Kavzar : Une Nouvelle Traduction, Presse Wolfram, 2309 CI. Le lecteur doit savoir que, bien que très courte, la traduction de Toller se caractérise par un style de prose assez aride), permettant au lecteur de se faire une opinion sur l'implication des Hommes Rats dans les horreurs décrites."

Le texte est globalement le même que celui du livre d'armée Skaven V4.

"A gauche : Illustration de la carte de Tarot appelée entre autre la Chute de la Tour, la Tour Frappée, ou simplement la Tour. Une forme élaborée de divination populaire en Tilée, on dit que le concept des cartes d'Arcane Majeure du Tarot remonte à mille ans ou plus. Bien que les motifs utilisés sur la carte semblent être inspirés des mêmes évènements que ceux de La Malédiction de Kavzar, il se pourrait que le concept de cette carte soit plus ancien qu'on ne le pense (Collection de l'auteur : Estampe sur papier cartonné).

A droite : Esquisse d'un dessinateur inconnu, trouvé parmi les documents survivants de l'érudit assassiné Anders Emmerich. Bien qu'on ne sache pas si la tour montrée existe vraiment ou ne soit qu'une création artistique, j'ai décidé de l'inclure en raison d'une note intriguante de la main d'Emmerich à côté de l'esquisse. La note énigmatique dit "Kavzar est Tylos", une phrase dont le sens ne m'est pas clair pour l'instant. (Les Documents d'Emmerich : Papier sur parchemin)."

Tylos et Myrmidia [Tome de la Rédemption p40]

Le Bellona Myrmidia (Myrmidia la déesse de la Guerre) commence avec la légende de Tylos, père légendaire du peuple tiléen, un individu affligé de tragiques défauts de caractère. Tylos conclut une alliance avec Myrmidia à la chevelure d'ébène, une déesse de la Civilisation, de la Beauté et de l'Honneur, et elle l'aida à bâtir une grande cité pour sa tribu. Cependant, cela ne suffit pas à satisfaire l'ambition de Tylos qui rêvait d'éclipser les tours blanches et élancées qui s'élevaient au sud. Il ordonna alors à son peuple de construire une tour immense, si haute que même les elfes en seraient frappés de stupeur. Myrmidia, horrifiée devant cette entreprise aussi vaine que coûteuse, abandonna Tylos après de nombreux avertissements, proclamant qu'elle reviendrait lorsque son peuple aurait retrouvé le sens de l'honneur. On ne sait pas très bien ce qu'il advint de cette cité, mais certains érudits affirment qu'elle est tombée aux mains des Sombres Puissances et que sa corruption s'est répandue autour d'elle pour former ce que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de marais Putride.

Les siècles s'écoulèrent et les survivants du peuple anéanti de Tylos se réfugièrent dans les autres tribus du sud. Après une grande guerre contre le peuple nain, les elfes abandonnèrent le Vieux Monde et l'humanité s'installa prudemment à leur place, édifiant lentement de nouvelles civilisations sur les ruines des anciens bastions de la race aînée. Pour des raisons qui font encore l'objet de débats enflammés dans son culte d'aujourd'hui, Myrmidia revint parmi les descendants de Tylos ; néanmoins, elle ne revint pas sous la forme d'une déesse, mais sous celle d'une mortelle. Selon la légende, elle apprit de rudes leçons au cours de ses jeunes années, des expériences qui l'incitèrent à abandonner ses opinions pacifistes et à prendre les armes afin de combattre l'injustice. Au fil des ans, bataille après bataille, de grands héros vinrent se ranger à ses côtés. En une décennie, elle parvint à réunir l'Estalie et la Tilée sous son gouvernement et écrasa toutes sortes de rébellions et d'invasions. Hélas, au moment où elle était sur le point d'être couronnée reine, elle fut abattue d'une fléchette empoisonnée. Mourante, elle ordonna alors que l'on construise un grand navire et le mythe nous dit qu'elle vogua vers l'ouest afin d'aller reprendre sa place au panthéon des dieux pour y être connue, pour l'éternité, comme la déesse de la Guerre.

 
LE DEVELOPPEMENT DE LA TILEE ANTIQUE (à partir de -1500 CI, fin de la Guerre de la Vengeance/de la Barbe) [LA DoW p87]

"Les Hauts Elfes n'ont jamais complètement abandonné les océans autour du Vieux Monde même s'ils ont déserté leurs anciennes colonies. Lorsque les tribus tiléennes fondèrent des états et leurs propres cités, les elfes étaient prêts à reprendre contact. A la même époque, le commerce des Tiléens avec les nains de l'est était florissant. La plus grande part de ce commerce restait terrestre.
Le principal souci des marchands tiléens a toujours été de développer leur commerce, en bref, de gagner de l'argent. La plupart des marchands qui ont réussi ne se sont pas contentés de sécuriser de vieilles routes commerciales, mais en ont créé de nouvelles. Les plus anciennes routes sont la route maritime qui mène à Ulthuan, la route terrestre qui mène au royaume nain, la prolongation de cette route à travers les montagnes vers l'Empire, et la route qui franchit la Mer Tiléenne vers Tobaro.
Ce furent les navigateurs elfes qui rouvrirent la route commerciale vers leurs anciennes colonies du Vieux Monde, bien des siècles après les avoir abandonnées. Ils y trouvèrent les Tiléens, qui avaient utilisé les décombres de maçonnerie elfe pour construire leurs propres cités sur place. Les elfes s'entendirent bien avec les Tiléens, ceux-ci étant prêts à échanger toutes sortes de choses contre de luxueuses marchandises exotiques d'Ulthuan. Les elfes, eux, désiraient retrouver d'anciens artefacts et sculptures trouvés par les Tiléens parmi les ruines elfiques. Ces contacts ont sans aucun doute stimulé le goût des Tiléens pour l'art et le profit.
Des marchands nains arrivèrent aussi en Tilée par les routes de montagne de l'est. Ils étaient avides de voir ce que les elfes avaient laissé après être enfin partis. Des aventuriers nains ont sans aucun doute pillé les ruines elfes avant même que les Tiléens ne les repeuplent. Finalement, les nains revinrent pour trouver les cités à nouveau habitées, cette fois par des hommes. Les Tiléens étaient très intéressés par ce que proposaient les marchands nains en échange des gemmes et des métaux exotiques obtenus auprès des elfes. Ils proposaient du fer, du cuivre, de l'or, de l'argent et même leur expertise en métallurgie et en maçonnerie. On peut supposer que les Tiléens ont réussi à persuader les nains de leur apprendre à construire des fortifications réellement solides pour leurs cités. En fait, une plaisanterie tiléenne affirme même que la combinaison d'architecture elfe et de maçonnerie naine donne une tour penchée !
Les nains étaient avides de s'approprier les marchandises elfes, mais ceux-ci ne leur donneraient certainement pas même pour tout l'or des Montagnes du Bord du Monde. De même, les elfes avaient besoin de gemmes et de métaux, mais les nains refusaient tout échange avec eux à cause de leurs rancunes. Les Tiléens commerçaient avec les deux et s'enrichissaient."

L'EMPIRE REMEEN

L'Empire Réméen apparaît dans ce qui sera la Tilée autour de Remas vers -200, et s'effondre quelque part durant l'an 1000. Les mentions qu'on en a sont :

- Realm of Divine Magic (p176, 177, 282)

Le grand général réméen et premier empereur, Crassius Gaius Caesare, qui, en 44 CI, brisa la dernière résistance des Keltois dans ce qui devint plus tard la Bretonnie. L'un des avant postes Réméen de cette région était assiégé par une grande force de guerriers Keltoi quand Caesare arriva. Il exécuta un plan complexe, assiégeant les forces Keltoi. Les indigènes n'étaient pas préparés à cela et se rendirent quelques jours plus tard aux Réméens.[...]
A l'époque de l'Empire Réméen (entre -200 CI et 1000 CI), le temple principal et siège du culte se trouvait dans la cité-état tiléenne de Remas. D'autres grands temples furent construits à travers l'Empire. Avec le déclin de la puissance Réméenne, le siège du culte fut déplacé dans la cité Estalienne de Magritta où le temple de Myrmidia fut agrandit pour devenir le plus grand dédié à la déesse. [...]
Solkan avait également une certaine popularité (variant avec chaque Empereur) dans l'Empire Réméen. [...] Il y avait autrefois de grands temples dédiés à Solkan. Les deux plus grands étaient à Spartius (dont les ruines sont enterrées quelque part dans les Principautés Frontalières) et la cité-état Tiléenne de Remas. Ces temples étaient de solides structures avec des colonnes sur les murs extérieurs. Ces colonnes et murs étaient austères, sans aucune décoration. L'intérieur des temples n'était pas meublé à l'exception d'un autel et d'un podium sur lequel reposait le "Livre des Lois" de Solkan (perdu dans un désastre passé). Ce qu'il reste du temple de Remas est largement en ruines, dont seule une petite partie est encore utilisée. Ici, parmi les masses ignorantes (pour qui la menace du Chaos ne sert qu'à effrayer les enfants turbulents), reste le centre du culte et sa hiérarchie. 

- La Quête de l'Amulette Brisée [AHQ p52]
"Lorsque les Grands Pouvoirs sont en guerre, le monde tremble. Pendant mille années entières, l'Empire Eternel subsista, profondément enraciné dans les vieilles terres elfiques des rivages de Tilée. Il fut le premier royaume des hommes, séditieux et bruyant comme un enfant et même si sa capitale, Remmas, fut une merveille de son temps, l'empire était barbare et fragile. Khorne, le dieu du sang, chuchota dans l'oreille de ses fidèles qui se glissèrent dans le coeur de l'empire apportant les mauvais conseils, les faux témoignages, l'assassinat, la corruption et la supercherie à la cour de l'empereur Giovanni VII. Leur culte maudit se répandit à travers les terres, chassant les divinités des cieux et du foyer qu'adoraient depuis des siècles les gens simples. Puis Khorne parla de nouveau et ce fut la guerre.
De ses rêves profonds, Solkan le vengeur s'éveilla. Bien que les hommes eussent peu d'importance pour lui, le temple qui lui était consacré à Remmas lui était cher. Lorsqu'il entendit les hurlements d'agonie de ses prêtres, alors que la ville brûlait, Solkan se leva, magnifique dans son étincelante armure d'argent.
Devant lui se dressa Fernadrang, commandeur des armées de Khorne, un ogre difforme et corrompu dont la hache crachait du sang. Du manche de cette hache sortait une langue qui léchait les lames. Solkan empoigna sa faux d'argent et nombreux furent les combattants qui tombèrent sous sa lame.
Le combat dura des heures. Si grande était l'emprise de Khorne sur Fernadrang que Solkan lui-même ne pouvait l'abattre. Lorsque le vengeur n'arriva plus à lever sa grande faux car trop de corps s'entassaient sur sa lame, Fernadrang frappa de toute sa force la poitrine de Solkan.
Le coup ne fut pas mortel. La hache de sang frappa l'amulette que portait Solkan la brisant entre quatre morceaux qui volèrent par-dessus l'horizon. Et Solkan se vengea en éventrant Fernadrang. Et toute la corruption qu'avait l'ogre en lui sortit et consuma entièrement son corps. Ainsi s'acheva la guerre.
Voilà ce que j'ai appris lors de mes recherches. Je sais aussi que les skavens, qui sont semblables aux rats, veulent mon morceau de l'amulette. Pourquoi veulent-ils cet artefact de la Loi ? Peut-être pour empêcher que quelqu'un ne l'utilise contre le Chaos qu'ils servent, qui peut connaître les pensées de ces créatures aussi étranges ? J'ai entendu dire qu'ils craignent l'amulette comme arme contre Praznagar, le général démon, qui doit revenir un jour. Quelque soit leur but, il doit être terrible !
Je suis certain d'une chose : leurs efforts sont acharnés. Trois fois mes sorts ont repoussé les guerriers du clan Mors. Ces attaques m'ont forcé à prendre des gardes du corps, à appeler à l'aide mes anciens élèves et à quitter la ville de Parravon pour une tour fortifiée.
En dépit de ces inconvénients, je pense avoir maintenant placé l'amulette hors de portée des skavens.
Dernière page du journal de Jervais - Année 2412."

MadAlfred a aussi commis sur l'Empire Reméen : "In the early days of the Archives, I submitted the cult description of Solkan with some background mention of the Remean Empire. I wrote a quick little treatise on it based upon how I saw it as a parallel Roman Empire (though a bit smaller). Since then, I heard from some people that my version was too close to our own history. Lately, I altered the history timeline so the Remean Empire looks more like the Greek model of trading colonies than the Roman Empire. So, this is the revised version of the Remean Empire based upon the new model." :

Aux alentours de -500 CI, Remas fut fondée sur le promontoire donnant sur la Laguna della Festa. Pendant près de 200 ans, Remas guerroya avec ses voisins au sujet de territoires, de richesse et d'avantages. A un moment, elle fut subjuguée par une ancienne puissance du nord. De sa capitale de Veio, l'ancien royaume d'Etruscia domina Remas pendant 100 ans et influença énormément son développement. En -280 CI, les Réméens expulsèrent les Etrusciens et établirent leur République. Puis ils marchèrent sur Veio, dispersèrent ses habitants et brulèrent la ville jusqu'à ses fondations.
Après 70 ans de guerres diverses avec ses voisins, la République Réméenne émergea comme l'une des plus puissantes entités de Tilée. Remas fonda ensuite la Ligue Tiléenne dans le but d'expulser l'invasion de l'Empire Hellène du sud-est. En -190 CI, la Ligue Tiléenne réussit, laissant Remas encore plus puissante qu'avant. Au début, les royaumes Tiléens mirent du temps à réaliser ce changement de puissance. En -50 CI, la guerre éclata, finissant par la conquête de la Tilée par Remas.
Une fois sa puissance bien consolidée, Remas commença à s'étendre. En -10 CI, les Légions Réméennes traversèrent la Rivière Capari et écrasèrent ce qui restait de l'Empire Hellène (qui perdirent leur puissance et leur prestige après leur défaite en Tilée). Le grand général Réméen, Crassius Gaius Caesare, mena ses Légions à la poursuite des généraux Hellènes en fuite jusqu'aux terres de Nehekhara. Rencontrant une certaine résistance, les Légions Réméennes ne donnèrent pas de quartiers et écrasèrent rapidement Nehekhara et ses royaumes voisins. Le dernier pharaon de Nehekhara, Amun-Ramsus XIII, fut tué alors qu'il tentait de s'enfuir déguisé en paysan.
Après quelques années supplémentaires de consolidation de son pouvoir, le (nouvellement proclamé) Empereur Crassius Gaius Caesare mena les Légions Réméennes dans les Badlands en 15 CI. Ils écrasèrent la plus grande armée d'orques et de gobelins près des ruines de Khivos sur le Golfe Noir et les repoussèrent jusqu'aux Terres Sombres.
En 25 CI, l'Empereur Octavius s'intéressa au nord et à l'ouest. D'abord, ses Légions établirent deux colonies marchandes en Bretonnie du sud là où les cités de Brionne et de Quenelles se développeraient. Puis il s'intéressa à l'Estalie et fit de même sur les sites de Magritta et Bilbali. Le peuple autochtone Keltoi de ces régions furent forcés de se soumettre à la puissante économie Réméenne et aux religions de cet Empire. Ceux qui ne pouvaient pas supporter un tel sort fuirent vers le nord. [Dans RoDM, c'est Crassius Gaius qui s'occupe des Keltois en 44]
D'un point de vue religieux, Myrmidia était la principale divinité de Remas. Derrière elle, on trouvait Véréna, Mórr, Manann, Mercopio (le nom Tiléen d'Handrich), Shallya et Solkan (qui fut vénéré par plusieurs empereurs). Dans la campagne, Rhya était vénérée par les fermiers et les bergers. En 202 CI, les diverses hiérarchies des Cultes convainquirent l'Empereur autoproclamé Nerius des dangers de la sorcellerie. L'Empereur ordonna la suppression et la persécution des Sorciers à travers tout l'Empire Réméen (qui consistait du territoire autour de Remas et de ses colonies marchandes en dehors de Tilée). Beaucoup d'entre eux furent brûlés pour hérésie alors que d'autres fuirent.
En dehors de quelques révoltes, l'Empire Réméen resta paisible pendant quatre siècles. En 453 CI, les Légions Réméennes recapturèrent Sartosa et mirent en déroute les forces d'Elfes Noirs et de Morts-Vivants qui l'occupaient. Cinquante ans plus tard, l'Empereur Constantius combattit les Keltoi de Bretonnie pour protéger le commerce Réméen. En 510 CI, la domination Réméenne était assurée en Bretonnie méridionale. Pour le commémorer, la cité de Constantium fut établie comme principale colonie marchande en Arabie.
Après 250 ans de paix relative, des problèmes surgirent à nouveau dans l'Empire Réméen. En 756 CI, les Légions Réméennes quittèrent la Bretonnie méridionale pour s'occuper de révoltes au sud. Après avoir écraser une insurrection en Arabie, les Légions Réméennes furent confrontées à une guerre civile en Tilée. Elle devait durer 30 ans et une Remas affaiblie en ressortit victorieuse. En 820 CI, Remas fit face à une nouvelle révolte à Bilbali et écrasa facilement l'opposition.
Après 160 ans de paix relative, les Légions Réméennes réapparurent en Bretonnie méridionale pour reprendre leurs privilèges commerciaux (982 CI). Cette fois, ils affrontèrent Gilles le Breton de Gisoreux et combattirent souvent avec lui. Ils furent forcés de se retirer quand des Orques et Gobelins envahirent les Badlands et détruirent des colonies Réméennes le long du Golfe Noir. Les peaux-vertes envahirent ensuite les Principautés Frontalières où ils combattirent les Légions Réméennes. Bien qu'ils subirent de grandes pertes, les Légions Réméennes sortirent victorieuses et repoussèrent les orques et gobelins jusqu'au Fleuve Sanglant.
En 1001 CI, une autre guerre civile Tiléenne provoqua l'effondrement final de la domination Réméenne du sud du Vieux Monde (1015 CI). Seules les colonies marchandes dans les Principautés Frontalières et l'Arabie survécurent. Au fil des ans, certaines des colonies des Principautés Frontalières tombèrent sous le joug des cités-souveraines de Tilée, comme Miragliano et Luccini. La cité Réméenne de Constatium fut finalement conquise par les forces Arabes qui renversaient les cultes du Vieux Monde en faveur de leur dieu unique.

Le Grimoire spécial Sartosa propose également des informations sur l'Empire Réméen.

LES DIEUX CLASSIQUES [Tome de la Rédemption p9, de "Une brève histoire des cultes de l'Empire" par Hieronymous de Nuln]

Il n'est guère facile de se procurer des informations fiables sur les ères qui ont précédé notre glorieux Empire. Les nains de cette époque n'éprouvaient pas beaucoup d'intérêt pour les belliqueuses tribus peuplant la région du Reik. En outre, ils étaient toujours engagés dans leur guerre séculaire contre les peaux-vertes et subissaient défaite sur défaite. De plus, ces tribus humaines n'ont pas laissé grand-chose à étudier aux spécialistes de l'antiquité car elles étaient constamment en mouvement. Elles restaient rarement en place durant un laps de temps significatif.
Néanmoins, nous avons tout de même pu retrouver quelques éléments, bien que ceux-ci soient sujets à caution. Si les tribus du nord du Vieux Monde étaient illettrées, celles du sud, en revanche, ne l'étaient pas. Selon une notion généralement contestée dans l'Empire, les Tiléens modernes prétendent avoir été les tout premiers civilisateurs du Vieux Monde. Ils affirment non seulement avoir répandu l'usage de l'alphabet, mais également le concept de religion organisée et le culte des dieux que j'appellerai ici "dieux classiques" ; plus important encore, ils prétendent posséder des archives qui le prouvent.

En ce qui concerne la Tilée

Tout le monde sait que la fondation de notre glorieux Empire fut le point de départ du développement de la civilisation humaine dans le Vieux Monde. Pourtant, les érudits des cité-états tiléennes, tous aussi suffisants et entêtés les uns que les autres, s'obstinent à propager leurs revendications imaginaires et à affirmer que ce sont leurs ancêtres qui furent les véritables civilisateurs. Il est malheureusement pratiquement impossible de démontrer la fausseté de leurs allégations car ces Tiléens malhonnêtes détiennent des parchemins et des archives qui, à les en croire, remonteraient à ce lointain passé.
Ces savants d'une sincérité plus que douteuse prétendent que, tout comme le fertile bassin du Reik au nord, les terres plus sèches du sud étaient également peuplées de tribus humaines. Cependant, à la différence des tribus du nord, composées d'envahisseurs venus de territoires étrangers, ces tiléens ont l'incroyable audace de prétendre que leurs ancêtres habitaient ces terres depuis très longtemps et, pour preuve, ils citent d'invraisemblables mythes parlant de grandes cités tiléennes supposément fondées durant l'ère où les elfes occupaient le Vieux Monde ce sont des affirmations qui, je le pense, ne s'appuient sur aucune base historique.
Selon ces tendancieux Tiléens, l'héritage que nous aurait laissé cette civilisation mythique serait l'écriture qui, selon leurs anciens textes, leur aurait été offerte par Verena, déesse de la Sagesse. Quelles que soient les origines de cet antique langage écrit, nous l'appelons à présent le "classique" et son équivalent moderne est toujours utilisé partout dans le Vieux Monde ; c'est le principal langage écrit des études académiques et la langue de communication commune à tous les érudits des nations du Vieux Monde.
Ces gens prétendent donc que, bien longtemps avant l'apparition des grandes cités-états de Tilée, il existait dans le sud du Vieux Monde une élite intellectuelle qui savait lire et écrire. En outre (comme si cela ne suffisait pas déjà amplement !), ces arrogants Tiléens n'hésitent pas à aller encore plus loin. Comme la plupart de leurs toutes premières communautés furent bâties sur ou autour de ruines abandonnées il y a des millénaires par les elfes, ils soutiennent également que leurs ancêtres ont certainement traduit les runes incroyablement complexes de cette race ! De ces traductions, les Tiléens se glorifient d'avoir appris les principes fondateurs de la philosophie moderne, de la médecine, de la théologie, de l'astronomie et, surtout, ils croient avoir découvert de nombreux nouveaux dieux.
Quelle que soit la vérité, les Tiléens, si ce sont des tricheurs et des menteurs, étaient également un peuple aussi curieux qu'aventureux et ils se lancèrent rapidement dans l'exploration des territoires voisins du leur. Lorsqu'ils entrèrent en contact avec les tribus du nord, ils leur transmirent la connaissance de leur langage écrit et celle de leurs dieux ; on peut dire qu'ils eurent une profonde influence sur nos ancêtres.
 

Les dieux classiques

Afin d'éclairer Votre Majesté Impériale dans sa réflexion, je nommerai ici "dieux classiques" les dieux qui furent introduits par les Tiléens dans la civilisation de nos ancêtres tribaux, d'après le langage apporté par ces gens du sud à nos aïeux.
Alors que les dieux qui étaient déjà adorés dans les terres de l'Empire étaient à l'image des rudes conditions de vie qui régnaient dans le nord du Vieux Monde, les dieux classiques représentaient des concepts plus raffinés, tels que la compassion (Shallya) et la sagesse (Verena). Shallya et Verena sont les deux divinités classiques les plus souvent citées, car elles ont, aujourd'hui encore, une immense influence sur notre glorieux Empire. Pourtant, il faut inclure d'autres dieux moins bien connus dans cette liste : Khaine, le Seigneur du Meurtre ; Margileo, le gardien de l'Honneur (qui pourrait être Myrmidia, exception faite de son sexe) ; Scripsisti, le saint patron des scribes, entre autres. Certains érudits placent même Ranald parmi ces dieux classiques bien que certains ranaldains protestent bruyamment contre cette idée, convaincus qu'ils sont que leur dieu fut d'abord un mortel et qu'il n'était pas né à cette époque.
En même temps que les marchands tiléens répandaient la parole de leurs dieux, ils furent à leur tour influencés par nos ancêtres et s'en retournèrent vers leur patrie en y rapportant de nouveaux mythes et légendes dont certains furent intégrés aux traditions qui existaient déjà. C'est la raison pour laquelle un bon nombre des plus anciens manuscrits tiléens qui nous sont parvenus mentionnent les dieux sous leurs noms nordiques plutôt que tiléens. Morr est un nom originaire du sud (les noms nordiques du dieu de la Mort se sont perdus au fil des siècles), mais les Tiléens connaissaient Manann, Taal et Rhya sous d'autres dénominations (Mathann, Karnos et Ishea) et n'avaient aucun équivalent pour Ulric (bien que certains théologiens courageux aient osé établir des parallèles entre Ulric et Khaine). Les textes qui subsistent de cette époque contiennent un grand nombre de mythes mettant en scène la rencontre de deux dieux, le plus souvent un dieu classique rencontrant l'un des anciens dieux, reflétant ainsi les contacts qui eurent lieu entre les différentes tribus du Vieux Monde.
S'il faut en croire les Tiléens, bien qu'à mon avis cela ne soit guère judicieux, une autre importante importation du sud serait le prêtre. Là où les tribus du nord se reposaient sur leurs dirigeants séculiers (leurs chefs et leurs rois) pour prendre soin de leur bonne santé spirituelle, les Tiléens aiment à dire que les tribus du sud avaient à la fois des chefs temporels et spirituels.
Quoi qu'il en soit, on considère généralement que le clergé est apparu et s'est répandu dans le Vieux Monde à peu près à l'époque où les populations du sud y ont introduit leurs dieux classiques.